Envoyé par
Abuelita
Bonjour Hân,
Tu écris que tu es un peu perdue... Je te réponds : " pas "qu'un peu". Ton message le prouve.
Comment, en tant que femme, peux-tu imaginer que les femmes vietnamiennes (ou d'ailleurs) puissent, "dans la vie courante", suivre des "coutumes" en ce qui concerne leur amour maternel ?
Je ne connais pas ton âge, ni si toi-même tu as des enfants, mais réfléchis un peu, et imagine : Si, dans des conditions dramatiques, comme en plein cahot de guerre où dominent la peur, la faim, le froid, tu te séparais de ton enfant afin qu'il ait une chance d'échapper à tout cela, et puisse survivre dans de meilleures conditions auxquelles tu ne crois plus chez toi, après n'avoir vécu que des années de misère dues aux guerres, crois-tu que tu l'oublierais ? Que tu le renierais plus tard ?
Parce que tu n'as pas de nouvelles de ta mère, crois-tu que c'est parce qu'elle ne veut plus entendre parler de toi ?
Crois-tu qu'au Vietnam rechercher un enfant dont on ignore ce qu'il est devenu depuis des années soit facile ? Tout comme l'inverse, avec pourtant des moyens plus aisés comme dans ta propre condition en Europe ?
Tu réponds en partie toi-même à ta question :
" .... Je me doute bien que cela dépend en grande partie de l'histoire de ces personnes, du vécu, des raisons..."
En effet, il y a tout cela.
Non, il n'est pas facile de retrouver sa famille. Que l'on soit enfant adopté ou non, ou adulte déplacé. Dans les tragédies de période de guerre, la distance de la séparation creuse un fossé profond entre les êtres. Mais pas dans les coeurs.
Tu ne retrouveras peut-être pas ta mère, ni personne de ta famille, comme beaucoup de nous ici, et des milliers de femmes et d'hommes dispersés dans le monde. Si tu as des indices, tu peux poursuivre des recherches mais il faut d'abord que tu effaces un doute douloureux dans tes pensées : Sois assurée que, vivant encore ou non, ta mère ne t'a jamais oubliée. N'en doute plus.