Aim for the moon this way if you miss it you'll still be with the stars...
Merci beaucoup Marie H!
J'ai vécu dans la peur et quand on agit dans la peur on ne prend pas toujours les bonnes décsisions.je peux dire en quelque sorte qu une nouvelle vie a commencé pour moi depuis que j'ai rejoint "origines Vietnam" et "forum Vietnam".
Entre parenthéses.
Cette année ma niéce (qui a 17 ans) m' a demandée si elle pouvait me coiffer, j'ai dit non cette fois ci.
En tout cas je vis et vois les choses autrement, j'ai vraiement envie de découvrir le vietnam maintenant, sa culture, les personnes,ect...
Maya
Merci Marie H.
Savoir dire non c'est aussi savoir se faire respecter et faire des choix (plus ou moins importants)
Maya
bonjour maya.
je suis nouveau venu sur le forum et je découvre à l' instant ton histoire.
content que la sagesse ait remportée la bataille.
j' ai laissé un post sur un des topics pour exprimer, toutes proportion gardées, le même type de sentiment.
bravo et continue!
Merci beaucoup Thi Oc.comme me disait un ami coréen adopté, c'est un combat contre soi même!!!
Maya
Moi je vous li avec beaucoup d'attention, étant futur papa adoptant d'un bébé Vietnamien .... de plus ce sujet est d'actualité car le psy. me demande comment je réagirais si l'enfant devenu grand me demande de retourner au Vietnam afin de connaître son pays d'origine, voir même de rencontrer ses parents biologiques si possibilité il y a. Et bien tout naturellement nous somme pour et nous trouvons cela très positif, si nous ne sommes pas de trop nous l'accompagnerons ....
Bonjour Maya,
J'ai lu tes posts ainsi que ceux des autres sur ce topic avec beaucoup d'attention et d'émotion, au point d'en avoir encore la gorge nouée en tapant ces mots... En fait, j'ai également lu le topic sur les Vietnamiens qui ne considèrent pas les Viet Kieu comme des Vietnamiens ainsi que sur le racisme et j'en ai été particulièrement touchée. Ces deux liens ont eu pour conséquence pour moi de rejeter, non seulement la culture française, mais aussi la culture vietnamienne.
Je n'ai pas été adoptée, je suis née en France. Ce choc des cultures, je le vis encore maintenant mais plus avec mes parents, plutôt avec mes frères et soeurs qui sont nés au Vietnam et en Thaïlande. Je ne m'étais jamais posée la question si j'étais les deux, j'ai grandi dans le quartier chinois de Paris où je côtoyais toujours des Asiatiques ( en plus de Français bien qu'en minorité ) et en tant qu'enfant, le monde me semblait ainsi normal.
Ce n'est que lorsque mes parents ont décidé de déménager dans une petite ville du Pas de Calais que j'ai été confrontée au choc des cultures : nous étions les seuls Asiatiques du coin et les locaux avaient visiblement peu eu l'occasion d'en croiser. Ma rentrée scolaire en 6ème m'avait effrayée malgré le fait que j'avais rencontré des personnes adorables. Cependant, comme cela avait été mentionné sur le thread du racisme, les enfants peuvent être impitoyables et si ce ne peut être considérer comme étant du racisme, j'avais pourtant pris l'ampleur de l'existence de ce mot.
Ce serait bien entendu trop facile, dans mon cas, d'attribuer la faute aux " méchants Français " au niveau du choc des cultures. Etant une fille dans la culture vietnamienne, d'autant plus la dernière et surtout venant d'une famille traditionnelle, j'observais avec déplaisance la liberté que mes amies pouvaient avoir tandis que moi, je devais être cantonnée à rester chez moi. Petit à petit, le cheval qui est en moi ( mon père attribue mon sale caractère indépendant à mon signe astrologique ), s'éveillait et je désirais plus de liberté que mes soeurs n'avaient en tant qu'aînées.
Je ne me leurre pas, je trouve cela difficile de suivre les principes de la culture mère à la lettre et j'avoue sans détour mon égoïsme... Autant, je respecte énormément les femmes vietnamiennes à se sacrifier aux devoirs familiaux quand il est nécessaire mais j'éprouve beaucoup de mal à suivre leur trace... Sans doute en raison de cette soif de liberté et de voir autour de moi que les femmes sont perçues autrement en France ?
Bref, comme la société vietnamienne est patriarcale, j'ai eu quelques accrochages avec mon paternel qui ne tolérait pas qu'un de ses enfants puisse se comporter comme un Français, surtout que ça concernait les trois derniers ! Grand bien me fasse et malgré ma frustration, j'obéissais sans trop râler car ça ne se faisait pas d'élever la voix et de faire perdre la face... Bien qu'au fond de moi, j'étouffais dans ces valeurs que mes parents tenaient à préserver, je ne voulais pas les comprendre et égoïstement, je ne cherchais certainement pas à comprendre leurs raisons; j'obéissais et je m'éloignais de la culture car elle était pour moi, synonyme d'emprisonnement.
Du côté français, j'en avais assez des remarques telles que " face de citron " de la part d'ignorants... Oui, j'ai conscience que le racisme vient de la peur de l'autre et de l'ignorance mais ma courte vie m'indique que c'est aussi dû au fait qu'il y a des gens qui haïssent les personnes physiquement différentes d'elles... Ca arrive plus souvent qu'on ne le croit... Et mon jugement envers les Français m'éloignait aussi de ce microcosme français nordiste que j'excécrais.
Les personnes sur ce forum qui ont vécu la situation suivante : " Pour les Français, je suis Vietnamien à leurs yeux bien que né en France et au Vietnam, je suis soit Viet Kieu ou autre chose ( Américaine, Thaïlandaise, Japonaise et comme mon premier voyage avait eu lieu en 1996, des filles asiatiques d'un mètre soixante dix, ça ne courait pas les rues ). Intérieurement, j'étais sur un " no man's land " et comme je me sentais enfermée, je ne rêvais que de voyage, du Taj Mahal, des baobabs d'Afrique et de feuilles de coca d'Amérique du Sud !!! Je voulais partir, partir, partir pour ne plus revenir en France...
En ayant eu une éducation stricte et énormément de préventions de la part de mon père, notamment le fait de savoir me débrouiller dans la vie car mes parents ne sont pas éternels ( puisque la mort ne semble pas être un sujet tabou chez nous, elle fait partie intégrante de notre vie comme en témoignent les autels des ancêtres ), j'avais suivi les recommandations de mon père à la lettre et lui avais annoncé mon intention d'abandonner mes études pour partir en Irlande pendant un an. J'avais alors 22 ans.
Mon père qui avait toujours estimé les Vietnamiens comme étant des personnes extrêmement malignes et intelligentes, ne s'était pas attendu à ce que l'éducation qu'il m'avait enseignée se retournerait dans un sens, contre lui . Il a bien dû me laisser partir puisqu'il fallait que je me débrouille dans la vie, puisqu'il n'est pas éternel... J'admets, j'avais tanné ma famille pendant dix ans en les assomant de mes sempiternels : " Je veux partir en Inde, je veux aller en Irlande, je veux voir le monde, je veux partir !!!!!!!!!! " et personne ne me croyait car j'étais assez craintive à l'époque. Puis je suis partie... Ce devait être pour un an, j'y suis restée cinq ans... Pourquoi ?
En premier lieu, c'était parce qu'il était normal d'être vue comme une étrangère là bas, je n'étais pas dans " mon pays ", ni n'avais de compte à rendre à ma famille. J'étais une fille comme les Irlandaises, sans contrainte et surtout, toute la liberté dans mes mains. Mais parce que j'étais en terre inconnue et que les Irlandais n'avaient pas non plus l'habitude de voir une Asiatique ( surtout bossant dans un pub excentré et fréquenté par la classe ouvrière ), là je devais faire mes marques et montrer de quel bois je me chauffais. Je crois bien que je n'avais jamais autant versé de larmes en Irlande que dans le Pas de Calais; mais c'est aussi là bas que j'ai découvert à quel point avoir deux cultures étaient primordiales dans le sens de ma vie, que c'était tout simplement ce que j'avais toujours cherché, c'est-à-dire moi-même.
En rejetant l'une ou l'autre culture, c'était moi que je rejetais. Je me reniais mais je ne le savais pas, j'étais mal dans ma peau car je me trouvais aussi dans un " corps étranger " pour reprendre l'expression de la Française d'origine Coréenne. J'avais la liberté et peu à peu, je me rendais compte que les interdictions de mon père, ses nombreuses " quand j'avais ton âge, je nourrissais déjà toute la famille " qui m'endormaient, ses restrictions m'avaient été tellement bénéfiques ! La liberté que j'avais, je la maîtrisais et je ne partais pas " en live " comme on pourrait le dire familièrement. Je ne savais pas où je devais aller en France, mais en Irlande, je savais que je marchais et que je devais continuer à marcher car c'est en marchant encore plus que j'apprenais.
La tristesse de ma famille en émigrant en France, c'est en Irlande que j'en ai pris conscience; la vieillesse de mes parents et du désir incessant de mon père de retourner vivre dans son pays ( bien que Chinois d'origine mais établi au Vietnam depuis un ou deux siècles je présume ) et dans son village natal. Mon prénom que je voulais rejeter car il avait été pendant trop longtemps un sujet de moquerie, ce prénom composé du nom de la mère patrie et du village natal de mon père, comment avais-je pu un seul instant songé à le rejeter quand j'avais enfin compris la douleur des miens et de leur entêtement à vouloir que je sois à tout prix Vietnamienne ? J'avais compris tout cela en observant les Irlandais, tellement fiers d'être Irlandais et attachés à leur culture. Les Irlandais si admiratifs de ce qu'ont fait les Vietnamiens lors de la guerre contre les Etats Unis et l'attachement qu'ils me portaient...
Bien sûr, cette prise de conscience provenait aussi de la question récurrente : But, where do you come from ? Si je répondais que j'étais Française, ils ne me croyaient pas ou susuraient avec politesse que je ne ressemblais pas à une Française. Si je répondais que j'étais Vietnamienne, à leurs yeux, mon accent ne ressemblait pas à l'accent asiatique. Ainsi, comme j'étais lassée d'expliquer que j'étais une " French originally from Vietnam but REALLY born in France ", j'avais un jour sorti " I'm French Vietnamese "... Ca m'avait sauté aux yeux comme l'odeur de la pâte de crevettes fermentées que je n'arrive toujours pas à avaler... Je m'en souviens encore, j'étais au pub où je travaillais, derrière le comptoir et prête à servir une pinte de Guinness. Ce n'était que le début de la journée et j'avais enfin compris... Pour mes habitués qui parlaient aux nouveaux clients à mon sujet : " Oh yeah, she's French Vietnamese ".
J'ai voyagé sans me poser de questions. J'aurais eu peur de voyager sans l'Irlande, peur de me demander si dans les endroits que je voulais visiter, voir une Asiatique ne passerait pas comme un phénomène de foire... Voire toléré ? L'Irlande m'a fait acceptée cela et m'a fait aimée les cultures française et vietnamienne. Je n'étais pas une extra terrestre, ce n'était cependant pas commun et ça me permettait de m'ouvrir à plus de personnes; ouvrir mon esprit à plus de richesses incroyables.
A présent que je vis à Paris, ma région me manque car les gens sont chaleureux. Bizarre d'affirmer ça, n'est-ce-pas ? Pourtant, c'est le cas. J'avais une attitude fermée à tout, ma prise de conscience m'a tout simplement éveillée à la richesse de mes deux cultures... Comment ai-je pu ne pas m'apercevoir de la beauté de la France ? Comment ai-je pu renier mes racines sino-vietnamiennes ?
Depuis, qu'est-ce qu'on se sent bien...
Merci ren pour ton témoignage...je me retrouve dans certaines parties de ton message..
Bonjour,
Je viens de passer un grand moment à lire tous les posts concernant ce sujet. Avec l'expérience, tout ce qui est écrit m'interpelle bien sûr. Je me suis posée la question de mon appartenance à bien des reprises...
Non, pour être juste, d'autres me l'ont posée, ou parfois me l'ont lancée à la figure comme une insulte de part et d'autres ! Avec le recul, je me souviens que, dans ma jeunesse, j'ai dû me durcir contre les attaques des imbéciles : mais, au contraire de m'abattre, cela me rendait plus forte ! Je n'ai jamais eu honte du sang mêlé qui coulait dans mes veines et revendiquais le meilleur de chaque côté ! (Surtout, pour vous mettre dans la confidence, c'était un joyeux mélange de BRETON, CORSE et VIETNAMIEN !) MELANGE DETONNANT, NON ?
Je n'étais pas responsable du fait que mes deux grands pères aient été séduits par la beauté des Vietnamiennes !
Je suis arrivée très jeune en France, mon père étant "mort pour la France", ma mère s'est remariée avec un militaire français, qui nous a emmenés avec lui. Et c'est là que tout a commencé... C'est une longue histoire, pleine de rebondissements pour "prouver" ma nationalité française...
Mais bon, je ne vais pas vous ennuyer plus longtemps, si vous le désirez, je continuerai plus tard, mais, en conclusion, je suis fière maintenant d'appartenir à deux pays : mon pays natal, le Vietnam, et mon pays d'origine, la France, car j'ai prouvé que j'étais bien Française !
A + ?
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