Investissement : une adresse de choix pour les groupes étrangers
Le Vietnam est en passe de devenir un marché vraiment séduisant, affirment unanimes les investisseurs étrangers. Toutefois, ils émettent des réserves sur la qualité des infrastructures et encouragent l'élargissement du renouvellement juridique.
Juste après l'ouverture du forum économique "Intégration régionale et modernisation nationale" à Hô Chi Minh-Ville, le vice-Premier ministre Nguyên Sinh Hùng a annoncé la prochaine émission d'obligations gouvernementales pour une valeur totale d'un milliard de dôngs. Il déclarait ensuite que la somme ainsi obtenue servirait à la construction d'infrastructures. Une somme encore modeste mais qui témoigne de la volonté du gouvernement vietnamien de faire participer les entreprises au développement des infrastructures.
Ce forum, organisé pour la première fois au Vietnam, est à l'initiative du journal en anglais Vietnam News de l'Agence Vietnamienne d'Information, sous le patronage du ministère vietnamien du Plan et d'Investissement (MPI) et de l'Association asiatique des communications. Près de 650 personnes, soit une quinzaine de pays, y ont participé. Ils ont bien accueilli la nouvelle du vice-Premier ministre sur l'élargissement de participation au capital pour les investisseurs étrangers en ce qui concerne les banques commerciales vietnamiennes, passant des 10% actuels à 15%, voire 20% pour des partenaires stratégiques. Pourtant, le plafond restera limité à 30% maximum du capital social d'une banque domestique.
Le vice-ministre du MPI, Nguyên Bich Dat, a présenté l'objectif de croissance économique du Vietnam sur la période 2006-2010. Elle sera de 7,5% à 8%. Pour y parvenir, le pays nécessite un fonds de 140-150 milliards de dollars, dont 35% proviendront de l'investissement étranger.
Cet objectif est réaliste pour cette année, estime Shozo Kakata, expert de haut rang pour l'Institut d'études des économies en voie de développement, relevant de l'Agence japonaise pour la coopération internationale. Pourtant, pour maintenir ce rythme sur la durée, le pays devra surmonter des défis importants, a-t-il ajouté. Parmi ces derniers, il y a la dépendance face à l'exportation de produits sous forme brute. Il faudra aussi prendre en compte la progressive disparition de main-d'œuvre bon marché si le pays parvient à sortir en 2010 de son sous-développement.
Industrie et services, secteurs prisés
En 2006, le pays battait son record d'investissement direct étranger (IDE), avec 10,2 milliards de dollars. Il totalise donc 70 milliards de dollars d'IDE, placés au Vietnam par des milliers des groupes économiques (77 pays et territoires). Cette tendance se poursuivra t-elle d'ici 2010 ?
La réponse réside dans les efforts du pays, estime Jeremy Amias, directeur général chargé des capitaux pour les affaires commerciales du groupe financier Citygroup en Asie-Pacifique. Il déplore la modestie du marché boursier local, malgré sa progression de 45% en 2006. Totalisant 7 milliards de dollars, c'est à lui de doper l'économie nationale.
Avec une croissance de 20% par an en terme d'IDE, le pays espère cette année recevoir 12 milliards de dollars, a avancé le ministre du MPI, Vo Hông Phuc. Pourtant, grâce à l'application des politiques ouvertes, le Vietnam pourrait espérer 15-20 milliards de dollars. Liu Yong Hao, parmi les 100 plus grandes fortunes de Chine et à la tête du conseil d'administration du groupe New Hope, a annoncé que son groupe allait construire 2 nouvelles sociétés immobilières au Vietnam, en plus de ses 6 usines d'aliments pour animaux. Avec sa délégation de 70 entreprises chinoises, il cherche des opportunités dans la production de l'acier, de l'aluminium et de la haute technologie.
Selon une enquête du MPI, industrie et services sont les 2 secteurs qui intéressent particulièrement les investisseurs étrangers. L'industrie énergique totalise 10 milliards de dollars de fonds. Dans les services, l'immobilier arrive en premier. De nouveaux secteurs se profilent, notamment la haute technologie qui a reçu les projets d'Intel et de Nidec. On suppose également que les groupes taïwanais, Foxconn et Compal, soient prêts à investir respectivement 5 milliards et 500 millions de dollars au Vietnam.
Source : Ngân Huong/Courrier du Vietnam