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Discussion: quelque 2.500 km en moto de Hanoi à Hô Chi Minh-Ville, par le Tây Nguyên

  1. #11
    Passionné du Việt Nam Avatar de calimero
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    Le voyage sur les hauts plateaux avec ces "moto" va être intéressant à suivre, de toute manière chapeau bas messieurs s'il n'y as pas de sponsors dans l'histoire. De ce périple sortira sans doute un livre
    Une pointe de jalousie...sur, j'aurai aimé être à leur placeops:

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  3. #12
    Passionné du Việt Nam Avatar de BEBE
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    Par défaut quel bonheur!!!

    Je m'étais deja emballé pour le premier article. Voila que la suite narrative de la deuxième étape me mets sans tarder sur les routes du Vietnam. Non!! non!! DédéHeo, j'ai des raisons de m'emballer. La 2eme étape est encore plus belle que ce que je pouvais imaginer. Et vivement la 3eme!!!! Quel bonheur que de faire partie du décor de ces paysages (des rizières tendres, des canards qui battent des ailes en voyant passer des machines, des bœufs matinaux qui s'étonnent de voir des humains sur la route à cette heure là, la fraicheur de l'aube) en cotoyant les gens simples du Vietnam profond (la sympathie de dame émue qui sert double ration et offre une orange pour le même prix, la gentillesse et l'hospitalité des Vietnamiens ne se démentent pas)..............Et pourtant ca fait bien 10 heures que nos 2 spécimens (franco/viet & viet/franco) sont entrain de rouler. Je les accompagne en les lisant et ne suis pas encore tombé ni sur un douanier fouillant mes bagages, ni sur un policier me réclamant les pièces de nos motos encore moins sur des coupeurs de routes nous rançonnant comme j'en vois régulièrement ailleurs.
    L'indiscipline des conducteurs dans la circulation!!!! ca, c'est partout pareil dans le monde (y en a qui ne seront peut être pas d'avis!! mais bon!)
    Tu as raison Calimero, je suis comme toi, jaloux et envieux que cela ne puisse pas m'arriver a moi!
    C'est exactement de ce Vietnam dont j'ai rêvé et qui n'a pas disparu. Et voila qu'on me montre qu'il existe en vrai et en grandeur nature..........
    Et non de ce Vietnam des circuits touristiques, des hôtels, de l'argent, de la pollution; bref!! des déchets de notre civilisation.
    Et vivement la 3eme étape!!!!!.
    et Merci Bao Nhân de nous avoir déniché cet article

  4. #13
    Amoureux du Viêt-Nam Avatar de guillaume67
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    je crois que malgré que notre frenchi soit très franc dans ces paroles... il relate la vérité !
    je trouve c'est une extraordinaire aventure Humaine !!!
    BRAVO LES GARS !!!

    merci Bao Nhân de nous en faire profiter !!!!
    vivement la suite

  5. #14
    Passionné du Việt Nam Avatar de calimero
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    Citation Envoyé par DédéHeo Voir le message
    Salut Bebe, Ne t'emballe pas trop vite, cette 1ere étape représente 150 km sur la nationale 1 et son autoroute ; c'est pas encore les petites routes 670 et 671 dans la province de Gia Lai- Plei Ku !
    Hello Dédé,
    Je vois à qui tu fais référence au sujet de ces petites routes
    son site est intéréssant: http://vietnam.aujourdhui.free.frje me pemets de faire un copie coller de l'histoire de Patrick Guerin que j'aimerai un jour croiser au vietnam:
    Comment passer une journée entière en compagnie de policiers vietnamiens ?
    Afin de vous imprégner davantage du mode de vie vietnamien et de la société vietnamienne, je vous propose une expérience enrichissante, à savoir passer une complète journée en accueil VIP avec des policiers locaux . Pour cela , il faut d'abord provoquer une rencontre avec ces importantes personnes toujours très occupées et cela n'est pas franchement facile.
    Néanmoins, depuis le 16 mai 2007, j'ai enfin trouvé le moyen imparable de les rencontrer à coup sûr. Alors si vous aussi, vous souhaitez connaître un Viêt Nam hors des sentiers battus, je vous invite à suivre la méthode suivante :
    Les pré-requis :
    - louer une petite moto de 110 cm3 auprès, par exemple, d'une quelconque agence de service touristique située de préférence à Hué, Da Nang, Nha Trang.
    - acheter une banale carte routière du Viêt Nam,
    - avoir la lumineuse idée de voyager sur les hauts-plateaux avec la dite petite moto,
    - savoir parler un minimum la langue vietnamienne.

    Le Scénario :
    Depuis quelques jours, je circule en moto sur les hauts plateaux et je finis bien par arriver à Kon Tum où je prends finalement une chambre au "Family Hotel (KS Gia Dinh)".
    Le lendemain vers 7H00, je décide de me ballader jusqu'à Plei Ku en passant par le lac Bien Ho To Nung, un magnifique lac de cratère. En lecture de ma carte routière, j'ai le choix entre prendre une "autoroute" directe (route 14) avec son cortège de camions, de bus et de nombreux véhicules en tout genre ou d'emprunter les petites routes 670 et 671 à priori plus sympathiques et situées dans la province de Gia Lai- Plei Ku. Mon choix est vite effectué et je m'engouffre dans la route 670 qui est en fait plutôt une piste assez roulante ce qui n'est pas pour me déplaire. Et puis bonne surprise, elle traverse un tas de villages de minorités ethniques qui malgré tout ne respirent pas franchement la santé et l'opulence.
    Je parcours de la sorte environ 35 km jusqu'à un carrefour. Je m'y arrête afin de me faire préciser le chemin menant au lac Bien Ho To Nung. C'est ainsi que j'aborde la route 671. Au bout de 500 m sur cet axe, j'aperçois deux personnes en civil et correctement habillées me faisant de grands signes. Vu l'endroit désertique , je pense tout de suite à des personnes en difficulté de type panne d'automobile ou de moto et qui ont besoin d'aide. Je m'arrête donc et je les salue et demande en vietnamien ce que je peux faire pour eux. Sans le savoir encore, je suis sur la bonne voie.

    Les deux personnes me semblent plutôt agressives car tout de suite, elles cherchent à récupérer les clés de ma moto (désolé, expérience aidant, je suis plus rapide) puis finalement à bloquer le guidon de mon engin. Très surpris et avant éventuellement d'en passer aux mains, je demande à ces malfrats qui ils sont pour agir de la sorte. En réponse, il me questionne sur ma possession ou non d'un laisser-passer pour circuler sur cette route. Quel laisser-passer ? Nous ne sommes plus fin années 1980 ! Dans la foulée, l'un d'eux appelle sur son téléphone portable dernier modèle, les policiers. Arrivent dans la minute, trois éléments du poste de police de Dak Somei, toujours pas en uniforme . A partir de ce moment, je sais que j'ai gagné ma rencontre avec de locales forces policières.

    Finalement assez entouré, je ne joue plus le plan rébellion tout en estimant déjà les euros à distribuer à ce beau monde. Les forces de l'ordre me conduisent au poste de police de Dak Somei ou je suis reçu par le chef en personne qui n'est toujours pas en uniforme. Un policier m'établit un classique procès verbal sur une feuille de cahier d'écolier. Le chef me fait signer ce document écrit en vietnamien que j'arrive tout de même à comprendre mais par contre, il n'est toujours pas question d'amende. Curieux.

    Puis les policiers me demandent si je souhaite toujours aller au lac Bien Ho To Nung. Prudemment, je réponds que je préfére retourner tranquilou à Kon Tum. Mes amis les policiers insistent. Je cède, pensant bien qu'il doit exister un quelconque estaminet sur les bords du lac et qu'au nom de l'amitié franco-vietnamienne et de Zinédine Zidane, j'aurais certairnement à régler l'addition directement proportionnnelle à la quantité de bières avalée par mes amis.

    Pour tout vous dire, je me suis presque senti dans l'obligation de suivre mes joyeux compagnons qui se sont fait un réel plaisir de s'inventer guides touristiques. En fait, je n'ai jamais visité le lac Bien Ho To Nung mais à la place le poste de police du district de Dak Doa. Je ne suis pas sûr d'avoir gagné au change.

    En effet, ce poste de police dispose de la particularité d'être envahi de policiers aux visages durs et pas franchement rigolards. Je suis amené dans une salle , genre salle des fêtes d'un comité populaire avec, en face de moi, l'unique mais imposant buste de l'Oncle Hô dont c'est bientôt l'anniversaire (117 ans , le 19 mai 2007) et moultes drapeaux vietnamiens. Je reste bien une heure tout seul dans cette salle avec de temps en temps un policier dont le seule échange verbal consistait à de me demander plusieurs fois séchement "You, you spik englis ?".
    Puis soudain déboulent une palanquée de fonctionnaires assez froids. Je me retrouve avec un tas de procès verbaux à signer et ces messieurs m'annoncent qu'ils sont dans l'obligation de garder la moto pendant 10 jours puis à la suite de ce délai, le propriétaire pourra reprendre son engin. Je vacille quelque peu vu que le propriétaire habite à Hué et que je vois mal lui apprendre qu'il doit récuper sa moto dans ce bled paumé de Dak Doa . Je tente de discuter, les visages se ferment. J'implore pitié, les fonctionnaires sont écroulés de rire.

    Puis, je suis immédiatement embarqué dans une jeep spécial "Cong An" dont la destination m'est inconnue. Vais-je retourner directement à Kon Tum au frais de la police de Dak Doa ? Vais-je connaître les joie d'un séjour dans une prison du cru ? Vrai que mes compagnons de voyage ne sont pas très causant sur le sujet. Je dois dire que je n'en mène pas large non plus.

    Vers 16h00, je découvre enfin la destination finale, à savoir le poste de police de la province de Gia Lai Plei Ku. Si cela continu et à ce rythme là , je vais bientôt finir au ministère de la police à Ha Noi ! Bref, cette histoire commence sérieusement à me déplaire d'autant plus que je n'ai toujours rien mangé depuis ce matin. La fatigue me guette. Je suis alors installé dans une petite salle avec en face de moi, deux femmes qui n'ont rien de Miss Viêt Nam et dont je saisis assez rapidement une mentalité cuvée 1956 (quoique la plus jeune pourrait être stylée Nordification 1976). Cela ne va pas être une partie de plaisir.

    Effectivement, je subis un interrogatoire plus que serré : Que faites-vous au Viêt Nam ? Ou êtes-vous allez au Viêt Nam ? A Ho Chi Minh Ville , vous connaissez qui ? Pourquoi êtes-vous resté si longtemps à Hué ? Les Hauts-plateaux pourquoi faire ? Pourquoi voyager en moto ? êtes-vous rééllement français ? Vous habitez où, en Europe ? Connaissez-vous des vietnamiens en Europe ? Votre profession ? Hier soir à Kon Tum, vous avez rencontré qui ? A quelle heure êtes vous arrivé à Kon Tum ? Vous avez parlé à qui sur la route 670 ? Pourquoi vous n'avez pas emprunter la route 14 ? Pourquoi n'avez-vous pas votre passeport sur vous ? Pourquoi...? Pourquoi...? Très surprenant , pas de question sur le fait que je parle vietnamien ( sans doute un petit manque de professionalisme de ces agents des forces de police de la province de Gai Lai - Plei Ku). En gros, c'est question sur question à n'en plus finir et je ne pense qu'à une seule chôse, c'est de me tirer de ce foutu pétrin, le plus vite possible.
    Et puis enfin la question qui tue : "N'avez-vous pas vu le panneau d'interdiction de circuler à l'entrée de la route 670 ?" Ma réponse : "Euh...non, pas du tout, quel panneau ?" Bizarre bizarre, car ayant l'habitude de circuler au Viêt nam, je connais ce genre de panneau écrit en vietnamien (duong cam). J'aurais dû forcement le voir et donc fais demi-tour (kakou s'abstenir).

    Puis, les Miss Cong anh Tinh Giai Lai Plei Ku s'absentent pour demander à mon hotel de me faire parvenir une copie de mon passeport. Résultat une heure d'attente.
    Re-serie de questions, en fait les mêmes mais dans un ordre différent. J'ai du mal à garder mon calme et il commence à se faire bien tard.
    Les Miss s'appliquent ensuite à me dresser un nouveau procès verbal (c'est une manie dans ce pays) bien entendu écrit en vietnamien. Dans une grande bonté, la plus vieille des Miss tente de me traduire en anglais le procès verbal. C'est pitoyable et surtout très long.

    Il est 18h30 quand les Miss me demandent solennellement si je reconnais avoir violé les lois de la R.S. du Viêt Nam en empruntant les routes 670 et 671 sans laisser-passer délivré par les autorités compétentes de la province de Gia Lai- Plei Ku. Je reponds un peu trop nonchalement une phrase du style "Ouais ouais, ok c'est bon". Gravissime erreur !
    Les Miss Cong anh Tinh Giai Lai Plei Ku voyant rouge vif m'ordonnent de me lever, les mains dans le dos, la tête baissée comme un pur criminel puis de répondre à haute voix que j'ai bien violé les lois de la R.S. du Viêt Nam et que je demande humblement la clémence de la police de Giai Lai Plei Ku malgré mon impardonnable et inexcusable faute. Je dois répéter cette phase deux fois. Je suis impressionné car jamais je n'aurais imaginé un jour être obligé d'avoir cette attitude de bassesse. Suis-je tombé sur deux folles ?

    Après cette désagréable séance, vient enfin l'addition sous la forme d'une amende de 700 000 dongs (33 euros). C'est un peu cher payé ! Je m'offusque du montant de cette amende et demande à voir un barême officiel. Surprises, les Miss Cong anh Tinh Giai Lai Plei Ku me font remarquer gentiment que je ne suis peut être pas en état de discuter mais néanmoins me détaillent le tarif : 200 000 dongs (9, 50 euros) pour l'amende et 500 000 dongs pour frais de télécopie de mon passeport !
    Le problème est que je ne suis pas du tout sûr d'avoir cette somme sur moi. Je compte très fébrilement mes dongs et bout d'un temps insoutenable je réunis la somme de 720 00



  6. #15
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    Par défaut 3em etape

    Salut Bao Nhân. Je bave, chaque fois que j'ouvre mon ordi. espérant que tu publies enfin l'étape 3 de l'article de Gérard Bonnafont. Mais je vois que tu aimes te faire prier. Alors allons y !!!!

    Cher Monsieur
    Bao Nhân, Non!!! je préfère!!!!
    Excellence,
    J'ai l'honneur de bien vouloir demander a son excellence de bien vouloir intercéder en ma faveur auprès de ....etc!!etc!!! voila son excellence servi.
    alors mets moi cet article a sa place ici, tout de suite et maintenant:evil::girlbad:

  7. #16
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    Citation Envoyé par BEBE Voir le message
    Salut Bao Nhân. Je bave, chaque fois que j'ouvre mon ordi. espérant que tu publies enfin l'étape 3 de l'article de Gérard Bonnafont. Mais je vois que tu aimes te faire prier. Alors allons y !!!!

    Cher Monsieur
    Bao Nhân, Non!!! je préfère!!!!
    Excellence,
    J'ai l'honneur de bien vouloir demander a son excellence de bien vouloir intercéder en ma faveur auprès de ....etc!!etc!!! voila son excellence servi.
    alors mets moi cet article a sa place ici, tout de suite et maintenant:evil::girlbad:
    Mais, moi aussi, j'attends toujours le troisième épisode de leur aventure. Donc, j'espère qu'ils ne vont pas trop tarder.
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  8. #17
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    Récit du voyage de Gérard et Tuân : 2.500 km en moto de Hanoi à Hô Chi Minh-Ville, par le Tây Nguyên

    Quatrième journée : Huê l'impériale !

    Le 23 juillet. À 08h00. Aujourd'hui, nos motos se reposent et doivent subir une révision : changer l'huile, vérifier les bougies, etc. Ce sont nos jambes qui font de l'exercice… Lever plus tardif que les autres jours pour un petit déjeuner sur la terrasse de l'hôtel surplombant la rivière des Parfums, Sông Huong. Il fait toujours aussi beau, et l'ami d'une relation de travail doit nous piloter toute la journée pour partir à la découverte de la Cité impériale, du tombeau de Tu Duc - empereur d'Annam (1848-1883) -, et de la pagode de la Dame Céleste.


    Aujourd'hui les voyageurs se font touristes ! C'est sous une chaleur impériale que nous franchissons à 09h00 Ngo Môn - la Porte du Midi de la Cité impériale. En fait de Cité, j'ai d'abord une impression de Tour de Babel. Autour de nous, les guides s'expriment dans la moitié des langues de la terre pour des touris-tes qui viennent du monde entier ! Je ne serais pas surpris d'entendre parler hottentot ou patagon ! J'ai d'ailleurs l'impression que nous sommes les seuls à parler en vietnamien ! C'est en devisant dans cette langue que nous entamons la visite par la Porte du Midi, où je prends le temps de réprimander un enfant qui veut absolument tenter l'escalade, par la face Nord, du gigantesque gong impérial sur lequel il est écrit, en vietnamien et en anglais : "Ne pas toucher !". D'un impérieux Không duoc (Il ne faut pas !), je stoppe l'audacieux qui court se réfugier dans les jupes de sa mère. En rajoutant "Có le cháu không biêt doc ha ?!" (Peut-être que tu ne sais pas lire, hein ?!), je l'achève et je fais éclater de rire ses parents, surpris de voir un étranger parler leur langue… avec un curieux accent !

    Fier d'avoir participé à la sauvegarde d'une partie du patrimoine du Vietnam, je poursuis mon chemin sous une chaleur accablante ! Comme tout le monde, je donne à manger aux carpes goulues des Ho Thai Dich, et je me dis que je n'aimerais pas tomber par inadvertance dans ces étangs : m'étonnerais pas qu'elles soient cannibales ces carpes impériales !

    Promenade impériale !
    Puis tout s'enchaîne : la salle d'audience solennelle aux couleurs magnifiques, la salle d'exposition à la chaleur étouffante, les chaudrons à faire frire les rebelles (sévères, les colères impériales !), le temple dédié aux empereurs, où je découvre l'ensemble de la dynastie des Nguyên (1802-1945), et puis les appartements, les chambres, les bureaux, les temples, les jardins… Bref tout ce que tous les guides touristiques présentent en long et en large. Pendant 3 heures, je vis au rythme des empereurs, et je consomme à peu près 5 litres d'eau et 10 crèmes glacées… Désireux de perfectionner mon vietnamien, j'entame la conversation avec des touristes qui me paraissent, de prime abord, être Vietnamiens. Les premiers sont en fait des Américains qui ne parlent pas vietnamien, les seconds ne parlent que français, les troisièmes sont Lao ! J'arrête mes cours de langue et je termine la visite, en me liquéfiant totalement sous le soleil impitoyable qui, à mon avis, ne doit pas apprécier que la Cité impériale de Huê lui fasse de l'ombre ! Heureusement, le restaurant qui nous accueille est climatisé ! Quel plaisir de déguster le bánh uot et le bún thit nuong, dans cette ambiance !


    Nous avions dit "repos", et bien repos nous faisons, en nous octroyant une sieste avant d'aller visiter par la route le tombeau de Tu Duc. La promenade sous les pins est agréable en ce milieu d'après-midi et l'ambiance du site force à la sérénité. Quoi que… ! En effet, je mesure une fois de plus l'écart entre l'histoire officielle et l'histoire des vies. Ainsi, en France, longtemps nous avons appris que Vercingétorix était un grand guerrier aux cheveux longs et blonds, alors qu'en réalité, il était petit, brun et portait les cheveux courts à la mode romaine ! Et bien, ici c'est pareil ! Officiellement l'empereur aimait… méditer avec ses concubines préférées dans le petit pavillon qui jouxte l'étang Luu Khiêm. Mais en pénétrant dans le pavillon et en découvrant l'immense lit qui y trône, je me perds en conjectures sur l'exercice de telles méditations ! Tiens, puisque l'on évoque ces concubines, je me permet une autre remarque : d'elles, il ne reste aujourd'hui que la trace des souvenirs. Des maisons qui les accueillaient, il ne reste que quelques fragments de murs. Mais rien d'autres, pas de preuves tangibles de leur existence… Or, si l'on observe attentivement les dalles de terre cuite qui couvrent les allées et les esplanades du site, on y voit les empreintes laissées par les chats et les chiens qui vivaient du temps de l'empereur, alors que les dalles n'étaient pas encore sèches ! Ces modestes animaux ont laissé pour les générations futures une trace plus durable que les concubines ! Quelle réflexion sur la vacuité de nos vies ! Allez, pardonnez ces irrévérences, et laissez moi terminer la visite en profitant de la quiétude du site ! J'aime à imaginer l'empereur, déambulant dans ce monde d'harmonie et réfléchissant aux vicissitudes du pouvoir en des temps difficiles !

    Rencontre dangereuse !
    Quittant l'ombre de Tu Duc, nous rejoignons la pagode de la Dame Céleste, en nous arrêtant au passage dans un village spécialisé dans la fabrication de bâtons d'encens. Invités à entrer chez un artisan ou plus exactement une artisane, je manque renouer avec la polygamie impériale ! En effet, cette aimable chi, travaille avec sa petite sœur (em), qui doit avoir une trentaine d'années. Fort charmante par ailleurs, cette em n'est pas encore mariée, et elle nous laisse entendre qu'elle attend un étranger pour se marier, mais il faudrait qu'il parle vietnamien, et ça c'est rare. Et sur ce, comme je lui parle dans cette langue depuis 10 minutes, elle me regarde avec un air gourmand qui me fait craindre les pires turpitudes ! J'ai beau dire que je suis déjà marié à une Vietnamienne, que j'ai un enfant ! Rien n'y fait, et Tuân et son ami sont écroulés de rire tandis que poliment je décline son invitation à visiter plus profondément son… atelier de fabrication ! On prend quand même une photo ensemble pour lui faire plaisir, et je me hâte de quitter l'échoppe pour retrouver calme et tranquillité dans la pagode de la Dame Céleste. Je suis touché par la spiritualité qui se détache de cet endroit, et j'ai même l'occasion d'échanger quelques mots avec le vénérable bonze qui s'occupe de l'éducation de nombreux petits novices qui en fréquentent l'école bouddhiste.


    C'est dans la douceur d'un crépuscule d'été que nous regagnions Huê, en faisant la route buissonnière parmi des maisons-jardins nichées au milieu d'une végétation luxuriante le long d'un paisible ruisseau. Après les fastes de l'Empire ce matin, le charme de cette escapade vespérale constitue un excellent contrepoint. Notre journée s'achève par un repas en terrasse, sous les lanternes chinoises, au bord de la rivière des Parfums, avec notre correspondante locale. Nous apercevons l'ancien pont Clemenceau, le Truong Tiên, illuminé de couleurs changeantes, comme une invitation à reprendre la route demain. Pour l'heure, nous regagnons notre hôtel, pendant que la Huê impériale s'endort…

    (À suivre)
    Gérard Bonnafont/CVN
    (24/09/2007)
    Source : http://lecourrier.vnagency.com.vn/de...REPLY_ID=47055
    Bảo Nhân : fascination, impression and passion

  9. #18
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    il lui arrive quand même de drôles de situations....

  10. #19
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    Récit du voyage de Gérard et Tuân : 2.500 km en moto de Hanoi à Hô Chi Minh-Ville, par le Tây Nguyên





    Sixième journée : la ville antique de Hôi An !
    Le 25 juillet. À 07h00. Ce matin, le tableau idyllique de notre soirée de la veille en prend un coup ! Ma moto estime que 800 km ça suffit ! Donc, elle manifeste sa mauvaise humeur mécanique : elle refuse de démarrer, puis après traitement énergique au démarreur à pied, elle hoquette, cale, tousse… bref, il faut la soigner ! Tuân ira visiter seul les îles de Chàm, tandis que je m'occuperai de ma moto récalcitrante. Alors que Tuân prend le bateau pour les îles dont il rapportera des photos sublimes, je pars à la recherche d'un mécanicien. Au Vietnam, cette opération est bien plus aisée qu'en France. À la ville comme à la campagne, on rencontre des réparateurs de moto tous les 100 m ! Donc, comme prévu, à quelques pas de l'hôtel, je trouve un artiste de la mécanique qui s'empresse de délaisser le moteur sur lequel il travaille pour se pencher sur celui de ma moto. Depuis que j'habite au Vietnam, je suis toujours surpris de voir que, lorsque j'arrive chez un mécanicien pour faire une révision ou une réparation sur mes motos, il y a toujours quelqu'un de disponible pour me prendre en charge. Et ce, même si l'atelier est déjà encombré d'autres machines en réparation ! Je n'ose pas imaginer que dans chaque atelier du Vietnam (et il y en a des milliers), il y a une personne qui attend que j'arrive pour s'occuper de moi ! Est-ce ma qualité d'étranger qui me vaut cet honneur ? Quel savoir-vivre alors, si c'était le cas ! Mais n'est-ce pas plutôt parce que je représente une intervention peut-être plus lucrative que celle d'un habitué !? Je ne suis pas dupe, et je sais que souvent les prix sont un peu plus… majorés quand ils me concernent ! Quand ma femme, qui est Vietnamienne, va au marché, elle paie le kilo d'oranges un certain prix ; quand j'y vais avec elle, le prix est un peu plus élevé ; quand j'y vais seul, le prix est encore plus élevé ; par contre si j'y vais avec ma fille, le prix est plus bas… Habitué à ce tarif fluctuant selon le cours de la nationalité, je laisse donc ce mécanicien opérer ma machine à moteur ouvert ! Le diagnostic tombe : bougie calaminée, filtre à air encrassé, contacts empoussiérés… Bref moteur dégoûtant ! Tous les ouvriers de l'atelier s'agglutinent autour de ma moto pour contempler le triste spectacle. J'ai honte devant les regards réprobateurs qui accompagnent ce verdict, comme si j'étais un parent indigne qui maltraite son enfant ! Pour me dédouaner, je montre ma plaque d'immatriculation et explique que je réalise, avec un ami, le trajet Hanoi - Hô Chi Minh-Ville, en passant par les hauts plateaux du Centre, et que après 800 km de route, il est normal que… J'ai à peine le temps de finir ma phrase que les yeux s'éclairent, les sourires apparaissent sur les visages, on appelle les voisins, on me serre vigoureusement la main. J'étais un paria, je deviens un héros ! Héros un peu vexé, parce que ce qui paraît surtout admirable à toutes ces personnes qui m'entourent, c'est que je puisse oser faire ça… à mon âge ! Bon, c'est vrai, j'ai quelques cheveux gris qui apparaissent aux tempes, et ma barbe laisse apparaître des filets blancs, mais quand même…! Mais baste ! Peu importe mon ego, puisque ma moto est soignée aux petits oignons ! Je peux aller me promener, je reviens dans 2 heures et j'aurais un moteur aussi propre que le jour de sa naissance ! Sur ces promesses, je laisse ma machine à la clinique des motos, et j'en profite pour réaliser une idée qui me titille depuis plusieurs jours. Pour faire ce voyage, Tuân et moi avions choisi de nous munir d'un sac de voyage posé en travers de notre selle, à l'arrière, et maintenu par un savant entrelacs de tendeur. Cela convient parfaitement à Tuân dont le sac est peu chargé, mais le mien qui pèse une vingtaine de kilos a toujours tendance à glisser d'un côté ou de l'autre, et nécessite une meilleure stabilité. Je paye là mes habitudes de confort ! Quand Tuân prend 2 chemises, j'en emporte 4 ! Quand Tuân emporte un pantalon, j'en prends 3 ! Ajoutons-y l'ordinateur, le fer à repasser de voyage, les bouquins, la trousse de secours, les médicaments d'urgence et de fond au cas où… Je préfère être équipé pour faire face non seulement à nos propres incidents, mais aussi pour éventuellement pouvoir intervenir auprès d'accidentés ou de personnes nécessitant des soins au cours du voyage… Le Serment d'Hippocrate engage le médecin toute sa vie ! Pour maintenir cette petite pharmacie de campagne en équilibre, et surtout la protéger des rayons directs du soleil, je décide de me faire fabriquer des sacoches en toiles plastifiées. À quelques pas de mon mécanicien, je trouve un vendeur de sacs de sports qui accepte de relever le défi : fabriquer en une journée 2 sacoches de selle pour une motocyclette de 120 cm3. Nous dessinons les plans, tombons d'accord sur un prix et je le laisse à ses ciseaux et ses aiguilles. Ma moto est sous anesthésie, mes sacoches sont en gestation, Tuân (je l'apprendrai plus tard) a été reçu royalement par les habitants de Cù Lao Chàm, le ciel est bleu et je déambule le cœur léger dans les rues de Hôi An, admirant au passage le pittoresque pont couvert japonais. La vie est belle !

    Les villages de métier
    Je retrouve ma moto et Tuân en début d'après-midi. L'un et l'autre sont en pleine forme, et nous décidons d'aller visiter les villages de céramiques et du bronze à proximité de Hôi An. C'est à toute petite vitesse pour rôder ma moto convalescente que nous atteignons Thanh Hà, le village des potiers. Le premier artisan chez qui nous allons nous accueille avec beaucoup de sympathie et nous prenons beaucoup de plaisir à rester un long moment en compagnie de sa famille. C'est la grand-mère qui forme les pots à partir d'une motte de glaise, tandis que sa bru active le tour à potier avec le pied ! En quelques instants, la motte devient coupe, vase ou pot, prête à être cuite ! Travail extraordinaire de patience et de savoir-faire ancestral ! Pendant ce temps, le grand-père polit les pots et objets cuits que sa petite-fille propose à la vente. Nous nous souviendrons longtemps, Tuân et moi, des moments passés en compagnie de cette famille, simple et accueillante, à parler de leur métier, de leur vie, du Vietnam… Nous quittons le village des céramiques, en longeant la rivière Vu Gia par un petit chemin creux, bordés de haies de bambous. Ici tout est calme. Il n'y a personne sur la route, qui serpente entre eucalyptus, bananiers, filaos et bambous… Les larges feuilles ondulent sous le vent qui moire de verts changeants les rizières que nous traversons. De petits villages révèlent de magnifiques maisons communales chinoises. Seuls quel-ques rires d'enfants résonnent derrière les haies. Nous sommes presque gênés de troubler ce calme par le ronronnement de nos motos que nous menons au pas ! Tout a une fin, et nous quittons ce paysage bucolique pour retrouver la route nationale 1, notre vieille compagne, en arrivant au village du bronze. Il est déjà tard, et malheureusement nous en pourrons pas assister au coulage et au moulage d'objets en bronze, mais nous prenons quand même l'occasion de discuter un long moment avec un artisan, fabriquant de gong depuis plusieurs générations, qui nous fait partager l'amour de son art.

    La nuit tombe, il est temps de rentrer et de récupérer mes sacoches ! Demain nous effectuons une des plus longues étapes de notre voyage : Hôi An-Kon Tum ! Je m'endors en pensant à tous ces artisans que nous avons rencontrés : mécanicien, potier, tailleur, fabricant de gongs… Quelle richesse et quelle dignité dans leur simplicité ! Bonne nuit à vous!

    (À suivre)
    Gérard Bonnafont/CVN
    (07/10/2007)
    Source : http://lecourrier.vnagency.com.vn/de...REPLY_ID=47402
    Bảo Nhân : fascination, impression and passion

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    Récit du voyage de Gérard et Tuân : 2.500 km en moto de Hanoi à Hô Chi Minh-Ville, par le Tây Nguyên

    Septième journée : Hôi An-Kon Tum !
    Le 26 juillet. À 07h00. Aujourd'hui, nous quittons l'agitation et le bruit de la route nationale 1 pour rejoindre les hauts plateaux du Centre par la route 14B et la piste Hô Chí Minh. Au revoir le littoral, ses plages et ses rizières ; à nous les montagnes, les forêts et les plantations de thé et de café. En pleine forme après leur repos de la veille, nos motos alignent allègrement les bornes. La mienne arbore fièrement ses sacoches neuves qui lui donnent l'air d'une grosse cylindrée ! Cependant il ne s'agit pas de laisser nos montures se griser de l'air venu de la Cordillère annamitique, au contraire nous devons les maîtriser plus que jamais !
    En effet, les 50 premiers kilomètres sur la route 14B sont encore plus terrifiants que les 800 parcourus depuis Hanoi sur la nationale 1. Sur cette dernière, nous disposions de larges bandes de roulement pour nous rabattre face aux camions et bus déferlants. Sur notre nouvelle route, plus étroite et plus sinueuse, il n'y a que des bas-côtés herbeux. Et, curieusement, alors que dans quelques heures nous serons seuls sur la route, le trafic est intense. Bien souvent, nous sommes avertis par un klaxon impératif et tonitruant de l'arrivée des bus, camions et autres voitures, mais parfois nous sommes surpris au dernier moment, lorsqu'ils nous doublent en nous frôlant sans prévenir. Ça serait dommage d'abîmer mes belles sacoches dans un accrochage avec un de ces monstres, aussi redoublons-nous de vigilance ! L'œil sur le rétroviseur gauche, la main légère sur la poignée des gaz, nous rasons les bas-côtés, prêts à s'y réfugier au cas où il nous faudrait choisir entre la route ou la vie ! L'attention que nous devons porter à la circulation nous empêche d'apprécier à sa juste valeur la beauté d'un paysage qui devient de plus en plus sauvage. Les rizières laissent progressivement la place à une végétation plus tropicale.

    Après Tân An, nous franchissons le Thu Bôn qui fera tant de dégât 15 jours plus tard, lors de la tempête tropicale d'août ! Pour le moment, il est calme et s'écoule paresseusement entre les 2 rives de sable blanc, bordées d'arbres qui se mirent dans son eau. La route devient à la fois plus calme et plus sinueuse. Elle part à l'assaut des hauts plateaux, en serpentant dans une jungle de plus en plus dense, laissant apparaître de-ci de-là quelques espaces où les paysans pratiquent la culture de riz et de maïs sur brûlis. Les villages se raréfient, et brusquement une inquiétude nous étreint : n'aurions nous pas été trop optimistes sur la question de l'essence ? En effet, la rareté des habitations étant proportionnelle à l'insuffisance de postes à essence, la pénurie nous guette !
    À chaque virage, nos regards scrutent l'horizon pour tenter d'apercevoir la pompe salvatrice qui nous éviterait la honte absolue : la panne d'essence en rase campagne, à 900 km de Hanoi ! Enfin, après une demi-heure de suée, pas seulement due à la chaleur, nous découvrons, au détour d'un petit col, la plus belle, la plus merveilleuse, la plus splendide des pompes à essence que j'ai connu ! Elle ne paie pas de mine avec son petit bonnet pointu, cette modeste pompe à main, mais elle offre à nos réservoirs éperdus de reconnaissance le liquide verdâtre qui nous évitera de sombrer dans le ridicule ! Et qu'importe que le prix soit 2 fois plus élevé que d'habitude !

    Nous repartons le cœur léger, mais bien décidé à refaire le plein à la première occasion… qui se présentera 150 km plus loin ! La route escalade la montagne dans une forêt de plus en plus touffue. Nous traversons 2 grands chantiers qui ouvrent les flancs des plateaux pour faciliter la circulation. La poussière rouge soulevée par les engins de terrassement nous aveugle et nous encombre les poumons, mais elle ne nous empêche pas de recevoir les signes d'encouragement des ouvriers qui, en voyant passer un étranger, s'arrêtent quelques instants de travailler pour le saluer. Je me demande d'ailleurs comment ils arrivent à distinguer mon visage, masqué par une visière couverte d'insectes écrasés et de poussière ! Des essuie-glaces me seraient fort utiles ! Avec quel plaisir, nous retrouvons à chaque fois l'air pur et l'ombre fraîche de la forêt !
    À 10h30 : nous roulons depuis 3 heures, et l'eau de nos bouteilles est chaude ! Il est temps de marquer une pause réhydratation et de faire refroidir les moteurs, un peu fatigués par la longue montée. Nous nous abritons du soleil dans un petit café situé à l'intersection de 2 routes 14B et 14, la piste Hô Chí Minh, juste avant Khâm Duc. En fait, nous sommes dans un hameau provisoire qui sert aux ouvriers qui travaillent à l'aménagement d'une centrale hydraulique un peu plus loin. D'ailleurs quelques ingénieurs et militaires sont présents, et très vite la conversation s'engage. Comme d'habitude nos interlocuteurs sont surpris par 2 faits qui leur paraissent curieux : un étranger qui parlent leur langue et notre périple à 2 en moto depuis Hanoi. Et comme d'habitude, je ne sais si je dois me vexer ou être fier quand je reçois des compliments sur la santé et l'énergie dont je fais preuve, à mon âge, pour effectuer un tel voyage ! Nous prenons congé par de chaleureuses poignées de mains et nous virons plein Sud par la piste Hô Chí Minh.

    Pendant plus de 5 heures, Tuân et moi serons presque seuls sur cette route, croisant plus de bœufs et de chèvres que de motos ou de camions ! La province de Kon Tum mérite bien son rang de région la moins peuplée du Vietnam : 18 habitants au km2 ! La piste, qui est aujourd'hui une belle route en béton, ondule entre monts et vallons, au milieu d'un paysage d'une extraordinaire beauté. La jungle épaisse et sombre s'étend jusqu'au bord de la route. Parfois, une clairière laisse apparaître de modestes cultures sur brûlis. Le lit bleuté des torrents perce de temps à autre la muraille végétale, et c'est un véritable plaisir de s'arrêter au pied d'une cascade pour se rafraîchir le visage… et humidifier nos casques !
    Le long de la route, quelques maisons typiques des minorités ethniques locales apportent une note pittoresque. Les plus spectaculaires sont les maisons communales des Ba Na qui surplombent les hameaux de leurs toits majestueux ! Nous apercevons quelques rares villages en contrebas de la piste, et une fois ou 2, nous quittons la route pour y pénétrer. Manifestement, les habitants n'ont pas l'habitude de voir des étrangers, et je ne parle pas que de moi. Ici, Tuân, avec sa moto immatriculée à Hanoi, fait autant allochtone (oui, ça existe en français, ce mot !) que moi ! Les enfants se précipitent dans les bras des mères qui restent prudemment sur le pas de leurs maisons en bois, et quelques hommes qui ne sont pas aux travaux des champs nous saluent aimablement, mais nous ne nous attardons pas.

    Un arrêt à Dak Giai pour le repas…, le plein d'essence, et nous continuons notre route, en fuyant devant un orage ! En effet, le ciel est devenu menaçant et a pris une teinte noire du plus mauvais présage. Pour éviter les trombes d'eau, nous décidons d'aller plus vite que le vent, et pour une fois, nous roulons à plus de 80 km/h pendant presque une heure sur une route heureusement dégagée et en parfait état. Nous sommes maintenant sur le plateau de Kon Tum et nous voyons défiler Dak To et ses plantations de thé vert, Dak Ha et ses plantations de café, et enfin les immenses plantations d'hévéas qui annoncent Kon Tum !
    Quand nous arrivons à l'hôtel, l'orage éclate ! Sauvés ! Et fatigués… Nous avons parcouru plus de 250 km depuis ce matin, sous un soleil impitoyable, qui, malgré nos précautions, nous vaudra de splendides coups de soleil sur le nez et les bras ! Il est grand temps de se reposer !

    (À suivre)
    Gérard Bonnafont/CVN
    (14/10/2007)
    Source : http://lecourrier.vnagency.com.vn/de...REPLY_ID=47575
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