Envoyé par
yen
Automne,
Il y a bien longtemps, peut etre plus de quarante cinq ans, 'il prit le bateau à Saigon, un matin d'automne, pour la Mére patrie : la France.
Que connaissait il de ce pays, qu'avait'on pu lui dire?
Son Pére, né en Annam, ne connaissait pas la France, son Grand Pére né à An Lai XA, était un enfant de mére "paienne" et de Pére inconnu, qui à force de travail, et de volonté, était devenu planteur de riz à Tam ky, et avait contre vent et marée demandé la nationalité française.
Lui, était né un matin de juillet dans la vieille ville d'Hanoi, etait -ce la rue de la soie, la rue des bambous, tout simplement la rue Takou. Il vécu ,une enfance heureuse, aupres d'une Mére aimante, si belle dans son ao dai de soie, de freres de soeurs, d'un grand pere maternel au turban noir, à la barbichette blanchie par les ans, d'une grand mere aux dents noircies, et dePhong,Châu,Dung,Oanh,kim, Chi, ces cousins. Sa langue maternelle fut le vietnamien, mais il alla dans les écoles françaises,tout d'abord au lycée Rolland,puis à Albert Sarrault , deux ans à Dalat au petit lycée yercin, enfance heureuse , studieuse que rien n'aurait pu assombrir, si ce n'est que les affres de la guerre,guerre qui n'en finissait pas ,et qui déchirait les familles.
1954, il partit avec sa famille à Saigon, changement de vie, loin de la famille maternelle d'Hanoi, etudes brillantes àChasseloup-Laubat, Jean Jacques Rousseau, les scouts, les amies, et puis la décision de faire des études de médecine. Il y avait deux possibilités ,faire sa médecine au Cambodge, ou venir en France à Montpellier. Il choisit Le Cambodge, mais 48h avant de partir, une lettre de France, il avait une bourse !!!
Les adieux, il ne put jamais en parler, et il garda tres longtemps , un cousin oreiller ornés de chatons que lui avait fait sa Mére yen; 15ans d'absence , les traits des Etres chers s'estompantdans la brume du temps et les larmes de pluie .
La traversée fut longue, il ne prit pas l'avion, mais le bateau. Il découvrit l'Egypte, passa le canal de Suez, et par un matin glacé de novembre, il arriva à Marseille, avec son unique valise. Il fut pris dans un tourbillon glacé , ce vent qui le laissa ptremblant et glacé jusqu'à la moelle. Les cours étaient déjà commencé, il était seul dans ce pays qui ne ressemblait à rien, perdu, entouré d'une multitude de gens pressés, pays sans odeurs, sans soupes au coin de la rue, sans le brouhaha de ces voix nazillardes. Il était seul, face à lui meme, l'enfance s'était estompée, il etait devenu...Adulte.
Le deuxieme épisode dans quelques temps. yen