Voici les dernières nouvelles :
LAOS : 27 ADOLESCENTS ET ENFANTS HMONG DISPARUS.
Suite de l’action de février 2007 : les 153 réfugiés Hmong n’ont pas été renvoyés car la Thaïlande a reçu des promesses d’autres pays qui sont prêts à les accueillir. Mais vous vous souvenez sans doute une ancienne action (février 2006) concernant des jeunes filles Hmong. Nous venons de recevoir de leurs nouvelles :
Le gouvernement du Laos affirme avoir « retrouvé » 21 adolescentes et jeunes femmes qui avaient disparu depuis décembre 2005 après avoir été renvoyées de Thaïlande. Cependant, ces jeunes demandeuses d’asile hmongs sont toujours séparées de leurs familles et on ne sait pas où elles se trouvent à l’heure actuelle. On est toujours sans nouvelles de six autres personnes. Amnesty International a reçu des informations au sujet de plusieurs jeunes demandeurs d’asile laotiens arrêtés en Thaïlande il y a plus d’un an. Trois sœurs,
Nhia Vue (12 ans),
Mai Ker Vue (14 ans) et
Xiong Vue (16 ans), (photo de leurs parents ci-dessus) avaient été arrêtées et renvoyées de force au Laos par les autorités thaïlandaises. Elles faisaient partie d’un groupe de 22 jeunes et cinq adultes hmongs. La Thaïlande les accusait d’être venus illégalement sur son territoire. La bonne nouvelle, c’est que les autorités laotiennes et thaïlandaises seraient en train d’élaborer un plan pour que les 21 jeunes filles et jeunes femmes puissent enfin rejoindre leurs familles en Thaïlande. Il reste à découvrir ce qui est arrivé à ces jeunes personnes pendant les quinze mois qui ont suivi leur renvoi au Laos. Les autorités du Laos ont nié toute responsabilité sur ces personnes. Selon certaines informations, les adolescentes et les jeunes femmes arrêtées auraient été emprisonnées dans la province de Borikhamxay. Six jeunes hommes auraient été détenus à Vientiane, la capitale, puis transférés à Phongsali, loin au nord. Les conditions dans la prison seraient dures, certaines de ces personnes auraient été maltraitées et d’autres torturées. Les parents des trois adolescentes ont vu leurs filles pour la dernière fois en 2005. Les trois sœurs vivaient avec leur famille dans un camp de réfugiés improvisé, dans le village thaïlandais de Huay Nam Khao. Environ 7000 Hmongs du Laos y sont venus chercher refuge pour échapper aux injustices que leur font subir les autorités laotiennes. « Nous avons dû nous enfuir parce que les soldats laotiens cherchaient à nous tuer et à nous empoisonner », a déclaré le père des jeunes filles à Amnesty International. On sait peu de choses sur ce qu’il est arrivé à ces 27 personnes une fois qu’elles ont été renvoyées au Laos. La mère des adolescentes a indiqué que leurs seuls proches se trouvaient au Laos et vivaient eux aussi dans la jungle. Ceci signifie qu’il n’y avait personne au Laos qui pouvait se rendre dans la prison pour chercher les jeunes filles et pour leur apporter à manger ou des biens de première nécessité.
LE SAVAIS-TU : Les Hmong
Ce peuple vit dans les montagnes en Chine, au Laos, au Viêt-Nam, au Cambodge et en Thaïlande. Certaines tribus Hmong ont quitté la Chine à la fin du 18ème siècle et se sont installées dans les montagnes du nord pour travailler comme agriculteurs. Aujourd’hui, il y a plus de 450 000 Hmongs au Laos, et ils constituent 8 % de la population. Ils sont donc le troisième plus grand groupe ethnique dans le pays après les Laos et les Khmous. Les Laos sont la plus grandes ethnie et ceux qui dominent la vie politique, économique ainsi que culturelle.
L’organisation sociale des Hmongs est centrée sur le clan et ils vivent, pour la plupart, dans des petits villages. Beaucoup ne sont accessibles que par des sentiers ou des petits chemins. Mais certains Hmongs se sont intégrés dans la vie commerciale et politique, cependant ils ne sont pas nombreux.
Malgré tout, les Hmongs sont toujours persécutés au Laos parce qu’ils ont des liens avec d’anciens groupes rebelles. Il y a quelques milliers de Hmongs, dont des femmes, des enfants et des personnes âgées, qui vivent toujours dans la jungle, où ils se cachent de l’armée laotienne. Celle-ci continuerait de les attaquer, bien qu’ils ne constituent manifestement plus une menace militaire pour le gouvernement laotien. Les familles qui vivent dans la jungle se battent quotidiennement pour survivre malgré la malnutrition, les maladies, les blessures de balles et d’éclats d’obus et l’absence de soins médicaux.
Source :
http://www.amnestyinternational.be
THAÏLANDE : 149 réfugiés hmong de nationalité laotienne, parmi lesquels 82 enfants, quatre nourrissons et trois femmes enceintes
ASA 39/012/2007 -
23 août 2007
Les 149 réfugiés laotiens d’ethnie hmong détenus au centre de détention pour immigrés de Nong Khai ont interrompu leur grève de la faim dans la soirée du 19 août, après que des délégués du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) ont été autorisés à leur rendre visite et à leur apporter leur soutien. Ils sont affaiblis et éprouvés. Quatre femmes et un bébé ont été conduits à l’hôpital de Nong Khai.
Les réfugiés avaient entamé une grève de la faim le 16 août, afin de protester contre leur maintien en détention prolongée dans des conditions épouvantables. L’organisation de leur prise en charge médicale est en cours au centre de détention, mais les conditions y régnant restent sinistres et les réfugiés risquent de reprendre leur grève de la faim.
Ces personnes, dont plus de la moitié sont des enfants, sont enfermées dans deux cellules surpeuplées dépourvues de fenêtres, où règne une chaleur étouffante, sans jamais pouvoir en sortir. Selon les informations recueillies par Amnesty International, les autorités ne leur fournissent pas d’eau potable salubre, ne leur permettent pas de laver leurs vêtements et ont retiré leurs couvertures et leurs moustiquaires. Le HCR a qualifié leurs conditions de détention de « déplorables » et d’« inhumaines ».
Bien que reconnues en tant que réfugiés par le HCR, ces personnes sont maintenues en détention depuis neuf mois. Elles ont été arrêtées au milieu du mois de novembre 2006 et conduites au centre de détention pour immigrés de Bangkok, avant d’être transférées au centre de Nong Khai, situé à la frontière laotienne.
Le 30 janvier, les autorités thaïlandaises ont tenté de renvoyer au Laos ce groupe de réfugiés par la force : des agents des services d’immigration ont traîné les femmes et les enfants hors de leur cellule, avant de les faire monter dans des bus et de les conduire à la frontière laotienne. Comme les hommes et les garçons s’étaient barricadés dans leur cellule, les autorités ont tenté de les faire sortir en ayant recours à la force. Cette tentative illégale d’expulsion a été abandonnée face à l’indignation internationale. Le Premier ministre thaïlandais a par la suite déclaré que le groupe ne serait pas renvoyé au Laos, et que ses membres seraient autorisés à se réinstaller dans des pays tiers. Quatre États ont accepté tous les membres du groupe à cette fin, toutefois, le 21 août, un porte-parole du ministère thaïlandais des Affaires étrangères aurait indiqué que les autorités n’avaient pas encore décidé de permettre ou non à ces personnes de se rendre dans un pays tiers.
INFORMATIONS GÉNÉRALES Environ 8 000 demandeurs d’asile laotiens d’ethnie hmong vivent dans un camp à Huay Nam Khao, dans la province de Phetchabun. Ils ont commencé à y affluer en 2004, en quête du statut de réfugié. Un nombre inconnu de Laotiens sont par ailleurs détenus dans des centres de détention dirigés par la police dans cette province.
Ces immigrés disent avoir été victimes de persécutions dans leur pays en raison de leurs liens présumés avec des groupes de résistants armés hmong qui ont combattu les forces communistes laotiennes aux côtés de l’armée américaine pendant la guerre du Viêt-Nam (1965-1975) et les affrontements qui se sont ensuivis au Laos.
Jusqu’à présent, le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) n’a pas été autorisé à se rendre auprès des réfugiés laotiens hmong de Huay Nam Khao afin de déterminer leurs besoins en matière de protection. Les autorités thaïlandaises ne leur ont proposé aucune procédure de demande d’asile équitable ni satisfaisante en vue d’une solution durable à leur situation. Au début du mois de juin, 163 demandeurs d’asile ont été renvoyés de force en vertu d’un accord bilatéral entre la Thaïlande et le Laos, en violation des normes et de la législation internationales relatives aux droits humains.
ACTION RECOMMANDÉE : dans les appels que vous ferez parvenir le plus vite possible aux destinataires mentionnés ci-après (en anglais ou dans votre propre langue) :
- déclarez-vous préoccupé par le maintien en détention de ces 149 réfugiés hmong de nationalité laotienne, dont plus de la moitié sont des enfants ou des nourrissons, dans des cellules surpeuplées et dans des conditions sanitaires déplorables au centre de détention pour immigrés de Nong Khai ;
- dites-vous préoccupé par la grève de la faim que ces réfugiés ont observée afin de protester contre leur traitement ainsi que par leur mauvais état de santé, et exhortez les autorités à leur fournir sans délai des soins médicaux adaptés ;
- priez les autorités de prendre sans délai des mesures pour rendre les conditions de ce centre de détention et le traitement réservé aux réfugiés conformes à l’Ensemble de règles minima pour le traitement des détenus adopté par les Nations unies ;
- demandez-leur instamment de libérer ces 149 réfugiés et d’organiser leur réinstallation rapide dans des pays tiers ;
- exhortez-les à permettre sans délai au Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) et aux autres organisations humanitaires indépendantes compétentes de rendre visite à tous les demandeurs d’asile, y compris aux nouveaux arrivants, dans le camp de Huay Nam Khao et les autres installations de la province de Phetchabun accueillant des demandeurs d’asile hmong de nationalité laotienne.
APPELS À : Responsable de l’organe chargé des zones frontalières et des réfugiés : Secretary-General Prakit Prachonpachanuk National Security Council, Government House, Phitsanulok Road Dusit, Bangkok, 10300 Thaïlande Fax : +66 2282 5131 Formule d’appel : Monsieur le Secrétaire général,
Premier ministre : General Surayud Chulanont Office of the Prime Minister Government House, Phitsanulok Road, Dusit, Bangkok, 10300 Thaïlande Fax : +66 2282 5131 Courriers électroniques :
[email protected] [email protected] Formule d’appel : Monsieur le Premier ministre,
Ministre des Affaires étrangères : Nitya Pibulsonggram Ministry of Foreign Affairs Wang Saranrom, Bangkok 10200, Thaïlande Fax : +66 2 643 5320 Courriers électroniques :
[email protected] [email protected] Formule d’appel : Monsieur le ministre,
Ambassade du Royaume de Thaïlande Square du Val de la Cambre 2 1050 Bruxelles Fax : 02.648.30.66 Email :
[email protected]
PRIÈRE D’INTERVENIR IMMÉDIATEMENT. APRÈS LE 5 OCTOBRE 2007, VÉRIFIEZ AUPRÈS DE VOTRE SECTION S’IL FAUT ENCORE INTERVENIR. MERCI.
Source :
http://www.amnestyinternational.be/