Nos compatriotes, peu au courant de l'histoire, supposent que la France a été amenée à intervenir en Annam uniquement pour la protection des missionnaires, ou la vengeance à tirer d'actes d'hostilité commis contre eux et des persécutions exercées contre la religion catholique. Les missionnaires n'ont été, en réalité, que le prétexte de notre action contre l'Annam. La perte des Indes au dix-huitième siècle, l'extension de plus en plus rapide, en extrême Asie, de notre perpétuelle rivale, l'Angleterre, nous imposaient l'obligation, sous risque de déchéance, sous peine de tomber dans un état d'infériorité méprisable, de prendre pied dans les mers de Chine. L'Annam nous en a donné l'occasion, le massacre de Français, qui se sont trouvés être des missionnaires, nous en a fourni le prétexte, nous l'avons saisi avec un compréhensible empressement