Source : BAO ANH VIET NAM
Une spécialiste des concours de lettrés
Nguyên Thi Chân Quynh est née en 1931 à Hanoi. Elle a vécu presque toute son existence en France et y a fait une belle carrière. Diplômée de l’ École Supérieure des Techniques Industrielles et des Textiles de Lyon, elle a enseigné l’anglais à l’Université et a soutenu sa thèse de doctorat à l’Université Paris Sorbonne-Paris IV. Passionnée depuis toujours par l’histoire, elle a mené des recherches approfondies sur les concours de lettrés du Vietnam…
« En 1985, j’ ai commencé des recherches sur les concours de lettrés, avec en main le livre « Quand les Français découvraient l’Indochine » de Charles Daney », a confié Nguyên Thi Chân Quynh.Dans cet ouvrage, elle a notamment aimé les photos de cérémonies de proclamation des noms des lauréats de l’école de Hà Nam en 1897 et seulement en ce moment, elle connaissait comment se déroulaient des scènes de concours. Elle a recherché d’autres photos sur les concours de lettrés dans le but de rédiger un livre illustré présentant cette tradition et d’autres facettes de la culture vietnamienne aux Vietnamiens résidant à l’étranger, notamment aux générations futures et aux étrangers intéressés par le Vietnam.
La vérité historique est difficile à établir même pour les spécialistes, d’autant plus pour elle qui appartient au domaine technique, et qui n’a pas de formation en matière d’histoire, de caractères chinois et Nôm (caractères démotiques sino-vietnamiens)-clés permettant d’avoir accès aux documents anciens. « J’ai consacré pas mal de temps à la recherche de photos dans des bibliothèques de France, dont la Bibliothèque nationale à Paris. », a-t-elle confié. Elle a dû affronter beaucoup d’obstacles pour avoir accès à des documents écrits. D’autant plus que beaucoup de connaisseurs en la matière étaient décédés.
Les annales vietnamiens faisaient grand cas seulement du nom, de l’âge, du village natal, du grade des lauréats, le reste était trop sommaire. Ce vide a été rempli par les documents des Français avec des détails tels que : date d’ouverture et de clôture du concours, nombre de participants et de lauréats, les titres de chaque concours… La combinaison des deux sources de documents l’a aidée à avoir une vue plus objective et plus concrète des concours de lettrés de la fin de la dynastie des Nguyên. Cependant, il reste des détails inexacts dans les documents français en raison des différences entre les deux cultures française et vietnamienne qu’elle a dû rectifier. Ces découvertes l’ont aidée à enrichir ses connaissances et à publier ses résultats de recherche.
En 1989, elle a rédigé son premier livre (bilingue vietnamo-français) sur les concours de lettrés du Vietnam. En 1995, après avoir publié une série d’articles dans des journaux et revues en vietnamien, elle les a complétés et réunis dans l’ouvrage intitulé : « Les voitures à cheval sur le chemin d’antan », publié en deux volumes par les Éditions d’An Tiêm à Paris, puis le livre « Les concours de lettrés du Vietnam » aussi en deux volumes, imprimé par les Éditions de la Littérature conjointement avec le Centre de recherche de la culture nationale qui fournit aux lecteurs une vision plus claire sur ces concours. Chacun de ses livres, considéré comme un ouvrage de référence est apprécié par le milieu des historiens en raison de leur approche scientifique.
Elle est rentrée vivre dans son pays natal avec ses proches et elle continue ses recherches sur les concours de lettrés du Vietnam