Dernière modification par Mango65 ; 29/11/2009 à 16h59.
Lorsque la bêtise gifle l'intelligence, alors l'intelligence a le droit de se comporter bêtement
Avicenne
Et pour finir (pour aujourd'hui):
Et ci dessous, l'article d'epoque:
Les grandes manoeuvres en Indo-Chine
Revue de la cavalerie indigène
Il y a trois ans (c' est-à-dire en 1900) lorsque M. Paul Doumer était encore gouverneur de l' Indo-Chine, il eut, entre autres idées heureuses, l'excellente pensée de dénombrer les forces militaires dont il pourrait disposer sur le territoire de notre belle colonie indo-chinoise, au cas d'un soulèvement, toujours à craindre, aux frontières de Chine ou d'une intervention au Siam. Pour cela, il fit un premier appel aux réserves indigènes, ne convoquant, d' ailleurs, que les hommes libérés depuis dix ans. Il était, en effet, très intéressant de voir dans quelle proportion les miliciens indigènes répondaient à l' appel de leur classe et se rendaient sous les drapeaux de la République. L' expérience fut concluante. Ils vinrent tous avec un empressement des plus heureux. L' épreuve a été refaite depuis lors et toujours avec succès, Il y a quelques jours, une grande revue
eut lieu sur différents points du territoire, après des manoeuvres particulièrement réussies. C 'est l'une de ces revues de fin de manoeuvre
que représente notre si pittoresque gravure de huitième page.
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Les premiers cavaliers utilisés au Tonkin, au moment de la conquête, furent des chasseurs d'Afrique et des spahis, dont le courage et le dévouement furent admirables pendant toutes cette terrible campagne. Mais, malheureusement, ces braves gens ne purent avec leurs chevaux impossibles à acclimater dans ces régions humides et chaudes, trop grands et inaptes aux
services spéciaux qu' on leur demandait, remplir complètement leur fonction. Ce fut alors que l' on fit un essai. On forma un embryon de cavalerie légère avec quelques indigènes montés sur des poneys du pays, d' une sobriété et d'une endurance inouïes, dont la taille ne dépasse pas 1 m. 10, dont le pied très sûr ne bronche pas sur les digues étroites des rizières, et qui se
glissent, avec leurs cavaliers, au milieu des éboulis, des inondations, dans les passages les plus difficiles. Encadrés d' officiers et de sous-officiers français, ces cavaliers indigènes formèrent un premier escadron de 120
hommes armés de carabines 1890, à chargeur de trois cartouches, du sabre et de la lance. Mais ce fut M. le gouverneur général Doumer qui créa
véritablement, par un arrêté, et organisa définitivement notre cavalerie indigène ; il assura leur solde sur le budget général de l'Indo-Chine. Les manoeuvres qui viennent d' avoir lieu ont permis de constater que l'éminent
député de l' Aisne avait le droit d' être satisfait des très heureux résultats de son intelligente initiative. De tous les services que M. Paul
Doumer a rendus à la Patrie, principalement dans les affaires d'organisation et de défense militaires, pendant son trop court séjour à Saïgon et à Hanoï, le moindre ne sera pas d' avoir doté l' Indo-Chine d'excellents défenseurs.
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Jusqu'au jour de la création des escadrons de cavaliers indigènes, pour la guerre de guérillas contre les pirates embusqués dans les montagnes
inaccessibles du Tonkin, le général commandant en chef les troupes de la colonie avait bien les troupes coloniales qui ont toujours fait merveille ;
mais il lui manquait, pour la plaine, cette cavalerie active et mobile, qui passe partout et qui constitue un précieux service de renseignements. Ces petits soldats campés sur leurs minuscules chevaux, sont d' un très grand courage, d' une obéissance et d' une résistance parfaites ; ils ne font qu'un avec leur monture, et, en cela, ils rappellent les cavaliers cosaques. En
fait de nourriture, leurs besoins et ceux de leur monture sont insignifiants (une poignée de riz par jour pour le cavalier et une botte de feuilles de
bambous pour le cheval), ce qui permet de leur demander de très longs efforts. C' est là détail qui a son importance dans ces pays, étant donné ce
que l' on attend des troupes en campagne. De plus, les soldats indigènes sont fiers d' appartenir à l' armée française : la confiance que nous leur
témoignons leur inspire un dévouement profond pour la France, leur seconde patrie, et les idées de fidélité à la lointaine métropole se répandent
autour d' eux, dans les jeunes générations. Affectueusement traités par leurs officiers européens, ils apprennent à mieux connaître les maîtres de leur pays ; ils les respectent, les estiment et les aiment. Ils sont prêts,
si dur qu' il puisse être, à remplir leur devoir jusqu'à la mort. Les actes de dévouement et même d' héroïsme de ces vaillants soldats indigènes sont, d'ailleurs, très fréquents, et nous pourrions citer une foule d' exemples intéressants. Quel dommage que l' Indo-Chine soit si loin de Longchamp ! Ils auraient un vrai succès à la revue du 14 Juillet, auprès de la population
parisienne si patriotiquement éprise de tout ce qui touche à notre armée, nos vaillants petits cavaliers de l' Annam et du Tonkin !
Le Petit Journal du 30 Août 1903
Lorsque la bêtise gifle l'intelligence, alors l'intelligence a le droit de se comporter bêtement
Avicenne
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