Une info concernant l'évolution de la profession "d'aide ménagère", ou "nounou" , ou "personnel de maison", ou comme on les appelait autrefois "bonne à tout faire" au Viêtnam.
C'est dans le Courrier du Viêtnam.
Cet article est une contribution au débat sur l'utilisation du terme (qui date de l'époque coloniale) "domestique" , pour désigner les "aides ménagères" dans la discussion "témoignage : le cambriolage" ouverte par BenP.Des cours de formation d'aides ménagères - 25/08/2008
Une vingtaine de femmes de tout âge suivent un cours original, avec des professeurs inhabituels : policier, chef cuisinier, médecin... et, à l'issue de ce cours, elles se verront délivrer un certificat de qualification d'aide ménagère.
Avec une heure de théorie pour 3 heures de pratique, ce cours apporte aux élèves des connaissances sur l'utilisation en toute sécurité de la machine à laver, du réchaud à gaz, les soins aux nouveau-nés, aux personnes âgées...
Voici Nguyên Thi Thuy, originaire de la province de Thai Binh, à seulement 2 heures d'autos de Hanoi. Elle est venue à la capitale mais pour en connaître le mode de vie, elle doit suivre ce cours de formation. Au cours d'un mois d'enseignements théoriques et pratiques, elle apprend à connaître le comportement des Hanoiens, la cuisine, les premiers secours et la façon d'utiliser les outils ménagers électroniques... Autant d'éléments étrangers pour elle. "Pour moi, la chose la plus importante est d'obtenir les connaissances principales. De plus, je disposerai d'un contrat de travail, d'un revenu stable et d'une assurance santé. Après ce cours, grâce aux compétences acquises, je pourrai travailler sans inquiétude", exprime Mme Thuy.
À côté d'elle, se trouve Hoàng Thi Hiên, originaire de Thanh Hoa. Malgré ses 19 ans, elle travaille à Hanoi depuis quelques années. Mais en raison de l'instabilité de ses emplois, Hiên a décidé de suivre ce cours avec l'espoir d'obtenir un emploi plus stable. "Les élèves de ce cours étudient le comportement, l'entretien et l'aménagement domestique de façon scientifique...", nous dit Hiên.
Un centre de formation d'aides ménagères
"La fonction d'aide ménagère sera reconnue par la société comme tout autre métier. Et pour exercer un métier, on doit être formé", affirme Bùi Thê Dung, directeur de la compagnie Vietphone qui organise les cours de formation du genre. Il précise que pour pouvoir participer à ce cours, les candidates doivent être en bonne santé, avoir de 18 à 45 ans avec un curriculum vitae précis. Selon lui, la demande en aides ménagères prend de l'ampleur chaque jour. La liste des besoins en assistance domestique s'allonge de plus en plus dans les centres de placement et la demande est 100 fois plus importante que l'offre. Pourtant, il est difficile de motiver les femmes du milieu rural à suivre ces cours, car elles s'imaginent que ce métier est très simple et ne nécessite aucune qualification préalable.
Afin de modifier, chez ces femmes, cette vision du métier, la compagnie Vietphone doit aller sur place pour organiser, en coopération avec l'association des femmes et celle de la jeunesse, des colloques et tables rondes sur le métier d'aide ménagère afin de changer la conception des habitants sur un métier considéré depuis longtemps comme simple et médiocre.
Pour ce cours, les élèves peuvent rembourser les frais de participation lorsqu'elles trouvent du travail. "Le cours terminé, elles recevront un certificat de formation professionnelle délivré par le Service provincial du travail, des invalides de guerre et des affaires sociales et disposeront d'un emploi stable avec un salaire de départ de 1,2 million de dôngs par mois au minimum", affirme M. Dung.
Suite à ce cours de formation initiale, Vietphone organise des cours complémentaires sur les soins de malades, de nouveau-nés... Les meilleurs élèves seront choisis pour être "enseignants".
Aider les aides ménagères à s'intégrer à la vie citadine
Peu de personnes savent que Mme Hoa, originaire de la province de Vinh Phuc, est une aide ménagère de la famille de M. Thu. Chaque matin, elle va au marché, puis elle prépare le petit déjeuner et fait fonctionner la machine à laver. Lorsque tous les membres de la famille sont partis, elle commence à balayer et ranger la maison... "Je peux travailler efficacement et rapidement, de façon rationnelle, grâce au cours de formation", dit-elle. "En vivant à la campagne, je ne connaissais ni la vie des citadins ni les appareils ménagers électroniques modernes. C'est pourquoi, j'ai dû suivre un cours de formation avant de travailler dans la famille de M. Thu", ajoute-t-elle.
Auparavant, Mme Hoa avait déjà travaillé dans quelques familles. Mais, elle avait été licenciée car "à ce moment là, je ne connaissais rien". Finalement, elle avait décidé de suivre un cours de formation avant de travailler dans la maison de M. Thu.
M. Thu, quant à lui, estime qu'il lui a fallu changer plusieurs fois d'aides ménagères parce qu'elles ne connaissent rien aux appareils ménagers électroniques et qu'elles ne peuvent pas "s'intégrer à la vie de ma famille". Avec Mme Hoa, "nous sommes très contents car elle sait s'occuper des affaires domestiques de façon raisonnable", ajoute-t-il.
Malgré ses 18 ans, Linh Chi, originaire de la province de Ninh Binh, ressemble à un vrai factotum. Elle raconte qu'après ce cours, elle maîtrise beaucoup de choses comme le comportement, l'utilisation des outils ménagers, la cuisine, et même les premiers secours dans les cas urgents... Et Mme Nhung, patronne de Linh Chi, renchérit en assurant que grâce à sa formation "Chi s'intègre rapidement à ma famille. Nous sommes très satisfaits d'elle". Dynamique, la jeune fille Linh Chi dispose actuellement d'un revenu mensuel de 1,5 million de dôngs, nourriture, logement et vêtements non compris.
Huong Linh/CVN
(25/08/2008)