Page 3 sur 4 PremièrePremière 1234 DernièreDernière
Affichage des résultats 21 à 30 sur 34

Discussion: Manif à Belleville contre l'insécurité

  1. #21
    Le Việt Nam est fier de toi Avatar de HUYARD Pierre
    Date d'inscription
    novembre 2006
    Localisation
    Ho Chi Minh City
    Messages
    3 200

    Par défaut Petite age glaciaire

    Citation Envoyé par robin des bois Voir le message
    * Heu.. petit aparte... les catholiques au Vietnam sont plutôt dans le Vietnam du Centre ou du Sud.. assez peu dans le Nord !!!!

    Il y avait beaucoup de catholiques dans le Nord avant 1954.
    Ils ont demenage au Sud.
    Allez savoir pourquoi?
    Le climat, peut-etre!

  2. # ADS
    Circuit publicitaire
    Date d'inscription
    Toujours
    Localisation
    Monde des annonces
    Messages
    Plusieurs
     

  3. #22
    Le Việt Nam est fier de toi Avatar de DédéHeo
    Date d'inscription
    août 2006
    Localisation
    Halong Hanoi
    Messages
    7 827

    Par défaut

    Citation Envoyé par HUYARD Pierre Voir le message
    Il y avait beaucoup de catholiques dans le Nord avant 1954.
    Ils ont demenage au Sud.
    Allez savoir pourquoi?
    Le climat, peut-etre!
    Oui c'est a cause des marées et du réchauffement climatique globale

    A marée basse:


    A marée haute


    Plus de foto :
    VnExpress - Nhà th? ?? ven bi?n - Nha tho do ven bien
    Dernière modification par DédéHeo ; 01/07/2010 à 05h32.

  4. #23
    Le Việt Nam est fier de toi Avatar de robin des bois
    Date d'inscription
    décembre 2005
    Messages
    5 105

    Par défaut

    Citation Envoyé par Ti Ngoc Voir le message
    "définir ce qu'est la religion revient dans un premier temps à considérer que l'activité sociale met en évidence l'existence conjointe de croyances-au surnaturel, à des puissances transcendantes, à une divinité unique ou à un ensemble de divinités, etc- et d'actes - de pratiques rituelles- qui visent à établir des relations spécifiques entre les hommes et les êtres ou les pouvoirs extra humains, ces actes étant fondées sur les croyances et formant avec eux un système sur lequel porte un savoir ordinaire largement partagé.

    (p 619-620 Bonte-Izard dictionnaire de l'ethnologie et de l'anthropologie ed PUF)

    Actuellement pour des millions de gens le bouddhisme est une religion.

    Oui bien sûr, bien sûr... mais le Bouddhisme n'existerait pas sans le Bouddha, dont un des enseignements d'origine est repris sous cette forme :


    -soit au n°380 du Dhammapada

    On est soi-même son maître.
    On est soi-même son refuge.
    Sois don maître de toi-même,
    Comme le marchand, de son cheval docile.

    -
    soit au n°97

    Ne pas adhérer aux croyances,
    Saisir le sens de "l'incréé",
    Rompre le lien de l'existence,
    Mettre fin aux "opportunités",
    Renoncer à tous les désirs,
    Voilà ce qui fait l'homme suprême.






  5. #24
    Le Việt Nam est fier de toi Avatar de HUYARD Pierre
    Date d'inscription
    novembre 2006
    Localisation
    Ho Chi Minh City
    Messages
    3 200

    Par défaut Pise aller

    Citation Envoyé par DédéHeo Voir le message
    Oui c'est a cause des marées et du réchauffement climatique globale
    A marée basse:

    Ca n'est pas par esprit de clocher, mais je pencherais bien pour cette hypothese.

  6. #25
    Le Việt Nam est fier de toi Avatar de Ti Ngoc
    Date d'inscription
    décembre 2007
    Messages
    6 121

    Par défaut

    Je remercie Vivement NoiVongTayLon de m'avoir indiqué l'appellation et les renseignements sur la cérémonie du:Quy Y Tam Bảo :

    Quy Y, est équivalent à baptême mais n’a pas tout à fait les mêmes significations…

    Quy Y désigne normalement le rite qu'un candidat volontaire doit prendre pour devenir bouddhiste laïc, qui veut dire autrement : Les Trois Refuges

    Le bouddha, le dharma le sangha constituent les Trois Refuges que les personnes prétendantes à se libérer des souffrances de la réincarnation et à devenir finalement bouddha doivent prendre comme protections, guides ou boussoles.

    Lors de la cérémonie solennelle ayant lieu normalement dans la salle de prière d'un monastère, un maître de dharma, souvent le vénérable ou patriarche du monastère, explique aux candidats les contenus des Trois Joyaux (bouddha, dharma, sangha) et les importances de la prise des Trois Refuges. Et puis les candidats répètent trois fois après le maître la formule de refuges que voici pour la tradition Theravāda:

    - Je prends refuge auprès du Bouddha en souhaitant que tous les êtres sensibles comprennent profondément la grande voie et prennent la plus ferme détermination;

    - Je prends refuge auprès du Dharma en souhaitant que tous les êtres sensibles étudient profondément le Sūtra Piṭaka et que leur intelligence soit aussi vaste que l'océan;

    - Je prends refuge auprès du Sangha en souhaitant que tous les êtres sensibles se comprennent bien et s'entendent à merveille sans rencontrer aucun obstacle.

    Lorsque de la cérémonie de Quy Y, le candidat devrait prononcer la promesse de respecter ou l’effort ultérieur de respecter ou non les 5 défenses :
    • Ne pas tuer,
    • Ne pas voler,
    • Ne pas commettre de péché contre la vertu,
    • Ne pas mentir,
    • Ne pas boire de liqueurs enivrantes ou utiliser de la drogue.

    Voici la photo d'une cérémonie de Quy Y :




    Ma mère a eu le Quy Y Tam Bảo à la pagode Pho Da Ni Tu de Marseille et a été enterrée selon les rites bouddhiques.


  7. #26
    Le Việt Nam est fier de toi Avatar de robin des bois
    Date d'inscription
    décembre 2005
    Messages
    5 105

    Par défaut

    Citation Envoyé par Ti Ngoc Voir le message
    Lorsque de la cérémonie de Quy Y, le candidat devrait prononcer la promesse de respecter ou l’effort ultérieur de respecter ou non les 5 défenses :
    • Ne pas tuer,
    • Ne pas voler,
    • Ne pas commettre de péché contre la vertu,
    • Ne pas mentir,
    • Ne pas boire de liqueurs enivrantes ou utiliser de la drogue.

    Ma mère a eu le Quy Y Tam Bảo à la pagode Pho Da Ni Tu de Marseille et a été enterrée selon les rites bouddhiques.

    Les 5 défenses" : ces "appellations" peuvent varier selon les " écoles de bouddhisme ou les mots que l'on emploie".

    Exemples tirés du livre de Alexandra DAVID-NEEL sur le Bouddhisme (édité en 1936, pages 128 à 130) :

    ... .... [ Des règles ont été édictées pour les simples fidèles, laïques ou religieux.
    Les premières de celles-ci, comme toutes les lois morales du monde, ont un caractère purement social et n'offrent rien de particulier. que l'on appartienne à n'importe quelle religion, que l'on professe n'impoerte quelle doctrine philosophique, ou que l'on soit complètement incroyant ; le fait d'être membre d'un groupement humain oblige à les observer, afin que les autres membres de ce groupement puissent vivre en sécurité.

    Ce sont les "Cinq Préceptes" enjoints à tous les bouddhistes :
    - Ne pas tuer
    - Ne pas prendre ce qui ne vous a pas été donné
    - Ne pas avoir de rapports sexuels illégaux,
    - Ne pas mentir
    - Ne pas boire de boissons enivrantes

    Cinq autres "préceptes" s'ajoutent à ceux-ci et doivent en plus être observés par les religieux. Ce sont :
    - Ne pas manger en dehors du temps permis,
    - Ne pas danser, chanter ou assister à des fêtes, à des représentations théâtrales,
    - Ne pas embellir ou parer sa personne en faisant usage de de guirlandes de fleurs, de parfums ou d'onguents,
    - Ne pas se servir de lits ou de sièges larges ou élevés,
    - Ne recevoir ni or ni argent

    Le troisième précepte, qui prescrit aux laïques de s'abstenir de rapports sexuels illégaux, est remplacé, pour les religieux, par l'injonction de garder une chasteté complète.

    Ces mêmes préceptes peuvent être énoncés sous une forme plus développée et dénommée alors " les dix actes méritoires":

    - S'abstenir de tuer est bien
    - S'abstenir de voler est bien ... ... etc

    Il existe une énumération des "dix actes non méritoires", qui reproduit celle-ci à l'inverse :
    - Tuer est mal
    - Voler est mal ... ... etc

    Et voici une paraphrase contemporaine de ces '"dix préceptes", basée sur des commandements recueillis dans des discours attribués au Bouddha :

    - Ne pas tuer, avoir égard à toute vie humaine, animale ou végétale, ne pas détruire inconsidérément.

    - Ne pas dérober ni voler. Aider chacun à posséder les fruits de son travail.

    - Ne pas commettre d'adultère. Vivre chastement.

    - Ne pas mentir. Dire la vérité avec discrétion, non pour blesser autrui, mais avec bienveillance, charité et sagesse.

    - Ne faire usage ni de boissons fermentées, ni d'aucune drogue enivrante.

    - Ne pas proférer de serment. Ne pas se laisser aller à des conversations vaines, futiles ou mauvaises. Parler avec retenue et dignité lorsqu'on a un motif de le faire, ou bien garder le silence.

    -
    Ne pas calomnier ni médire ; ne pas se faire l'écho des calomnies et des médisances. Ne pas critiquer et blâmer, mais chercher les côtés favorables à trouver en notre prochain, afin de défendre avec sincérité ceux qui sont attaqués.

    -
    Ne pas convoiter jalousement les avantages dont jouissent ceux qui nous entourent. Se réjouir du bonheur qui leur advient.

    - Rejeter la méchanceté, la colère, le dédain, le mauvais vouloir. Ne pas nourrir la haine, même contre ceux qui nous font du mal.
    Avoir, pour tous les êtres vivants, des sentiments de bonté, de bienveillance et d'amour.

    - Combattre l'ignorance en soi et autour de soi.
    Être vigilant dans la recherche de la Vérité, de crainte d'en arriver à l'acceptation passive du doute et à l'indifférence ou de tomber dans l'erreur qui éloigne du Sentier conduisant à la paix. ]
    ... ...
    Dernière modification par robin des bois ; 02/07/2010 à 05h02.

  8. #27
    Le Việt Nam est fier de toi Avatar de Ti Ngoc
    Date d'inscription
    décembre 2007
    Messages
    6 121

    Par défaut

    Mauss disait en 1902:
    "il n'y a pas en fait une chose, une essence, appelée Religion: il n'y a que des phénomènes religieux plus ou moins agrégés en des systèmes qu'on appelle des religions et qui ont une existence historique définie, dans des groupes d'hommes et dans des temps déterminés"
    Parmi ces phénomènes, Mauss isole des "représentations" (mythes, croyances, dogmes), des "pratiques" (actes et paroles" et des "organisations" (églises ordres, groupes d'affiliation, collèges et hiérarchie de prêtres, etc...)
    il propose l'emploi de l'expression"système religieux"pour désigner des modalités concrètes particulières d'articulation entre des représentations, des pratiques et une organisation., c'est à dire pour caractériser autant de religions particulières que des conceptions religieuses générales communes, à plusieurs religions (monothéisme,polythéisme, totémisme, etc...)
    (cf Bonte et Izard p 621 ed Puf)

    et j'en reviens à la page 2 de ce topic:

    "définir ce qu'est la religion revient dans un premier temps à considérer que l'activité sociale met en évidence l'existence conjointe de croyances-au surnaturel, à des puissances transcendantes, à une divinité unique ou à un ensemble de divinités, etc- et d'actes - de pratiques rituelles- qui visent à établir des relations spécifiques entre les hommes et les êtres ou les pouvoirs extra humains, ces actes étant fondées sur les croyances et formant avec eux un système sur lequel porte un savoir ordinaire largement partagé.
    Un tel système de croyances et d'actes, du fait même de l'intentionnalité générale qui, dans l'histoire, a présidé à sa constitution, est envisagé par les acteurs concernés comme ayant une valeur et une portée universelles, malgré le caractère historiquement et sociologiquement de tout système religieux."

    (p 619-620 Bonte-Izard dictionnaire de l'ethnologie et de l'anthropologie ed PUF)

    PS
    Si pour les occidentaux le bouddhisme est une philosophie,
    pour des millions de gens le bouddhisme est une Religion.
    c'est ma dernière manif sur ce topic et ma conclusion concernant le bouddhisme.

    __________________
    Dernière modification par Ti Ngoc ; 02/07/2010 à 10h12.


  9. #28
    Passionné du Việt Nam Avatar de Dông Phong
    Date d'inscription
    février 2010
    Messages
    2 276

    Par défaut

    Citation Envoyé par Ti Ngoc Voir le message


    [...]

    PS
    Si pour les occidentaux le bouddhisme est une philosophie,
    pour des millions de gens le bouddhisme est une Religion.
    [...]

    __________________
    Bonjour Ti Ngoc,
    Oui c'est compliqué dans la pratique. Et cela prête souvent à confusion.
    Pour les Chinois et les Vietnamiens, le confucianisme, le taoïsme et le bouddhisme sont appelés 三敎 (san jiao en pin yin et tam giáo en vietnamien), c'est-à-dire les trois doctrines ou les trois enseignements.
    Mais ces trois enseignements sont devenus aussi des cultes.
    En tant que laïc vietnamien, j'ai tendance à distinguer culte et religion (ce dernier terme dans le sens des trois religions monothéistes : judaïsme, christianisme et islam), tout en sachant que dans certains pays de l'Asie du S-E, le bouddhisme Theravada est une religion d'Etat (sans oublier le bouddhisme tibétain).
    Bien amicalement.
    Dông Phong

    Savant ne suis
    Poète ne puis
    Débauché ? bof...
    Gần bùn mà chẳng hôi tanh mùi bùn

    Mon blog : http://terrelointaine.over-blog.fr


  10. #29
    Habitué du Việt Nam Avatar de nono32
    Date d'inscription
    février 2006
    Localisation
    Toulouse
    Messages
    485

    Par défaut "Chinois de France" ne veut rien dire

    Article interessant sur la communaute chinoise en France.
    «Chinois de France» ne veut rien dire | slate


    Des milliers de Chinois ont manifesté à Belleville dimanche 20 juin pour réclamer leur «droit à la sécurité» alors qu'ils disent être victimes d'agressions et de vols violents perpétrés, selon eux, par des groupes de jeunes vivant à Belleville ou dans d'autres quartiers de l'est parisien. Ils étaient 8.500, près de 20.000 selon les organisateurs. Du jamais vu pour cette communauté d'ordinaire discrète. Un tel rassemblement a pu donner l'impression d'une communauté homogène et soudée. Il n'en est rien. Le simple fait de parler des «Chinois» ne veut pas dire grand-chose, tant il existe au sein de la communauté, formée de migrants venus à différentes époques et pour des raisons diverses, de différences, culturelles et autres.
    En France, comme dans la capitale, on distingue trois principales communautés chinoises: les Chaozhou (aussi appelés Teochiu), les Wenzhou et les Dongbei. Les Wenzhou, qui avaient appelé à la mobilisation de dimanche, formaient l'immense majorité du cortège parisien. Quelques centaines de Dongbei étaient présents, parmi lesquelles figuraient la plupart, voire la totalité, des prostituées chinoises de Belleville particulièrement victimes de ces violences. Presque aucun Chaozhou ne s'était joint à eux. Qui sont les Chinois de France, d'où viennent-ils et comment s'intègrent-ils?

    Combien sont les «Chinois de France»?

    La France est le pays d'Europe qui compte le plus de personnes originaires de Chine. On estime la communauté à 600.000 ou 700.000 personnes, d'après Pierre Picquart, spécialiste du monde chinois. Il faut s'en tenir à ces estimations, le recensement français ne tenant pas compte compte de l'origine ethnique.
    Les sources nationales françaises (OMI, OFPRA, ministère de l'Intérieur) permettent d'analyser les flux migratoires et de fournir une typologie des migrants chinois en fonction de leur catégorie administrative. Les chiffres obtenus sont toutefois très éloignés de la réalité: par exemple entre 1990 et 1999, l'OMI et l'OFPRA ont enregistré 43.481 Chinois entrés en France. Ils sont sans doute beaucoup plus.
    Ce décalage s'explique aussi bien par le nombre de sans-papiers que par toutes les personnes «d'origine chinoise» qui sont naturalisées ou nées en France.
    De plus, les migrants des années 1970, d'origine chinoise, mais provenant directement du Laos, du Cambodge ou du Vietnam obtenaient le statut de réfugié politique grâce aux passeports de ces pays en guerre. Ils n'ont donc jamais été officiellement considérés en France comme «Chinois». Les Frères Tang, à l'origine de la chaîne de supermarchés qui porte leur nom, en sont un très bon exemple. Originaires du Laos, ils ont acquis la nationalité française à leur arrivée en France, mais se considèrent bien comme des Chinois –Tang est un nom chinois.

    Où sont-ils?

    Plus de la moitié des Chinois de France vivraient dans la région francilienne (jusqu'à 60%). Les non-Franciliens habitent Marseille, Lille, Toulouse, Lyon, etc. Parmi les Franciliens, 40% vivraient à Paris intra-muros. De nombreuses mégalopoles ont leur «Chinatown» mais Paris compte plusieurs quartiers chinois. Le XIIIe arrondissement (Triangle de Choisy) est le plus connu, mais c'est aussi le moins chinois aujourd'hui (seuls 14% Chinois résident dans ce quartier selon une enquête). Arts et Métiers est le plus ancien encore existant (le premier, l'îlot Chalon, a été rasé), Belleville le plus chinois. Il y a aussi le Faubourg-Saint-Martin, la Chapelle, Crimée. La banlieue compte aussi une importante communauté chinoise, surtout dans le nord-est et l'est parisien: Pantin, Stains, Bobigny, Ivry, Villejuif, Kremlin-Bicêtre, Gennevilliers, etc...De nombreux Chinois du XIIIe ont quitté le quartier dans les années 1970-80 pour Marne-la Vallée où les incitations à l'achat étaient fortes à l'époque.

    Trois origines principales

    Sur cette large communauté de 600 à 700.000 personnes, «on pense qu'il y a 150.000 Chaozhou aujourd'hui, et plus de la moitié de Wenzhou, soit 350.000 au moins, explique Donation Schramm, spécialiste de la communauté chinoise en France. Il doit y avoir au moins 10 à 15.000 Dongbei, presque tous dans la région francilienne, plusieurs milliers d'étudiants de toute la Chine et plusieurs milliers de Chinois d'autres origines, regroupés en communautés de 2,3, 4 ou 5.000 personnes». Malgré leur nature hypothétique, ces chiffres rendent compte de l'ampleur de la communauté Wenzhou, la plus grande communauté chinoise de tous les pays d'Europe.

    Wenzhou: une immigration économique très soudée

    Les Wenzhou, principale communauté chinoise de France, sont nés en Chine. Ils tiennent leur nom de la région de Wenzhou au sud de la Chine, dont ils sont originaires. Celle-ci comptant Qingtian et Wenzhou, «petit» port de 8 millions d'habitants, à 400 km en dessous de Shanghai, on peut également les appeler Wenzhou-Qingtian.
    Les Wenzhou sont arrivés en France les premiers, il y a plus d'un siècle. Le premier émigré chinois dont on connaît l'histoire est arrivé en 1888 de Qingtian. C'était un colporteur qui vendait de la pierre stéatite, répondant ainsi au goût français pour les «chinoiseries» comme quelques centaines d'autres colporteurs après lui. L'immigration s'intensifie lors de la Première Guerre mondiale, pendant laquelle l'armée française recruta plus de 100.000 travailleurs chinois afin de participer à la Grande Guerre. Au lendemain du conflit, environ 3.000 d'entre eux –pour la plupart originaires de Wenzhou– choisirent de rester à Paris, et s'installèrent dans un quartier de la gare de Lyon, l'îlot Chalon, qui fut pendant 50 ans le premier quartier chinois de Paris, avant d'être rasé dans les années 1970. Ils se sont ensuite installés dans le quartier des Arts et Métiers (rue du Temple, rue du Maire) où ils se sont spécialisés dans la maroquinerie et la confection, puis à Belleville, où ils représentent 85%, voire 90% de la communauté chinoise.
    La communauté Wenzhou est très soudée par une véritable chaîne migratoire ancienne, organisée, et constamment renouvellée, les «nouveaux» rejoignant des familles ou des proches souvent mariés avec des enfants et déjà «établis» économiquement en France. Ils viennent d'une région très pauvre, rurale, ont un niveau d'études assez bas: c'est pour gagner de l'argent et offrir un avenir à leurs enfants qu'ils sont venus en France. Un objectif atteint pour une grande majorité d'entre eux grâce à ce réseau familial et cette solidarité particulièrement forte. Suffisamment nombreux pour vivre en cercle fermé, ils ont évolué avec succès dans le cadre d'une économie «ethnique». Si le secteur d'activité de la première génération tourne autour du commerce, des services, de l'artisanat, de la confection, restauration, maroquinerie) leurs enfants travaillent aujourd'hui dans tous les secteurs d'activités français.

    Chaozhou: réfugiés politiques des années 1970

    Les Chaozhou –du nom d'une ville côtière du Sud-Est de la Chine– connus aussi sous le nom de Teochiu ou Teochew, sont des Chinois de la diaspora. Ils ont quitté leur pays d'origine il y a plus de quatre siècles pour s'établir dans toute l'Asie du Sud-Est. Notamment dans trois pays de l'ex-Indochine (Vietnam, Laos, Cambodge). Dans les années 1970, ils se réfugient en France et obtiennent le statut de réfugiés et souvent la nationalité française. Les premiers Chaozhou arrivent en France en 1970, les derniers en 1985-1987. Certains d'entre eux sont des «boat people», même si aucun Chinois ne s'appellera ainsi. Notamment parce que cela les renvoie à une histoire très dure, que souvent «les parents n'ont jamais évoqué à leurs enfants».
    Avant d'immigrer en France, les Chaozhou étaient urbains, lettrés, d'un certain niveau social et culturel, et comme habitants des colonies françaises, souvent francophones et plutôt francisés. Leur intégration en France est alors très rapide. Leurs diplômes n'étant pas reconnus, ils se tournent vers le commerce, notamment dans le triangle de Choisy formé par l'avenue de Choisy, l'avenue d'Ivry et le boulevard Masséna.
    C'est au moment de l'installation des Chaozhou dans le XIIIe arrondissement que les Parisiens prennent vraiment conscience de leur présence. Comme le XIIIe devient peu à peu trop petit pour les accueillir, ils s'installent progressivement à Belleville à partir de la fin des années 1970. Aujourd'hui, si leur présence reste visible dans le XIIIe arrondissement à cause des commerces, peu de Chaozhou y habitent encore. Ils ont également quitté Belleville. Beaucoup résident en banlieue, notamment à Marne-la-Vallée. Très intégrés à la société française, ils travaillent dans tous les secteurs de la société. Leurs habitudes culturelles, alimentaires sont très distinctes des autres communautés, leur attachement à la France et aux lois plus fort.

    Dongbei: une immigration isolée et précaire

    Depuis un peu plus d'une dizaine d'année, la France voit arriver une nouvelle population d'immigrés en provenance de plusieurs provinces du nord et nord-est de la Chine, collectivement appelés Dongbei. C'est par origine géographique que l'on rassemble les Dongbei, il ne s'agit pas d'une communauté au sens propre du terme. Il n'existe aucune solidarité spécifique entre eux.
    Contrairement à leurs compatriotes Wenzhou, les Dongbei sont urbains, mieux éduqués, en majorité des femmes (70%), d'âge mûr (la quarantaine), anciens petits cadres appartenant à une classe moyenne en Chine. Face aux Wenzhou dont le niveau moyen de scolarité tourne autour du primaire ou secondaire, beaucoup de Dongbei affichent un niveau d'études supérieur à la moyenne nationale avec des diplômes de lycée ou d'université. Dans les années 1990, les grandes entreprises d'état (textile, sidérurgie, métallurgie...) ont fermé ou licencié massivement.
    Provenant de régions sans tradition migratoire vers l'Europe, les Dongbei, migrants pionniers, sont venus «à l'aventure» sans connaître quiconque en France. Inspirés par la réussite des Wenzhou, aspirant à une meilleure réussite car urbains et plus lettrés, ils se retrouvent en position de faiblesse face à la solide chaîne migratoire des Wenzhou. Une grande majorité vit dans la précarité. Ce n'est que très récemment que certains Dongbei ont pu ouvrir des magasins.
    Ces femmes isolées, souvent divorcées en Chine, ont quitté leur pays et tout laissé derrière elles, parfois y compris leur enfant. Sont alors véhiculés tous les clichés courants de mauvaise vie et de petite moralité des femmes seules ou divorcées. Une grande majorité des prostitués chinoises sont des Dongbei. Les Wenzhou jugent d'un très mauvais œil leurs compatriotes.

    Différents... et divisés

    Les différences culturelles ont créé une vraie rupture entre les communautés, chacune ayant son propre dialecte, sa propre histoire. Il n'existe pas entre elles de réelle solidarité; les Chaozhou, Wenzhou et Dongbei se mélangent peu. Les mariages «mixtes» demeurent l'exception, infirmant totalement l'idée d'une communauté chinoise homogène et soudée.
    Les Chaozhou, surtout, vivent coupés des Chinois de Chine, qu'ils méprisent, les considérant parfois comme des «campagnards». En témoigne par exemple l'existence à Belleville de deux associations de commercants, l'une pour les Chaozhou, et l'autre pour les Chinois de Chine. L'absence des premiers à la manifestation organisée par les seconds le montre aussi.
    Cet isolement des Chaozhou s'explique également par leur intégration à la société française, en décalage avec celle plus lente des Wenzhou et Dongbei, qui ne parlaient pas français quand ils sont arrivés il y a 10, 20, 30 ans. La première génération ne le parle pas beaucoup plus aujourd'hui. La France, qui était un refuge choisi et définitif pour les Chaozhou est une destination plus provisoire pour les Wenzhou et Dongbei qui arrivent aujourd'hui, tout franchissement de la frontière vers un pays voisin étant envisageable.
    Cela dit, si l'appartenance communautaire des nouvelles générations reste fort, leurs modes de vie et les secteurs d'activité ont bien sûr beaucoup évolué, les enfants Wenzhou et Dongbei nés en France –qui portent des prénoms français– servant d'intermédiaires à leur aînés grâce au français qu'ils apprennent à l'école, et s'intégrant plus tard dans des quartiers et des secteurs économiques «hors de la communauté».

    Annabelle Laurent

  11. #30
    Le Việt Nam est fier de toi Avatar de robin des bois
    Date d'inscription
    décembre 2005
    Messages
    5 105

    Par défaut

    Citation Envoyé par Dông Phong Voir le message
    Bonjour Ti Ngoc,
    Oui c'est compliqué dans la pratique. Et cela prête souvent à confusion.
    tout en sachant que dans certains pays de l'Asie du S-E, le bouddhisme Theravada est une religion d'Etat (sans oublier le bouddhisme tibétain).
    Bien amicalement.
    Dông Phong

    Le bouddhisme = religion d'état n' a rien a voir avec le "théravada" en lui-même !

    Mais, le Mahayana étant plutôt " en Asie jaune" , et notamment dans des pays d'obédience communiste .. je ne crois pas qu'il y ait officiellement de "religion d'état" dans les pays de Mao ou de HCM !!!

    Par contre en "Asie Brune" , certaines monarchies se sont fait un "plaisir divin " que de mélanger royauté et bouddhisme Théravada... pour en faire une sorte de continuité des pratiques de l'Hindouisme et du Dévaradjâ .. où rois et dieux sont étroitement mêlés... pour le plus grand bien du régime monarchique.

    Mais Bouddha n'y est pour rien, je vous assure !!!

    ( par exemple, en Thaïlande et Cambodge bien évidemment)



    Dernière modification par robin des bois ; 10/07/2010 à 14h39.

Page 3 sur 4 PremièrePremière 1234 DernièreDernière

Informations de la discussion

Utilisateur(s) sur cette discussion

Il y a actuellement 1 utilisateur(s) naviguant sur cette discussion. (0 utilisateur(s) et 1 invité(s))

Règles de messages

  • Vous ne pouvez pas créer de nouvelles discussions
  • Vous ne pouvez pas envoyer des réponses
  • Vous ne pouvez pas envoyer des pièces jointes
  • Vous ne pouvez pas modifier vos messages
  •  
À Propos

Forumvietnam.fr® - Forum vietnam® est le 1er Forum de discussion de référence sur le Vietnam pour les pays francophones. Nous avons pour objectif de proposer à toutes les personnes s'intéressant au Viêt-Nam, un espace de discussions, d'échanges et d'offrir une bonne source d'informations, d'avis, et d'expériences sur les sujets qui traversent la société vietnamienne.

Si vous souhaitez nous contacter, utilisez notre formulaire de contact


© 2024 - Copyright Forumvietnam.fr® - Tous droits réservés
Nous rejoindre