Dr Alexandre Yersin sur France 5

Sur France 5 – le 6 septembre 2006 à 21h35
Rediffusion le 14 septembre 2006 à 14h43

A LA RENCONTRE DU DRAGON ET DES NUAGES

L’histoire a retenu du Dr Alexandre Yersin qu’il fut le découvreur du bacille de la peste en 1894 à Hong Kong. Mais ce personnage hors du commun, tombé amoureux du Vietnam, a fait bien d’autres choses pour ce pays et ses habitants. Tant et si bien que ces derniers lui rendent encore régulièrement hommage, plus de soixante ans après sa mort.

« Je n’ai pas vu Jésus-Christ ; je n’ai pas vu Bouddha, mais j’ai vu le Dr Yersin. » Cette vibrante déclaration vient d’un vieil homme qui a connu Alexandre Yersin étant enfant et donne une idée de la dimension quasi sacrée que le docteur a acquise au Vietnam. Non sans raison d’ailleurs, puisque l’intensité de sa vie a de quoi donner le tournis : né en 1863 en Suisse, Alexandre Yersin est élevé en France et s’oriente vers des études de médecine. En 1888, il rencontre Louis Pasteur, qui l’intègre à son équipe.

Alexandre Yersin semble promis à une grande carrière de chercheur, mais son rêve est de voyager. Il s’engage donc comme médecin de bord dans les Messageries maritimes. Lors de l’un de ses périples, il découvre le Vietnam et en tombe immédiatement amoureux.

Il s’y installe quelques années plus tard et monte régulièrement des expéditions de découvertes topographiques. En 1894, il se rend à Hong Kong pour étudier l’épidémie de peste qui y fait rage. L’accueil des autorités est glacial et il doit voler des corps la nuit pour mener ses recherches. Sept jours après son arrivée, il découvre le bacille de la peste.

De retour en France, il met au point, avec les Drs Roux, Borrel et Calmette, un sérum antipesteux. Il cherche ensuite à lutter contre la peste bovine, car il a pleinement conscience que l’élevage est vital pour les populations vietnamiennes. Scientifique de dimension internationale, il met ses connaissances en météorologie au service des simples pêcheurs de son village.

Il vient en aide à ceux dont la maison brûle, joue de ses relations pour que les malades soient soignés à l’hôpital. Médecin humaniste, chercheur de talent, Yersin est également pédagogue : il est très tôt convaincu de la nécessité de former une élite médicale locale et fonde en 1902, à la demande de Paul Doumer, l’Ecole de médecine de Hanoi. Il sera par la suite nommé directeur de l’institut Pasteur de Saigon et de celui de Nha Trang.

L’oeuvre ou plutôt les oeuvres de ce touche-à-tout de génie suscitent encore aujourd’hui le respect et l’admiration des Vietnamiens.

Stéphanne Coignard