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14 mai 2010 à 12h40 #7347
Un film vietnamien est selectionné à « Cannes » dans la section « semaine de la critique » « Bing Ding so » de Phan Dang di
Maya:bye:
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14 mai 2010 à 16h02 #115671
Bonne nouvelle, si par la suite il passe dans ma région j’irais le voir!
Merci Maya. -
14 mai 2010 à 17h06 #115680maya;108587 wrote:Un film vietnamien est selectionné à « Cannes » dans la section « semaine de la critique » « Bing Ding so » de Phan Dang di
Maya:bye:
Merci Maya…
Je crois que la traduction « Bi, Dung So » = « Bi, N’aie pas peur ! »
(Bi : est le nom de l’enfant de 6 ans)NVTL
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14 mai 2010 à 21h51 #115719
Entretien avec le réalisateur
Quel a été votre parcours jusqu’à la réalisation de ce premier film ?
J’ai commencé à suivre des études de cinéma à 18 ans, à l’Ecole de cinéma de Ha Noi. Depuis, je passe
mon temps à écrire des scénarios, à regarder les films, à étudier l’histoire du cinéma et à boire de la
bière.
À part cela, j’ai commencé il y a 4 ans à donner des cours d’histoire du cinéma et des cours d’écriture de
scénario à l’Université nationale de Ha Noi.
En 2005, j’ai commencé à faire des courts-métrages. Et maintenant, un long-métrage.Bi don’t be afraid était à l’Atelier de la Cinéfondation du Festival de Cannes en 2008. Quelles difficultés pour un cinéaste vietnamien indépendant dans le contexte du cinéma mondial ?
Présenter soi-même un projet de film dans les festivals internationaux n’est pas dans les habitudes des
cinéastes vietnamiens. J’ai donc été un peu mal à l’aise au début. Mais finalement l’expérience n’a pas
présenté de difficultés particulières. Le problème est ailleurs : les investisseurs étrangers connaissent très
peu le Vietnam, certains ignorent même quelle langue nous parlons. Heureusement pour moi, ceux qui
avaient pris mon scénario à l’Atelier en 2008 m’ont tous répondu par la suite, et certains sont allés plus
loin : ils se sont investis dans le projet.L’un des derniers grands prix cannois obtenus par un cinéaste d’origine vietnamienne, c’était la
Caméra d’Or pour L’Odeur de la papaye verte de Tran Anh Hung. Vous allez concourir pour le même
prix : que représente-t-il à vos yeux ?Une nuit d’été, il y a presque 17 ans, chez moi, les yeux rivés au petit écran noir et blanc, je suivais la
cérémonie de clôture du Festival de Cannes. L’image d’un jeune Vietnamien recevant la Caméra d’Or a
déclenché une très vive émotion chez le jeune homme que j’étais. J’ai décidé sur le coup d’opter pour le
cinéma alors que je m’apprêtais à devenir écrivain…. Je n’ai rencontré Tran Anh Hung que 10 ans plus
tard, à Hà Noi. Après avoir lu un de mes scénarios, il m’a demandé pourquoi je n’avais pas encore réalisé
de films. J’ai commencé à le faire deux ans plus tard, en 2005. Me voici avec mon premier long-métrage,
point d’arrivée d’un parcours de 17 ans qui a commencé par un rêve. C’est pour moi quelque chose d’à la
fois surprenant et plein de sens.Bien que très écrit, le récit de Bi, n’aie pas peur ! se construit d’abord par la mise en scène.
Comment la concevez-vous ? Quelle est l’étape du processus de création la plus importante à vos
yeux (écriture, tournage, montage…) ?Contrairement aux scénarios précédents, tous complets et détaillés, le scénario de Bi, dung so ! se
présente comme une esquisse de 50 pages, avec très peu de dialogues. Je me suis efforcé d’éviter tous les
éléments dramatiques. Je n’ai pas voulu mettre mes personnages dans des épreuves qu’ils doivent
surmonter, ni expliquer leur cheminement psychologique. Je ne me suis pas beaucoup occupé de l’ordre
chronologique… Ce que j’ai voulu créer, ce sont des sensations réalistes mais difficiles à expliquer, des
rapports humains mêlés à des histoires qui arrivent aux uns et aux autres. Ayant choisi cette option,
tourner le film ne consistait plus à raconter une histoire avec une structure narrative habituelle, mais à
créer des sensations liées à chaque scène et à anticiper les raccords de montage. Dans ce film, le montage
a été très important et a exigé beaucoup de temps. Le scénario m’a pris un mois, le tournage près de
deux mois alors que le montage a duré 4 mois, et c’est insuffisant…
Quelle est la principale qualité qu’un metteur en scène doit avoir pour parvenir à ses fins ?
Une volonté de fer dans le travail et une grande sagesse dans l’action. Mais ce sont seulement des
conditions grâce auxquelles il doit atteindre son objectif quelles qu’en soient les circonstances, dans le
style qui lui est propre.Votre film sépare personnages masculins et féminins. D’un côté, des hommes faibles (l’autorité
malade du grand-père, l’alcoolisme du père, la jeunesse du garçon) de l’autre des femmes qui
tentent de s’émanciper du désir masculin. Pensez-vous que l’on puisse mieux comprendre la
situation d’une société en y observant la condition des femmes ?Cela va de soi, ne serait-ce que parce qu’elles représentent la moitié du monde, qui plus est, la moitié la plus forte. J’ai compris cela à partir de ce que j’ai vu chez les femmes vietnamiennes. Les femmes sont
fortes, non pas parce qu’elles sont indépendantes des hommes ou qu’elles détiennent le pouvoir. Elles
sont fortes parce qu’elles croient à quelque chose de simple, parce qu’elles prennent la vie au sérieux. La
patience qu’elles déploient face aux hommes, infidèles pour la plupart, qui manquent de confiance en
eux-mêmes et qui sont toujours prêts à courir après des plaisirs éphémères prouve qu’elles sont
moralement plus fortes qu’eux… Dans une société comme celle du Vietnam qui a connu tant de
bouleversements (les guerres, les catastrophes naturelles, la succession vertigineuse de credo et de
dogmes tous inventés et rejetés ensuite par les hommes…) si les choses finissent par s’arranger, c’est
grâce à la persévérance des femmes, aux sacrifices qu’elles ont consentis. C’est ainsi qu’elles ont appris à
accepter la vie, qui est rarement facile, à accepter les hommes, souvent très faibles.Votre style est très sensuel. Comment travaillez-vous avec vos acteurs ou avec vos différents
collaborateurs pour composer ce style « tactile » ?J’ai cherché cette sensualité chez les acteurs dès le casting. Pendant le tournage, il a fallu beaucoup de
temps pour qu’elle réapparaisse chez les acteurs. Il y a une autre raison : nous avons choisi de tourner
pendant une période torride, tout le monde (et pas seulement les acteurs) était immergé par la chaleur, il
faisait 35°C. La sueur qui colle à la peau, qui trempe les vêtements est bien réelle. Ceux qui vivent dans
les pays tropicaux connaissent cette sensation naturellement érotique. Une autre raison, et pas la
moindre, c’est que j’ai un cameraman d’une grande sensibilité. Chacune de ses images est tout
naturellement d’une grande sensualité.
Comment interpréter le motif de la glace qui circule dans tout le film et à travers tous les personnages ?De toute évidence, la glace épanche la soif, rafraîchit la bière, apaise la pulsion sexuelle chez la tante,
adoucit la douleur qui torture le grand père… La glace garde la fraîcheur des feuilles pour Bi. Elle vous
pique, elle vous gèle, mais elle fond aussi rapidement, comme toutes les choses de la vie, qui paraissent
puis disparaissent…
De l’enfance à la mort en passant par le désir sexuel, votre film est un condensé de l’existence
humaine. Aviez-vous en tête cette structure de récit initiatique qui passe d’abord par le langage des
corps ?Les trois personnes du sexe masculin dans le film (Bi, son père, son grand père) sont en réalité les trois
âges d’un seul et même homme. Ce qui leur est commun, c’est qu’ils ont besoin des femmes, ils ont
besoin qu’elles s’occupent d’eux, qu’elles les protègent, qu’elles les aiment, qu’elles les épuisent. Mais
comprennent-ils les femmes ? Deux autres points communs les relient : ils ont besoin de posséder et ils
ont chacun quelque chose à cacher : une pastèque dans le cas de Bi, une maîtresse dans le cas du père,
un passé scellé depuis des années dans le cas du grand père. Ainsi, pour les hommes, la naissance, l’âge
d’adulte et la mort… tout cela n’est-il pas une succession de questions de plus en plus difficiles, questions
dont ils n’ont probablement pas la réponse ?Quel est votre regard sur le cinéma vietnamien, comment vous inscrivez-vous dans son histoire?
Le cinéma vietnamien n’est pas dépourvu de bons films, mais ce sont des films isolés, pour ainsi dire des
fulgurances survenues au bon moment pour tel ou tel cinéaste. On ne trouve pas de réalisateur qui ait
produit un ensemble de films de valeur, unis par un style personnel, exprimant une conception
personnelle de la condition humaine. Je suis un débutant. Ce qui explique que je ne me soucie pas
beaucoup de la place que j’occupe dans cette histoire. Disons que pour le moment, je me tiens à part,
dans mon coin.Propos recueillis par Patrice Carré pour la Semaine de la Critique
Source : http://www.isabelleburon.com/upload/Bi-Dossier-de-presse.pdf
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17 mai 2010 à 12h38 #116016
Merci pour vos messages et la traduction du titre
Maya -
21 mai 2010 à 7h16 #116404
si vous etes a Cannes
il y a le projection aujourd’hui 21 mai au festival « off » de cannes du film
de John Trinh , docu sur l’agent orangeCannes Independent Film Festival: 2010 line-up
17 h CIFF Villa près du palais du festival
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29 mai 2010 à 10h57 #117303
Merci Duc
Les nouvelles sont plutôt bonnes pour le cinema sud est asiatique , la palme d’or est revenu à un thailandais Werasetakul et « Bi don’t be afraid » a remporté 2 prix à Cannes?Bi, Don?t Be Afraid? wins two at Cannes
Maya
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