Georges Boudarel rejoint l'Indochine en avril 1948 et il est nommé professeur de philosophie au lycée Yersin de Dalat. En 1949, il est nommé au Lycée Marie-Curie à Saigon. Il anime l'antenne indochinoise du PCF, le Groupe culturel marxiste, auquel Jean Chesneaux a appartenu.
Il abandonne son poste le 17 décembre 1950 pour rejoindre le Việt Minh. Il est affecté comme rédacteur créateur de l'émission en langue française de La voix de Saïgon-Cholon libre, station de radio clandestine du Việt Minh dissimulée dans une boucle de la rivière Song Bé. Il y restera 18 mois. En juin 1952,
il est désigné pour rejoindre le Tonkin. Ce voyage à pied durera 6 mois. (...)
Pendant ce temps, il est appelé sous les drapeaux en Indochine et, ne se présentant pas, sera considéré comme « insoumis par l'armée française puis déserteur et condamné à mort par contumace ». Arrivé au Tonkin, il est nommé commissaire politique dans un camp de rééducation de prisonniers, le camp 113[3], et est appelé Dai Dong[4]. D'après de nombreux témoignages de rescapés du camp, il se serait rendu coupable de tortures contre des soldats de l'armée française. Durant l'année de son activité au camp 113, Boudarel reconnait lui même un taux de mortalité de 50%[5], les survivants eux assurent qu'il y eu 278 morts sur 320 prisonniers[6].
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nota DD: Mais il n'a pas inventé les Crevettes Bigeard car c'était en 1960 en Algérie)
Il rentre en France en 1966, profitant de la loi d'amnistie votée en juin 1966[8] : devenu l'assistant de Jean Chesneaux — professeur et fondateur, avec Emmanuel Le Roy Ladurie, de la section Histoire du Département de « Géographie – Histoire et Sciences de la Société » et membre du PCF —, il est ensuite promu maître de conférences à l'Université de Paris VII et chercheur au CNRS, se spécialisant dans l'histoire du Vietnam et acquérant dans ce domaine une renommée internationale[réf. nécessaire].
Affaire Boudarel I
Le 13 février 1991, lors d'un colloque organisé au Sénat par le Centre des hautes études sur l’Afrique et l’Asie modernes, il est reconnu par Jean-Jacques Beucler, ancien secrétaire d'État aux Anciens combattants ayant lui-même participé à la guerre d'Indochine durant laquelle il avait été prisonnier pendant 4 ans dans le camp 113. (...) Cette plainte a donné lieu à un rejet de la Cour de cassation motivé par la loi d'amnistie de 1966[9].
Affaire Boudarel II
L'affaire Boudarel II commence en mai 1993[10]. Boudarel décide, malgré l'arrêt des poursuites contre lui à la suite de la décision de la cour de cassation, de maintenir la plainte en diffamation qu'il avait déposée en retour contre ses accusateurs.
Il précise son accusation dans les mois suivants en isolant cinq accusations dont il assure qu'elles sont sans fondements, et donc diffamatoires. (...)
Le feuilleton ne s'arrête pas là, puisque les accusateurs lancent à la suite de cette décision une nouvelle procédure contre Boudarel(...)i.