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Discussion: Vietnam hors des sentiers battus

  1. #1
    Passionné du Việt Nam Avatar de mekong
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    Par défaut Vietnam hors des sentiers battus

    Connaître un Viêt Nam hors des sentiers battus.

    Afin de vous imprégner davantage du mode de vie vietnamien et de la société vietnamienne, je vous propose une expérience enrichissante, à savoir passer une complète journée en accueil VIP avec des policiers locaux . Pour cela , il faut d'abord provoquer une rencontre avec ces importantes personnes toujours très occupées et cela n'est pas franchement facile.
    Néanmoins, depuis le 16 mai 2007, j'ai enfin trouvé le moyen imparable de les rencontrer à coup sûr. Alors si vous aussi, vous souhaitez connaître un Viêt Nam hors des sentiers battus, je vous invite à suivre la méthode suivante :

    Les pré-requis :
    - louer une petite moto de 110 cm3 auprès, par exemple, d'une quelconque agence de service touristique située de préférence à Hué, Da Nang, Nha Trang.
    - acheter une banale carte routière du Viêt Nam,
    - avoir la lumineuse idée de voyager sur les hauts-plateaux avec la dite petite moto,
    - savoir parler un minimum la langue vietnamienne.

    Le Scénario :
    Depuis quelques jours, je circule en moto sur les hauts plateaux et je finis bien par arriver à Kon Tum où je prends finalement une chambre au "Family Hotel (KS Gia Dinh)".

    Le lendemain vers 7H00, je décide de me ballader jusqu'à Plei Ku en passant par le lac Bien Ho To Nung, un magnifique lac de cratère. En lecture de ma carte routière, j'ai le choix entre prendre une "autoroute" directe (route 14) avec son cortège de camions, de bus et de nombreux véhicules en tout genre ou d'emprunter les petites routes 670 et 671 à priori plus sympathiques et situées dans la province de Gia Lai- Plei Ku. Mon choix est vite effectué et je m'engouffre dans la route 670 qui est en fait plutôt une piste assez roulante ce qui n'est pas pour me déplaire. Et puis bonne surprise, elle traverse un tas de villages de minorités ethniques qui malgré tout ne respirent pas franchement la santé et l'opulence.

    Je parcours de la sorte environ 35 km jusqu'à un carrefour. Je m'y arrête afin de me faire préciser le chemin menant au lac Bien Ho To Nung. C'est ainsi que j'aborde la route 671. Au bout de 500 m sur cet axe, j'aperçois deux personnes en civil et correctement habillées me faisant de grands signes. Vu l'endroit désertique , je pense tout de suite à des personnes en difficulté de type panne d'automobile ou de moto et qui ont besoin d'aide. Je m'arrête donc et je les salue et demande ce que je peux faire pour eux. Sans le savoir encore, je suis sur la bonne voie.

    Les deux personnes me semblent plutôt agressives car tout de suite, elles cherchent à récupérer les clés de ma moto (désolé, expérience aidant, je suis plus rapide) puis finalement à bloquer le guidon de mon engin. Très surpris et avant éventuellement d'en passer aux mains, je demande à ces malfrats qui ils sont pour agir de la sorte. En réponse, il me questionne sur ma possession ou non d'un laisser-passer pour circuler sur cette route. Quel laisser-passer ? Nous ne sommes plus fin années 1980 ! Dans la foulée, l'un d'eux appelle sur son téléphone portable dernier modèle, les policiers. Arrivent dans la minute, trois éléments du poste de police de Dak Somei, toujours pas en uniforme . A partir de ce moment, je sais que j'ai gagné ma rencontre avec de locales forces policières.

    Finalement assez entouré, je ne joue plus le plan rébellion tout en estimant déjà les euros à distribuer à ce beau monde. Les forces de l'ordre me conduisent au poste de police de Dak Somei ou je suis reçu par le chef en personne qui n'est toujours pas en uniforme. Un policier m'établit un classique procès verbal sur une feuille de cahier d'écolier. Le chef me fait signer ce document écrit en vietnamien que j'arrive tout de même à comprendre mais par contre, il n'est toujours pas question d'amende. Curieux.

    Puis les policiers me demandent si je souhaite toujours aller au lac Bien Ho To Nung. Prudemment, je réponds que je préfére retourner tranquilou à Kon Tum. Mes amis les policiers insistent. Je cède, pensant bien qu'il doit exister un quelconque estaminet sur les bords du lac et qu'au nom de l'amitié franco-vietnamienne et de Zinédine Zidane, j'aurais certairnement à régler l'addition directement proportionnnelle à la quantité de bières avalée par mes amis.

    Pour tout vous dire, je me suis presque senti dans l'obligation de suivre mes joyeux compagnons qui se sont fait un réel plaisir de s'inventer guides touristiques. En fait, je n'ai jamais visité le lac Bien Ho To Nung mais à la place le poste de police du district de Dak Doa. Je ne suis pas sûr d'avoir gagné au change.

    En effet, ce poste de police dispose de la particularité d'être envahi de policiers aux visages durs et pas franchement rigolards. Je suis amené dans une salle , genre salle des fêtes d'un comité populaire avec, en face de moi, l'unique mais imposant buste de l'Oncle Hô dont c'est bientôt l'anniversaire (117 ans , le 19 mai 2007) et moultes drapeaux vietnamiens. Je reste bien une heure tout seul dans cette salle avec de temps en temps un policier dont le seule échange verbal consistait à de me demander plusieurs fois séchement "You, you spik engliss ?".

    Puis soudain déboule une palanquée de fonctionnaires assez froids. Je me retrouve avec un tas de procès verbaux à signer et ces messieurs m'annoncent qu'ils sont dans l'obligation de garder la moto pendant 10 jours puis à la suite de ce délai, le propriétaire pourra reprendre son engin. Je vacille quelque peu vu que le propriétaire habite à Hué et que je vois mal lui apprendre qu'il doit récuper sa moto dans ce bled paumé de Dak Doa . Je tente de discuter, les visages se ferment. J'implore pitié, les fonctionnaires sont écroulés de rire.

    Puis, je suis immédiatement embarqué dans une jeep spécial "Cong An" dont la destination m'est inconnue. Vais-je retourner directement à Kon Tum au frais de la police de Dak Doa ? Vais-je connaître les joie d'un séjour dans une prison du cru ? Vrai que mes compagnons de voyage ne sont pas très causant sur le sujet. Je dois dire que je n'en mène pas large non plus.

    Vers 16h00, je découvre enfin la destination finale, à savoir le poste de police de la province de Gia Lai Plei Ku. Si cela continu et à ce rythme là , je vais bientôt finir au ministère de la police à Ha Noi ! Bref, cette histoire commence sérieusement à me déplaire d'autant plus que je n'ai toujours rien mangé depuis ce matin. La fatigue me guette. Je suis alors installé dans une petite salle avec en face de moi, deux femmes qui n'ont rien de Miss Viêt Nam et dont je saisis assez rapidement une mentalité cuvée 1956 (quoique la plus jeune pourrait être stylée Nordification 1976). Cela ne va pas être une partie de plaisir.

    Effectivement, je subis un interrogatoire plus que serré : Que faites-vous au Viêt Nam ? Ou êtes-vous allez au Viêt Nam ? A Ho Chi Minh Ville , vous connaissez qui ? Pourquoi êtes-vous resté si longtemps à Hué ? Les Hauts-plateaux pourquoi faire ? Pourquoi voyager en moto ? êtes-vous rééllement français ? Vous habitez où, en Europe ? Connaissez-vous des vietnamiens en Europe ? Votre profession ? Hier soir à Kon Tum, vous avez rencontré qui ? A quelle heure êtes vous arrivé à Kon Tum ? Vous avez parlé à qui sur la route 670 ? Pourquoi vous n'avez pas emprunter la route 14 ? Pourquoi n'avez-vous pas votre passeport sur vous ? Pourquoi...? Pourquoi...? En gros, c'est question sur question à n'en plus finir et je ne pense qu'à une seule chôse, c'est de me tirer de ce foutu pétrin, le plus vite possible.

    Et puis enfin la question qui tue : "N'avez-vous pas vu le panneau d'interdiction de circuler à l'entrée de la route 670 ?" Ma réponse : "Euh...non, pas du tout, quel panneau ?" Bizarre bizarre, car ayant l'habitude de circuler au Viêt nam, je connais ce genre de panneau écrit en vietnamien (duong cam). J'aurais dû forcement le voir et donc fais demi-tour (kakou s'abstenir).

    Puis, les Miss Cong anh Tinh Giai Lai Plei Ku s'absentent pour demander à mon hotel de me faire parvenir une copie de mon passeport. Résultat une heure d'attente.
    Re-serie de questions, en fait les mêmes mais dans un ordre différent. J'ai du mal à garder mon calme et il commence à se faire bien tard.
    Les Miss s'appliquent ensuite à me dresser un nouveau procès verbal (c'est une manie dans ce pays) bien entendu écrit en vietnamien. Dans une grande bonté, la plus vieille des Miss tente de me traduire en anglais le procès verbal. C'est pitoyable et surtout très long.

    Il est 18h30 quand les Miss me demandent solennellement si je reconnais avoir violé les lois de la R.S. du Viêt Nam en empruntant les routes 670 et 671 sans laisser-passer délivré par les autorités compétentes de la province de Gia Lai- Plei Ku. Je reponds un peu trop nonchalement une phrase du style "Ouais ouais, ok c'est bon". Gravissime erreur !

    Les Miss Cong anh Tinh Giai Lai Plei Ku voyant rouge vif m'ordonnent de me lever, les mains dans le dos, la tête baissée comme un pur criminel puis de répondre à haute voix que j'ai bien violé les lois de la R.S. du Viêt Nam et que je demande humblement la clémence de la police de Giai Lai Plei Ku malgré mon impardonnable et inexcusable faute. Je dois répéter cette phase deux fois. Je suis impressionné car jamais je n'aurais imaginé un jour être obligé d'avoir cette attitude de bassesse. Suis-je tombé sur deux folles ?

    Après cette désagréable séance, vient enfin l'addition sous la forme d'une amende de 700 000 dongs (33 euros). C'est un peu cher payé ! Je m'offusque du montant de cette amende et demande à voir un barême officiel. Surprises, les Miss Cong anh Tinh Giai Lai Plei Ku me font remarquer gentiment que je ne suis peut être pas en état de discuter mais néanmoins me détaillent le tarif : 200 000 dongs (9, 50 euros) pour l'amende et 500 000 dongs pour frais de télécopie de mon passeport !

    Le problème est que je ne suis pas du tout sûr d'avoir cette somme sur moi. Je compte très fébrilement mes dongs et bout d'un temps insoutenable je réunis la somme de 720 000 dongs. Ouf...!
    Je m'apprête, sourire aux lèvres, à donner aux Miss Cong anh Tinh Giai Lai Plei Ku cette somme, lorsque celles-ci m'apprennent que je dois payer à la perception car bien entendu les cong anh ne recoivent jamais directement d'argent en liquide. Bien, dans quel batiment se situe la perception ? Je comprends que celle-ci est finalement à l'autre bout de la ville. A près de 19h00, je doute de son ouverture et cela me fait gamberger totalement. Le cauchemard continue...

    Je trouve un taxi que je ne peux payer de suite et avec lequel néanmoins je négocie un retour (pas encore probable) à mon hotel à Kon Tum où je pourrais le rétribuer. Le chauffeur accepte (Dieu ne m'a pas abandonné). Bien entendu, il n'y a personne à la perception car évidemment fermée. Je tourne en rond jusqu'à rencontrer un gars qui manifestement m'attendait. C'est curieux mais je ne vais pas me plaindre. Je règle vite fait l'amende puis retourne chez les Miss Cong anh Tinh Giai Lai Plei Ku.

    Maintenant, les Miss veulent avant mon départ que j'écrive et que je signe un papier comme quoi les policiers m'ont bien rendu toutes mes affaires. Mon vietnamien écrit n'est pas terrible mais je m'exécute. Elles font semblant de ne pas comprendre mon écrit et me demande de réécrire la même chôse mais en anglais. Je suis près à les baffer violent. L'anglais n'étant pas leur fort, elles se mettent à comparer les deux versions . Elles se foutent vraiment totalement de ma gueule !
    N'y tenant plus, je m'en vais, les Miss ne me suivent pas et je saute très rapidement dans le taxi direction Kon Tum. Il est 19h30.

    Chemin faisant, je raconte mon histoire au chauffeur de taxi qui se marre comme cela n'a pas possible. Il me mets à l'aise, me demande de choisir un CD de musique, me dit qu'il doit y avoir une bière trainant dans la boite à gants. Puis, il m'apprend qu'il y a environ deux mois, il a raccompagné à Kon Tum un couple de français ayant eu à peu près les mêmes embrouilles que moi.

    Je lui demande de stopper au carrefour des routes 14 et 670. Je scrute l'entrée de la route 670 : Mon regard se portent immédiatement sur de grands panneaux de publicité et de propagande bien entretenus et puis à y regarder de plus près, un panneau blanc d'une largeur d'environ 1, 50 m. Je m'approche de ce panneaux car les lettres sont effacées. Je peux néanmoins y lire "Duong Cam" (route interdite) et deviner très difficilement "Restricted Area". Il est parfaitement clair que ce panneau est totalement illisible lorsqu'on passe en moto mais il y est présent ! Est-ce un bien un hasard si celui-ci n'est pas rafraichi ?

    Arrivé au Family Hotel, la patronne m'apprend dans la foulée que, il y a environ un mois, un de ses clients américains ayant loué une moto à Da Nang avait eu les mêmes histoires avec la police de Giai Lai Plei Ku.

    Source Patrick Guenin
    mekong

    certains regardent la vase au fond de l'étang,
    d'autres contemplent la fleur de lotus à la surface de l'eau,
    il s'agit d'un choix.
    Dalaï Lama

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  3. #2
    Habitué du Việt Nam Avatar de PatC
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    Citation Envoyé par mekong Voir le message
    Connaître un Viêt Nam hors des sentiers battus.
    Source Patrick Guenin
    Soit ils

    Bonjour Patrick,

    J'imagine qu'au moment meme, tu as du paniquer, mais mis a part ca, j'ai bien rigole a la lecture de ton recit. Notamment sur les deux harpies. Il faut dire que j'ai quelques difficultes avec les femmes d'ici, surtout les megeres campagnardes, rien que le son de leur voix me donne de l'urticaire. Si en plus elles m'emm... alors la, c'est le pompon.

    J'ai deja eu des echos similaires dans cette region. Apparemment, ils sont un peu "coinces" de quelque part et encore tres "cocos vieille generation". Soit ils veulent preserver leur territoire a tout prix, soit il y a quelque chose de bien secret dans cette region.

    Merci en tout cas de prevenir les eventuels visiteurs qui voudraient se hasarder a sortir des sentiers battus sans autorisation. Ce genre d'embrouille peut egalement arriver dans la region de Cao Bang, pres de la frontiere chinoise. Fais gaffe si tu te rends la-bas.

    Cordialement,
    PatC

  4. #3
    Passionné du Việt Nam Avatar de mekong
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    je cite l'auteur
    Son site est connu : Le Vietnam aujourd'hui

    Cette aventure n'est pas la mienne mais je je l'ai trouvée tellement drole.
    mekong

    certains regardent la vase au fond de l'étang,
    d'autres contemplent la fleur de lotus à la surface de l'eau,
    il s'agit d'un choix.
    Dalaï Lama

  5. #4
    Le Việt Nam est fier de toi Avatar de Bao Nhân
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    A ma connaissance, au Vietnam de nos jours, il existe toujours des zones dites interdites, surtout dans les régions où il y a encore sous terre des mines anti-personnels laissées par les guerres.

    BN
    Dernière modification par Bao Nhân ; 15/07/2009 à 11h55.
    Bảo Nhân : fascination, impression and passion

  6. #5
    Le Việt Nam est fier de toi Avatar de HUYARD Pierre
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    Citation Envoyé par Bao Nhân Voir le message
    A ma connaissance, au Vietnam de nos jours, il existe toujours des zones dites interdites, surtout dans les régions où il y a encore sous terre des mines anti-personnels laissées par les guerres. BN

    Tu as tout a fait raison : il existe au Vietnam un tas de terrains mines.
    Le mieux est encore de ne pas s'y aventurer. Un accident est si vite arrive.
    Surtout quand des panneaux indicateurs (ils sont rares ici) nous previennent a l'avance.

  7. #6
    Le Việt Nam est fier de toi Avatar de Bao Nhân
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    Citation Envoyé par HUYARD Pierre Voir le message
    Tu as tout a fait raison : il existe au Vietnam un tas de terrains mines.
    Le mieux est encore de ne pas s'y aventurer. Un accident est si vite arrive.
    Surtout quand des panneaux indicateurs (ils sont rares ici) nous previennent a l'avance.

    Chào Pierre,

    En effet, ce n'est pas une question de raison, mais c'est un fait réel. Et pour ceux qui veulent connaître plus sur le sujet, alors il suffit de vous rendre sur Google, et vous allez voir que chaque année des mines et munitions non explosées faisant encore un grand nombreux de victimes que ce soit au Cambodge, au Laos ou au Vietnam. D'ailleurs, depuis des années certains des nations ayant des moyens financier ainsi que technique avancé dans ce domaine ont essayé d'aider ces pays en envoyant surplace des équipes de démineurs...

    A présent, on peut déjà visiter certains endroits au Centre par lesquels traversait la route Ho Chi Minh et où habitent des minorités ethniques. Mais peut-être cela n'intéresse guerre les amateurs des hors sentiers battus.

    La métamorphose du district montagneux de Tây Giang

    Un voyage le long de la route Hô Chi Minh et un séjour dans le district montagneux de Tây Giang (province de Quang Nam) nous ont donné une impression toute nouvelle. Nous avions en effet de cette terre une image de territoire dévasté par les bombes américaines.


    Au cours de notre voyage de plus de 1.000 km de Hanoi à Quang Nam, le long de la route Hô Chi Minh, nous avons traversé beaucoup de sites connus pendant la guerre car cibles des bombardements américains : Ferry-boat Long Dai (province de Quang Binh), Cù Bai, A Xoc, Tà Rùng, Khe Sanh (Quang Tri), A Luoi (Thua Thiên-Huê), Xà Oi, A Donc, A Tep (Quang Nam)... Les routes, villages et forêts autrefois dévastés par obus et produits chimiques toxiques ont été remplacés par des hameaux prospères luxuriants avec des champs s’étendant à perte de vue.

    L’itinéraire a commencé le matin dans l'obscurité et a continué jusqu'à ce que le soleil ait disparu derrière la pente ouest de la Cordillère de Truong Son. Nous sommes arrivés à Tây Giang, un district montagneux de la province de Quang Nam situé près de la route Hô Chi Minh. Sur le chemin, des forêts d’abrasins étaient couverts de fleurs blanches. Sur les flancs des montagnes, le sol était nouvellement défriché et les femmes Co Tu, une ethnie minoritaire locale, semaient des graines le dos courbé. À proximité, des vaches et buffles broutaient paresseusement sur les pâturages au pied des pentes.

    La nuit, Tây Giang est illuminé de lampes électriques. Des cafés s’échappaient des airs musicaux à la mode. Certains jeunes Co Tu étaient en train de jouer au billard comme de jeunes citadins. Je me suis joint à eux. À la lumière d'un néon blafard, un jeune homme a déclaré : «Nous sommes content ici car nous avons presque tout ce qui est disponible en plaine». Il m'a montré son nouveau mobile qu’il a payé 2 millions de dôngs.

    Cette nuit-là, dans la maison d’hôte du Comité du Parti du district, nous sommes restés éveillés tard et nous avons discuté avec la population locale des changements intervenus dans le district et de la légendaire piste Hô Chi Minh.
    Le lendemain matin, nous avons fait le tour du marché local, bien achalandé. Des camions ont déchargé des caisses remplies de poissons de mer frais et de crevettes.

    Nous avons rencontré Bh'riu LIÊC, président du Comité populaire du district. Originaire de l'ethnie Co Tu, Bh'riu LIÊC est connu pour un homme intelligent et dynamique. Il m’a souri et serré la main comme deux amis se retrouvant après une longue séparation, puis m’a confié: «Tây Giang se heurte encore à de nombreuses difficultés. Les Co Tu représentent 95% de la population du district. Je suis aussi d’ethnie Co Tu, c’est pourquoi je connais très bien la culture de cette ethnie. Les autorités du district adopteront une résolution afin de préserver notre identité culturelle, qui va servir de base au développement. Car la perte des valeurs culturelles signifierait la fin des Co Tu».

    J'ai vu dans ses yeux une flamme de dévouement et d'enthousiasme. Il m’a informé que son district est classé parmi les 61 districts les plus pauvres du pays, Tây Giang était autrefois connu comme un lieu des cinq « non »: ni électricité, ni route, ni école, ni infirmerie, ni lieux de vente de nourriture. Mais la construction de la route Hô Chi Minh a aidé à améliorer les infrastructures du district. Ces cinq dernières années, école, stade, bureaux, hôpital, banque et bureau de poste ont vu le jour. Presque tous les hameaux ont l’électricité et sont desservis par des routes carrossables.

    Nous avons été accompagnés par Nguyên Huu Sang, secrétaire du Comité du Parti du district, pour faire un tour du district. Au hameau de P'ning, commune de Lang, nous avons rencontré Clâu Nâm qui a recu des dirigeants de la province le titre de «Héros des Forces armées de la résistance anti-américaine». Clâu Nâm, après avoir serré chaleureusement le secrétaire du Parti dans ses bras, comme deux amis proches, lui a raconté cette histoire : «Mon tuyau s’est cassé il ya quelques jours. Je suis allé au bureau du Comité populaire du district pour demander de l'aide. Ils ont répondu à ma demande immédiatement, et maintenant j'ai un nouveau tuyau pour arroser mon champ de riz!»
    «Pendant la guerre, Tây Giang fut dévasté par les troupes américaines, selon le vieillard Clâu Nâm. Ils ont construit des stations d'observation, ont forcé la population locale à vivre sous leur contrôle et poursuivaient les cadres révolutionnaires dans le but d'isoler et de couper la piste Hô Chi Minh. Maintenant, en voyant le chemin d’antan qui est devenu une belle route goudronnée, nous sommes très heureux. Je peux maintenant mourir en toute tranquillité».

    Nous avons visité un terrain de 6 ha de Morinda officinale (une plante médicinale précieuse pour ses racines comme le gingseng) du vieillard Bh'riu Pô. Vendant chaque kilogramme 200.000 VND, chaque année Bh'riu Pô gagne environ 200 millions de dôngs. Il est désormais millionnaire.

    Sur le chemin du retour à la commune, nous avons demandé de visiter l'école pour les enfants ethniques et l’hôpital du district. L'école est spacieuse et propre. Nous avons vu des dizaines d'ordinateurs soigneusement alignés. J’ai posé une question à Bh'nuoch Thi Nhi, une élèves de 8e classe, en plaisantant : «Vas-tu à l’école pour savoir lire et écrire ?». Elle m’a répondu timidement : «Je veux devenir médecin ou ingénieur comme vous». Un rêve très important pour elle. Ses parents et grands-parents n'ont jamais osé y penser car ils n'avaient pas assez de nourriture pour manger et ne pouvaient se permettre d'aller à l'école…
    L’hôpital du district compte cinq médecins, tous d‘ethnie Co Tu. C'est assez spécial pour une zone montagneuse de district comme Tây Giang. Via Alang, un jeune médecin, a déclaré : «La construction de l'hôpital vient d'être achevée. Il comprend deux sections avec plus de 30 lits et est équipé d'une machine à ultrasons et d'autres dispositifs médicaux, et dispose d’assez de médicaments. Nous pouvons traiter les maladies générales et seuls les cas les plus complexes doivent être transférés à l’hôpital provincial. Les Co Tu n'ont plus besoin de s'appuyer uniquement sur les sorcières ou les remèdes

    Nous avons quitté Tây Giang en fin d'après-midi. La vue était si paisible. Beaucoup de changements sont intervenus ici. Plus de disettes ni d'analphabétisme. Les habitants de Tây Giang ont surmonté les difficultés pour s’enrichir. Les enfants peuvent aller à l'école et rêver de devenir médecins, ingénieurs ou enseignants.

    « Nous pensons que lorsque la construction de la route Hô Chi Minh qui va de Pac Bo, province de Cao Bang au Nord, à Dât Mui, province de Cà Mau au Sud, sera achevée, de nombreuses localités, dont le district de Tây Giang, auront plus d'opportunités pour leur développement. «Le peuple de Tây Giang en général et de l’etnie Co Tu, en particulier, sont toujours restés fidèles au Parti et à l'Oncle Hô. Il s'agit d'une base solide pour le district, le Comité du Parti, les autorités locales et les habitants locaux pour construire une vie heureuse et prospère ».





    (Nguyên Huu Sang, secrétaire du Comité du Parti du district de Tây Giang)
    Le projet de route Hô Chi Minh a été approuvée par l'Assemblée nationale vietnamienne lors de la 6e session de la 11e Législature, le 3 décembre 2004. Longue de 3.167 km, elle traversera 30 villes et provinces, de l'extrémité Nord du Bac Bô, dans la province de Cao Bang, jusqu’à la pointe sud de Dât Mui, dans la province de Cà Mau.
    Le projet, mis en œuvre en trois phases, devrait être achevé en 2020. À ce jour, la première phase de construction de la route de Hoa Lac (Hanoi) à Tân Canh (province de Kon Tum) a été achevée et mise en service en mai 2008. La 2e phase a débuté le 20 septembre 2008.


    «S’appuyant sur les avantages de la route Hô Chi Minh, Tây Giang est en train de faire le maximum pour mettre en oeuvre la résolution du Parti du Comité central du 7e Congrès concernant l'agriculture et le développement économique, avec le souci de préserver et valorsier les valeurs culturelles traditionnelles afin d’en faire la base d’un développement socioculturel et économique durable. »


    (Bh'riu LIÊC, Président du district de Tây Giang, le Comité populaire)

    Texte: Thanh Hòa - Photos: Nam Suong, Công Diên

    Tây Giang dans la brume matinale


    Tây Giang commence à être illuminé.


    Tây Giang compte maintenant de nombreux ponts solides enjambant les ruisseaux grâce auxquels les Co Tu peuvent facilement aller faire leurs achats et venir au centre du district.


    LaBanque pour l’Agriculture et le Développement rural (succursale à Tây Giang) accorde des prêts pour développer l’économie familiale.


    Le tissage du brocart thô câm des Co Tu contribue à développer l’économie locale.


    Vieillards Co Tu organisant une cérémonie cultuelle pour fêter le riz nouveau.


    Le Docteur Alăng Via, d’ethnie Co Tu, faisant une échographie à l’hôpital du district.


    La joie des élèves Co Tu de recevoir, du Comité populaire du district, des satisfecits pour leurs bons résultats scolaires.


    Les élèves Co Tu peuvent aussi utiliser l’ordinateur à l’école.


    Centre urbain du district de Tây Giang aujourd’hui.
    Source : BAO ANH VIET NAM
    Dernière modification par Bao Nhân ; 16/07/2009 à 10h44.
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