Bon, je préviens que je vais peut-être dire plein de bêtises, pour l'essentiel c'est ce que j'ai appris sur le terrain, et ça n'engage que moi.
Je ne sais pas s'il y a "le" parler du Centre, je pense qu'il y a plutôt les parlers du Centre, de même qu'au Nord il n'a des parlers très distincts, et je suppose que c'est pareil au Sud.
Pour ma part j'ai un peu fréquenté le parler de la province Nghe An, qui a pas mal de ressemblances avec le parler de Hue (mais quand-même bien différent, hein...). A mon avis, ce qui est difficile au premier abord dans les parlers du Centre, c'est que le vocabulaire régional concerne certains mots grammaticaux très courant, et non pas juste des mots désignant des objets comme on fait souvent remarquer entre le Nord et le Sud (trái/quả, thơm/dưa, muỗng/thìa, etc.). En plus de ces différences, au centre on a par exemple
thế > rứa
đâu > mô
không > nỏ (sauf en fin de phrase)
kia > tê
làm > mần
sao > răng
này > ni
mày > mi
chúng ta / người ta > choa
nhìn thấy > chộ
voilà pour les plus fréquents. Exemple souvent cité pour caractériser le parler de Nghe An : mi đi mô rứa? = mày đi đâu thế/vậy ?
Donc les mots régionaux pullulent dans le langage, ce qui est bien plus déroutant que lorsqu'il n'y a que du vocabulaire d'usage occasionnel.
Ensuite, au niveau de l'accent, je trouve que le parler de Nghe An est bien discriminant sur les consonnes (càd qu'il y a peu de syllabes homophones, on distingue généralement assez bien "r", "d", un peu moins le "gi", on distingue "tr" et "ch", etc). Par contre, au niveau des tons, ça demande un gros effort d'adaptation, puisque presque tout sonne différent. Pour moi qui suis plutôt habitué aux accents du Nord, je trouve que le ngã de Vinh ressemble au nặng de Hanoi, le ngang de Vinh ressemble au huyền de Hanoi (et vice versa, d'ailleurs) et le nặng de Vinh est assez haut, surtout lorsqu'il est en 2ème syllabe d'un mot, et peut s'entendre comme un sắc de Hanoi. Inversement, le sắc de Vinh part de très bas et ne remonte que discrètement sur la fin, ce qui le fait ressembler à un nặng de Hanoi. S'ajoute à ça une difficulté supplémentaire : la prosodie fait presque systématiquement monter le ton sur les fins de phrases, quelque soit le ton. Enfin... c'est ce que moi j'entends. Et il y a plein d'autres subtilités, mais je n'ai pas encore passé assez de temps dans le coin.
Pour plus de détails : R? phong trào h?c Ngh? Ng? trên m?ng - Vo thuat, võ thu?t, di?n ?àn võ thu?t VietNamFight - ngôi nhà chung cho anh em võ thu?t
Et sinon il y a l'ouvrage A Vietnamese Reference Grammar de Laurence C. Thompson qui a tout un chapitre sur la phonologie, où il aborde les différences entre certains parlers, notamment du Centre.
Je ne suis allé à Hue que quelques fois, globalement je trouve l'accent plus lourd que celui de Vinh (un peu comme l'accent de Marseille est plus lourd que celui de Montpellier). On retrouve pas mal de mots régionaux en commun entre les deux villes.
Bonsoir chisto !
Il se peut qu'on se connait. La terre est ronde à force de tourner nous avions dû peut-être déja nous rencontrer. On ne sait jamais, Inch Allah !
Dans les année 70, en allant inscrire mon fils à l'école à N'Djamena au Tchad, je suis tombé sur un ancien EOR, devenu instit, que je donnais les cours à Berlin quelques années plus tôt losqu'il avait que 19 ou 20 ans. Peut-être rien étonnant aujourd'hui mais N'Djamena + 45/50 ° & Berlin moins - 25/30°, c'était le jour et la nuit.
Moi non plus, je ne sais ni lire, ni écrire le viet, seulement un tout petit peu en apprenant avec les chansons sur youtube & il n'y a pas très longtemps. Et mon français, tu as dû le remarquer, il est aussi bancale.
Je suis en France et dans la région que depuis 1984. Avant j'ai été en Allemagne, en Afrique, en Arabie Saoudite, très peu en France, exemple un an en 82 à Fontainebleau.
Quand j'étais en activité, je n'ai pas eu le temps de fréquenter les gens. En 1998, à ma 2ème retraite du civile cette année là, je suis retourné pour la 1ère fois au pays natal. Puis par la suite, tous les 2 ans jq en 2004. Après cette p..... de maladie ne me permet plus d'y retourner, le toubib m'interdit de faire, même un petit effort à cause de mon anévrisme de l'aorte. Remarque que j'ai bien profité à chaque séjour, je restais parfois 2 ou 3 mois au VN ensuite un crochet en Thaïlande.
Je ne suis pas à Bordeaux mais dans un petit bled sur la route de l'océan. Je ne fréquente personne, sauf dans le temps, je faisais partie de l'Association franco/viet de Bordeaux mais je ne peux plus maintenant. Comme je suis plus bon à rien, je surfe sur Internet une ou deux heures par jour pour faire travailler mon ciboulot, même sur les sites viet, puis je retourne dans la chambre pour me reposer de temps en temps. C'est la raison de mon insomnie peut-être mais je ne dors pas ds la journée.
Je ne connais pas ton amie, j'étais déja à la retraite de l'Armée quand je suis arrivé ds la région. Par contre, je connais un médecin militaire qui s'est retiré dans civile et pratiquait à l'hôpital ou Institut du coeur à TP- Ho chi Minh vers Cholon (je ne pense pas avoir le droit de donner son nom). C'était aussi un ancien enfant de troupe mais de France.
[LEFT][COLOR=#c0504d]Et si vous venez faire un tour chez moi ! [/COLOR][/LEFT]
[COLOR=#c0504d][COLOR=#c0504d][SIZE=3][FONT=Calibri]- [/FONT][/SIZE][/COLOR][URL="http://khmercanada.voila.net/Tapa/tapa7.htm"][B]VIÊT NAM MẾN YÊU.[/B][/URL] [/COLOR]
Bonjour Christo,
c'est vrai que lorsque nous nous sommes rencontrés chez toi, j'ai tout compris.
Mais il faut dire que tu parlais doucement et prononçais distinctement les mots
(Je me rappelle lorsque j'étais enfant , un jour une femme me demandait : "một cay li " (excusez les fautes d'accents) et "một cay muỗng" avec un accent du sud à couper au couteau,
je l'ai regardé comme si elle était un extra terrestre
jusqu'à ce que ma mère m'explique :
li=cồc
muỗng=thìa)
bien amicalement à toi et à Loan.
Ti Ngoc
Bonjour Agemon ,
Je pense qu'on s'est croisé quelque part soit en Allemagne, soit en Afrique, soit ailleurs. En effet j'étais moi-même en Allemagne, deux fois de 63 à 66, et de 72 à 75. En Afrique et pour être précis au Sénégal de 66 à 69, puis au Cameroun de 75 à 79 , enfin le Ghana de 86 90...etc...sans compter les EU, à San Francisco de 79 à 83, ensuite les Phillipines, le Bangladesh, la Nouvelle Zélande.....; pour le reste c'est trop long, je te le dirais de vive voix plus tard.
Pour le moment, ma santé, sans être parfaite, elle me permet encore de rentrer au Pays, deux fois l'an. Mais maintenant que j'ai mon PP VN, je vais pouvoir y rester à ma guise et ne revenir en France qu'à ma convenance. Je vois qu'on a plein de sujet de conversation à notre prochaine rencontre que j'espère bientôt. Beaucoup de membres de ce FV sont déjà venus nous voir à Charenton.
Amitiés
Christian
Bonjour Agemon,
oui, j'ai aussi constaté qu'au centre (du moins à Hué), le vocabulaire employé est plutôt celui du sud, avec un accent en partie semblable avec davantage de "Y" que de "Z".
merci pour les liens . J'ai quand même l'impression que l'accent disparaît ou s'atténue dans les chansons, un peu comme les québécois lorsqu'ils chantent en français.
oui effectivement, j'ai aussi entendu au moins quelques unes de ces expressions à Hué (anh đi mô rứa?, răng - mais plutôt à la place de là je crois). C'est vrai que ce sont aussi des expressions qui caractérisent particulièrement le parlé du centre.
Je trouve aussi qu'à Hué le "r" est assez bien distingué du "d", mais qui lui est prononcé comme le "gi". Merci aussi pour tes explications sur les différences phonétiques nord/centre même si c'est un peu dur à se représenter ces différences sans entendre parler je pense. Faudra que je jette un oeil à cet ouvrage de Laurence C. Thompson...
Pour ceux que ça peut intéresser, je signale qu'au début de la méthode assimil les différences entre les principaux accents sont bien expliqués (standard/nord/sud) et les dernières leçons permettent de se faire à l'accent du sud.
"je suis en faveur des droits des animaux aussi bien que des droits de l'homme, c'est la manière d'être entièrement humain" Abraham Lincoln
Tu confonds pas avec "rằng" (dấu huyền) qui peut parfois être interchangeable avec "là", mais c'est pas un phénomène régional.
En tout cas il me semble qu'à Vinh răng se substitue complètement à "sao", que quasiment personne n'utilise.
J'oubliais chi qui remplace gì, très caractéristique.
Une petite réserve quant à l'ouvrage de Thompson, il date un peu. Assimil un peu moins mais c'est beaucoup moins détaillé. Surtout il faut garder à l'esprit que les accents sont parmi les phénomènes linguistiques qui évoluent le plus vite, surtout de nos jours où les populations ont tendance à se mélanger. Donc il ne faut pas prendre les indications de ces ouvrages (ni d'aucun autre) pour argent comptant.
Au fait la première phrase devait normalement être "tu confonds peut-être avec rằng ..."
Apparemment tu as bien compris.
Bonjour Agemon et TLM,
Plus d'information concernant le poème "L'Accent" récité par la super mamy :
Dông Phong
Poème de Miguel Zamacoïs (1866-1955), romancier, auteur dramatique et poète, qui fut l'une des nombreuses plumes de Je Suis Partout durant les années 1930.
L'accent
De l'accent ! De l'accent ! Mais après tout en-ai-je ?
Pourquoi cette faveur ? Pourquoi ce privilège ?
Et si je vous disais à mon tour, gens du Nord,
Que c'est vous qui pour nous semblez l'avoir très fort
Que nous disons de vous, du Rhône à la Gironde,
"Ces gens là n'ont pas le parler de tout le monde !"
Et que, tout dépendant de la façon de voir,
Ne pas avoir l'accent, pour nous, c'est en avoir...
Eh bien non ! je blasphème ! Et je suis las de feindre !
Ceux qui n'ont pas d'accent, je ne puis que les plaindre !
Emporter de chez soi les accents familiers,
C'est emporter un peu sa terre à ses souliers,
Emporter son accent d'Auvergne ou de Bretagne,
C'est emporter un peu sa lande ou sa montagne !
Lorsque, loin du pays, le cœur gros, on s'enfuit,
L'accent ? Mais c'est un peu le pays qui vous suit !
C'est un peu, cet accent, invisible bagage,
Le parler de chez soi qu'on emporte en voyage !
C'est pour les malheureux à l'exil obligés,
Le patois qui déteint sur les mots étrangers !
Avoir l'accent enfin, c'est, chaque fois qu'on cause,
Parler de son pays en parlant d'autre chose !...
Non, je ne rougis pas de mon fidèle accent !
Je veux qu'il soit sonore, et clair, retentissant !
Et m'en aller tout droit, l'humeur toujours pareille,
En portant mon accent fièrement sur l'oreille !
Mon accent! Il faudrait l'écouter à genoux !
Il nous fait emporter la Provence avec nous,
Et fait chanter sa voix dans tous mes bavardages
Comme chante la mer au fond des coquillages !
Ecoutez! En parlant, je plante le décor
Du torride Midi dans les brumes du Nord !
Mon accent porte en soi d'adorables mélanges
D'effluves d'orangers et de parfum d'oranges ;
Il évoque à la fois les feuillages bleu-gris
De nos chers oliviers aux vieux troncs rabougris,
Et le petit village où les treilles splendides
Éclaboussent de bleu les blancheurs des bastides !
Cet accent-là, mistral, cigale et tambourin,
A toutes mes chansons donne un même refrain,
Et quand vous l'entendez chanter dans ma parole
Tous les mots que je dis dansent la farandole
Source : L'Accent (poème de Miguel Zamacoïs) - Club Acacia
Dernière modification par Dông Phong ; 03/07/2011 à 13h40.
Savant ne suis
Poète ne puis
Débauché ? bof...
Gần bùn mà chẳng hôi tanh mùi bùn
Mon blog : http://terrelointaine.over-blog.fr
Il y a actuellement 1 utilisateur(s) naviguant sur cette discussion. (0 utilisateur(s) et 1 invité(s))