Bonjour à tous,
Voici ce que j'aie trouvée en surfant...
Tellement bien écrit...touchant...
NOSTALGIE
INDOCHINE, je t'ai perdue au cours de mon existence.
Je t'ai perdue à jamais, oh ! Beau pays de mon enfance.
En moi, vivent tenaces les souvenirs d'autrefois,
Des heures enchanteresses, des heures exécrables parfois.
J'ai en mémoire ton ciel gris, tes pluies torrentielles,
La torpeur des jours torrides, la langueur rebelle,
La splendeur de tes cités sous de flamboyantes corolles,
Les nuits criblées d'étincelles quand dansent les lucioles.
Dans le foisonnement des pagodes et des temples sacrés,
Où se côtoyaient tes dieux et tes génies auréolés,
Je garde en mon coeur l'amour d'un peuple plein de ferveur,
Qui priait pour retrouver la paix et le bonheur.
J'ai fréquenté ta mosaïque d'ethnies riches en couleurs,
Parcouru tes sites pittoresques, sauvages, enchanteurs,
Affronté tes forêts mystérieuses à l'haleine mortelle,
Ta brousse inextricable peuplée de fantômes irréels.
J'ai partagé ta vie paysanne joyeuse et souriante,
Au milieu des buffles, dans les rizières verdoyantes.
Dans l'ébullition des villes exotiques et bruyantes,
J'ai savouré ta cuisine subtile, aromatisée, succulente.
Au coeur des paillotes fraîches, reposantes, invitatrice,
Entourées de bambous, d'étangs et d'ombres complices,
J'ai connu l'amour, l'extase et la volupté charnelle,
Avec tes filles de rêve, douces, ingénues et sensuelles.
La folie des hommes a mis fin à cette sérénité,
Sur les lèvres les sourires s'étaient depuis figés,
Irrésistiblement chacun subissait son destin obscur,
L'amour, la mort, la solitude, la violence, l'aventure.
Depuis tes fleuves aux courants rapides et impétueux,
Ont charrié tant de morts innocents dans ses flots boueux.
Le soir, quand le vent soupirait sur les berges profondes,
Il me semblait entendre geindre et pleurer au fil de l'onde.
Après les affres des violences et d'instincts déchaînés,
VIETNAM, je te garde mon affection désintéressée.
Par mon coeur et par mon sang, je te reste attaché,
Malgré l'exil, l'éloignement et les erreurs du passé.
François NECAS