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12 mars 2008 à 17h33 #60387thuong19;47763 wrote:Le développement économique est-il nécessaire à la quête du bonheur ? Je livre ici l’article de Huu Ngoc paru dans le Courrier du Viêtnam à l’occasion du Tết Mậu Tý début février.
-Aussi le Têt est-il moment opportun pour parler de bonheur. D’autant que ce concept aussi vieux que l’humanité vient de refaire surface pour servir de mot d’ordre à une tendance nouvelle concernant la notion de « développement ».
Depuis une décennie, des psychologues, des sociologues, des hommes politiques américains, britanniques, australiens, japonais et chinois ont pris l’initiative d’axer le développement non plus sur l’économie mais sur le bonheur.
– Le psychologue anglais Adrian White a réussi à dresser une carte mondiale du bonheur, carte subjective basée sur les déclarations des citoyens de chaque pays conjointement avec des enquêtes objectives (PIB, espérance de vie, éducation, santé, écologie…). Les 10 pays en tête du classement sont : le Danemark, la Suisse, l’Autriche, l’Irlande, les Bahamas, la Finlande, la Suède, le Bhoutan, Brunei, le Canada. Classement subjectif, parce que le Danemark par exemple, au point de vue d’espérance de vie et de santé, n’est pas brillant.
– Le royaume bouddhique Bhoutan, dont la population n’excède pas celle d’une grande province du Vietnam, se juge heureux malgré sa pauvreté. .Il ne faut donc plus courir après le PIB mais après le bonheur. .
Huu Ngoc/CVNMoi quand je lis çà, je suis « scié ».. et je me dis qu’il faut ne pas avoir peur d’être être C** pour oser écrire de telles choses .. et igorer superbement la » misère du Monde »..
Voyons voir d’un peu plus près:
– primo: » la définition du Bonheur « … je ne m’attarderai pas sur le sujet , vu que chacun y va de sa conception et de sa définition….
Moi je m’en tape le coquillard
Par contre ce qui m’intéresse, c’est de savoir si des gens dans la misère ont un petit espoir que leur situation va s’améliorer, si ces personnes peuvent compter sur certaines personnalités morales, spirituelles, des leaders politiques, capables de leur laisser entevoir une « Petite Lueur d’Espoir« ..
( du style Pape, Dalaï lama, un Suprême Patriarche Mohanikay ou Théravada, un nouvel Hô Chi Minh …etc etc).-secundo: « Le développement après le bonheur »..
« Qu’entends-je, qu’ouïs-je, suis-je éveillé ou dors-je? »
Pour tenir ce genre de discours, avoir le temps de l’écrire, de le lire, ou même de s’amuser à échanger sur Internet sur un tel sujet.. il faut déjà avoir le ventre plein .. et ne pas se coucier du lendemain.
Personnellemnt, depuis que j’ai vu des femmes squelletiques , entourées de leurs bambins, seules sans homme, passer les 3/4 de chacune de leurs journées à chercher à manger pour leurs gosses… je ris très très jaune sur ce genre de « galimatia pseudo psycho-philoso-économico.. machin chouette »
Comme aurait dit « ma grand’mère qui faisait du vélo », » l e développement c’est comme l’argent , çà ne sert strictement à rien .. mais c’est bien utile pour faire les courses !!! »
ps: Et vous avez vu la liste des pays cités dans l’échantillon Développement/Bonheur!!!ouais bon y a le Bouthan .. mais ils sont Bouddhistes, hein !!!
( svp Thuong 19 … ne vous sentez pas visé…du tout du tout . Et même merci pour cet article .. qui n’est pas de vous, m^me s’il est d’un Vietnamien.. Je supposes qu’il n’y a plus de pauvres au Vietnam et que tout Vietnamein est rempli d’Espoirau quotidien !!!)
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12 mars 2008 à 18h48 #60389
salut Robin, je ne me sens pas du tout visé, ne t’inquiète pas.J’ai souvent constaté que nous avions des valeurs communes.
J’ai découvert cet article sur le Courrier du Viêtnam, et je me suis demandé la raison pour laquelle ce journal (conformiste) avait publié un tel article, même si cela n’engage que son auteur. Cela sous-tend l’idée que les gens, avec fatalisme, doivent rechercher leur bonheur en dehors de la quête d’un mieux être matériel qui nécessite forcément une économie plus forte donc un PIB meilleur.
En d’autres termes, l’amélioration de vos conditions de vie par le développement économique, même si vous n’en profitez pas,cherchez le bonheur ailleurs. Cette idée très répandue dans nos sociétés occidentales par nos gouvernants sont aussi très combattues par les intéressés.
J’ose espérer que ce ne sont que des propos de circonstances à l’occasion du Tết, et non pas un début de résignation . -
12 mars 2008 à 20h16 #60392
Je trouve cet article très intéressant… Je pense d’ailleurs même le citer dans le dossier que je rédige sur les stratégies de développement…
Hum… Au sujet de « ceux qui prétendent que le développement ne sert à rien pour être heureux sont des gens qui ont déjà le ventre plein », je suis d’accord avec toi, foncièrement, Robin des Bois…
C’est vrai que cela paraît un peu facile de dire cela…
Mais je vais modérer cela. Car, en fait, cette théorie rejoint l’hypothèse de « croissance zéro » ou « croissance nulle », souvent énoncée en économie (et encore très marginale, puisque l’immense majorité des économistes sont capitalistes-libéraux, et pensent donc que seule la croissance doit prévaloir…).
Moi, je ne suis pas de cet avis, et serai plutôt du côté de cette croissance zéro (j’écrit beaucoup dessus, et je connais donc bien le sujet…).
Le problème, Robin des Bois, est que tu considères que cet article prétend que cela ne sert à rien de se développer, et que même en restant en situation sous-optimale (économiquement), on peut trouver le bonheur…
Il ne faut pas le comprendre comme cela…En fait, cette article, et cette théorie, stipule que, INDEPENDAMMENT DE L’ETAT ECONOMIQUE DU PAYS CONSIDERE, le développement n’est pas forcément une condition nécessaire au bonheur.
Pour ma part, j’en suis entièrement convaincu…En fait, à partir du moment où le pays a atteint, économiquement, une situation où tout le monde est satisfait (peut manger à sa faim, a un toit pour dormir…), alors la croissance n’est pas une condition sine qua non du bonheur…
Bien sûr, l’hypothèse « on suppose qu’on est déjà dans une situation correcte pour tous » est très forte (mais en économie, on est obligé de simplifier, sinon on n’étudie rien !).
Mais une fois que c’est accepté, je peux moi-même te prétendre que le pays n’a plus besoin de croissance pour que tout le monde soit heureux…Voilà, je crois, le véritable sens de cet article…
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12 mars 2008 à 20h19 #60393
Dans un des pays champions d’europe de dépressifs et de troubles obsessionnels compulsifs je dirais qu’on aurait, nous français, quand même besoin de se soucier aussi de leur bonheur. Et je dirais que le bonheur inclut aussi manger à sa faim et pas avoir à se soucier du lendemain (voir même prioritairement), ce qui demande un peu d’argent, oui, mais bien moins que se payer une nouvelle bagnole ou des trucs comme ça, je pense que l’auteur pensais plutôt à ça. Et ça, d’accord, ça ne fait pas le bonheur, d’avoir une voiture plus belle que son voisin, d’avoir un des grosse bagues pour que tout le monde les voie et soient jaloux, mais manger à sa faim, ça fait partie du bonheur et si un état travaille pour le bonheur avant le PIB ça passera forcément par là. C’est l’étape de base dans la pyramide de Maslow, enseignée partout dans le monde (et même si tu te fous de la définition du bonheur, si c’est enseigné partout il y a peut être une raison)
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13 mars 2008 à 3h57 #60405BenP;47771 wrote:Le problème, Robin des Bois, est que tu considères que cet article prétend que cela ne sert à rien de se développer, et que même en restant en situation sous-optimale (économiquement), on peut trouver le bonheur…
Il ne faut pas le comprendre comme cela…Je rejoins un peu l’idée de BenP. Et si j’ai bien compris : l’auteur de cet article voulait sous-entendre que la croissance n’est pas une fin et le développement doit avoir pour but d’apporter le bonheur, sans quoi l’économie est vaine.
Mais parfois, je me suis demandé que sans la sagesse l’homme sera-t-il capable de comprendre ce qu’est le bonheur RÉEL ? Or, sans la sagesse, l’homme ne peut éprouver que de faux bonheurs, illusoires et éphémères.
Pour moi, le bonheur est de savoir se satisfaire de ce qu’on a et de ce qu’on est tout en continuant de chercher à améliorer notre condition matérielle d’une manière honnête et dans le but de pouvoir assurer durablement notre bonheur.
BN
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13 mars 2008 à 6h53 #60408BenP;47771 wrote:Je trouve cet article très intéressant… Je pense d’ailleurs même le citer dans le dossier que je rédige sur les stratégies de développement…
donc bien le sujet…).– Le problème, Robin des Bois, est que tu considères que cet article prétend que cela ne sert à rien de se développer, et que même en restant en situation sous-optimale (économiquement), on peut trouver le bonheur…
Il ne faut pas le comprendre comme cela…En fait, cette article, et cette théorie, stipule que, INDEPENDAMMENT DE L’ETAT ECONOMIQUE DU PAYS CONSIDERE, le développement n’est pas forcément une condition nécessaire au bonheur.
Pour ma part, j’en suis entièrement convaincu……….Bien sûr, l’hypothèse « on suppose qu’on est déjà dans une situation correcte pour tous » est très forte (mais en économie, on est obligé de simplifier, sinon on n’étudie rien !).
Mais une fois que c’est accepté, je peux moi-même te prétendre que le pays n’a plus besoin de croissance pour que tout le monde soit heureux…Voilà, je crois, le véritable sens de cet article…
Tu n’as pas tout compris ce que j’ai voulu dire…
En dehors d’une certaine hypocrysie pseudo- intellectuelle sur les notions de véritable bonheur » sans développement à l’occidentale ou lié aux théories de l’ultralibéralisme économique », (moi je suis très d’accord …. …. mais j’ai le ventre plein et on me respecte!!)
Le « véritable bonheur « est pour moi lié à une notion d’Espoir, de Dignité Humaine et de vie meilleure,. surtout pour ceux qui sont dans la M**** .
Celà commence :
– non pas par des leçons données par ceux qui ont de l’argent à ceux qui en ont moins…
– ni par par des notions de Charité Chrétienne ou de Compassion Bouddhiste ((notions respectables en soi)mais tout simplement par des règles de Justice, d’Equité et de respect des Droits de tout homme ou toute Femme.. Oui dans ces conditions , même pauvres on peutplus facilement connaitre le Bonheur… C’est seulement après qu’on peut s’intéresser à la » Croissance Zéro vert-Ecolo, BCBG et très BOBO par les temps qui courent »..
que ce soit au Vietnam… ou bien sûr en France même…
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13 mars 2008 à 7h13 #60411robin des bois;47790 wrote:Le « véritable bonheur « est pour moi lié à une notion d’Espoir, de Dignité Humaine et de vie meilleure,. surtout pour ceux qui sont dans la M**** .
Celà commence :
– non pas par des leçons données par ceux qui ont de l’argent à ceux qui en ont moins…
– ni par par des notions de Charité Chrétienne ou de Compassion Bouddhiste ((notions respectables en soi)mais tout simplement par des règles de Justice, d’Equité et de respect des Droits de tout homme ou toute Femme.. Oui dans ces conditions , même pauvres on peut plus facilement connaitre le Bonheur… C’est seulement après qu’on peut s’intéresser à la » Croissance Zéro vert-Ecolo, BCBG et très BOBO par les temps qui courent »..
que ce soit au Vietnam… ou bien sûr en France même…
Bonjour à tous :bye:
Je pense que Robin des Bois n’a pas tord…
Certes, la notion du « bonheur », avec sa large définition et ses domaines d’application, s’adapte à chacun et chacune entre nous, mais quelque soit le pays où on habite, cette notion rejoint à la façon dont celle exprimée par RdB…
Qu’en pensez-vous ?
NVTL:jap: -
13 mars 2008 à 7h40 #60413
Oui, le sujet est un peu complexe, il est vrai…
En tout cas, moi, je ne vois rien de choquant dans cet article, c’est le point 1 pour moi…
Il est vrai, comme le souligne notre guerrier vert Robin des Bois, que c’est un peu rageant de voir que ce sont évidemment les mieux nourris, les plus éduqués, ceux qui vivent d’éjà à l’aise dans des pays industrialisés… qui parlent, comme s’ils savaient tout, de la situation des plus pauvres !
C’est genre : « Vous crevez de faim ? Mais de quoi vous vous plaignez ? Vos valeurs ancestrales vous apportent le bonheur, non ? Moi, je vis dans le luxe et je viens de me payer une quatrième voiture, et pourtant je suis malheureux… Non, vraiment, vous avez de la chance ! »
Un peu répugnant comme discours, certes…Mais j’insiste sur le point 2 : l’économie ne cherche à juger de rien… En fait, et contrairement aux apparences, cette discipline n’essaie même pas de conseiller en quoi que ce soit !
Elle étudie une situation, un environnement, un contexte… selon certaines données et hypothèses… et en déduit le point rationnellement optimal pour tous. Après, il arrive que certains auteurs (tous ?) soient subjectifs… -
13 mars 2008 à 7h46 #60414robin des bois;47790 wrote:…mais tout simplement par des règles de Justice, d’Equité et de respect des Droits de tout homme ou toute Femme.. Oui dans ces conditions , même pauvres on peut plus facilement connaitre le Bonheur… C’est seulement après qu’on peut s’intéresser à la » Croissance Zéro vert-Ecolo, BCBG et très BOBO par les temps qui courent »..
que ce soit au Vietnam… ou bien sûr en France même…salut Robin,
On a vraiment les mêmes valeurs !
Dailleurs bien qu’étant pas anti-écolo dans mes pratiques, je constate quand même que toutes les mesures écolos prises par nos gouvernants ont un coût, et que ce coût au final, c’est un impôt supplémentaire payé par les consommateurs, donc tout le monde.Alors pour certains,le pouvoir d’achat ne risque pas d’augmenter.
Après s’être servi de la planète comme dépotoir sauvage pour assurer leur PIB et leur croissance économique,les pays dits industrialisés peuvent donner des leçons d’écologie aux autres pays dits « émergents ». C’est la Chine et les pays du Sud Est asiatique qui polluent , ils rejettent beaucoup de CO2 dans l’atmosphère etc…
Pour te parler un peu de la Corrèze (petit paradis vert écologique),Uzerche ma femme y a été collégienne, et les Monédières font partie du paysage de la maison familiale du Lonzac.Quant à Collonges la Rouge c’est un peu plus au Sud,et c’est une de nos destinations de visite pour nos médecins viêtnamiens stagiaires lorsque nous les accueillons.
:bye: -
13 mars 2008 à 7h56 #60416thuong19;47796 wrote:Dailleurs bien qu’étant pas anti-écolo dans mes pratiques, je constate quand même que toutes les mesures écolos prises par nos gouvernants ont un coût, et que ce coût au final, c’est un impôt supplémentaire payé par les consommateurs, donc tout le monde.Alors pour certains,le pouvoir d’achat ne risque pas d’augmenter.
Hum… pour moi, le « problème » de l’impôt n’en n’est pas un…
Si je suis sûr que mes impôts vont aller là où il le faut, et que ce sera efficace pour lutter contre la pollution, alors je n’hésite pas une seconde !(après, est-ce que c’est bien redistribué, et là où il faut, et dans de bonnes proportions compte tenu des revenus… c’est un autre débat !)
thuong19;47796 wrote:Mais après s’être servi de la planète comme dépotoir pour assurer leur BIB les pays dits industrialisés peuvent donner des leçons d’écologie aux autres pays dits « émergents ». C’est la Chine et les pays du Sud Est asiatique qui polluent , ils rejettent beaucoup de CO2 dans l’atmosphère etc…:bye:Ouais : facile de critiquer les pays en voie d’industrialisation lorsqu’on est soi-même déjà développé (encore que les Etats-Unis se fichent bien de nous à ce sujet !!!).
C’est de la mauvaise foi totale, de la part des pays « riches ». Et ça, pour moi, ça passe pas… -
13 mars 2008 à 8h21 #60418BenP;47795 wrote:Mais j’insiste sur le point 2 : l’économie ne cherche à juger de rien… En fait, et contrairement aux apparences, cette discipline n’essaie même pas de conseiller en quoi que ce soit !
Elle étudie une situation, un environnement, un contexte… selon certaines données et hypothèses… et en déduit le point rationnellement optimal pour tous. Après, il arrive que certains auteurs (tous ?) soient subjectifs…Ouais » l’ excellent Economiste que je suis »- et brillant élève de Thatcher – redit que plus on a d’argent :
– plus c’est facile de faire les courses et de remplir son caddy .. même sans se déplacer ( y comprisn par internet)
– plus on a le temps de lire, se divertir, se croire Cultivé et partciper à des forums Internet.Ceci dit il y a l’Economie chère aux patrons du CAC 40 , la BCE , au FMI.. etc
Mais basée sur quelles valeurs SVP?Qui a décrété que les bénéfices du travail humain et de la loi des marchés ne devait bénéficier qu’ à un tout petit nombre ?
Simplement la loi du « plus fort » (et donc cherchez les représentants du pouvoir), confortée par le silence assourdissant d’un certain nombre de supposés représentants des religions et autres autorités morales...
(au fait qiue disent les religions sur le partage de ce qui est appelé un Bénéfice du travail humain »
Jusqu’à ce que, par un soubresaut bien connu dans l’Histoire , une bonne révolution déclenchée par ceux qui n’ont plus rien- même pas un peu d’ESpoir-,et un peu ou beaucoup de sang remettent les compteurs à zéro.. -
13 mars 2008 à 9h28 #60420
Revoilà le fameux duel entre les rêveurs et les cyniques.
Les rêveurs ont tort, bien sur, parce qu’à terme, ce sont les cyniques qui tiennent le haut du pavé et font la loi. Thatcher, justement, que Robin des Bois (!) cite, disait que le bien public n’existe pas. Nanana.
Les cyniques ont tort, bien sur, parce que la croissance exponentielle dans un monde fini est une croyance de fou ou une promesse d’économiste (un autre Anglais, tiens: Keynes).
Avec ca, on n’est pas dans la m…
Tout ca pour arriver à un Étazunien, Maslow, qui est d’accord avec Robin: avant de s’intéresser à autre chose, il faut avoir gravi trois étages de sa pyramide: avoir à manger tous les jours, avoir le couvert tous les jours (non, ca n’est pas la même chose, Glouton!), et avoir garanti la pérennité du manger et du couvert, tout ceci étant lié à l’économie. Alors, et seulement alors, il est d’accord avec les autres: on s’épanouit dans une société, puis on se réalise spirituellement, ce qui pour le coup est « que du bonheur » et n’a pas besoin de plus, côté économique. Et surtout pas de croissance.
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13 mars 2008 à 9h31 #60421
Au fait , j’en remets une couche car une de mes lectures récentes me revient en mémoire et je trouve qu’ele colle bien au sujet:
– avant d’aller en Corrèze (19) pour ramasser des châtaignes bio , cueillir des pommes ou des champignons écolo.. et manger quelques patés de viande en croute (avec ou sans Thuong 19!!), j’ai – gràce à mes rentes d’ argent- le temps de lire..
– et voici l’article que j’avais trouvé dans Le Monde d’il y a peu.
Je le dédie à Benp pour qu’il le rajoute en annexe de sa thèse doctorante sur l’Economie:[Chronique ]
Pile je gagne, face tu perds
par Eric Le Boucher LE MONDE | 08.03.08 | 13h34 •
‘élite sans morale », titrait la semaine passée le magazine allemand Stern en « une », avec pour sous-titre : « Comment les riches minent notre société ». Le fossé qui se creuse aux Etats-Unis entre les super-riches et les 37 millions d’Américains qui vivent sous le seuil de pauvreté provoque un « déficit moral », dénonce Barack Obama, candidat à l’investiture démocrate. Outre-Manche, le livre du journaliste économique de la BBC Robert Peston intitulé Qui dirige la Grande-Bretagne ? Comment les super-riches changent notre vie est devenu un best-seller (il n’est pas traduit en français).
Dans tous les pays développés monte un vif ressentiment contre les patrons des grosses sociétés, les fat cats (« gros chats »), qui accumulent des fortunes et qui, surtout, reçoivent des parachutes dorés même quand ils échouent. Pendant qu' »en bas » de l’échelle sociale, de plus en plus de ménages ont l’impression de ne plus parvenir à joindre les deux bouts, « en haut » les revenus s’envolent et ils le font quelles que soient les circonstances.
Dans la banque, des dizaines de milliards de pertes ont été enregistrées à cause des subprimes, et pourtant les bonus ont été maintenus. En Allemagne, le salarié, qui s’est beaucoup serré la ceinture depuis dix ans, a découvert dans le scandale des évasions fiscales qu’un millier de personnes fortunées s’arrangeaient pour fuir l’impôt, source du système social germanique.
On savait l’économie mondiale de plus en plus inégalitaire mais, en sus, le « gros » s’en sort toujours face au « petit » dans le jeu truqué d’un capitalisme « pile je gagne, face tu perds ».
Une élite mondialisée donne l’impression de s’échapper des contraintes locales, nationales, pour accumuler des sommes excessives sans plus de contrôle. Les élites du business sont devenues les meilleurs agents de l’anticapitalisme, résume le gouvernement de Berlin.
Les craintes des classes moyennes reposent sur des réalités. Aux Etats-Unis, les inégalités sont revenues au niveau des années 1920, le New Deal de Roosevelt est effacé. Outre-Rhin, une étude de l’institut DIW de Berlin nous apprenait cette semaine que les Allemands menacés de pauvreté étaient passés de 18 % de la population à 25 % de 2000 à 2006, à cause du chômage, de l’allongement des périodes d’inactivité, de la baisse des indemnités et de la progression du travail temporaire. Les digues ont donc sauté aussi dans le pays de l’économie sociale de marché. En Grande-Bretagne, le mot à la mode est coping class, pour désigner les classes moyennes « qui ont du mal à s’en tirer ».
Les causes de ces évolutions sont multiples bien qu’encore mal cernées. D’un côté, les patrons se paient selon des échelles mondialisées (+ 15% par an pour ceux du CAC 40) et s’octroient des stock-options. De l’autre, la mondialisation fait pression sur certains salaires ouvriers (mais pas dans les services). La technologie, facteur majeur en vérité, fait monter les besoins des plus qualifiés aux dépens des autres. Les impôts et taxes grossissent et mangent les très faibles marges acquises par les salaires moyens (en Grande-Bretagne et en France).
Mais, et c’est l’essentiel depuis quelques mois, l’inflation est de retour aux Etats-Unis et en Europe, qui vient donner le sentiment d’éroder sérieusement le pouvoir d’achat. Les causes sont, là aussi, multiples et mal cernées. Le bilan de l' »effet Chine » (elle fait baisser les prix des TV mais monter celui des matières premières) se serait inversé. Les technologies auraient épuisé leurs gains de productivité. Les liquidités monétaires seraient trop abondantes. En tout cas, l’inflation (en 2008, les économistes de Barclays Capital attendent 3,6 % aux Etats-Unis, 2,7 % en zone euro et 2,6 % en France) est la cause de l’emballement actuel du ressentiment.
Et le terreau des populismes. Pendant la campagne électorale française, les promesses « pour améliorer le pouvoir d’achat » se sont additionnées. En Allemagne, la gauche de la gauche demande une remontée des impôts des riches et une loi pour limiter les revenus des patrons. Aux Etats-Unis, le combat entre Hillary Clinton et Barack Obama les a poussés peu à peu dans la surenchère, jusqu’à la dénonciation de la mondialisation et de l’accord Alena de libre-échange entre le Canada, les Etats-Unis et le Mexique. Haro sur l’élite, haro sur le libre-échange !
Le malheur est que de telles recettes ne peuvent fonctionner. Nicolas Sarkozy est emprisonné dans ses fausses promesses. Barack Obama a vu sa crédibilité effritée lorsque son conseiller économique a avoué que les mots contre l’Alena n’étaient, bien sûr, « que de la rhétorique ».
Pourtant le vent tourne. Mme Merkel a réussi, elle, à faire plier le Liechtenstein. Est-ce le début d’une harmonisation fiscale européenne ? Le gouvernement britannique projetait d’imposer a minima les non-résidents. Il a dû renoncer sous la pression des banques, mais il a essayé de taxer les riches, c’est un tournant.
En France, Mme Parisot, présidente du Medef, mène bataille. Aux Etats-Unis, une campagne d’actionnaires, soutenue par les démocrates, vise à limiter les rémunérations des dirigeants. Comme si l’élite des affaires prenait conscience que son intérêt de classe était de revenir sur ses excès.Eric Le Boucher
Article paru dans l’édition du 09.03.08 ]
Voilà voilà .. Economie…bonheur …excédent financier et déficit moral: tout est dit en 4 mots
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13 mars 2008 à 14h44 #60438
Bonjour,
C’était un coin du forum que je n’avais pas encore exploré…
Merci à vous tous Messieurs pour ce débat passionnant sur l’Economie et le Bonheur… Très intéressant et argumenté par les uns et les autres, cela va me titiller le cerveau pendant un moment !
En tout cas, je me coucherai un peu moins ignorante ce soir !
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13 mars 2008 à 20h50 #60469
@thuong19 47763 wrote:
En tout cas, une dose d’optimisme n’est pas à refuser à l’occasion du Têt.
Venez au Vietnam à l’occasion du Nouvel An traditionnel.[/I]
Huu Ngoc/CVN[/FONT]Il est quand même gonflé le père Huu Ngoc ! A son age et avec son expérience de grand maître de la culture, dire des bêtises pareilles ! Pour les Etrangers, rien n’est plus ennuyeux que le Têt :
* 15 jours avant, c’est le rush de préparation avec tous les désagrément : Magasins remplis de familles vietnamiennes, artisans surchargés de travail, loueurs de voitures dévalisés…
* Et bien sûr une inflation spatial
* L’interdiction des pétards est moins stricte cette année, de plus, les riches ont les moyen de se payer des feux d’artifice made-in-china.
* le 1er, ça pétarade et ça karaoké comme des dératés jusqu’à 4h du matin
* Le 1er, les femmes qui sortent dehors ont intérêt à savoir où elle vont. Ca ne rigole pas avec la coutume de « song nhà« . A mon avis, il est prudent de leur retirer leur téléphone car beaucoup font le song dien thoaiC’est le seul jour de l’année où on peut voir les rues désertes jusqu’à 9h du matin. Bien sûr tout les magasins et restaurants qui font le charme du Vietnam seront fermés quelques jours
Puis vers 10h, On aime recevoir uniquement les gens de la famille et seulement 10 minutes.
Quelques jours plus tard, on se visite mutuellement entre collègues. La mode est au vin Bordeaux de contrefaçon dégueulasse.
Les jours suivant, toutes les voitures sont loués au prix fort par des vietnamiens qui font des visites et des pèlerinages.
Le Têt, c’est vraiment le cauchemar des touristes !
Même moi, il m’est arrivé la mésaventure suivante :
Le 8, c’est a dire le 2 du Têt, j’ai invité les 9 enfants de ma familles à visiter l’exposition « Nous avons mangé la forêt…, Georges Condominas à Sar Luk » au Musée d’Ethnographie de Hanoi (normalement du 11 décembre 2007 au 16 mars 2008)
Tous les parcs d’attraction fonctionnent à plein régime car ces quelques jours là, les mômes ont de l’argent de poche mung tuoi.
Et bien, je me suis retrouver couillonné avec mes 2 taxi plein de mômes car seul ce parc là est fermé 5 jours pour le Têt. J’ai dû me contenter de prendre la pub de l’expo en foto
Alors, pour me venger, j’ai dis que Condominas était un vieux bonhomme qu’une bande de saltimbanques promenaient dans des foires avec un vieil appareil foto Roleiflex-qu’y-a-même-pas-de-film-dedans autour du cous.
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14 mars 2008 à 8h59 #60485DédéHeo;47862 wrote:.
Et bien, je me suis retrouver couillonné avec mes 2 taxi plein de mômes car seul ce parc là est fermé 5 jours pour le Têt.
Ah ben moi le parc était ouvert avec plein de gosses dedans!!!
cf photo ci-jointe.. ( j’espère que çà va marcher car je vais me faire encore rappeler à l’ordre!!!)…
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14 mars 2008 à 9h27 #60488
Hum, merci Robin, pour cet article très intéressant…
Bien sûr, il dénonce certains points horribles de l’économie…
Mais, au final, j’ai bien peur que, malgré les propos lourds de sens, personne n’y croie vraiment et qu’il ne s’agisse que de paroles en l’air…Il ne faudrait pourtant pas tant d’efforts que cela, pour que les choses aillent beaucoup mieux…
Leproblème est qu’il est de l’intérêt de chacun d’être opportuniste… Et contre cela, je ne pense pas qu’on puisse lutter…
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26 avril 2008 à 4h16 #64559thuong19;47763 wrote:Le développement économique est-il nécessaire à la quête du bonheur ? Je livre ici l’article de Huu Ngoc paru dans le Courrier du Viêtnam à l’occasion du Tết Mậu Tý début février.
Je viens de lire ce reportage sur un très grand Monsieur
.. un peu long, mais c’est autre chose que le « contexte glauque du milieu financier des subprimes « !!
Le grand entretien
Muhammad Yunus : « Le système est aveugle à toute autre considération que le profit »LE MONDE 2 | 25.04.08 | 11h19 • Mis à jour le 25.04.08 | 14h51
Depuis plus de trente ans, Muhammad Yunus propose, avec un réel succès, l’accès au crédit pour les plus démunis. A l’heure de la crise du système bancaire et des émeutes de la faim, l’économiste bangladais, Prix Nobel de la paix en 2006, pointe les limites et les failles du capitalisme, et préconise un modèle d’entreprise sociale, qui n’exclurait plus de la vie économique la majeure partie de l’humanité.
et c’est ici
Cà vaut le coup de prendre son temps de lire ce long entretien..
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26 avril 2008 à 6h25 #64561robin des bois;52555 wrote:Je viens de lire ce reportage sur un très grand Monsieur
…Le Monde.fr : Muhammad Yunus : « Le système est aveugle à toute autre considération que le profit » – Le Monde 2Cà vaut le coup de prendre son temps de lire ce long entretien..
Salut Robin,
Merci Robin de l’info,je viens de prendre le temps de lire ce long entretien, et j’ai été surpris par l’argumentation. Il est vrai que jusqu’à ce jour, ce qui était glauque pour moi, ce n’était pas le milieu financier des subprimes mais justement le fonctionnement du système de Microcrédit .J’en comprenais bien les objectifs, mais j’étais incapable en néophyte de l’économie d’imaginer une quelconque rentabilité et donc de la viabilité du système.
Le milieu financier des subprimes n’est pas plus glauque que le Système Crédit majoritairement développé par les banques, à savoir :
1) objectif : faire du profit
2) moyen : faire de l’argent avec de l’argent -(sans état d’âme chez les riches comme chez les moins riches qui possèdent une garantie matérielle-une maison par exemple…)
3) conséquences : le riche s’enrichit avec l’argent qu’il a fait travailler (la banque et l’actionnaire) , et le moins riche n’a fait que transformer sa force de travail en biens matériels qu’il pourra éventuellement transmettre à sa descendance.
Mais les taux imposés par ces banques tellement soumises à la rentabilité nécessaire qu’elles doivent aux actionnaires, font que parfois ça grippe : les subprimes et la crise monétaire qui menace maintenant notre monde.
En ce qui concerne la philosophie du microcrédit, telle que je l’ai comprise, ce serait plutôt :
1) objectif : aider les pauvres à s’auto-suffire pour faire vivre sa famille, sans qu’ils aient recours à une quelconque mendicité auprès de la société (aide sociale, allocations chomage ,RMI,RSA,dans nos pays dits développés)
2) moyen : leur prêter de l’argent afin qu’ils puissent créer le moyen de leur subsistance (petits commerces, artisanats, services …).Et là, pas de garantie pour la banque, elle travaille sans filet.
3) conséquences : le pauvre ne s’appauvrit pas. Mais il vit dignement de son propre travail.
La banque ne risque certainement pas gros dans ce cas. Les sommes prêtées ne doivent pas être énormes pour chaque emprunteur ; et la force de travail transformée bénéficie à l’emprunteur et sa famille et non pas à de quelconques actionnaires.
En conclusion, pour essayer de faire simple, il suffisait d’inverser les objectifs et les moyens pour y parvenir. Mais de cela, le monde financier n’en a cure.
En tout cas je me suis cru à Hanoï en lisant le passage ci-dessous. Mais avec l’entrée du pays dans l’OMC et même avec des technocrates français dits de gauche comme Pascal LAMY et Dominique STRAUSS-KAHN, je doute de la survie du micro-paradis viêtnamien.Le » secteur informel « n’a pas bonne réputation dans la littérature économique des pays riches…
C’est un terme dégradant. Ce secteur n’est jamais encouragé ; au contraire, on l’entrave avec des règlements, des patentes, des impôts. Je suggère de lui donner un nom plus adapté, plus valorisant, car c’est justement là que les hommes se montrent le plus créatifs. Faute de mieux, je propose le » secteur des gens « , c’est-à-dire lorsqu’ils inventent eux-mêmes leur emploi, créent leur activité et la pratiquent dans la rue, les quartiers, à la campagne. Dans ce champ d’activité, la population invente son emploi, le pratique un peu partout, dans la rue, dans les quartiers, à la campagne. Le gouvernement n’a rien à y faire, seulement à veiller de ne pas l’étouffer. Je fabrique des bijoux, je grille des noix et des bonbons, je fais la cuisine pour les gens du quartier, je retouche les habits usés, je chante aux terrasses…[/quote]
J’avais connu ça aussi à Prague, tous ces petits métiers étaient présents sur le célèbre Pont KARL .Mais c’était en 1992, et le pays s’appelait encore Tchécoslovaquie.
Depuis, il y a eu la scission, puis l’Europe ; alors je doute que tous cela ait résisté aux exigences du libéralisme.:cray:
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