On arrive en début d'après-midi à Dien Bien Phu. On commence par la visite du musée. Puis de la colline Eliane.
En fait, il ne reste plus grand chose de ce que fut le camp militaire, la ville a tout avalé (n'est-ce pas un bon présage, la vie civile bouffant la guerre ?).
Je ne suis pas vraiment un expert militaire (même si, comme tout bon Suisse mâle de ma génération, j'ai été militaire pendant plus de 20 mois entre 20 et 50 ans, avec une puis deux "ficelles" sur la casquette,). Mais en voyant les lieux, je me dis que la position des français n'était pas aussi catastrophique que l'on a bien voulu le dire. La cuvette est extrêmement large, les points d'appuis peut-être un peu petits et peu élevés (si l'on juge par ce qui reste d'Eliane) mais dans l'ensemble la position ne me semble pas vraiment défavorable. Il me semble que la faute essentielle des français a été de sous-estimer (pour ne pas dire mépriser) totalement leur adversaire. De ne pas penser que les vietnamiens étaient capables d'amener une artillerie lourde sur les cimes environnantes et de protéger cette artillerie contre une contre-batterie. Comme quoi la fatuité et un sentiment de supériorité peut jouer des tours pendables à ceux qui en sont atteint.
Du coté vietnamien, il me semble que Dien Bien Phu est sans doute une victoire finale de l'infanterie, mais, surtout, à mon sens, une victoire du génie et de la logistique. Pour le génie, établir et fortifier les positions de l'artillerie lourde et, durant la bataille, creuser les tranchées d'attaque. Pour la logistique assurer le ravitaillement en vivres, armes et munitions ; ce n'est pas une mince affaire lorsque l'on voit le terrain pour parvenir à DBP.