Lorsque l’on débarque dans une grande ville comme Hô Chi Minh, qu’on ne parle pas le vietnamien (même si on maîtrise l’anglais, honnêtement, cela ne sert pas à grand-chose…), et qu’on n’a pas l’habitude de se déplacer… on peut se sentir légèrement perdu si on nous demande d’aller à un rendez-vous au 345/23/E6 Nguyên Hô - Quân 3 - P 14 - TP Hô Chi Minh… (adresse fictive servant simplement d’exemple).
Les rues peuvent se regrouper en deux types : les avenues et les ruelles. Les secondes sont évidemment les plus nombreuses. Si les avenues sont très larges et comparables à ce qu’on trouve en occident, les ruelles, elles, sont très petites (parfois juste assez larges pour laisser passer une moto).
Hô Chi Minh est une gigantesque toile d’araignée. Il est facile de s’y perdre.
Je me souviens que, mes premiers jours, j’essayais de m’orienter en fonction des points cardinaux. Erreur. Il faut vraiment se baser sur les rues, et quelques points de repères facilement repérables (en général : un restaurant connu, une grande banque, une tour au nom facilement compréhensible…).
La circulation ne facilite pas la tâche. Et c’est pourquoi beaucoup prennent un guide.
Si vous préférez partir vous-mêmes à l’aventure, ou si vous n’avez pas de guide du tout, alors je vous propose cette petite aide pour éviter de vous retrouver au fond de Trifouilly-les-Nguyen…
Votre faculté d’adaptation dépendra beaucoup de la durée de votre séjour. C’est le point 1. Si vous ne restez qu’une semaine, vous ne retiendrez rien du nom des rues, et il ne faut pas vous en vouloir si vous vous perdez tout le temps…
Si vous restez plusieurs mois au moins, alors cela va commencer à entrer.
Pour ma part, je pense qu’il y a certaines choses à savoir. Ma technique à moi consiste simplement à retenir le nom et la localisation des grandes avenues. Ne vous embêtez même pas à retenir le nom des ruelles. Il faut savoir qu’une ruelle sera, dans 90% des cas, adjacente à une avenue. Donc, si vous trouvez l’avenue, il ne vous restera plus beaucoup d’efforts à fournir pour dénicher votre point de destination.
Les avenues sont malheureusement souvent très longues. Certaines traversent plusieurs quartiers… Mais je crois qu’il est temps de vous expliquer d’abord comment se composent les adresses…
Reprenons notre exemple : 345/23/E6 Nguyên Hô - Quân 3 - P 14 - TP Hô Chi Minh.
« TP Hô Chi Minh » veut tout simplement dire « Thanh Pho Hô Chi Minh » (la ville d’Hô Chi Minh en français). C’est la vile où vous êtes… Jusque là, tout va bien (mine de rien, faites attention : il arrive de sortir de la ville sans faire attention ! C’est ce qui m’est arrivé une fois, alors que je m’étais trompé de bus…).
La ville se décompose en quartiers. C’est ce qui correspond au « Quân 3 » dans l’adresse. Ici, nous sommes donc dans le quartier 3 d’Hô Chi Minh. C’est essentiellement grâce à ce découpage qu’on s’y retrouve, dans la ville. Lorsque vous demandez votre chemin, commencez par préciser le quartier…
Ces quartiers e décomposent eux-mêmes en zones, que l’on appelle « Phuong » (ici, c’est Phuong 14 = P 14). Honnêtement, ne vous cassez pas la tête avec cela. C’est une précision peu importante. Avec le quartier et la rue, on s’y retrouve très bien. Personne ne vous orientera au moyen du « Phuong ». Sachez simplement ce que c’est, et ne vous étonnez pas de la voir écrite dans une adresse.
Nous voulons donc aller dans le quartier 3 de la ville d’Hô Chi Minh. Reste la rue… Dans l’exemple, il s’agit de « Nguyên Hô ». C’est la deuxième chose à préciser pour vous rendre à cette adresse. Mais vient ensuite le plus difficile : le numéro !
J’ai volontairement pris un numéro compliqué (mais heureusement, il y en a des très simples, comme « 18 Nguyên Hô ») pour vous expliquer.
345/23/E6 : il faut commencer par s’intéresser au premier chiffre : 345. Essayez de trouver ce numéro, dans la rue indiquée. Vous allez ainsi vous rapprocher.
Normalement, vous devriez alors être devant une première ruelle adjacente (au niveau du 345, ou 343, ou 347). Il va vous falloir avancer pour chercher maintenant le 23 de cette ruelle. Vous êtes toujours dans la rue Nguyên Hô, mais dans une ruelle adjacente. C’est différent en France, hein ?
Petit truc : au Viêt Nam, presque toutes les boutiques et habitations ont leur adresse écrite sur leur façade. C’est très pratique pour voir où l’on est (et cela montre que ce n’est pas évident de s’y retrouver…). Surveillez donc ces adresses pour ne jamais pour perdre et aller dans le bon sens !
Avec un peu de chance, vous allez trouver le 345/23. Et là, c’est toujours pas fini !!! Le E6 est probablement le numéro d’une habitation particulière. Vous êtes donc normalement devant une nouvelle (très petite !) ruelle, avec des logements de 15 m²… En général, les codes E1, E2, E3… sont peu visibles, voire inexistants. Là, il ne faut pas hésiter à demander, on vous dira sans problème…
Si vous ne maîtrisez pas le vietnamien (et même si vous pouvez parler un peu…), ayez toujours l’adresse inscrite lisiblement sur papier ! Plus vous allez vous rapprocher, et plus les gens seront capables de vous guider si vous leur demandez gentiment.
Vous voilà rendu à votre rendez-vous !
Alors, cela fait quoi, de déambuler dans les belles rues d’Hô Chi Minh ?
Il y a encore quelques trucs à savoir…
- Surveillez toujours de très près les adresses écrites sur les murs. Souvent, les numéros « sautent » (genre : vous êtes au 341, vous continuez, puis vous voyez le n°29, 31… puis vous retombez sur le 343…).
- Parfois, les noms des petites ruelles sont les mêmes dans deux quartiers différents… C’est pour cela qu’il faut toujours préciser le quartier d’abord…
- Les gens à qui vous demanderez les renseignements se feront toujours un plaisir de le faire. Le seul remerciement qu’ils attendent est un grand sourire de votre part. Ne cherchez pas à leur donner de l’argent ! Les vietnamiens ne sont pas des clochards, et sont très fiers de leurs conditions de vie. Ce n’est que mon avis, mais je trouve que leur culture est nettement plus évoluée que la nôtre… Ici, on aide sans arrière-pensée. On ne vous guidera pas en attendant une récompense monétaire.
- Si vous circulez en « xe ôm » (moto-taxis qui pullulent dans la ville), assurez-vous qu’il a bien compris votre adresse. Souvent, ils disent « yes yes, ok, ok » alors qu’ils ne savent toujours pas où vous voulez aller (c’est de la politesse vietnamienne…). Pour éviter cela : adresse sur papier ! (et n’oubliez pas de négocier le prix avant de poser vos fesses sur son cuir !)
- Ne gardez en tête que les grandes avenues, dans chaque quartier, et repérez-vous à partir de celles-ci. Mais essayez quand même de retenir les ruelles situées près de chez vous. Vous devez, lorsque vous êtes à quelques centaines de mètres, être capables de vous retrouver et d’indiquer à votre chauffeur où il faut tourner pour rentrer chez vous. Les rues se ressemblent beaucoup, quand on n’a pas l’habitude… Partir d’un côté, et revenir de l’autre est monnaie courante… Et il est dommage de passer à côté de chez vous sans vous en rendre compte juste parce que vous n’avez pas repéré les lieux. N’oubliez pas que les chauffeurs ne connaissent par la ville par cœur non plus ! Il faudra souvent les aider !!!
Pour les endroits connus, vous n’êtes pas obligés de donner l’adresse complète. Précisez seulement le quartier, et le nom du bâtiment. Exemple : vous voulez aller à l’hôtel Continental (mais qu’allez-vous donc faire là-bas ???). C’est inutile de dire que cela se trouve rue Dong Khoi… Dites seulement que vous voulez aller au « Quân môt » ou « Quân nhât » (quartier 1) et « Continental » ou « Khach san Continental » (hôtel Continental, prononcez « khach san » à peu près comme « raque sane »). Il vous y emmènera sans problème… Et sinon : adresse papier !
Vous verrez que vous vous y habituerez vite.
Moi, j’ai toujours un plan sur moi, au cas où. Je ne l’utilise presque plus, maintenant, mais on ne sait jamais…
C’est toujours bien de pouvoir le consulter quand on vous donne une adresse totalement inconnue…
Bonne balade à Hô Chi Minh !