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Discussion: LePoint.fr: 10 novembre 1978.Qui veut des 2500 boat people Vietnamiens...

  1. #21
    Le Việt Nam est fier de toi Avatar de robin des bois
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    Citation Envoyé par DédéHeo Voir le message

    En France, je ne me rappelle pas avoir vu des informations sur cette guerre alors que je me rappelle très bien du premier cargo puis de l’île de Lumière.

    Il faut dire que ce n'était pas médiatisable.
    .
    Personnellement, aucun souvenir de ce qui se passait en "ASEAN ",

    - sauf l'aspect " Guerre du Vietnam" et les protestations médiatisées de certains milieux américains .....dont Joan BAEZ et Jane FONDA , mes idoles de l'époque .

    - en particulier le thème du Cambdoge et des Khmers rouges m'était totalement inconnu ... ...jusqu'à ce que j'y mette vraiment les pieds en 99 et que je me documente assez sérieusement avant d'y aller ..
    en lisant notamment " Cambodge , année zéro" de PONCHAUD, ce qui fut le déclencheur

    C'est sûr qu' "avec du recul .. tout est beaucoup plus facile "(donc méfiance) .

    Alors essayons de nous remettre dans le bain de cette période française :

    - Giscard est président : de 74 à 81

    - ses premiers ministres sont CHIRAC (74-76) puis BARRE

    - en ASIE du SUD-EST, la France reste sur 2 élements très forts :

    * côté VIETNAM : la raclée de DBP (1954) dont les conséquences ont des effets directs jusqu'à la fin 1962 dans la guerre d'Algérie elle même, notamment au travers du comportement des officiers supérieurs de l'armée Française.

    * côté Cambodge : les évenements de " l 'ambassade de France d'Avril et mai 75" (Giscard/Chirac) ont des répercussions énormes en matière de "diplomatie française"

    Le pouvoir politique français- échaudé- ne veut plus entendre parler de l'ex-Indochine de Papa :" il ne veut même plus savoir" .

    Et çà durera :
    - après 79 , la France traine à l'ONU derrière les puissances occidentales anglo-sacxonnes.
    Elle s'abstient notamment dans le vote pour le maintien du siège de l'ONU à l'ex gouvernement KR/KD renversé par les Vietnamiens

    -
    même MITTERAND et CHIRAC ont été ou "mal conseillés ou pas du tout "sur ce qui se passait en ASEAN ..
    Les "mauvaises langues" disent même que l'un de leurs conseillers ( femme qui fut ministre : une certaine B.G ) n'ouvrait pas, avant certaines audiences importantes, les dossiers techniques qu'on lui faisait parvenir !!!

    etc. etc
    Cqfd : "l'ASEAN : c'est trop loin, on ne veut plus connaitre ".

    Et je pense qu'on est toujours sur la même tendance
    Dernière modification par robin des bois ; 22/11/2012 à 09h57.

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  3. #22
    Le Việt Nam est fier de toi Avatar de DédéHeo
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    Merci à ngjm95 pour son témoignage sur le déchirement de la communauté asiatique à cette époque car comme beaucoup, je me rappelle à peine que de cette histoire de "Marche pour le Cambodge". Puis j'ai soutenu Médecins du Monde, puis à la fin des années 80, je me suis aperçu que le gouvernement VN n'était pas du tout content de leur action et je me demandais pourquoi il leur en voulait tant Nous, on avait déjà oublié ces événements qui s'étaient déroulés à peine 10 ans plus tôt...

  4. #23
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    * côté Cambodge : les évenements de " l 'ambassade de France d'Avril et mai 75" (Giscard/Chirac) ont des répercussions énormes en matière de "diplomatie française"
    RdB parlait_il du cas évoqué ci-dessous par l'Express ?

    Le jour où la France céda aux Khmers rouges

    Par Philippe Broussard, publié le 12/05/2009 à 16:49

    Les autorités françaises ont-elles livré aux hommes de Pol Pot des personnalités cambodgiennes réfugiées à l'ambassade de France à Phnom Penh, en avril 1975? Alors que cet épisode controversé fait l'objet d'une enquête judiciaire, L'Express apporte des précisions inédites sur la gestion de cette crise par le Quai d'Orsay et l'Elysée.



    Cette photo est un élément important, mais contesté, de l'enquête. On y voit deux gendarmes français (à dr.) et le président de l'Assemblée nationale cambodgienne, Ung Boun Hor (au centre). L'Express a retrouvé l'homme au premier plan (de dos). Un témoin décisif.

    C'est une histoire dont on fait les films; peut-être aussi les procès... Un drame d'autrefois qui met les mémoires à si rude épreuve qu'il devient difficile, dans le flou des consciences oublieuses, de démêler le vrai du faux et d'aller à l'essentiel: que s'est-il passé à l'ambassade de France à Phnom Penh, le 20 avril 1975, trois jours après le renversement du régime (proaméricain) de Lon Nol par les Khmers rouges?


    L'épisode est connu. Le réalisateur Roland Joffé lui a consacré une scène - très romancée - de son film La Déchirure (1984, trois oscars); l'ethnologue François Bizot, témoin direct en tant qu'interprète, en a fait état - de façon plus réaliste - dans son livre Le Portail (la Table ronde, 2000).




    Des centaines de personnes restent une quinzaine de jours dans l'ambassade. Les conditions de vie sont difficiles: l'eau et la nourriture manquent; certains mangent même les chats. Seuls les étrangers pourront être évacués par convois, le 30 avril et le 6 mai, vers la Thaïlande. Le journaliste de l'AFP, Claude Juvenal, auteur de ces photos, dénonce le comportement
    Au tour, maintenant, de la justice de s'y intéresser: une enquête, initiée en 1999 mais interrompue depuis 2007 par un problème de compétence juridique, sera relancée dans les mois à venir par la désignation d'un nouveau juge d'instruction au tribunal de Créteil (Val-de-Marne). Son objectif: déterminer dans quelles conditions des dignitaires du régime déchu cachés dans l'ambassade ont été remis aux communistes.
    Il pleut sur Phnom Penh, ce dimanche matin d'avril 1975, quand le groupe quitte les lieux. Il y a là le prince Sirik Matak, ses deux gardes du corps, la princesse Manivann, sa fille, son gendre et ses petits-enfants, le ministre de la Santé (Loeung Nal), le président de l'Assemblée nationale (Ung Boun Hor)..

    La suite en cliquant le lien ci-dessous :

    Le jour o la France cda aux Khmers rouges - L'EXPRESS

  5. #24
    Le Việt Nam est fier de toi Avatar de Bao Nhân
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    Il était vrai que la transition au socialisme opérée à la suite de la chute de Saigon a porté un coup dur à la population du Sud qui ne s'est pas préparée à un tel changement. Mais selon le journaliste Nguyen Manh Cuong*, un proche de l'ancien premier ministre de Nguyen Cao Ky, alors, un des déclencheurs de ces exodes des boat-people c'était surtout parce que les gens ont entendu parler à la radio, diffusée en langue vietnamienne depuis un ou des pays de la région à la destination du Vietnam, qu'il y avait des bateaux qui patrouillaient au large pour accueillir d'éventuels fuyants du nouveau régime.

    * je cherche encore sur Youtube cette vidéo enregistrée lors d'un entretien entre le journaliste Nguyễn Mạnh Cường et le pasteur Nguyễn Quang Minh.
    Dernière modification par Bao Nhân ; 22/11/2012 à 22h25.
    Bảo Nhân : fascination, impression and passion

  6. #25
    Le Việt Nam est fier de toi Avatar de robin des bois
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    Citation Envoyé par ngjm95 Voir le message
    RdB parlait_il du cas évoqué ci-dessous par l'Express ?

    Le jour où la France céda aux Khmers rouges

    Par Philippe Broussard, publié le 12/05/2009 à 16:49

    Les autorités françaises ont-elles livré aux hommes de Pol Pot des personnalités cambodgiennes réfugiées à l'ambassade de France à Phnom Penh, en avril 1975? Alors que cet épisode controversé fait l'objet d'une enquête judiciaire, L'Express apporte des précisions inédites sur la gestion de cette crise par le Quai d'Orsay et l'Elysée.



    Cette photo est un élément important, mais contesté, de l'enquête. On y voit deux gendarmes français (à dr.) et le président de l'Assemblée nationale cambodgienne, Ung Boun Hor (au centre). L'Express a retrouvé l'homme au premier plan (de dos). Un témoin décisif.

    La réponse est Oui ..

    Cet épisode est globalement dramatique ..

    Madame UNG Bun Hor, la veuve de cet homme politique pris en photo par un journaliste, a attaqué en justice l'Etat français : rien à redire de ma part .
    Sinon qu' elle a oublié de porter plainte également contre le chef du GRUNC ( alias le gouvernement royal d'union nationale du Cambodge)en exil a PEKIN , qui avait réclamé avec des mots très durs que "la France livre les traitres khmers réfugiés à l'ambassade de France aux nouvelles autorités légitimes du pays") (liste établie)....
    Ce monsieur s'appelait Norodom Sihanouk (
    le document existe toujours, puisqu'il a été publié dans les pages du journal Le Monde daté des 5-6 mai 1975, je crois )



    ps par reédition


    Ci-après l'enquête assez complète du journal LIBE sur le même sujet
    (mais selon moi elle est assez influencée par le livre que venait de sortir alors Mme UNG Boun HOR)Quand Paris cédait aux Khmers rouges

    29 juin 2010 à 00:00

    En avril 1975, la France aurait remis des dignitaires cambodgiens réfugiés dans son ambassade. Alors que la justice rouvre le dossier, «Libération» a retrouvé des témoins et reconstitue ces journées noires.

    Par ARNAUD VAULERIN


    Ce matin-là, il pleuvait. C’était le 20 avril 1975, à Phnom Penh, au Cambodge. Un petit groupe de femmes, d’enfants et d’hommes passaient les grilles de l’ambassade de France pour monter dans une jeep et deux camions bâchés. Trois jours plus tôt, les Khmers rouges avaient fait main basse sur la capitale cambodgienne et renversé le régime pro-américain de Lon Nol. La terreur s’installait au Cambodge. Les Khmers rouges traquaient les «traîtres fascistes et les suppôts de l’impérialisme». La dizaine de Cambodgiens qui quittent l’ambassade de France ce matin-là, sont de ceux-là. Il y a le prince Sirik Matak et ses deux gardes du corps, la princesse Manivane, sa fille, son gendre et ses deux petits-enfants, ainsi que Loeung Nal, le ministre de la Santé et Ung Boun Hor, le président de l’Assemblée cambodgienne. Aucun n’est revenu.



    C’est sur la disparition de ce dernier que la justice française va de nouveau enquêter. Après une dizaine d’auditions de témoins et trois années d’interruption, le tribunal de Créteil vient de rouvrir le dossier. Un nouveau magistrat, le quatrième en onze ans, a éténommé : Emmanuelle Ducos devra élucider le rôle de l’Etat français dans cette affaire. «L’enquête devra déterminer les responsabilités de tous. Celle des Khmers rouges est évidente,note maître Patrick Baudouin, qui défend la veuve du président de l’Assemblée cambodgienne, Billon Ung Boun Hor, et qui a rencontré l’an dernier, à Phnom Penh, Marcel Lemonde, le co-juge d’instruction du tribunal des Khmers rouges. Mais il faudra également examiner la responsabilité pour complicité des autorités françaises qui ont remis Ung Boun Hor aux Khmers rouges.»
    «Lacheté, oublis et mensonges»

    C’est Billon Ung Boun Hor qui a porté l’affaire devant la justice il y a onze ans (1). Française depuis 1976, elle a déposé plainte le 3 novembre 1999, pour «séquestration», «assassinat, actes de torture et de barbarie». Puis elle s’est constituée partie civile tout comme la Fédération internationale des droits de l’homme. L’affaire est ancienne, mais elle est surtout «spéciale et délicate» de l’aveu d’un magistrat de Créteil. Elle témoigne de la folie et du chaos qui ont suivi la prise de pouvoir par les Khmers rouges. Elle désigne la France et les plus hautes autorités de l’époque, notamment Valéry Giscard d’Estaing qui était alors président de la République, et a suivi de près l’affaire de l’ambassade. Elle évoque un passé douloureux fait de «lâcheté» selon un témoin, mais aussi de non-dits, d’oublis et de mensonges.
    Trente-cinq après les faits, des zones d’ombres subsistent qui s’ajoutent aux contradictions du dossier. Que s’est-il passé entre le 17 et 20 avril 1975 à Phnom Penh ? «Le matin du 17 avril, tout allait bien, se souvient Arnaud Borrel, alors photographe à l’agence Sipa Press. On pouvait travailler et circuler dans la ville sans difficulté. Dans l’après-midi, tout s’est tendu et, très vite, il n’était plus possible de sortir de l’ambassade.» Les dignitaires du régime de Lon Nol sont arrivés dans la matinée, dans l’enceinte de l’ambassade. Deux télégrammes diplomatiques expédiés au ministère des Affaires étrangères à Paris indiquent que Ung Boun Hor «a forcé l’entrée de notre ambassade» et qu’il «excipe du droit d’asile pour la protection immédiate de sa vie».Cinq minutes plus tard, nouveau message reçu au Quai d’Orsay : «Sirik Matak a réussi à pénétrer dans l’enceinte en franchissant les grilles, avec deux de ses gardes du corps en tenue civile.» Puis, le télégramme n°586 appelle à l’aide : «Je serais reconnaissant au département de bien vouloir me faire savoir d’extrême urgence la conduite à adopter à leurs égards, dans l’hypothèse où les nouvelles autorités demanderaient à ce que ces personnalités leur soient livrées.»
    Les deux textes, aujourd’hui déclassifiés, sont signés Dyrac. Il s’agit du vice-consul qui pare au plus pressé et expédie les affaires courantes.
    Des valises et des enfants jetés par-dessus les grilles

    La France avait réduit au minimum sa présence diplomatique au Cambodge : sept personnes dont deux gendarmes et un officier de renseignement secondent le vice-consul, aidés également par des Français présents dans l’ambassade comme François Bizot - qui racontera ces moments troublés dans le Portail - et le père François Ponchaud. Ancien résistant, Jean Dyrac a pris la tête de l’ambassade un mois plus tôt. Aujourd’hui, cet homme de 89 ans «malade du cœur» se souvient de l’arrivée de Ung Boun Hor. «J’étais dans mon bureau et j’ai entendu des cris devant la grille. C’était lui, il voulait rentrer et coucher dans la chambre de l’ambassadeur ! Mais il n’y avait plus de place, nous avions près de 3 000 personnes réfugiées dans nos murs.»
    Tous les témoins évoquent un «chaos total», la «panique» de dizaines de personnes qui affluent vers l’ambassade pour tenter de pénétrer ou jeter par-dessus les grilles, valises et enfants. D’autres dressent le portrait d’un vice-consul «largué et dépassé par les événements».
    Dans le même temps, les Khmers rouges armés d’AK 47 et de bazookas se déploient autour de l’enceinte. Très vite, ils se montrent plus menaçants. «Ils se sont présentés à nous dans l’après-midi pour nous dire : "Pour nous, vous n’êtes plus une ambassade"», se souvient Jean Ermini qui s’affiche comme l’adjoint de Dyrac. «Le régime d’extraterritorialité restait pour eux une fiction dont nous tentâmes vaguement d’expliquer l’existence juridique», se souvient François Bizot.
    Entre-temps, à Paris, le cabinet du ministre des Affaires étrangères, Jean Sauvagnargues, scelle le sort des personnalités réfugiées dans l’enceinte de l’ambassade de Phnom Penh. «Le fait que le droit d’asile ne soit pas reconnu en droit international et le caractère particulier de votre mission ne nous permettent pas de donner satisfaction aux demandes du Prince Sirik Matak et de M. Um Bum Hor [sic]… Vous ferez savoir aux intéressés que nous ne sommes pas en mesure d’assurer la protection qu’ils attendent.» Cette fois, le télégramme est signé par Claude Martin. C’est l’un des conseillers du ministre. Il se souvient de «nombreuses réunions au sujet de cette crise et de décisions approuvées par la présidence de la République. Dans certains cas, elles étaient même fixées à l’Elysée.» Valéry Giscard d’Estaing, alors président de la République, n’a pas souhaité répondre à nos questions. Son service de presse le dit «très débordé par l’écriture d’un bouquin».
    Très vite, les Khmers rouges ont su que l’ambassade abritait les «traîtres de la clique fasciste et raciste», selon l’expression de l’un des commandants cité dans le Portail. Ont-ils été trahis ?«Ils se sont fait dénoncer par l’un de nous», assure aujourd’hui François Ponchaud qui prêtait ses services de traducteur aux autorités françaises. En 2004, il avait déclaré à Cambodge Soir que «personne ne savait qu’ils étaient là, cachés à l’abri de tout regard». Ermini, l’un des bras droits de Dyrac avance une autre hypothèse : «Il n’est pas impossible que des Khmers rouges se soient glissés dans la foule à l’intérieur de l’ambassade.»
    Plus menaçants, les Khmers rouges exigent en tout cas la liste complète des réfugiés au sein de l’ambassade. Plus inquiet, Dyrac rapporte au Quai d’Orsay «l’ultimatum du comité de la ville» et dit se trouver dans «l’obligation, afin d’assurer la sauvegarde de nos compatriotes, de faire figurer sur la liste des personnes présentes» les dignitaires recherchés. Il se fait plus pressant : «Sauf ordre express et immédiat du département m’enjoignant d’accorder l’asile politique, je devrais, dans un délai qui ne pourra excéder vingt-quatre heures, livrer le nom des personnalités. Répondre par télégramme clair :
    - oui, si je dois les livrer.
    - non, si je dois m’abstenir.»
    Le Quai d’Orsay est très clair dans sa réponse du 18 avril, à 18 h 10. «Vous voudrez bien établir la liste nominative des ressortissants cambodgiens qui se trouvent dans les locaux de l’ambassade, afin d’être prêt à communiquer cette liste à l’expiration du délai qui vous est fixé.»
    Une fois en possession des noms, les Khmers rouges exigent de se faire livrer les personnalités. Il faut s’en remettre au Portail pour savoir ce qui s’est passé entre le 19 et le 20 avril au matin. Car curieusement, l’ambassade semble n’avoir échangé aucun télégramme avec le Quai d’Orsay.
    Dans son récit, François Bizot décrit longuement l’issue de la crise. «Chacun savait bien que nous n’avions pas les moyens d’imposer quoi que ce soit.» Le photographe Arnaud Borrel : «La grande excuse de Dyrac était de dire que les Khmers rouges allaient attaquer l’ambassade. Il ne voulait pas avoir d’ennui.» Bizot dépeint un vice-consul incapable «d’articuler un mot» pour expliquer à un Sirik Matak résigné, que les Khmers rouges l’attendent devant la grille de l’ambassade.
    Aujourd’hui, Jean Dyrac se pose en brave et veut faire croire que les personnalités«s’étaient concertées pour quitter les lieux. Les Khmers rouges avaient indiqué par haut-parleur que le roi Norodom Sihanouk était de retour et voulait les rencontrer. Ils étaient contents d’aller rejoindre le monarque. Ils sont partis de leur plein gré. C’est ça la vérité qui a été déformée ensuite par des salopards de journalistes.»
    «Je ne l’ai pas chargé dans le camion de mon plein gré»

    François Ponchaud n’est pas journaliste, mais religieux. Il a été l’un des premiers à révéler les massacres de masse des Khmers rouges. Il se souvient de Ung Boun Hor qui allait être remis aux nouveaux maîtres du Cambodge. «Il était fou de terreur, les jambes flageolantes. Il savait ce qui l’attendait.» François Ponchaud se remémore aussi l’attitude de Jean Dyrac qui «pleurait comme un enfant. Je l’entends dire à deux reprises "nous ne sommes plus des hommes", la tête appuyée sur le montant d’une porte.» Jean Ermini est témoin lui aussi de ce départ. «Ung Boun Hor s’accrochait et ne voulait pas partir.» A-t-il été drogué avec des calmants avant d’être remis aux Khmers rouges, comme l’avancent sa veuve et un article de Newsweek du 19 mai 1975 ? Arnaud Borrel : «Tout cela ne s’est pas fait dans le grand calme et la courtoisie. Ils ont été poussés dehors.»
    Une des dernières photos du président de l’Assemblée (ci-contre) montre un homme (à son arrivée ou à son départ ?) qui semble échapper à deux hommes. Il s’agit des deux gendarmes français de l’ambassade. Pierre Gouillon est l’un d’eux. Il n’a pas oublié les Khmers rouges qui attendaient derrière les grilles. «Cela a été douloureux, car vous comprendrez que Ung Boun Hor ne voulait pas y aller. Il a été forcé. Je n’ai rien inventé, il était réticent, c’est évident. Je reçois des ordres, j’obéis. Mais je ne l’ai pas chargé de mon plein gré dans le camion.» Il se refuse à dire qui était le donneur d’ordre. L’ancien chef de cabinet du ministre des Affaires étrangères entend couper court à tout débat. «Il n’y a eu aucun ordre de livrer ces personnalités, souligne Maurice Ulrich. Dès la journée du 18 avril, j’ai demandé des instructions à l’Elysée et au Premier ministre. Pour cette décision finale, je n’ai pas eu de réponse. En se livrant, Sirik Matak nous a évité un drame.»
    Le prince partira vers l’ouest de la ville. Ung Boun Hor vers le nord-est selon Etienne Plagie. Le médecin de l’ambassade a dit aux enquêteurs l’avoir revu, le lendemain, «dans le même camion benne et la même tenue que la veille, repasser devant l’ambassade». Après, on a perdu sa trace.


    (1) «Rouge Barbare» de Billon Ung Boun Hor, Ed. Respublica, 311 pages, 2009.
    Dernière modification par robin des bois ; 22/11/2012 à 23h35.

  7. #26
    Amoureux du Viêt-Nam Avatar de HAN VIËT
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    Les Occidentaux en venant agresser la Chine et le VN au 19è siècle ont pour ainsi dire déclenché en réaction des tsunamis et des contre tsunamis incontrôlables ; comme dirait les bouddhistes un enchainement infernal de causes et d'effets : les guerres du VN , le génocide cambodgien , les épurations chinoises ( comme le Grand Bond , la Révolution culturelle ; etc ... )
    Ces énormes bouleversements ont brisé bien des vies et balayé des millions de destins individuels comme M. Ung Boun Hour , les boat people , les déplacés VN et cambodgiens , ... ., l'empoisonnement persistant à l'agent orange , ... etc ... Il ne faut pas oublier l"évènement déclencheur , les premiers responsables . Ces jours ci , Obama est venu à Phnom Penh , il n' a pas pensé à demander pardon des bombardements américains .

  8. #27
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    Citation Envoyé par HAN VIËT Voir le message
    Les Occidentaux en venant agresser la Chine et le VN au 19è siècle ont pour ainsi dire déclenché en réaction des tsunamis et des contre tsunamis incontrôlables ; .

    ?????

    SVP, quel est le rapport direct entre " Les 55 jours de Pékin ", avec ou sans Ava Gardner, le petit Père des Peuples Lénine... le grand timonnier MAO et le KR POL Pot svp ?


  9. #28
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    Citation Envoyé par robin des bois Voir le message
    ?????

    SVP, quel est le rapport direct entre " Les 55 jours de Pékin ", avec ou sans Ava Gardner, le petit Père des Peuples Lénine... le grand timonnier MAO et le KR POL Pot svp ?
    _ ne pas voir le rapport entre certains évènements , malgré les explications , c'est être dans l'avidya bouddhiique ( conscience obscurcie )=
    en VN , màn vô minh bao phủ
    _ je vous laisse découvrir vous-même l'explication , je ne me permets pas de faire le professeur .

  10. #29
    Le Việt Nam est fier de toi Avatar de robin des bois
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    Citation Envoyé par HAN VIËT Voir le message
    ne pas voir le rapport entre certains évènements , malgré les explications , c'est être dans l'avidya bouddhiique ( conscience obscurcie )=
    en VN , màn vô minh bao phủ
    .


    "C'est cela, oui" (selon un célèbre film-culte)

    - verset 60

    Longue est la nuit pour qui doit veiller
    Longue est la route pour qui est fatigué
    Long le cycle des renaissances
    Pour le sot qui ne connait pas la bonne Loi .

    -verset 61


    Si l'on ne trouve pas de compagnons de route
    Qui ne soient au moins ses égaux
    Mieux vaut marcher en solitaire
    Il n'y a point de société avec les sots


    (bien évidemment , ce n'est pas de moi !!!!)

  11. #30
    Passionné du Việt Nam Avatar de ngjm95
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    Citation Envoyé par robin des bois Voir le message
    La réponse est Oui ..

    Cet épisode est globalement dramatique ..

    .
    En continuant la lecture, j'ai relevé ce passage:

    "Tout indique en effet que le pays n'a jamais pesé de tout son poids, notamment auprès de la Chine. Elle seule était pourtant susceptible d'agir auprès des Khmers rouges. Un Chinois ne dirigeait-il pas la délégation venue chercher Ung Boun Hor et ses compagnons ? " L'Express.

    On peut se demander pourquoi la France n'avait t-elle pas averti l'opinion internationale, l'ONU ? En ce mois d'avril, c'était la faillite de la politique Américaine et certainement le discours de Charles De Gaulle à Phnom Penh revenait en écho dans les chancelleries occidentales. La France qui était à ce moment la deuxième puissance occidentale pouvait faire entendre sa voix . Quand de par son rapprochement avec les Etats Unis , la Chine montrait qu'elle avait besoin de l'occident pour une meilleure posture face à l'ex URSS. Elle était donc dépendante et perméable à des concessions à la périphérie.
    Dommage que la France à ces moments dramatiques n'eût pas pensé à faire pression sur la Chine qui semblait tirer les ficelles de cette prise de pouvoir par les Khmers Rouges.
    Dernière modification par ngjm95 ; 23/11/2012 à 09h03.

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