Aujourd'hui, ce serait impossible : plus d'entr'acte et les gens ont la bouche pleine de popcorn. Pour entamer la conversation, c'est pas très pratique. Sans compter le boucan que ça fait (surtout avec les grosses têtes vides qui font caisse de résonance) et qui oblige à monter le son (vous cherchiez la raison : la voici). Résultat, on sort de là sourdingue et un peu nauséeux. Bref, on n'a pas trop eu la tête au coup de foudre.
Alors, évidemment, à côté de ce tableau pitoyable (et très légèrement exagéré, je l'admets), l'histoire de Yen est un havre de poésie.
Sans blaguer, ne renoncez pas à nous conter la suite car vous feriez de nombreux déçus.
Merci Thuong pour cette touchante histoire de Tinh, vénérable Monsieur de 93 ans aujourd'hui.
Ne tardons pas pour la suite.
Mes salutations à Tinh. A bientôt
Dernière modification par brimaz ; 16/10/2008 à 23h33.
Hai Phong
Le vent de la mer
Hélas... Il n'y a que le romantisme qui est débridé aussi chez moi... Quant aux yeux, ils le sont toujours : en Chine, les femmes veulent ressembler aux Occidentales et se les font débrider...
Moi, le coup de foudre, ce fut au cours d'une "surprise-partie", en dansant la polka piquée... Il n'y avait pas que la polka qui était piquée ! Et, pour moi, le film dure depuis 42 ans !
Au fait, j'étais juste venue sur ce post pour que tu nous parles du film "Les 3 valses" que je ne connais pas !
"Il est plus urgent de vivre que de compter !" Françoise SAGAN
On n'est riche que de ses amis.
"Il est plus urgent de vivre que de compter !" Françoise SAGAN
On n'est riche que de ses amis.
Le séjour à la prison des Beaumettes ne dura que quelques jours. Les Compagnies de 250 travailleurs chacune furent envoyées dans les poudreries et cartoucheries (Sorgues, Toulouse, St Médard, Bergerac,Angoulême), et les autres usines fabriquant le matériel de guerre.
Je fis partie des 9 compagnies qui furent envoyées à St Médard près de Bordeaux. Un camp tout neuf avec un équipement neuf nous accueillaient.
Nous travaillions en 3x8, 7 jours sur 7, pas de repos le dimanche.
L'alimentation était évidemment française, et je me rappelle qu'on nous donnait du sucre et du café pour notre petit déjeuner à la française.Nous avons souffert surtout du froid , mais nous étions bien nourris.
Mais 5 mois après notre arrivée, en Juin 1940 (armistice), l'effort de guerre étant terminé, nous fûmes ramenés à Marseille en train et cars.
Pendant 3 mois nous n'avions rien à faire, que nous promener et jouer aux cartes, manger et dormir.On nous emmenait en montagne faire de la marche. Nous étions chômeurs.
(A la base de Marseille on dénombre 15 compagnies soit 4200 travailleurs en 1941.
l'Etat français décidera le rappatriement des travailleurs indochinois.De Janvier à septembre 1941, 4500 travailleurs seront rappatriés ; le rappatriement sera interrompu faute de liaisons maritimes et ne reprendra qu'en 1946. Il restera 15000 travailleurs en métropole avec une grande majorité d'entre eux sans activité.Le rappatriement ne reprendra qu'en 1946).
En fin d'année 1941 notre compagnie fut envoyée dans un camp à Peyrolles (près d'Aix en Provence).Le camp venait d'être libéré par les Espagnols qui l'occupaient après avoir fui l'Espagne.
Mes camarades étaient chargés de couper du bois en forêt.Ils avaient la vie dure.C'est à cette époque qu'ont commencé les trafics de victuailles et de matériel. Certains cadres gardaient les provisions pour les vendre au marché noir.
Pour se nourrir certains durent voler des poules dans le voisinage, mendier des têtes de vaches aux bouchers. La cantine collective n'existant plus, chacun se devait de faire sa cuisine avec les rations qu'on nous distribuait au magasin du camp.
J'eus le privilège d'être au service du capitaine de la compagnie, un Français âgé. Je lui faisais la cuisine, le ménage, la lessive.J'étais donc bien nourri.
A la mort de ce capitaine, il fut remplacé par un plus jeune, mais je restai à son service.
En 1942, on retourna à Marseille. Certaines compagnies furent envoyées à Sorgues, d'autres à Bergerac.
5 de mes camarades et moi fûmes affectés au garage du camp.Nous nous chargions du ravitaillement du camp .
Mais en 1943, l'état français commença à réquisitionner des camarades pour aller travailler en Allemagne (pour le STO).Seuls les hommes célibataires ou non chargés de famille partirent.
C'est à cette époque qu'un copain plus agé me finança mon permis de conduire (c'était pas cher à l'époque). J'appris à conduire en allant au ravitaillement pour le camp.
En 1944 j'avais les permis A,B,C. Une nouvelle vie commença pour moi.
Votre histoire devient de plus en plus passionnante
Bonjour, Thuong.
Quelle destiné! il a du falloir , une bonne dose de courage à Mr Tin pour vivre dans cette France d'apres guerre . Merci yen
Je pense que mon "Pïerrot de la Montée des Acoules" à Marseille devait évoquer cet épisode là ; je me souviens qu'il m'a parlé
- du " Camp des Annamites "
- de "troubles "qu'il y avait eus et qui avaient entrainé des rapatriements en Indochine, voire la fermeture d ece camp des Annamites (auquel cas, ce serait vers 46 à la reprise des rapatriements!!!)
- de la venue dans ce camp de HO CHI MINH (soit sous ce nom-là, soit sous celui qu'il avait avant 46 ! )
Dommage.. je ne pense pas que je pourrai revoir le personnage du 20 Montée des accoules.. mais si vous passez par là
Merci beaucoup à Thuong 19 et à Thin : très très intéressant, je vous suis avec toujours autant d'intérêt
Je remercie aussi thuong et Monsieur Thin.
@ Robin des Bois : bonjour, je vais cet après - midi voir une expo qui se trouve à la Vieille Charité et c'est près de la montée des Accoules. Avez vous d'autres informations sur votre personnage du 20 ? je prendrai mon appareil photo en tous cas.
a bientôt, bonne journée.
Hai Phong
Le vent de la mer
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