mais j'ai toujours dit aussi "le soleil " et "la lune"
(alors qu'il me semble bien d'après une amie libanaise, qu'en libanais "le soleil" est féminin et "la lune" est masculin.)
mais j'ai toujours dit aussi "le soleil " et "la lune"
(alors qu'il me semble bien d'après une amie libanaise, qu'en libanais "le soleil" est féminin et "la lune" est masculin.)
Oui pour con dao il n'y a pas trop le choix. Je n'ai jamais entendu "cái dao". Par contre, au Sud VN j'ai déjà entendu cây viết au lieu de cây bút. Quelqu'un confirme?
En tout cas au Vietnam la lune est âm et le soleil est dương... ce qui n'est pas sans rappeler la distinction masculin-féminin.
Alors c'est un exemple parmi d'autres sur l'ambiguité du terme "classificateur" (loại từ) en vietnamien, car la relation déterminant/déterminé n'est pas claire... On serait tenté d'affirmer que cây détermine bút dans cây bút, mais quand on voit cây viết on voit bien que cây n'est pas forcément un classificateur puisqu'il est lui-même déterminé.
Mon hypothèse, au sujet de con, c'est qu'il n'exprime jamais le caractère "animé", mais qu'il y a un ensemble de cas de figures différents qui ont été maladroitement regroupés sur ce caractère qui leur semblait commun (avec de gênantes exceptions). Personnellement, je ne "ressent" pas le caractère animé quand je considère con. Il m'arrive par contre de ressentir le caractère "petit", "unitaire" ou "personnel" d'une chose qui commence par con (sans dire si c'est un classificateur ou non). Il faut s'interroger sur l'apparition d'expressions modernes comme "một con SH" pour designer une moto Honda SH : est-ce que c'est un objet animé, ou un objet personnel qu'on affectionne?
Mon autre hypothèse au sujet de l'utilisation de con comme classificateur est qu'elle vient dans certains cas d'une adaptation du suffixe 子 en chinois, qu'on trouve notamment dans "couteau" : 刀子 (le mot existe aussi sous la forme simple 刀). Le mot 子 (zi) seul signifiant "con" en vietnamien, la traduction littérale de 刀子 pourrait être "dao con", donc "con dao" en syntaxte vietnamienne (où le rapport déterminant-déterminé est l'inverse du chinois). En chinois on trouve aussi 子 en suffixe de nombreux noms d'animaux. Il y a peut-être matière à chercher un lien avec le con utilisé en vietnamien comme classificateur des animaux.
Même si ces hypothèses ne peuvent pas expliquer toutes les utilisations de con, elles me semblent plus crédibles que le soi-disant caractère animé/inanimé des choses, hypothèse dont à ce jour je n'ai toujours pas trouvé l'origine, bien qu'elle soit colportée bêtement par une flopée de linguistes.
A l'époque où je m'étais creusé les méninges sur la question, je me souviens avoir trouvé une trace de "con" (khon) en lao ou en khmer, qui voulait dire "homme" je crois. Il faudra que je retrouve ça. Il est possible que le vietnamien ancien n'ait pas de système de classificateur, mais l'ait emprunté de manière partielle des langues voisines, ce qui pourrait expliquer certaines contradictions, et la difficulté d'établir des règles. Le système de classificateurs en chinois, sans être parfaitement clair, est quand-même bien plus rigoureux.
Oui, ça entre dans la composition de pas mal de mots : âm hộ, âm vật, âm đạo... Mais ce que je voulais évoquer, c'est le caractère "âm" de certains mots ou concepts, même lorsque le mot qui les désignent ne comporte pas la syllabe "âm". Par exemple, la lune est de type âm, de même que la femme, la nuit, le Nord, le froid, la souplesse, le vide... tout ça pour dire qu'il y a aussi un dualisme en vietnamien (et en chinois), même si celui-ci n'est pas représenté par des particularités morphologiques dans la langue, comme c'est le cas en français (ce qui en effet ajoute une difficulté à la langue).
Tableau d'exemples dans l'article Yin et Yang de wikipedia :
Dernière modification par frère Singe ; 14/03/2011 à 12h30.
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