Peine de mort au VN

Je relève que ce point figure au 4e et dernier rang de la pétition et que la solution sollicitée est le déplacement du terrain d’exécution…

Une info sur le sujet de la peine de mort qui, rappelons-le, n’a été abolie en France qu’en 1981 :

Le Viêtnam réduit le recours à la peine capitale, actualité Monde : Le Point

Bonjour anh Con Trai,

Abolition de la peine capitale au Vietnam … pas si simple que ça. Voici un article parue dans le Courrier du Vietnam :

Le Vietnam ne peut abolir la peine capitale – 24/10/2008
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« Doit-on limiter la peine capitale pour certaines criminalités au Vietnam », tel était le thème d’un séminaire organisé hier à Hanoi par l’Institut d’État et de droit, relevant de l’Académie nationale des sciences sociales, conjointement avec l’Institut allemand KAS. Objectif : analyser l’application actuelle de la peine de mort au Vietnam, la comparer avec d’autres pays et chercher un itinéraire de suppression de cette peine pour certains types de criminalités.

Selon Amnesty international, 92 pays et territoires ont aboli la peine capitale, et 10 ne l’appliquent que sur des criminels de guerre.

Concernant la situation au Vietnam, les conférenciers ont estimé qu’en tant que pays en plein développement, avec une prise de conscience des lois et de la nécessité de les respecter encore limitées, l’abolition de la peine capitale demeure irréalisable. Car, elle entraînera une hausse de la criminalité, comme ont déjà pu l’observer certains pays dans le monde. Aussi l’examen d’une éventuelle suppression de cette peine pour certaines criminalités nécessitera-t-elle de suivre un itinéraire concret. La peine capitale pourrait ainsi être remplacée par d’autres peines suffisamment sévères pour dissuader les criminels.
Le comité de rédaction du projet d’amendement du Code pénal 1999 a proposé la suppression de la peine de mort pour 12 catégories de criminalité : tricherie pour s’emparer de biens publics ; contrebande ; fabrication, commercialisation de produits de contrefaçon (vivres, aliments, médicaments) ; recel, transport et écoulement de fausse monnaie, de bons du Trésor, de bons gouvernementaux ; organisation de l’utilisation de drogue ; destruction d’ouvrages importants d’un point de vue sécurité nationale ; détournement de biens publics ; corruptions active et passive ; non obéissance aux ordres ; capitulation devant l’ennemi et destruction d’armes et moyens techniques militaires.

D’après Pham Van Beo, de la Faculté du droit de l’Université de Cân Tho (delta du Mékong), « l’idée de supprimer la peine capitale pour les affaires d’organisation de l’utilisation de drogue, de détournement de biens publics et de corruption passive n’est pas convaincante ». L’organisation de l’utilisation de drogue est une criminalité dangereuse pour la société, car le coupable peut faire plonger de nombreuses personnes dans la toxicomanie. Ces dernières années, la corruption se déroule de façon compliquée et a des impacts sur l’image du pays. En outre, elle « pollue » l’environnement d’investissement et fait baisser la cote de confiance de la population envers le Parti et l’État. Aussi l’abolition de la peine capitale pour ces 2 criminalités est-elle considérée comme allant à l’encontre de la détermination actuelle du Parti et de l’État d’éradiquer ce fléau.

Par ailleurs, « pour la fabrication et la commercialisation de produits de contrefaçon, comme vivres, aliments ou médicaments, il faut aussi maintenir la peine capitale”, selon le sous-colonel Hô Thê Hoè, stagiaire à l’Institut d’État et de droit. Car, ce sont des criminels particulièrement dangereux qui menacent directement la vie et la santé de la communauté.

Les coupables de détournement de biens publics, quant à eux, utilisent des manoeuvres subtiles et provoquent de graves pertes à la société. Le maintien de la peine capitale contribuera là aussi à créer un cadre juridique sécuritaire pour les transactions économiques et civiles, absolument nécessaire dans l’actuelle période d’intégration internationale.

Giang Ngân/CVN
(24/10/2008)

Kim Sang

Sur le sujet, je conseille de voir le film « Dancer in The Dark ».

Que ce soit en France, aux US ou au Viêtnam, les arguments en faveur de la peine de mort me dégoute toujours. Au final, ca revient nécessairement à dire : puisque A, B et C, alors, il faut tuer ces gens. Point. Circulez.

Je conseille vivement La dernière marche de Tim Robbins, excellent film. Il raconte la rencontre entre un assassin condamné à mort et une religieuse.

Je ne conseille pas spécialement La ligne verte, sauf à ceux qui veulent se faire tous les films qui touchent de près ou de loin au sujet.

oui mais en France la peine de mort a été abolie depuis 1981.

A la suite de la condamnation à la peine capitale à l’encotre Pierre Laval, un comité a été créé par des intellectuels dans le but de le faire gracier par le président de la république.

En répondant à leur demande, le général De Gaulle disait : « il a joué et il a perdu, alors, il paiera »

BN

C’est certainement obscène de comparer une mère prolétaire dévouée et un bourgeois qui collabore avec les nazis, mais Selma, l’héroïne de Dancer in the Dark, elle aussi, a joué et a perdu. Pourtant j’attends encore de rencontrer une personne qui a vu le film et qui pourra me dire qu’elle devait mourir. Elle meurt parce que c’est la Loi. Sa mort est parfaitement légale. C’est ca qui est effrayant.

Mais où as-tu vu que j’ai comparé l’une à l’autre ? En effet, je l’ai évoqué juste pour vous montrer que parfois, il y a aussi des situations sans issus, comme celle-là par exemple.

Concernant le film : je ne l’ai pas encore vu, et aussi malheureusement, parce que je ne suis pas quelqu’un très cinéphile non plus.

BN

Je te prie de m’excuser, je me suis mal fait comprendre. En disant « c’est certainement obscène » je parlais de ce que j’écrivais moi, de la comparaison que j’ai tenté d’établir. Désolé pour le malentendu.

Je ne pense pas que ce soit des situations « sans issues ». Du moins, je pense qu’elles sont sans issues seulement si l’on s’y résigne.

Sinon, je pense que le petit livre de Hugo, « le dernier jour d’un condamné à mort » est très bon aussi. Est-ce que quelqu’un connaît des livres de littérature viêtnamienne qui aborde le sujet ?

Sans issues, parce qu’il n’a pas d’autres choix. Imaginons les réactions de la part des personnes ayant perdu leurs proches durant l’occupation au cas où Laval a pu bénéficier la grâce présidentielle.

BN

C’est bien ce que je dis, c’est sans issues seulement si l’on s’y résigne. Tu annonce qu’il n’y a « pas d’autres choix ». Mais qu’est ce qui te fait dire ça ? Le fait que la peine de mort ait été abolie dans plusieurs pays est déjà une preuve qu’il y a bien le choix.

« les réactions de la part des personnes ayant perdu leurs proches durant l’occupation »… Certes la peine extrême peut donner soif de sang, mais cela ne veut pas dire que la mise à mort soit une bonne façon de rendre justice.