Envoyé par
Phúc_44
Non pas partout. J’en ai désigné que 2.
La rancune est le sentiment qui, selon moi, se dégage de vos messages qui sont à sens unique. Vos messages n’ont pas pour but la recherche et la compréhension de faits historiques mais la manipulation de l’Histoire afin de faire porter l’entière responsabilité des atrocités commises pendant ces guerres à la France. Vous ne faites pas de l'Histoire mais de la culpabilisation collective. C'est ce but que je déplore.
La plupart de vos messages dans ces discussions ne sont que reproches :
Reproche d’être la cause de la disparition des idéogrammes chinois, reproche d’avoir privé le Viêt Nam d’un destin à la japonaise (que vous avez d’ailleurs complètement fantasmé), reproche d’être responsable de la famine de 45 (ce qui est faux. Il faudra d’ailleurs que j’y revienne quand j’aurai le temps), reproche unilatéral de massacres de civils vietnamiens alors que le Viêt Minh était loin d’être en reste dans ce domaine... et j’en passe.
Même les anciens combattants du Viêt Minh, certes victorieux, ont pardonné. Et dès la décennie suivant les Accords de Genève la France renouait le contact diplomatique avec ses anciens ennemis dans le but de restaurer la paix au Sud Viêt Nam. Vous, vous êtes resté bloqué en 1950.
Mais quelle est l’utilité d’adresser des reproches plus d’un demi-siècle après la fin des faits ?
Face à ses reproches périmés vous n’allez rencontrer que l’incompréhension de vos interlocuteurs : "Mais pourquoi ce type m’assomme en continu avec les erreurs du passé ? Je le sais pertinemment que la France a mal agi en Indochine, ça fait des décennies qu’on a dénoncé les erreurs et tourné la page du colonialisme. Quel but recherche-t-il ? Il veut me mettre mal à l’aise ou quoi ? A-t-il hiberné pendant 70 ans ? ... "
La prochaine fois que vous irez en France interpellez le premier passant venu et demandez lui si l’image qu’il se fait de la colonisation française est une image positive ou négative.
Je vais vous raconter le témoignage d’un capitaine du CEFEO captif du Viêt Minh du 14 octobre 1950 au 2 septembre 1954 :
" Attendant sur la place du village le regroupement de camarades partis couper des bambous, je vois un paysan sortir de chez lui, il m’invita à manger et je le suivi. Toute sa famille était rassemblée. Il me présente. "Ca, c’est la mère pour moi, ça, c’est la femme numéro un, ça, c’est la femme numéro deux, ça, c’est les enfants et ça, c’est le frère pour moi, lui, c’est connaître la France."
Le gars était en garde-à-vous et saluait militairement : "Moi, c’est connaître Toulon, Marseille et Mont-de-Marsan, c’est tirailleur douze ans dont six en France" et l’autre de m’offrir des gâteaux de riz, du choum, et de reprendre : "Les guerres c’est finir un jour et quand la guerre c’est finir, les prisonniers c’est rentrer à la maison. Alors vous c’est rentrer un jour et dire : Nous c’est beaucoup aimer la France." J’en avais les larmes aux yeux et je me suis promis de ressortir cette histoire chaque fois que je le pourrais "
Je souhaite que ce témoignage du Colonel Alain de Braquilanges (capitaine à l’époque des faits) vous ouvre un peu les yeux.
Quand on souhaite étudier HONNETEMENT les évènements du passé, ce doit être dans un but de compréhension. Pas pour nourrir le ressentiment qui éloigne les peuples au lieux de les rapprocher.
Ainsi selon moi, vous devriez :
premièrement garder en permanence à l’esprit que la mentalité française d’aujourd’hui n’a plus rien à voir avec celle de l’époque de Jules Ferry qui n'était déjà plus d'actualité en 1945.
En effet, je ne comprends pas comment un dannyboy qui se revendique en permanence comme l’incarnation du bon sens puisse porter un jugement moral sur une époque révolue en utilisant les codes de la morale du XXIème siècle. La morale d’aujourd’hui sert à juger les évènements du PRESENT. Elle est complètement inadaptée pour faire un procès d’évènements PASSES où elle n’avait pas cours.
La seule démarche honnête à entreprendre en Histoire réside dans la recherche et la publication de l’intégralité des évènements du passé. Tenter la compréhension de ces évènements c’est déjà plus périlleux car on est vite rattrapé par notre mentalité de 2012.
deuxièmement , lorsque à l’avenir vous évoquerez ces tragiques évènements, mettre de côté votre vision à sens unique qui ne pourra jamais vous apporter la sérénité.
Bonne journée.