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Dictionnaires des étrangers qui ont fait la France

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    • #11748

      A l’heure où il y a une montée de populisme un peu partout en Europe, et notamment en France, où la question identitaire et le repli identitaire l’emportent sur la question économique, il est bon de se rappeler ces illustres étrangers qui ont fait la France

      Ti Ngoc


      « Ces étrangers qui ont fait la science (en France)

      Publié le 03-10-2013 à 18h35 – Mis à jour le 04-10-2013 à 14h50
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      Par Dominique Leglu
      Directrice de la rédaction de Sciences et Avenir

      Le « Dictionnaire des étrangers qui ont fait la France » a été lancé mercredi soir au Musée de l’immigration, à Paris. L’ouvrage consacre 90 personnalités qui se sont illustrées dans les sciences.

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      Marie Curie COLLECTION YLI/SIPA

      DES NOMS FAMILIERS. Ils sont 90 dans la rubrique « Sciences, mathématiques, médecine, psychanalyse » à apparaître dans ce Dictionnaire bien particulier qui vient de sortir « des étrangers qui ont fait la France » (1). Et les lecteurs de Sciences et Avenir y retrouveront bien des noms qui résonnent à leurs oreilles de manière familière : Marie Curie, Hubert Reeves, Georges Charpak, Benoît Mandelbrot, Alexandre Yersin, Anatole Abragam, Boris Ephrussi, Alexandre Grothendieck, Pierre Deligne, Miroslav Radman etc. Des pionniers (radioactivité, lutte contre la peste et autres maladies…) et des Nobel, prix Abel, médaille d’or du CNRS, conteur d’histoires du cosmos hors pair… Toutes personnalités qui avaient un « statut d’étranger à la naissance » (2). Des vivants et des morts, selon un choix difficile qui fera forcément des jaloux (et des regrets), absents des 1186 articles que compte le Dictionnaire. Nonobstant… quatre ans de travail pour couvrir la période remontant à 1789.
      « Étranger. À expulser » : la mention portée sur le livret d’écrou du résistant Georges Charpak pendant la seconde guerre mondiale

      Lancé mercredi soir au Musée de l’immigration, porte Dorée, avec une pompe que peu de livres reçoivent à leur sortie – clôture de la soirée par Manuel Valls (origine catalane d’Espagne, p. 870), le ministre de l’Intérieur en pleine tourmente « Roms » !- il était rappelé par l’ex-ministre Jacques Toubon (3) à quel point « notre histoire est singulière. Nous sommes les États-Unis d’Europe ».
      SUPERBUG. Cocorico sauf que la « patrie d’adoption » n’est pas toujours à la hauteur, c’est le moins qu’on puisse dire ! Comme le rappelle l’article Marie Curie (née dans l’Empire russe, pp.257-260), « en 1934, sa mort fut ignorée par la République et ses obsèques se déroulèrent dans [une] quasi-indifférence ». Un superbug rattrapé en 1995, avec l’entrée de sa dépouille (et de celle de Pierre Curie) au Panthéon, « première femme de notre histoire honorée pour ses propres mérites » (discours de François Mitterrand, président de la République à l’époque). En trois pages, l’agrégé d’histoire Vincent Duclert aura aussi souligné à quel point Maria Salomea Sklodowska (de son nom d’enfant), honorée par les plus grands, tels Einstein et Planck, « demeure une étrangère victime de la xénophobie nationale ». Alors même que pendant la guerre de 14, elle avait mis sur pied « des unités mobiles appelées Les petites Curies » et réalisait, « sur le front, des radios sur les blessés ». Faut-il mourir pour être reconnu ?
      Quant à Georges Charpak (d’origine juive polonaise, p. 210), l’attaque de l’article replonge dans les heures noires : « Étranger. À expulser ». C’était évidemment pendant la deuxième guerre mondiale, et c’était « la mention portée sur [son] livret d’écrou, à la centrale d’Eyssies (Lot-et-Garonne) après sa condamnation pour fait de résistance ». Avant d’être interné à Dachau (lire aussi « Merci monsieur Charpak »). Le prix Nobel de physique (1992), bien des années plus tard, se voyait en « déraciné, physicien, citoyen du monde », rappelle Anne-Françoise Garcon, professeur d’histoire des techniques à la Sorbonne, auteur de l’article.
      MISSIONNAIRE. Heureusement, il y des histoires moins violentes. Le bien vivant Hubert Reeves (d’origine canadienne, pp. 707-708) devrait se reconnaître dans « une enfance qu’il qualifie « d’intensément francophone » et en missionnaire de « partage du savoir ». Il n’est pas rappelé dans l’article que son best-seller Patience dans l’Azur avait d’abord été refusé par à peu près toutes les maisons d’édition de la place de Paris, mais on ne peut pas faire des livres de 2000 ou 3000 pages, celui-ci en compte déjà 960.
      Qui seront appréciées par bien d’autres que les seuls amateurs de l’univers scientifique. Car on trouve tout, tous et toutes, forcément, dans pareil dictionnaire : des peintres et des chanteurs de variétés, des acteurs et des écrivains, des philosophes et des syndicalistes, des hommes et femmes politiques, des journalistes… qui ont contribué au « roman national », dixit Jean-Luc Barré qui dirige la collection Bouquins.

      Sans oublier les invisibles et les méconnus, voire ceux qui « ont exporté l’influence française dans leur nation » (par exemple Yougoslaves, pp. 932-939) auxquels 52 « notices communautaires » rendent hommage.
      XÉNOPHILIE. Au fait, savez-vous ce que le 2 octobre (jour de lancement du livre) peut rappeler ? En 1925, ce furent les débuts de la « Revue Nègre », avec Joséphine Baker (née Freda Josephine MacDonald aux Etats-Unis, pp. 91-92). Allez, on va danser le charleston ! Parce qu’ici, il n’y a pas que de la xénophobie, mais aussi « la xénophilie, qui a nourri tant de passions françaises ; et l’on oublie trop volontiers la proportion considérable des métissages dans notre vie de tous les jours » écrit en préface Pascal Ory.
      1) Sous la direction de Pascal Ory (professeur d’histoire à La Sorbonne) avec la collaboration de Marie-Claude Blanc-Chaléard (professeur d’histoire à l’université Paris-Ouest Nanterre La Défense, spécialiste de l’histoire de l’immigration), dans la collection Bouquins (éd. Robert Laffont), 30 euros.
      2) Définition aussi rigoureuse que possible, qui exclut de jure nombre de personnalités de renom nées françaises dans les anciennes colonies, tel Kateb Yacine, ou dans les territoires d’outre-mer, tel Aimé Césaire…
      3) Président du conseil d’orientation du musée. »

      Ces étrangers qui ont fait la science (en France) – Sciences et Avenir

    • #158091

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      [TD= »colspan: 3″]DICTIONNAIRE DES ÉTRANGERS QUI ONT FAIT LA FRANCE[/TD]
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      [TD= »colspan: 3″]Alors que le débat sur l’« identité nationale » continue de diviser la classe politique, ce Dictionnaire, d’une ampleur sans précédent, permet de rétablir certaines vérités et devrait faire débat à son tour.[/TD]
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      [TD= »colspan: 3″]Qui de plus français que le couturier et mécène Pierre Cardin ou le premier vainqueur du Tour de France cycliste, Maurice Garin ? Sauf que l’un et l’autre sont nés Italiens. À l’inverse, combien de Français savent que le prix Nobel de littérature de l’an 2000 a été attribué à un citoyen français – naturalisé depuis trois ans – Gao Xingjian, né à Ganzhou soixante ans plus tôt ? Ce que la plupart de nos compatriotes savent, en revanche, c’est que la renommée de la France doit beaucoup à Frédéric Chopin, Marie Curie, Pablo Picasso, Le Corbusier, Samuel Beckett ou Charles Aznavour. Et ceux qui s’intéressent au destin politique de ce pays ont sans doute remarqué, sans remonter plus haut que la Révolution française, que ladite Révolution n’aurait pas tout à fait été la même sans le modéré Necker ou le radical Marat – deux Suisses –, la IIIe République sans Gambetta ou Weygand, la Résistance sans Boris Vildé, du premier réseau, celui du Musée de l’homme, ou le groupe Manouchian et ses fusillés stigmatisés sur l’Affiche rouge « parce qu’à prononcer leurs noms sont difficiles »…
      Pour mieux connaître cet apport exceptionnel des étrangers à l’histoire de notre pays, il manquait un ouvrage comme celui-ci. Il sera, à coup sûr, pour ses lecteurs une source éclairante et vivifiante de surprises, de découvertes, d’émotions.
      La période choisie commence en 1789, avec la proclamation solennelle et inédite de la nation française comme principe de souveraineté, et va jusqu’à nos jours, avec Stéphane Hessel ou Marjane Satrapi.

      La notion d’« étranger » est prise ici au sens juridique du terme, pour éviter toute subjectivité : être né de statut étranger, en France ou hors de nos frontières, qu’on le soit resté ensuite (comme Pablo Picasso), qu’on ait obtenu sa naturalisation (comme Yves Montand), qu’on l’ait abandonnée (comme Igor Stravinsky) ou qu’on ait failli la perdre (comme Serge Gainsbourg). Les naturalisés de naissance, comme Georges Perec, ne figurent donc pas dans ce dictionnaire, non plus que les ressortissants des colonies ou des départements d’outre-mer.
      Tous les secteurs d’activités sont représentés, de la littérature (Émile Zola) au sport (Raymond Kopa) en passant par le monde de l’entreprise (Carlos Ghosn) et de la création sous toutes ses formes. Les notices communautaires permettent de redonner toute leur place aux obscurs et aux sans-grade, qui jouèrent leur rôle dans l’édification de l’économie comme de la culture françaises, des mineurs polonais aux maçons portugais, des musiciens de bal musette aux chanteurs de raï.
      L’ouvrage, qui comprend 1 186 articles (1 112 notices individuelles, 22 notices collectives, 52 notices communautaires), est précédé d’une préface de Pascal Ory, son maître d’oeuvre.
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      DICTIONNAIRE DES TRANGERS QUI ONT FAIT LA FRANCE

    • #158110

      @Ti Ngoc 158303 wrote:

      A l’heure où il y a une montée de populisme un peu partout en Europe, et notamment en France, où la question identitaire et le repli identitaire l’emportent sur la question économique, il est bon de se rappeler ces illustres étrangers qui ont fait la France

      Ti Ngoc


      « Ces étrangers qui ont fait la science (en France)

      Le « Dictionnaire des étrangers qui ont fait la France » a été lancé mercredi soir au Musée de l’immigration, à Paris. L’ouvrage consacre 90 personnalités qui se sont illustrées dans les sciences.

      Est ce que Ngô Bao Châu est dans la liste?
      Mdaille Fields 2010 attribue au mathmaticien Ng Bao Chu – Communiqus et dossiers de presse – CNRS
      Pour rappel, la médaille Fields est considéré comme le prix Nobel de mathématique.

      Ngô Bao Châu a donné plusieurs médailles d’Olympiade Mathématique à son pays natal le VN. Mais son prix le plus prestigieux, il a décidé de le donner à la France en demandant de devenir citoyen français juste quelques mois avant l’obtention de ce prix.

      Tout comme les autres vietkiêu de France, Ngô Bao Châu a apporté à la France beaucoup plus que ce que ce pays lui a donné.

    • #158120
    • #158121

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