Abuelita

@DédéHeo 156438 wrote:

Cette photo, qui me laisse en pleine interrogation de la technique employée… me fait penser à une histoire française dit « belge ».
Allez, pour ne pas être méchant avec les voisins frontaliers amateurs de moules et de frites, je vais intervertir les rôles.

Un Français déclare à un ami belge :
 » C’est NOUS, et pas les Turcs qui avons inventé les toilettes. Eux, ils ont seulement ajouté le trou ! « 

DD, Que veux-tu dire dans ton message ?

1) – Que tu en as ras-le-bol que la presse vietnamienne mette en avant les accidents de la route ?
2) – Ou bien que tu t’indignes que pour moins d’accidents on constate davantage de morts ?

– Dans le premier cas, c’est une sorte de mode médiatique à subir. C’est bien connu, le sensationnel dépasse la vraie information du point de vue de l’intérêt du public. Parler des accidents de voitures, montrer des tas de ferrailles, compter voire décrire les victimes, c’est porteur.
L’auto, tout le monde connaît, tout le monde en rêve… Le riche, d’avoir le dernier modèle, d’augmenter sa collection de bolides. Le pauvre, d’accéder un jour à la suprême joie de pouvoir s’asseoir derrière un volant. Et ces envies commencent très jeune…
Depuis quelle existe, l’auto, c’est un symbole de réussite. C’est aussi pour beaucoup un plaisir personnel. Pas fous, les journalistes le savent. But principal des médias aujourd’hui : « faire de l’audience » écran, ou lecture papier, ou radio, afin que leurs espaces se vendent cher aux annonceurs de publicité.
Une auto « pliée », ça touche. Tout le monde comprend, imagine, tremble, s’esclaffe…
Un véhicule qui tue : quelle vedette ! Et plus la victime paraît innocente (idéal : un bébé dans sa poussette sur un trottoir), plus l’intérêt est grand.
Et puis un article sur un accident, ce n’est pas compliqué, c’est gratuit, sans risque de poursuites, contrairement aux articles « people ».
Pourquoi feraient-ils « compliqué » alors qu’ils peuvent faire « simple » ?

Le même principe s’applique de plus en plus aux accidents d’avion. Je gage que dans quelques années, le nombre de voyageurs potentiels augmentant sans cesse, on assistera à une sorte d’équivalence accidents autos/accidents avions. Avec le petit piment de la peur de l’avion en plus, qui exista au début concernant l’automobile mais qui a disparu.

– Dans le second cas, Il y a deux facteurs. Le premier est, au choix du mot : le sort, le destin, la malchance, la fatalité. Il y a des périodes agitées de catastrophes, des périodes plus calmes. C’est incontrôlable.
Le second, au contraire, est un calcul humain. Car si nul n’a jamais trouvé comment agir sur la fréquence des catastrophes dans leur ensemble, les journalistes eux, forts des moyens modernes de communications qui leur permettent de s’informer rapidement, peuvent à leur guise manipuler la fréquence réelle en nous assommant de faits spectaculaires qui nous saturent.

Plus de vitesse provoquant plus de dégât ? Certainement. Plus de victimes ? Je ne crois pas, si tu te réfères au nombre d’accidents qui diminue. Il suffit de monter en épingle les plus photogéniques.

Il a dû y avoir énormément de morts accidentelles quand il n’y avait que les montures pour se déplacer. Puis ensuite, beaucoup de morts dans les véhicules tirés par les attelages d’animaux de plus en plus rapides : boeufs, mules, chevaux. De nombreux furent déplorés quand notamment n’existait pas de code de conduite. Quant aux débuts de l’automobile…
On peut juste en conclure que les accidents sont proportionnels au mode vie de chaque époque. Et dans la nôtre, hélas, en plus des véhicules, il y a les médias qui « en rajoutent ».

– Juste une petite remarque que j’ai faite pendant ma dernière traversée de la France par la route, pour m’expatrier. J’ai croisé, dressées sur le bord des voies rapides autant que des routes secondaires, de très nombreuses silhouettes noires. Fantômes des morts à ces endroits-là. Impressionnant.
(Pour les Vietnamiens qui ne connaissent pas, ce sont des silhouettes de contreplaqué découpé, de taille humaine réelle, peintes en noir. Plantées aux endroits d’accidents mortels, ce sont autant des hommages aux disparus que des rappels à la prudence à ceux qui conduisent.)
(En Espagne, ce sont des couronnes de fleurs artificielles, laissées à la vue en permanence.)

Bof, les voitures…
A propos d’accident et de sécurité « constructeur », j’ai juste retenu qu’il y avait deux points de vue opposés.
Je connais deux exemples extrêmes :
– VOLVO construit des voitures lourdes, de tôles épaisses, souvent même doubles, afin qu’en cas de choc l’habitacle soit le moins possible déformé et le conducteur « entier ». Par contre le choc lui-même, l’onde de choc dans le corps humain, notamment dans le cerveau, est intense.
– En revanche, AUDI construit ses carosseries en papier à cigarettes qui se froissent au moindre choc. Ce qui a l’avantage calculé, en cas d’accident sérieux, d’absorber justement cette onde de choc éprouvée par le corps humain.

Il ne faut donc pas comparer l’état des voitures. A grand choc égal, l’une peut être sérieusement emboutie mais paraît réparable, alors que l’autre, méconnaissable, est bonne pour la casse.
Les assureurs sont les premiers à connaître la résistance ou la fragilité des modèles…

Je suppose que les autres constructeurs penchent soit vers l’une ou l’autre option. Dans les centres d’essai, on sait bien que les risques sont partagées. Il semble que l’air-bag soit un progrès, après les ceintures. Mais leurs avantages n’empêchent pas leurs inconvénients.