Discussion: Déjà allé(e) au Vietnam? Qu'y avez-vous trouvé?

On parle du Vietnam et des , un peu de loin. Mais rien de tel que l'expérience d'aller au Vietnam pour remettre les choses en place, pour confronter ce qu'on croit et ce qu'on espère à la réalité du pays, des gens et de la vie au Vietnam.

Alors, que vous y soyiez parti(e) pour un job :santa:, pour des vacances , pour trouver vos racines (mais non, pas vos feuilles! ), pour y vivre, même, et que vous y soyiez resté(e) ou pas, partagez avec nous:

Qu'est-ce qui vous y a emmené(e)? Pour quoi y faire? Y êtes-vous resté(e)? Pourquoi êtes-vous reparti(e)?

Et, au bout du compte, qu'y avez-vous trouvé? Qu'est-ce qui a fait de ce voyage une expérience nouvelle? Qu'est-ce que ca vous a apporté?

N'ayez pas peur de parler franchement: tous ceux qui sont venus ont trouvé et du et du :affraid:, et ceux qui y sont restés ont souvent vécu des moments :cry:. Alors, pourquoi on :love: le VN comme ca?

De mon côté, je suis jamais allée au Vietnam, cela est un rêve... je veux y aller au moins une fois dans ma vie... si possible avec un des membres de la famille a papa... car pour moi, aller au Vietnam, sera comme un pélerinage, et j'aimerais y aller avec un des membres de la famille de mon papa, pour me montrer les lieux où la famille a vécu... cela est très important pour moi, car je pense que je ne serais jamais en paix avec moi même si je n'y vais pas... et aussi pour montrer le pays d'origine à mon compagnon comme il partage ma vie depuis 4 ans, pour mieux comprendre la culture, la vie là-bas... voilà pourquoi je n'y suis pas encore allée... manque de moyens... quand on a une maison à payer, c'est aussi simple...

Pour moi, ne pas aller au Vietnam, serait comme un pélerin catholique n'allant pas à Lourdes ou un musulman n'allant pas à la Mecque...

Valye...

Attends moi, je te le dirais l'année prochaine!!!
Comme tu sais je pars bientot pour le Vietnam encore 6 jours :tdr1:

j'y ai trouvé la paix, la fin de l'éternelle question : où sont mes racines.

je rejoins ce qu'a dit Valye,..

Pour ma part, c'est un retour aux sources et aux racines..

Quand on est dans l'ambiance du pays ( langue, cuisine, population..), on se sent comme "à la maison"..les odeurs, les sons ( langues.), les images..tous nous semblent familiers..c'est un sentiment de bien être qui nous envahie d'un seul coup.. :affraid:

Vietnam for ever.

c'est vrai ce que dit Mike... quand j'ai ouvert de pot de "mam tom"... alors que j'avais oublié son odeur, m'a rappellé ma grand'mère dans sa cuisine... et à chaque fois, que je me sers du nuoc mam, avec du citron vert, je pense fort à mon papa, qui en mettait partout... c'est marrant, car quand je me promène dans le 13ième à Paris, je me sens bien, j'ai l'impression d'y avoir grandi, et connaitre des gens... alors que ne n'y connais personne... il faut dire aussi, que je me sens bien à l'aise partout, car j'ai déménagé 25 fois dans ma vie... voilà ce qui arrive d'avoir un papa militaire... je suis assez attaché à l'Est de la France, car ma mamie maternelle m'a élevée...

Je vais être assez long, je voudrais vous demander de m'excuser

Bonjour aux vietnamophones,
Xin chào các ban.

Surtout à l'attention de valye.
Je suis allé la première fois au Viêt Nam en 1998 après ma retraite civile sur l'invitation d’un restaurateur vietnamien de Bordeaux.
J'avais toujours rêvé de retourner au Pays mais je n'osais pas. Je pensais qu'il faillait avoir un bon compte en banque. La suite ne m’avait pas donné raison.
L'image du Viêt Nam s'est arrêtée l'année où je l'ai quitté. Je montais un scénario dans ma petite tête à chaque fois que je pensais au pays, il est toujours basé sur les périodes où j‘a vécu la-bas en culotte courte et pieds nus.
A la descente de l'avion à l'aéroport de Tan Son Nhat sur le trajet pour aller à la maison de mes amis, je suis resté complètement abasourdi, complètement KO à la vue de la circulation. Je me disais, mon Dieu, où est-ce que je suis tombé ? Dans le temps, mon père avait une villa à Tan Son Nhat, c’était la campagne, maintenant l’aéroport est dans la ville, incroyable et ça grouille de partout.
Au cours de mon séjour, mes amis avaient mis notre disposition ( ma femme et moi ) pour visiter la ville, un guide. Comme nous ne connaissons pas encore le Dong, il payait à notre place le resto et les diverses dépenses, nous n. sommes aperçus qu’il ne nous rendait jamais la monnaie.
Deux jours après, je l’ai renvoyé. Nous n. sommes aperçus que les achats effectués par nous directement revenaient beaucoup moins chers et parfois sans marchandage.
J’ai eu la chance par un hasard en visitant l’emplacement où mon père avait une boulangerie, de rencontrer des gens qui ont connu mon oncle d’origine chinoise mais décédé depuis. J’étais aux anges de retrouver par l’intermédiaire de mon cousin tout le reste de la famille du côté de ma mère. Le bonheur était vite passé, j’exagère peut-être un peu, en cauchemar. Les gosses de mon cousin étaient de la glue. Ils pensaient que j’étais l’oncle d’Amérique. Plus je donnais plus, plus ils en demandaient. J’étais un moment donné obliger de mettre le holà.
J’étais dans le village de ma mère, je me suis aperçu que le comportement des gens de la campagne est tout à fait le contraire des gens de la ville. J’ai eu en cette occasion de refaire la tombe de ma mère. La région, surtout le village est très célèbre pour la poterie et c’est le jardin fruitier du Sud. Les caches pots que vous voyez chez IKA actuellement, provient de notre village.
Je ne peux vous détailler ici tout mon séjour mais je peux vous dire que j’étais très déçu . Je n’ai pas retrouvé mon Viêt Nam, le Viêt Nam de mon enfance, le Viêt Nam de mes rêves, non, ce n’était plus mon Viêt Nam. Même l’eau des arroyos où je me baignais étant gamin, était archi-polluée.
A Da Lat, mon ancienne école (C’est l’actuelle Université) est en pleine la ville alors qu’elle était perdue sur une colline et qu’on osait pas s’aventurer sur le stade hors des bâtiments par crainte de rencontrer un tigre ( sic ).
A Nha Trang, j’ai rencontré des gens très aimables, mon moral est remonté d’un cran mais le manger était exécrable. Je n’ai pas retrouvé le goût de la nourriture d’antan, sauf les fruits et crustacés vendus sur la plage par des vendeuses adorables.
Quand je suis revenu en France je me suis promis que le Viêt Nam c’est fini. Je n’ai pas retrouvé de ce que j’avais rêvé. Vis à vis de ma mère, j’ai fait mon devoir de fils en refaisant sa tombe laissée à l’abandon. Pour moi, la page était tournée.
Tu parles, deux ans après je suis retourné et petit à petit, j’ai recommencé à aimer mon Viêt Nam comme il est. J’ai parcouru le pays de long en large, du Sud au Nord, du Nord au Sud, bavardé avec le premier venu. Re apprendre à le connaître c’était ma priorité. J'ai retrouvé les odeurs que j'aimais tant et celà me manque actuellement beaucoup. Je retourne depuis tous les 2 ans. Je l’aime maintenant de tout mon c½ur. Il n’y a pas un jour où je ne pense pas à lui. Le Viêt Nam, c’est l’image de ma chère mère. Le monde change, pourquoi pas le Viêt Nam ?

Les gens disent que je ne suis pas viêt, je ne suis pas non plus un tâi phap, on me le fait souvent savoir, cela m’est égale de ce que les gens pensent, de ce que les gens disent, je sais ce que je suis moi, c’est l’essentiel.
En résumé, je voulais dire à ceux qui retournent la première fois au pays, de ne juger pas trop vite comme moi. Il y a des coups de foudre qui sont comme une bombe à retardement. N’attendez pas à voir le pays comme vous aviez imaginé, vous allez être déçu. Le Viêt Nam, on l’aime tout doucement mais longuement et pour toujours.

Il me manque... il me manque beaucoup.... il me manque énormément ...Merci Mike de nous donner la possibilité de crier notre amour pour ce pays lointain - Cam on

très jolie post Agemon !
comme quoi jamais ce fier au première impression, il faut se laisser le temps de digérer certaine chose plus profonde !

je pense que pour nous le Vietnam s'est arrêté au moment où nous l'avons quitté. difficile de faire la jonction et de rattraper le temps perdu. c'est un réel choc et un voyage dans le temps qu'il nous faut supporter. difficile d'oublier les images et les mythes que nous avons gardés en tête.

pendant les guerres françaises et américaines, le temps s'est arrêté là bas, ce qui a permis à certains anciens d'indochine de retrouver leur point de repère, mais maintenant le vietnam avance à vitesse grand V.

pas facile d'appréhender tout cela de loin. moi, ça me laisse un sentiment de frustration et de temps volé.

Je suis au VN depuis un bon moment, et il y a des jours ou on a une bouffée de ras-le-bol, ou on veut tout planter, ou c'est tous des cons.

Quand je suis rentré la premìere fois en France après 2 ans ici, j'ai retrouvé mes amis Viet de Paris. Ils connaissaient ma passion pour le Vietnam --que j'avais développée sans y être allé--, ils ne m'ont pas reconnu. Il y en a même plein qui m'ont claqué la porte: j'en avait pris tellement dans la g..., je m'étais tellement fermé que j'en étais odieux.

Mais je me souviens de ceux de mes amis qui sont venus ici. Eux aussi ils ont recu le choc: le Vietnam a disparu, il a été remplacé par 85 millions de fous à moto, la masse humaine folle; les villages ont été engloutis par la ville, l'arnaque, l'oncle d'Amérique, plus de morale, peu de limites, les gens..., ou sont passées les images d'antan?

Certains ont été tellement choqués qu'ils ne sont même pas venus me voir. Ils n'ont plus reparlé du Vietnam, ils se sont écartés du groupe qui nous avait fait nous connaitre.

Aujourd'hui, j'en ai pris mon parti. On ne vit pas les mêmes choses avec des Vietnamiens qu'avec des tây. On est trop différents pour s'entendre toujours, ou alors avec pas mal de recul.

Mais on est bien. Finalement, comme partout, c'est une affaire de trouver les gens avec lesquels on accroche bien.