Afro-vietnamien ou Vietnamo-africain

Lors de mon passage à Hanoi il y a un an, j’ai essayé de me renseigner sur la situation des Afro-Viets auprès d’un habitant du vieux quartier qui apparemment connait des choses. Donc le mec m’a conseillé de me rendre à Yen Bai qui se trouve à plusieurs centaines de Km au Nord de la capitale, car pendant la guerre américano-vietnamienne, le gouvernement a décidé de déplacer les Arabo ainsi que les Afro-Viets dans cette région. Et puis, vers début des années 70, le roi du Maroc a rapatrié toutes les familles arabo-viet dans son royaume. Ensuite, après la réunification du pays, à leur tour, les Afros plient les bagages. Mais d’après ce même mec, il en reste encore des afros dans la région.

Une petite anecdote : pas très loin du quartier Bastille, il y a un restaurent où l’on sert à la fois des plats africains et vietnamiens, parce que la patronne est Afro-Viet. Je me souviens encore, lorsque je la voyais la première fois, j’ai cru qu’elle était une pure Africaine, mais des qu’elle parle, c’est le français avec un fort accent vietnamien qui sort et ça m’a fait rire fou. Son mari est un ancien marin d’origine hongroise, ils étaient tous les deux très gentils. Enfin, je ne sais plus que si ce resto soit toujours là, parce que ça fait longtemps que je n’y suis pas allé.

Il y a quelques mois, avec Léon, on était à la nouvelle pagode « Khanh Anh » qui se trouve non loin d’Evry, où on a assisté aux divers spectacles, j’ai surtout aimé le sketch donné par un certain Afro-Viet qui avait l’air fort sympa.

L’ex-empereur Bokassa du Centre-Afrique, en quittant l’Indochine, lui-aussi, a laissé sur place femme et enfant. Mais lorsqu’il est devenu empereur, il a envoyé ses hommes au Vietnam pour la rechercher, et puis la faire venir en Afrique. On disait que, lorsque les hommes de Bokassa l’ont trouvé, elle était très démunie et travaillait encore comme une ouvrière sur un chantier. C’est pour ça quoiqu’on en dise sur lui, pour moi, Bokassa est certe un homme tout à fait respectable, parce que, à la différence de beaucoup d’autres, après avoir accédé au pouvoir, il n’oublie pas son enfant et ne cherche pas à cacher son passé.

Mon ancien facteur était un martiniquais-vietnamien. Son père était soldat en Indochine et il a ensuite ramené en France toute sa famille.

on m’a dit que les enfants métissés, surtou t les afro viet, étaient exclus par la societé viet de l’après guerre… quelqu’un peut me raconter qqchose de plus?
merci

Encore ce fameux « on dit » de la guerre froide.
Je pense que tu pourras aussi trouver la réponse en posant la même question aux enfants nés de pères soldats allemands (parait-il qu’il y a même quelques bouquins dans lesquels ils ont livré leurs douloureux témoignages sur ce qu’ils avaient vécu après guerre et aussi sur les tragédies leurs mamans).

Enfin, on dit aussi qu’en Afrique, certains tributs mangent de la chaire humaiene et les Belges sont les pédophiles de nature. Et ON DIT ET ON DIT, ET ON DIT ET ON DIT ET ON DIT Et ON DIT ET ON DIT, ET ON DIT ET ON DIT ET ON DIT.:bigsmile:

Un jour, j’ai rencotré à Halong, en mangeant chez monsieur Ben (celui de mon quartier !) un homme qui s’appelle Kim Noir. Lao Ben m’a présenté : – Monsieur Kim Den de l’Angola est chauffeur d’autocar de la compagnie de Quang Ninh. Traduire : Angola = un pays africain amis car dans mon quartier, ils ont tous la carte du parti.
Je me demande s’il n’était pas plutot le fils d’un des premier tirailleurs Sénégalais ? En tous cas, il doit être en retraite maintenant dans sa famille au Vietnam.

J’ai voyagé au VN qq fois, et n’ai vu que très peu de personnes de peau noir. Est-ce que les Vietnamiens sont rasciste avec les personnes de peau noir? plus ou moins rasciste que les français?

Je pause cette question tt en sachant que la réponse sera très difficile et qu’il me faudra vivre longtemps au VN pr le savoir

Non, je ne l’ai rencontré que 2 fois, il y a 10 ans chez mon voisin Ben qui doit lui avoir dans les 70 ans. Mais je pense qu’en demandant on doit le retrouver facilement car il doit etre connu comme le …loup blanc !
Ong Kim Den, nguoi gop Angola, lai xe car cua Cty van tai QN
A l’époque, il conduisait un autocar IFA alors je crois que lui et son véhicule sont en retraite maintenant

Rien, je n’ai jamais mis les pieds part là. Rarement, environ tous les 5 ans, on rencontre un métis Afro-Viet dans la rue. Un cyclo à Haiphong et j’ai pris 1 fois un moto taxi A-V à Hanoi

Les métis sont très mal vu au Viêtnam durant leur jeunesse. Il y a en effet du racisme. En ce qui concerne les Afro-Viêts, la plupart résident en France et ils ont une association qui chaque année fête le Têt en vietnamien bien sûr ! En dehors du cas de Martine Bokassa, je n’ai pas connaissance de retour des Afro-Viêts en Afrique. Par contre, les Antillo-Viêts sont bien intégrés à la communauté antillaise en France. La plupart sont venus en métropole dans les années 55-56. Ils fréquentent aussi la communauté afro-viêt. Vous ne les verrez jamais dans les nombreuses associations de la communauté vietnamienne en France.

Et dans d’autres pays, y sont-ils bien vus ?

La couleur de peau est tout un débat au Vietnam et en Asie en général…

Ma copine est Guadeloupéenne, son passage dans toute l’Asie fut assez mouvementé !

De cris à imitations de singe, tout le monde dans la rue la montrant du doigt et rigolant (je vous laisse imaginer sur un marché), des comparaisons de couleurs pas toujours dans le bon sens en venant frotter sa peau, entendre dire 50 fois par jour « Africa » « Africa » « Africa »… Voir les gens très étonné en leur disant « Phap » ou « French » puis ensuite les entendres dire tous les noms de l’équipe de France de Foot Viera, Henry, Thuram, etc… majoritairement des joueurs de couleur de peau noir puis revenir vers elle en disant non pas possible pas francais !!! Beaucoup d’expériences malheureuses pour quelques heureuses…

Le débat sur la couleur au Vietnam est quelque chose !!! Ne venez surtout pas me dire c’est parce qu’ils etaient étonné de voir une personne de couleur, ils n’en voient pas beaucoup, etc etc… c’est totalement faux !! A noter ce n’est pas forcement dans les villages que les moqueries etaient plus fortes mais dans les grandes villes Saigon et Hanoi c’etait du costaud aussi !

Maintenant en ce qui te concerne le metissage avec une partie asiatique peut etre different dans la vision des locaux, je n’en suis malheureusement pas certain.

Le temoignagne que je vous apporte est valable pour toute l’Asie du Vietnam jusqu’à l’Inde. D’ailleurs même en Inde où la couleur de peau de certains était bien plus « foncé » que celle de ma copine pouvait les choquer ! comme quoi c’est plus un type de visage qu’une couleur de peau qui provoque l’étonement dans certains pays !!!

Bon courage à toi et bonne découverte du Vietnam !

salut Yes,
Ton témoignage me met en colère envers mes compatriotes.
Non les gens dont tu parles n’ont aucune excuse. Ils n’ont certainement connu aucune guerre contre les colonialistes, aucune guerre de libération, aucune guerre pour la réunification du pays. Et si leur attitude envers les gens de couleur (qui ne sont pas jaunes) est calquée sur certains supporters de Football méprisables du Paris St Germain, c’est qu’une partie de la société viêtnamienne est devenue laxiste. Imiter tout ce qui vient de l’occident n’est pas toujours une bonne chose.
Honte à ces gens-là qui ont oublié les nombreux combats que leurs parents et leurs ancêtres ont mené pour qu’ils puissent vivre fièrement sans courber la tête.A moins que ce ne soit pas un oubli mais une absence d’éducation …mais dans ce cas, c’est que certains parents ont de lourdes responsabilités pour avoir négligé l’éducation de leurs enfants.
Je te prie Yes,ainsi que ta copine, d’accepter toutes mes excuses pour cette attitude inqualifiable de certains de mes compatriotes. Et je pense que celles et ceux qui partagent mon point de vue sont majoritaires dans le pays.:jap:

Chào Yes,

Mais, je pense que racisme ou non, des qu’il y ait pas de mort d’homme, ça peut se passer.

Et concernant le cas du Vietnam, c’est plutôt une question d’éducation et de sensibilité. En fait, ces gens-là, ils ne savaient pas comment taquinner. Car, s’ils étaient vraiment racistes, ils n’auraient pas parlé avec vous et demandé d’où vous veniez.

BN

Je ne suis pas d’accord avec toi !

Je pense qu’au contraire toute discrimination, à l’égard de qui que se soit (couleur, sexe, religion, etc) doit être systématiquement combattue, quelle qu’en soit l’importance, y compris les blagues idiotes.

Pour commencer merci Thuong19, mais c’est comme ça partout pas seulement au Vietnam, ou meme en Asie… bref grand débat déjà ouvert ici !! et heureusement qu’il y a tout de meme de belles rencontres.

Et pour répondre brievement à Bao Nhân (parce que ce n’est pas le sujet initial du poste), pour taquiner ? tant qu’il n’y a pas mort d’homme ça peut passer ???

Mais pourquoi taquiner ? ah ok il faut attendre que des personnes se sentent mal au point de vouloir en finir pour trouver ça inquiétant ? et certains ne parlaient pas avec elle… cqfd

Maintenant le racisme, la difference tout simplement existe partout et au quotidien donc inutile d’en rajouter !!

Bonjour tout le monde,

On peut dire ce qu’on veux … s’excuser si on veut mais je vais paraitre directe car c’est la réalité et pas seulement il y a 30 ans même aujourd’hui encore les personnes de couleurs et plus spécifiquement « noir’ sont très mal perçues en Asie tout court !!!

Rien avoir avec l’éducation … En ville , les gens sont plus civilisés qu’à la campagne et pourtant … Certains qualifient cela de racisme d’autres diront que c’est le manque d’éducation !!! Mais le problème est belle et bien réel.

Par exemple, au Japon, les personnes à la peau noire sont très mal vues et pourtant c’est un pays développé non ?? C’est un problème d’éducation ?? Cela m’étonnerait beaucoup.

J’ai moi même une amie née de père GI américain noir et d’une mère vietnamienne … Je vous laisse imaginer ce qu’était sa vie pour cette femme dans son village après la guerre. Elle a réussit à quitter le pays il y a 30 ans de ça , au même moment que mes parents. Sa fille métisse a la cinquantaine, parle couramment le vietnamien se sent mieux en France qu’au Vietnam car elle a gardé des séquelles de ce qu’était son enfance !!! Elle n’a jamais remis les pieds. Sa pauvre mère, avait perdu peu à peu la raison , très certainement à cause du matraquage subit … Je vous laisse imaginer !!!

Si nous nous penchons sur l’histoire du Vietnam, nous devrions demander que sont devenus les enfants amérinsiens … ce qu’ils ont subi et pourtant ils ne sont pas tous « noirs » .

La différence a toujours gêné et ça qu’on soit éduqué ou pas surtout qu’il ne faut pas oublier que le peuple asiatique (chinois, vietnamien, japonnais) sont très conservateurs même si la société d’aujourd’hui évolue mais à ce niveau là, il reste encore beaucoup de chemin à parcourir.

Kim Sang:jap:

Merci Kimsang un très bon résumé de la situation en Asie !

Salut Kimsang,
Ce que tu dis ici est vrai.
Mais comment corriger les effets du conservatisme de ces sociétés si ce n’est par l’éducation ? même si le chemin à parcourir est long, celles et ceux qui sont conscients de ce fléau qu’est le racisme ne doivent pas baisser les bras.
Il faut corriger les conséquences dévastatrices chez les jeunes de l’influence des Médias.Ce n’est pas par hasard que ces jeunes évoquent Viera, Thuram, Henry.C’est parce que les retransmissions de matches de football sont neutres, laissant le champ libre aux images de supporters racistes se déchainant dans les stades.Imiter le singe à la vue de joueurs black, c’est du déjà vu.(au stade de France !).Que nos jeunes viêtnamiens soit fans de ce qui vient d’Europe, ok. Mais avec discernement, et cela s’apprend.
L’éducation , dont tu sembles sous-estimer le rôle est l’affaire des parents, de la société, de nos gouvernants, bref de tout le monde.

Cela veut dire que le racisme (si tu le veux) chez les Asiatiques est génétique, autrement dit : une spécificité propre à eux ? Bon, si c’est le cas, alors il n’y a plus rien à faire !
Mais, personnellement, j’ai toujours pensé que le racisme c’est lorsque les gens agissent en croyant aux thèses sur la suprématie raciale, et lorsqu’il y a des incitations à la haine, parfois, au meurtre à l’encontre les gens considérés comme appartenant à la race inférieure.
Concernant les enfants nés de la guerre (pour ne pas dire de d’ennemies), je suis vraiment navré pour eux. Mais, j’aimerais tout de même te conseiller de lire les bouquins qui parlent du sort de ceux nés de pères aryens et tu vas voir.

BN

@BEBE 36062 wrote:

Mais bon, moi j’estime que dans tous les pays du monde existe un racisme primaire, qui n’est pas l’apanage du plus grand nombre (heureusement), mais que j’assimile beaucoup plus a de la méfiance par rapport a l’etranger qu’a du racisme comme on peut en voir ailleurs.:malades:

salut BEBE, qu’on ne voit plus souvent. tu dois avoir beaucoup de travail dans ton domaine ; surtout dans ce monde qui change et qui marche trop souvent sur la tête.
une petite histoire trouvée dans le courrier du Vietnam ,qui je l’espère, va te donner un peu de baume au coeur.

De la sympathie pour les Noirs
23/06/2012 20:05
L’homme de culture Huu Ngoc nous présente un récit de Xuân Sach intitulé le Noiraud (publié par Le Vietnam en marche), témoignage du changement dans la mentalité des gens du peuple vis- à-vis des Noirs.
>>De la sympathie pour les Noirs Un bruit de pas se fit entendre derrière lui. Il regarda. C’était Thang, son grand ami, et il pleura encore plus fort. Le soldat enleva son casque et prit le gosse dans ses bras :

– Voyons, qu’est-ce qu’il s’est passé ? Les autres ont été méchants avec toi ?
Ne pleure plus, petit, je vais les gronder.

Pour toute réponse, l’enfant secouait la tête. Enfin, il balbutia à travers ses sanglots :

– Ils disent que je ne peux pas faire le soldat populaire parce que je suis un Tây* noir.

Et ses larmes le reprirent.

Le soldat sentit battre son cœur. Il coiffa l’enfant de son chapeau et le porta dans des bras. Il traversa avec précaution les barbelés et les tas de briques jonchés de vieilles boites de conserve puis gagna la route.

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[TD]Nhiên couvait son fils d’un regard plein de tendresse. Photo : CTV/CVN[/TD]
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L’eau des rizières avait des effets aveuglants. Le soleil semblait prendre au couchant un éclat d’or particulier, à la fois sévère et doux. Penché sur l’épaule de Thang, le Noiraud était encore secoué par des hoquets.

Ne sentant plus l’oncle Thang à ses côtés, le Noiraud s’assit et se frotta les yeux. Le soleil brillait déjà. Les hommes de la 8e compagnie faisaient la gymnastique. Il alla dans la pièce du bas remplir une cuvette d’eau qu’il porta péniblement des deux mains. Puis, il courut tirer par la veste tonte Thang qui avait terminé sa culture physique.

– Tonton Thang, je t’ai apporté une cuvette d’eau pour te débarbouiller.

Le soldat le souleva dans ses bras et lui chatouilla le nombril avec son nez pour le faire rire. Puis les hommes se le passèrent de main en main.

– T’es bien mignon, fiston, dit Thang en lui caressant la tête. Mais la prochaine fois inutile de m’apporter de l’eau. Nous autres militaires, nous sommes assez grands pour le faire tout seuls.

Un nouveau nom, une nouvelle vie

Le Noiraud, rayonnant s’en fut dans la cuisine pour tout raconter à sa mère. Il prit sa voix la plus douce pour demander :

– Après manger, je voudrais aller me promener avec les tontons.

Nhiên couvait son fils d’un regard plein de tendresse. Jamais elle ne l’avait observé si longuement et avec tant de plaisir.

Ce jour-là, les soldats aidèrent Nhiên à refaire la couverture de chaume du toit. Après le repas de midi, Thang s’attarda à bavarder avec la jeune femme. Histoires de famille, récits de combats, anecdotes de guérilleros sur les arrières de l’ennemi, de fil en aiguille, ils en arrivèrent à parler du Noiraud.

Depuis bien longtemps Nhiên ne s’était sentie aussi émue et aussi gênée. Un renouveau de jeunesse s’éveillait dans son cœur éteint. Elle n’osait lever les yeux vers Thang et serrait le Noiraud contre elle, comme si ce contact allait clamer le tumulte de son cœur.

– Dites donc, Nhiên, fit brusquement Thang, voilà qu’il me vient une idée, je ne sais pas ce que vous en pensez. Vous devriez lui trouver un autre nom à ce petit. Ne l’appelez plus le Noiraud, ça vous rappelle trop de mauvais souvenirs. J’ai d’ailleurs l’impression que lui aussi, il en souffre.

La jeune femme baissait la tête. Elle sentait ses oreilles en feu, elle avait l’impression de suffoquer.

– Vous êtes vraiment très gentil avec le petit, répondit-elle après un long soupir, je vous en remercie. Cette question de nom, jusqu’à présent je n’y avais pas pensé. J’ai été si malheureuse…

Elle serrait les dents sans parvenir à réprimer le tremblement de ses lèvres. Une larme coula le long de sa joue et tomba sur la tête du petit. Thang avait touché un point sensible, elle ne put plus se retenir et fondit en larmes. Elle pleurait, heureuse de se sentir comprise, et le Noiraud pleurait avec elle.

Le lendemain, le Noiraud annonçait à qui voulait l’entendre :

– À présent, je m’appelle An. C’est mon tonton soldat qui m’a trouvé ce nom.

Il ne cachait pas sa fierté. Surtout quand il fut en face du Tao et du Ty. Il releva le menton et leur jeta d’un air condescendant :

– Faut plus m’appeler le Noiraud. C’est An mon vrai nom.

Quand le sourire revient

Maintenant qu’il n’est plus le Noiraud, l’enfant de l’adjudant du poste n’a plus à craindre les moqueries de ersonne. Il a un nom lui aussi, tout comme Tao s’appelle Tao, tout comme Ty s’appelle Ty. C’est d’ailleurs bien ce qu’au fond de lui-même, il avait toujours confusément pensé. Et voilà que sa mère vient justement de lui faire un petit costume neuf avec une cotonnade en fleurs et l’oncle Thang lui a acheté un chapeau à large bord, rouge comme une crête de coq. Quand il met son nouveau costume, il en jette plein la vue. Dans la cour de la maison commune, toute la marmaille se presse autour de lui. Et voilà qu’au moment de jouer à la procession traditionnelle, la petite Xuyên dit à tout la bande :

– Faut mettre An devant puisqu’il a de beaux habits. Il fera le doyen du conseil des notables. Ty et Tao porteront le palanquin.

… Peu à peu, les enfants de Phuong Tu ont perdu le souvenir du soldat du Corps expéditionnaire et même celui du poste en ruines dans la cour de la maison commune. Depuis un mois, leurs parents ont aidé l’armée à déblayer ces décombres.

Sur l’ancien emplacement du blockhaus a surgi une école de trois classes, dont le toit de tuiles rutile au soleil.

Huu Ngoc/CVN

* Tây : terme péjoratif pour désigner, à l’époques, les colonialistes français.

Encore un afro-viet (Sénégalais) qui retourne à son pays natal :

http://www.youtube.com/watch?v=xU_Tc3o0mnM

@YES 86168 wrote:

un très bon résumé de la situation en Asie !

@thuong19 86170 wrote:

Mais comment corriger les effets du conservatisme de ces sociétés si ce n’est par l’éducation ? même si le chemin à parcourir est long, celles et ceux qui sont conscients de ce fléau qu’est le racisme ne doivent pas baisser les bras.
Il faut corriger les conséquences dévastatrices chez les jeunes de l’influence des Médias.Ce n’est pas par hasard que ces jeunes évoquent Viera, Thuram, Henry.C’est parce que les retransmissions de matches de football sont neutres, laissant le champ libre aux images de supporters racistes se déchainant dans les stades.Imiter le singe à la vue de joueurs black, c’est du déjà vu.(au stade de France !).
Que nos jeunes viêtnamiens soit fans de ce qui vient d’Europe, ok. Mais avec discernement, et cela s’apprend.
L’éducation , dont tu sembles sous-estimer le rôle est l’affaire des parents, de la société, de nos gouvernants, bref de tout le monde.

bonjour à tous,

bien sur il y a du racisme envers les gens de couleur noire… on peut incriminer l’éducation, le conservatisme des sociétés… etc …etc…

mais il ne faudrait pas oublier que (d’une façon très simpliste… pas le temps de faire un long exposé argumenté) le racisme vient au départ de la peur de l’autre, de ce qui nous est inconnu.

Que constate t- on dans les pays asiatiques?
jusqu’à présent très peu d’immigration des gens d’Afrique noire, du Magrehb etc… etc…
Quand on voit « un noir  » dans une rue de Ha Noï ou de Saïgon c’est encore un fait assez rare

certains semblent oublier que même en Europe (France, Espagne, Angleterre, Allemagne… etc…) il a fallu beaucoup de « travail » de la part des gouvernements associations et autres… pour que les autochtones « acceptent » les populations immigrés (algériennes, turques, marocains…) et même européennes.
Avez vous oublié l’accueil qui avait été réservé aux italiens, espagnols ou portugais dans les années 50 en France?
N’idéalisons pas trop l’Occident car le racisme envers les étrangers est toujours là, il est latent … et se manifeste sournoisement… presque d’une manière « naturelle » en période d’élection en ce qui concerne la France.

Bien sur si on croise un noir ou un maghrébin dans une gare, il n’y aura pas un attroupement de jeunes garçons, comme j’avais pu le constater lors de mon premier séjour en 2001 au Vietnam.
car l’oeil est habitué en France comme en Europe
à cause du nombre… avec le temps… et le travail d’intégration (réussi ou pas…) des gouvernements.

Découvrir le racisme envers les afro-vietnamiens nous ferait presque oublier le racisme envers les eurasiens et tous les gens métissés en général.
« le sang pur 100 % » fait encore partie de la panoplie de tous les c… et réac.