Je me permets d'intervenir (pardon, Frere Singe, je ne veux pas me prononcer a ta place, bien sur !) car c'est effectivement ce que j'ai eu la chance de faire pendant quelques annees : former en 3 jours des nouveaux arrivants dans une ecole privee de langue a enseigner le FLE sans formation prealable. D'apres mes observations, ca marche plutot bien.
A la difference d'autres disciplines ou le savoir a transmettre doit etre prealablement appris, compris, et assimile, l'enseignement de sa propre langue maternelle ne sous-entend pas de connaissances techniques propres, si ce n'est, bien sur, l'orthographe et, dans une moindre mesure, la grammaire.
Par contre, c'est au niveau didactique que se posent les problemes de competence pour enseigner une langue. Et - cela n'engage que moi, bien sur - etre bon pedagogue est une capacite qui transcende le savoir : on peut etre tres savant et ne pas etre capable de transmettre son savoir, on peut etre ignorant mais avoir une facilite a echanger le peu que l'on sait. La discipline du FLE est donc a la croisee des chemins : elle se cherche une legitimite academique et met en place des modeles didactiques, des methodes et methodologies particulieres (de la bonne vieille grammaire/traduction des methodes de latin, a la methode communicative qui s'appuie sur des faits de langue en contexte oral), tout en sachant tres bien que, "sur le terrain", ce sont principalement les qualites humaines de l'enseignant qui prevaudront.
Donc, a mon sens, on peut s'improviser prof de langue assez facilement, si l'on balise le cheminement methodologique, si l'on prend garde aux temps de parole, au debit et au niveau de langue en fonction de son public.