Envoyé par
methadrone
Salut,
Je suis un peu le contre exemple de ce que vous dites.
Je suis ne au viet nam, 1969, orphelinat et adoption en 71.
J'arrive en France a 2 ans.
Depuis je n'ai vecu qu'en France, ma mere est d'un petit village de l'Aveyron. Mon pere est vietnamien.
La double culture je connais, language, nourriture, iconographie, Tet, etc ...
Mais mon pere ne parlait pas le viet avec moi, meme si je le comprenais, a 2 ans, j'ai perdu la trace, sa trace, a mon pere, de ses racines vietnamiennes. Et je n'ai pas assimile cet affectif vers le Viet nam.
Je me sens plus francais que viet, meme si je porte sur moi les traces de mes origines.
Je n'ai jamais ressenti l'envi de revenir au pays, puisque j'y suis au pays.
Celui de mon enfance.
Ca me permet de me fabriquer un personnage hors du commun. Face au racisme precoce, je me suis fabrique un personnage a base d'asiatique, d'amerindien, meme si je n'aime le terme, de "melangé" franchouillard.
L'adolescence a apporte son lot de metissage : je porte les cheveux longs qui me font plus ressembler a un sioux, la barbichette a la oncle HO fini de semer le trouble dans les esprits. Comme ca on me demande d'ou je suis, ca a l'avantage de pouvoir engager la conversation.
Le metissage je le ressens a l'interieur, dans mes reactions, ma philosophie de vie, tao : melange de fatalisme et de recul par rapport au train train quotidien. De l'introverti convaincu avec de l'extraverti maitrisé.
Mes parents sont mes parents, je ne ressens pas le besoin de connaitre des parents "biologiques", puisque j'ai grandit avec ... parents ! Seulement une identite, comprendre ce que je ressens au fond de moi, que chaque pieces prennent sa place dans le puzzle.
Mes origines je les vies au jour le jour, au plus profond de mon etre. Ma vie je l'a vie ici, maintenant avec ma compagne et ma fille. La ou elles sont est ma vie.