50 ans avant Christophe Colomb, Zheng He (Zheng = gouverner, « être à la barre ») parcourt le monde à la tête d'une armada gigantesque pour l'époque, dont les plus grandes jonques comptent 9 mâts, mesurent 130 mètres de long et 55 mètres de large, à comparer aux 30 mètres de long et 8 mètres de large de la Santa Maria ! L'armada de Zheng He emporte 30 000 hommes à bord de 70 vaisseaux. Pour bien imaginer l'avance technologique que la marine chinoise possède alors sur la marine européenne, il faut comprendre qu'une telle armada aurait anéanti sans difficulté l'ensemble des flottes européennes, et aurait pu permettre la colonisation de l'ensemble de l'Europe et de la Méditerranée.
Mais la culture chinoise n'est alors pas une culture prédatrice comme celle des européens, et leurs intentions sont pacifiques, l'objectif des expéditions se limitant à vanter la gloire de l'empereur chinois et établir des relations avec les autres cultures. Les expéditions ne peuvent pas s'autofinancer par l'exploitation des terres et des populations colonisées. La poussée mongole le long des frontières nord de l'Empire du milieu contraint l'empereur à abandonner sa marine afin de consacrer toute sa puissance financière à la construction et au renforcement de la Grande Muraille de Chine, au point de faire détruire tous les documents relatifs à la technique de construction des jonques.