› Divers › Discussion Libre › [Japon] un livre à ne pas rater
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6 janvier 2006 à 9h43 #450
Bonjour à tous
Je viens de terminer un livre que l’une de mes collègues m’a prété. A mon tour, je voudrais vous conseiller, surtout pour ceux qui aiment le Japon.
C’est un livre passionnant qui est sorti en 1999. Il a été salué par des médiats renomés et couronné d’un prix de l’académie française, ensuite traduit en plusieurs langues et acheté par 400000 lecteurs uniquement en france.
Pour ceux qui s’en interressent, alors le titre de ce livre : Stupeur et tremblement de Amélie Nothomb, édition Abin Michel.
A+
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6 janvier 2006 à 10h09 #15609
bonjour à tous,
je me souviens de ce livre, je l’ai lu il y a quelques années. Il est étonnant et décrit tellement les mentalités japonaises dans le monde du travail. On reste sidéré devant les humiliations de cette pauvre jeune femme qui pensait s’épanouir dans le travail et en ressort complètement brisée. A lire!!
bonne journée
Béa -
6 janvier 2006 à 23h56 #15628
Merci pour l’info..
Pour ceux qui veulent se renseigner sur l’auteur : Amélie Nothomb
« Amélie Nothomb : « Stupeur et tremblements »
Ed. DenoëlOn remarque avec plaisir que la critique, pour une fois, suit le grand public dans l’accueil chaleureux qu’il réserve chaque année au nouveau roman d’Amélie Nothomb. Avec le dernier-né, Stupeur et tremblements, nous sommes à la compagnie tokyoïte Yumimoto. La couverture du livre
indique qu’il s’agit d’un roman mais il n’est pas permis de douter que les faits qui y sont consignés soient généralement véridiques, à l’exclusion des noms et des lieux peut-être, par coquetterie. Amélie Nothomb y relate un stage qu’elle fit au Japon au début des années 90.
Aucun des familiers de cette oeuvre ne s’étonnera des monstruosités de l’expérience. Une illustration de l’enfer absolu. Jusqu’à maintenant, Amélie Nothomb travaillait dans l’imaginaire. On pouvait à la rigueur chicaner sur son goût marqué pour l’anormal, le difforme, le trouver excessif et complaisant, douter de l’authenticité de sa passion exclusive pour d’infames rebuts humains torturés par la méchanceté ou atteints de maux rarissimes et incurables. On se gardera bien, avec cette dernière oeuvre, de mettre en doute la sincérité du portrait qui nous y est brossé du Japon moderne et de son peuple. C’est bien connu : un témoignage humain vaut toujours mieux que n’importe quelle savante étude sociologique.Dans ces pages, rien ne nous est épargné : l’entreprise comme microcosme mortifère d’un pays désigné longtemps dans le monde entier comme un archétype d’intelligence, de progrès, de courage. Nothomb nous livre sa version de la petite boutique des horreurs : le sort de la Nipponne et celui du Nippon, guère mieux loti que sa compagne. On est toujours surpris d’entendre affirmer que le Japon est le pays au monde où les taux de suicides sont les plus élevés. Il nous est dit ici que le seul étonnement qu’on pourrait avoir, en définitive, c’est qu’on ne s’y suicide pas davantage.
Comment, interpelé par le propos de la narratrice, le lecteur s’étonnerait-il de la lente déchéance qu’elle connaîtra elle-même au fil des missions auxquelles elle se retrouvera successivement désignée dans la fameuse compagnie ? A croire que seul le contraire de ce qui s’accomplit peu à peu sous nos yeux, succession inexorable d’insultes et d’humiliations dont la jeune Occidentale est un prétexte de choix, serait stupéfiant, invraisemblable. Quant aux bourreaux, comment s’étonneraient-ils, au petit matin, que leur victime se soit endormie durant la nuit sous le contenu d’une poubelle renversée ? Telles sont les conclusions qu’Amélie Nothomb tirera d’un épisode parmi d’autres :
« Singulièrement, il y a une logique à cela : les systèmes les plus autoritaires suscitent, dans les nations où ils sont d’application, les cas les plus hallucinants de déviance – et, par ce fait même, une relative tolérance à l’égard des bizarreries humaines les plus sidérantes. On ne sait ce qu’est un excentrique si l’on n’a pas rencontré un excentrique nippon. J’avais dormi sous les ordures ? On en avait vu d’autres. Le Japon est un pays qui sait ce que craquer veut dire. »
N’allez cependant pas croire que le ton de Stupeur et tremblements soit à la tristesse ou le masque de la stagiaire figé par la morgue. Pas du tout : vous vous tromperiez. Peu de livres d’horreurs suscitent à ce point l’hilarité. »
Didier Hénique
Source : fluctuat.net
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