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13 mai 2011 à 9h01 #9059
Doyenne des Vietnamiens et « Mère héroïne » – 08/05/2011 :friends::Vietnam:
[IMG]http://lecourrier.vnanet.vn/news/Image/2011/05/Vietnam/Societe/Vie/5313.701as.JPG[/IMG]Trân Thi Viêt, 119 ans, domiciliée dans le delta du Mékong (Sud), détient deux records nationaux : doyenne des Vietnamiens, et « Mère héroïne » ayant le plus d’enfants morts pour la Patrie. Une vie pleine de sacrifice et digne d’admiration.
À 119 ans, Trân Thi Viêt a toujours toute sa tête, et une santé qui ferait pâlir d’envie plus d’un jeunot septuagénaire ou octogénaire. Elle vit avec la famille de son petit-fils, Nguyên Van Binh, dans une maisonnette érigée sur un « îlot » au milieu de l’immense zone humide de Dông Thap Muoi, commune de Tuyên Binh Tây, district de Vinh Hung, province de Long An. Pour aller voir cette dame qui a traversé trois siècles, il faut emprunter une barque.
Dans la véranda de sa maison, la vieille dame se balance doucement dans un hamac, un petit broyeur en main. Cet outil l’aide à préparer son bétel, sorte de chewing-gum végétal qu’elle mâche en permanence. Le visage ridé, les yeux qui ne voient plus clair, la bouche édentée…, elle accueille les visiteurs avec le sourire. Elle est toujours fière de présenter une vieille carte d’identité datée de 1970, sur laquelle est inscrit : Trân Thi Viêt, née en 1892, domiciliée à Tuyên Binh, Kiên Tuong (actuelle province d’An Giang).
Sept de ses huit fils tombés au champ d’honneur
Elle raconte : « Je me suis mariée à l’âge de 16 ans. Mon mari était alors un partisan du Cân Vuong, mouvement patriotique antifrançais. Nous avons eu dix enfants, huit fils et deux filles ». Et de se replonger dans le passé, avec une lucidité remarquable. La vie était très difficile en ce temps-là pour les paysans de Dông Thap Muoi où, à la longue saison des crues, les inondations transformaient les champs en vaste mer intérieure, profonde parfois de quatre-cinq mètres. « Pour avoir de quoi nourrir les enfants, j’ai dû exercer de multiples besognes : travaux champêtres, pêche et vente de poissons, confection de matelas, des nattes et de paniers de jute… Faute d’argent, mes enfants, comme beaucoup d’autres d’ici, ne pouvaient aller à l’école, mais ils avaient du savoir-vivre, ce que nous avions pris soin de leur enseigner ».
Chose plus admirable encore : sa modeste maison couverte de chaume était devenue une « base révolutionnaire » où, au moyen de lampes allumées ici et là dans la maison, elle avertissait les guérilleros de la venue des Français. Sept de ses huit fils ont pris le maquis, l’un après l’autre, lors des résistances nationales. Et puis, tour à tour, en l’espace de 20 ans, entre 1953 et 1973, la mère Trân Thi Viêt a dû supporter la douleur d’apprendre la mort de tous ses enfants soldats et aussi de son mari. « Malgré la souffrance, je me suis dit : si la guerre a pris mes sept fils, je me dois de vivre longtemps pour aider mes belles-filles à élever mes petits-enfants ». Elle compte à présente quelque 500 petits-enfants et arrière-petits-enfants relevant de six générations. Chaque week-end, avec des bâtonnets d’encens en main, la mamy centenaire se rend au cimetière des morts pour la Patrie du district de Vinh Hung pour « rendre visite à mes enfants », selon ses termes.
Une centenaire chantante
Personne ne pourrait imaginer qu’une personne d’un tel âge soit encore capable de se souvenir et de chanter des airs folkloriques du delta du Mékong. Une bonne surprise qui émerveille les visiteurs. En se balançant dans son hamac, Trân Thi Viêt fredonne un air relatant des paroles échangées entre amoureux. Une voix douce et claire qui « a autrefois ensorcelé tant de garçons » selon Tham, sa belle-sœur. « C’est en chantant que j’ai fait connaissance avec le gars Nguyên Van Danh, qui est devenu peu de temps après mon mari », lance la centenaire avec un sourire malicieux. Jeune, Trân Thi Viêt était réputée dans toute la région de Dông Thap Muoi pour sa belle voix et son vaste répertoire d’airs folkloriques. Aux dires de Tham, il y a quelques années, un groupe de chercheurs en culture folklorique est passé voir mamy Viêt. En l’écoutant chanter d’anciens airs du delta du Mékong, ils ont exprimé une admiration infinie pour ce « trésor vivant » qui connaît « des airs disparus ».
Tham ajoute que malgré son âge, la vielle dame chante encore avec passion. « Il semble qu’elle chante chaque fois qu’elle ressent de la nostalgie du temps où elle travaillait dans les champs avec ses amies ». Ses chants charment aussi la ribambelle de petits-enfants et arrière-petits-enfants qui viennent la voir fréquemment.
Sept fils tombés au champ d’honneur, dont deux qui n’ont jamais été retrouvés. Un sacrifice ultime, pour lequel la centenaire s’est vue décerner par l’État, dès la fin de la guerre, le titre de « Mère héroïne vietnamienne ». Et mieux que ça : celui de « Mère héroïne ayant le plus d’enfants morts pour la Patrie ». À ces titres honorifiques est venu s’ajouter récemment un autre : « Doyenne des Vietnamiens ». Son nom figure dans le Livre des records du Vietnam, en attendant, pourquoi pas, d’entrer dans le World Guiness Book. C’est tout ce qu’on lui souhaite !
Nghia Dàn/CVN
8/5/2011 -
13 mai 2011 à 9h34 #135474
Quelle vie !!! Je pense plutot que pour le cas de cette mamie le terme le plus approprie est quelle destinee !!!! :jap: Je lui souhaite encore d’autres annees a venir.
PS : J’espere que mon papa de 97 ans pourra, lui aussi, souffler ces 100 bougies. Je remercie Dieu chaque jour car il est bien portant physiquement et a encore toute sa tete.
Kim Sang:bye:
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13 mai 2011 à 19h27 #135498
Une vie magnifique :jap:
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13 mai 2011 à 21h08 #135501
et bé, ca c’est une vie!
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14 mai 2011 à 10h17 #135506
Magnifique Histoire avec un grand H.
Je suis friand de ce type de témoignage plus poignant, plus riche que les bouquin d’histoire.Merci Ti Ngoc de nous avoir partagé cette info
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14 mai 2011 à 18h30 #135520
Bonjour,
Je trouve toujours ca surprenant, quelle vie magnifique !!! ect… j’ai bien sur choisi
le meilleur commentaire.Mon constat, quelle vie de souffrances !!! avec le temps bien sur, on oublie, on se
reconforte de petites choses, puisque que l’on est encore en vie, on fait avec !!!Je ne souhaite a personne la vie de cette mamie, Perdre 7 enfants sur 10, ca doit bien remuer …
ou alors il y a quelque chose qui m’echappe !!!Bien evidemment, comme nous sommes a l’epoque des records, et du toujours
plus, ca fait toujours rever dans les chaumieres !Enfin je dis ca, je dis rien …
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17 mai 2011 à 20h01 #135658
La classe de pouvoir écrire « 1892 » comme date de naissance! Maupassant vivait encore c’est beau dire!
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