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Discussion: 27 janvier1973 les accords de Paris mettaient fin à la guerre Americaine contre le peuple viêtnamien

  1. #1
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    Par défaut 27 janvier1973 les accords de Paris mettaient fin à la guerre Americaine contre le peuple viêtnamien

    le 27 janvier1973 les accords de Paris mettaient fin à la guerre Americaine contre le Vietnam.mais l'Amérique a-t-elle tiré des leçons de son échec politico militaire? Rien n'est moins sur . telle est l'analyse de l'historien russe Andrei Smirnov
    La guerre du Vietnam : au pays des leçons mal apprises


    Andreï Smirnov 26.01.2013, 17:21, heure de Moscou
    Photo : RIA Novosti
    Zbigniev Brezinski, ce vieux routier de la politique américaine, qualifie la guerre au Vietnam de la « plus grande aventure des « États-Unis sur l’échiquier international ». Ce conflit militaire, l’un des plus grands du second 20e siècle, a emporté presque 4 millions de vies humaines. Il s’est terminé il y a quarante ans, le 27 janvier 1973 avec la signature à Paris d’un accord de cessez-le-feu.

    C’est dans les années 50 du dernier siècle que les États-Unis ont décidé de s’impliquer dans l’Indochine, après la défaite définitive subie par la France dans ses colonies. Les politiciens de Washington qu’il fallait contrebalancer la Chine communiste en pleine expansion. Dans ce contexte, les États-Unis ont refusé de signer accords de Genève de 1954 qui prévoyaient le cessez-le-feu au Vietnam, Laos et Cambodge et la démilitarisation de ces pays. Ils se sont au contraire employés à soutenir à fond le gouvernement du Vietnam du Sud contre le Vietnam du Nord communiste.
    De fil à aiguille, ce soutien moral et financier s’est mué en 1964 en une intervention militaire à grande échelle. Au plus fort de la guerre, l’armée américaine engagée au Vietnam du Sud comptait plus de 500 000 soldats. Mais cette aventure s’est soldée par un échec cuisant malgré une supériorité numérique écrasante et un recours massif à l’aviation.
    Notons cependant pour faire juste que Hanoï n’est pas resté seul non plus, il recevait une aide massive soviétique et chinoise en armements et conseillers militaires. Il n’en reste pas moins que l’échec subi par la superpuissance dans la guerre contre un petit pays était un événement emblématique. La conclusion principale que devaient en tirer les Américains et tous les observateurs était qu’il est possible de vaincre un régime mais qu’il est impossible de vaincre un peuple, souligne Pavel Zolotarev, président du Fonds de soutien des réformes militaires.
    « La guerre froide » opposait toujours l’Union Soviétique aux États-Unis mais prenait la forme de conflits militaires en périphérie ou les intérêts du camp socialiste et des États-Unis entraient en collision. Les leçons de ce conflit sont toujours d’actualité. Il a montré qu’on ne peut pas vaincre le peuple qui s’est choisi le régime politique qu’il considère comme optimal. On peut se rendre maître du territoire et le contrôle mais il faudra finalement se retirer. C’est exactement ce qui se passe en Afghanistan et Irak. Je pense que le résultat sera le même en cas d’intervention en Syrie.
    Cette guerre était extrêmement impopulaire aux États-Unis eux-mêmes et pour cause puisque les Américains ont perdu près de 60 000 soldats en tués, portés disparus et morts à la suite de leurs blessures. Mais c’est dans la période d’après-guerre que se situent les plus lourdes perdes. En effet, entre 100 et 150 000 anciens combattants se sont suicidés. Dans ces conditions, l’accord de paix était la meilleure solution tant pour Hanoï que pour Washington, estime le professeur de l’Université de Hanoï Fam Kuang Minh.
    L’accord de cessez-le-feu et de rétablissement de la paix au Vietnam signé le 27 janvier 1973 à Paris avait une importance énorme à la fois pour le Vietnam, les États-Unis et le monde entier. Pour le Vietnam, il signifiait la cessation de l’intervention, le retrait des troupes étrangères et la création des conditions pour la réunification du pays. Pour les États-Unis, les accords de Paris permettaient de sortir d’une guerre impopulaire et ruineuse tout au sauvant la face devant les alliés.
    La guerre du Vietnam est devenue la plus sanglante au 20e siècle après la Seconde guerre mondiale. Sa fin a marqué le commencement d’une nouvelle étape des relations internationales, celle de détente et de normalisation des relations américano-chinoises et américano-soviétiques. Pourtant, il serait exagéré de dire que les États-Unis ont tiré les leçons qui s’imposaient de cette histoire tragique à ceci qu’après Afghanistan et Irak Washington préfère faire la guerre par procuration.

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  3. #2
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    Bonjour Thuong19 ,

    Avant tout ,rendons hommage à Raymond Aubrac qui avait oeuvré dans l'ombre pour rapprocher les antagonistes.

    Les Accords de Paris passés au crible d’éminences grises
    27/01/2013 08:04
    >>La villa historique à Verrières-le-Buisson
    >>Le jour où le Vietnam a retrouvé la paix

    À l’occasion de l’anniversaire de la fin de la guerre du Vietnam, Hanoi a accueilli ce 17 janvier une conférence internationale intitulée «Négociations des Accords de Paris en 1973 : 40 ans après».
    L'événement s'est tenu à l’initiative de l’Université des sciences sociales et humaines du Vietnam, de l’Institut de l'histoire militaire, du ministère français de la Défense et de l’Université américaine Hawaï Pacific.

    Conférence internationale intitulée «Négociations des Accords de Paris en 1973 : 40 ans après», le 17 janvier à Hanoi. Photo : Thanh Tuê/VNA/CVN


    L'objectif de la conférence était de mieux comprendre ce moment historique sous l’angle de vue de spécialistes étrangers et des relations internationales, de souligner les intérêts et stratégies des grandes puissances dans le processus de préparation, de participation et de la clôture des négociations. De là, en tirer des leçons historiques, suggérer des études complémentaires.

    La trentaine de rapports présentés à cette occasion par des spécialistes vietnamiens ainsi que des professeurs français, américains et allemands ont permis de cerner la signification historique de la signature des Accords de Paris ; le rôle de la presse et de l'opinion publique internationale ; le principe du Vietnam de «vua đánh vua đàm», c'est-à-dire "se battre tout en négociant"... En outre, les difficultés et atouts du Vietnam au moment où se dérouleraient les négociations bilatérales et plurilatérales ; le rôle de la partie française ont aussi été abordés.
    Le Docteur Pierre Journoud, de l’Institut pour les études stratégiques de l’École militaire (ministère français de la Défense). Photo : Thanh Tuê/CVN
    La France, entre engagements, construction et espoirs excessifs

    La diplomatie française ne pouvait que se réjouir de la signature d`un accord de paix entre Américains et Vietnamiens : depuis l’arrivée au pouvoir du général de Gaulle, elle n`avait cessé d’exhorter les parties au conflit à privilégier des négociations directes en vie d’une solution politique. Une fois celles-ci ouvertes, elle a suggéré des concessions et des compromis pour en précipiter l’issue, et condamné tout ce qui pouvait nourrir l’escalade militaire, en particulier la politique de vietnamisation intensifiée par Nixon et les bombardements de décembre 1972 sur la région Hanoi-Hai Phong.

    Au sein de la société civile, des Français, journalistes, experts ou membres d’associations humanitaires, se sont engagés aux côtés des Vietnamiens, à l’image du géographe Yves Lacoste qui, pendant l’été 1972, dénonça le caractère internationnel des bombardements américains sur les digues.

    Les Accords de Paris, auquel Paul Isoart, un juriste spécialiste des conflits indochinois, a apporté son concours, reflète quelques-uns des principes que Paris a défendus et certains des compromis suggérés par les diplomates français. Son contenu fut jugé assez encourageant pour nourrir une satisfaction et un optimisme rapidement relayés par la presse. Cependant, bien des Français nourrissaient encore des illusions sur le respect de ses clauses politiques, malgré la poursuite de la guerre au Vietnam.

    Au sein de l’administration Pompidou, on assiste à une tentative un peu maladroite de rééquilibrage des relations entre Hanoi et Saigon et, d’une manière plus général, à une identification excessive des Français à la “Troisième Force”.
    Le professeur Pierre Asselin, de Université de Hawaï Pacifique. Photo : Thanh Tuê/CVN
    Les Accords de Paris donnaient certaines garanties

    Il y a une signification très importante à la fois du côté américain et du côté du Nord vietnamien. Pour les États-Unis, les Accords de Paris mettent fin à une guerre, qui vraiment a été très troublante pour les États-Unis. Pour Nixon, ça lui donne une justification de dire qu’il a eu une paix honorable.

    Nixon voulait avoir un accord de paix, qui représentait vraiment pour lui beaucoup plus qu’un morceau de papier.

    Les Accords de Paris donnaient quand même certaines garanties. Nixon pensait bien pouvoir renforcer certaines des garanties des Accords de Paris, et peut-être même mettre un terme à la guerre du Vietnam, et protéger Saigon, protéger le régime de Thiêu au Sud du Vietnam.

    Pour Hanoi, c’est aussi une signification très importante. D’un côté, on a obtenu à travers ces accords signés en janvier le départ des Américains qui, en mars, retiraient leurs dernières troupes. Mais, en même temps, je crois que les Accords de Paris ont rendu les choses quand même assez difficiles pour le Vietnam durant les années 70 et 80.
    Tôn Nu Thi Ninh, vice-présidente de la Commission des relations extérieures à l’Assemblée nationale du Vietnam. Photo : CTV/CVN
    L’opinion publique parlait d’une même voix

    À la fin des années 1960, j’étais étudiante à Paris. La capitale était en proie aux manifestations de mai 1968. Alors en pleine guerre, le Vietnam était devenu un symbole de lutte pour la liberté, et les Français l’utilisaient dans leurs slogans.

    De notre côté, de manière naturelle et dans la foulée de ces évènements, nous avons mené une campagne pour sensibiliser les Viêt kiêu à la guerre, qu’ils soient paysans ou intellectuels.

    À ce moment là, l’opinion publique parlait d’une même voix pour dire non à l’intervention américaine au Vietnam. L’objectif étant d’aider le pays à accéder à l’indépendance et à l’unification.

    Parmi nous, certains étudiants ont dû abandonner leurs études pour soutenir les négociations. Ils ont passé beaucoup de temps à imprimer et à distribuer des tracts, à organiser des meetings, etc. J’étais dans ce cas. Je n’ai pas arrêté l’université, mais elle est passée au second plan. J’étais très engagée et motivée dans ces actions. Ce qui m’a très vite fait grandir.

    En ce qui concerne le rôle de Nguyên Thi Binh dans les négociations des Accords de Paris, il est facile d’affirmer que sa présence a constitué un «atout important» pour la partie vietnamienne, car elle possédait de nombreux points forts : avoir une famille intellectuelle et patriotique ; avoir la capacité de respecter les principes du pays tout en négociant, de les imposer avec diplomatie ; utiliser couramment le français et l’anglais. Tout cela nous a permis de susciter de la sympathie vis-à-vis des journalistes.
    Thanh Tuê/CVN

  4. #3
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    notre amis Russe fait un extrapolation putinesque sr la Syrie

    Bien sur que c4est le contraire : l'ideologie populaire du 21 siecle, c'est malheureuemnt la religion

    Les 2 aricles d Asie info sont mieux

    Que sont devenus les acteurs du Traité de Paris sur le Vietnam ? | Asie Info

  5. #4
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    Et voici l'hommage pour Raymond Aubrac:

    Raymond Aubrac, l’intermédiaire français, l’ami de l’oncle Hô

    Le grand résistant français, décédé le 10 avril à l’âge de 97 ans, s’est intéressé de très près au Vietnam et aux guerres qui l’ont ravagé de 1945 à 1975.

    En 1945, Raymond Aubrac est nommé Commissaire de la république à Marseille où il intervient en faveur de travailleurs dits indochinois, «en proie à des brimades et à la surexploitation», comme l’écrit l’historien Alain Ruscio. Aussi, quand Hô Chi Minh se rend en France en 1946 pour les négociations de Fontainebleau – qui ne permettront pas d’éviter la guerre – et que les Vietnamiens de France offrent une réception à leur leader au Parc de Bagatelle, Raymond Aubrac et son épouse Lucie sont de la partie.
    Ils sympathisent avec le révolutionnaire vietnamien et, quand ils le reçoivent dans leur propriété de Soisy-sous-Montmorency, l’oncle Hô leur demande s’il peut s’installer chez eux, souffrant à l’hôtel de l’absence d’un jardin. A la naissance d’Elizabeth, enfant unique des Aubrac, Hô Chi Minh décidera qu’il en sera le parrain (hors religion). Depuis et jusqu’à sa mort en 1969, Hô n’a pas manqué de faire parvenir à Babette de petits présents pour son anniversaire.
    Le séjour de Hô Chi Minh chez les Aubrac n’est pas fortuit : à l’époque, Raymond et Lucie sont d’actifs sympathisants du PCF. Et ce séjour ne sera pas sans suites. Sous la IV° République, Vincent Auriol, quand il est chef de l’Etat, puis René Mayer, en tant que président du Conseil, demanderont à Aubrac d’aller rencontrer Hô Chi Minh. Ces voyages n’auront pas lieu.
    L’appel de Kissinger

    Toutefois, en 1967, Henry Kissinger, alors professeur de sciences politiques et consultant du président Lyndon Johnson, s’ingénie à voir si des négociations peuvent s’engager entre Washington et Hanoï. Le groupe multinational qu’il anime obtient de Raymond Aubrac et du professeur Marcovitch, de l’Institut Pasteur, qu’ils se rendent secrètement à Hanoï. Aubrac est reçu le 24 juillet 1967 par Hô Chi Minh – alors âgé de 77 ans et affaibli – et, le lendemain, par le premier ministre Pham Van Dông. A son retour, Aubrac rencontre à plusieurs reprises, à Paris, Kissinger et Mai Van Bô, délégué du Nord-Vietnam. Ces entretiens ne débouchent sur rien mais le canal est en place.
    En 1968, à la suite de l’offensive du Têt au Sud-Vietnam – un échec militaire mais qui a fait de l’intervention américaine une guerre impopulaire aux Etats-Unis –, Lyndon Johnson annonce, le 31 mars, qu’il ne se représente pas à l’élection présidentielle, en novembre de la même année, et qu’il met fin aux bombardements du Nord afin de pouvoir lancer des négociations avec Hanoï. Elles commencent à Paris le 3 mai mais ne débouchent pas sur un accord avant l’élection présidentielle américaine. Kissinger, dit-on, aurait conseillé en dernier recours à Hanoï d’attendre l’élection de Richard Nixon qui a fait campagne sur le thème «la paix dans l’honneur».
    En décembre 1968, alors que Nixon a été élu et que Kissinger a été pressenti pour devenir son conseiller de sécurité, Aubrac rencontre Kissinger à New York. Sans suite. Des contacts se poursuivent – avenue Kléber, une annexe du Quai d’Orsay. Toutefois, les négociations entre Kissinger et Lê Duc Tho, membre du bureau politique du PC vietnamien, ne produiront un accord qu’en janvier 1973, après une nouvelle vague de terribles bombardements aériens américains du Nord-Vietnam. Le 23 janvier, les Etats-Unis s’engagent à retirer leurs troupes des combats et à procéder à des échanges de prisonniers.
    Entre-temps, le facilitateur français de ces contacts s’est démené comme un beau diable pour faire avancer la paix. Kurt Waldheim, alors secrétaire général de l’ONU, a fait appel à lui. Aubrac se rend au Vatican, le 4 juillet 1972 pour demander à Mgr Casaroli, secrétaire d’Etat, une intervention de Paul VI en faveur de la paix, laquelle aura lieu cinq jours plus tard. Après le 23 janvier 1973, Aubrac continuera de plaider en faveur de crédits à la reconstruction du Vietnam et c’est dans ce cadre qu’il se trouvera à Hanoï le 30 avril 1975, le jour de l’entrée sans combats des troupes communistes à Saigon.
    C’est ainsi que des Français, officiels, spécialistes, ont joué un rôle dans les négociations de règlements bien après la fin de ce que l’on appelait, jusqu’à 1953-1954, l’Indochine française. Aubrac n’en est pas le seul artisan: des diplomates français ont, notamment, joué un rôle important dans la négociation de l’accord de paix au Cambodge signé à Paris en octobre 1991.
    Jean-Claude Pomonti

  6. #5
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    Désolé fausse manoeuvre !

  7. #6
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    Mémoires d'Indochine a ouvert un topic sur le sujet et a donné un lien extrêmement intéressant qui a bien creusé différents aspects de ces accords http://www.persee.fr/web/revues/home..._num_18_1_1692

  8. #7
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    Accords de Paris ,Madeleine RUFFEAU raconte sur TV5Monde:

    Le 27 janvier 1973, les belligérants impliqués dans le conflit qui déchire le Vietnam depuis près de dix ans s'entendent sur un cessez-le-feu. Cet accord signé à Paris est le fruit de cinq années d’âpres négociations, entrecoupées de ruptures d'engagement et d’épisodes sanglants. Mais rien n’aura raison de la détermination des participants à mettre fin a une guerre qui n'avait jamais été officiellement déclarée. La grande reporter Madeleine Riffaud se souvient.




    Trois Vietnam et une Amérique autour d’une table au Centre de conférences internationales de l'avenue Kléber, à Paris



    La journaliste Madeleine Riffaud est une femme de terrain. Elle n'a pas couvert les négociations de paix au jour le jour. Des négociations pourtant très suivies par la presse internationale, entre Verrières-le-Buisson, où était herbergée la délégation du Sud, Choisy-le-Roi, où résidait celle du Nord, et l’avenue Kléber à Paris, où se tenaient les réunions.

    Tout au long de la guerre du Vietnam et des pourparlers de paix, elle est restée proche des Vietnamiens ; ses amis étaient de ceux qui, en 1973, signaient la paix. Sur le terrain, elle se trouvait aussi aux premières loges d'une guerre sans foi ni loi qui, à tout moment, risquait de mener les négociations de paix dans l'impasse. Car les Vietnamiens avaient été catégoriques dès le départ : les négociations ne commenceraient qu'à condition que les Etats-Unis cessent de bombarder les villes du Nord-Vietnam. Un engagement pris à l’issue des nombreux entretiens préliminaires menés avant 1968, mais rompu à plusieurs reprises par les Etats-Unis. Et à chaque fois, les négociations étaient plus difficiles à relancer.





    Manifestation contre la guerre du Vietnam à Central Park, le 14 novembre 1969

    27.01.2013Témoignage recueilli par Liliane CharrierLa manière de travailler de Nixon "le fourbe"

    Fin avril 1972, j’ai dû tourner à Haiphong face à des bombardiers américains. M. Nixon - "le fourbe", comme on disait chez lui - en avait décidé ainsi. Pendant qu’il était avec Mao Tsé Toung en visite diplomatique, et alors qu’il s’apprêtait à rendre visite à Brejnev au nom de la coexistence pacifique, il a fait bombarder la ville de nuit par des B52 lourdement armés. C’était affreux… des milliers de morts, des gens surpris dans leur sommeil. Les Etats-Unis avaient même expérimenté des armes nouvelles. Ils avaient aussi miné le port, touchant des bateaux ravitailleurs européens ou chinois. Les Vietnamiens, eux, ont quand même riposté en abattant neuf B52. Nous étions au bord de la guerre mondiale. Il ne restait plus rien de l'Haiphong qui s’était reconstruite entre 1968 et 1972 avec de jolis petits immeubles roses - puisque les Etats-Unis s’étaient engagés à ne plus bombarder le Nord. Voilà, c’était la manière de travailler de M. Nixon. Mais Nixon n’était pas l’Amérique ! Les forces de paix, avec les étudiants et les premiers vétérans du Vietnam au pays, étaient déjà très actives aux Etats-Unis. L’Europe aussi était contre la guerre, à commencer par la France.




    Bombardiers américains au-dessus de Hanoï en 1972

    La France punie

    Nixon voulait frapper la France, qui avait donné asile aux négociateurs. D'autant plus que le général de Gaulle, en visite à Phnom Penh, venait de déclarer clairement que la guerre au Vietnam était illégale, puisqu'elle n'avait jamais été déclarée. Ce n'était, à ses yeux, qu'une guerre de destruction, que les Etats-Unis ne gagneraient pas. La France n’était pas bien vue de M. Nixon…

    Le quartier des ambassades de Hanoï est parfaitement reconnaissable vu du ciel, et les Etats-Unis juraient leurs grands dieux qu’ils ne frapperaient jamais cette partie de la ville. Et pourtant, le 11 octobre 1972 au soir, ils ont piqué avec une telle précision sur l’ambassade qu’ils n’ont même pas touché les pavillons des attachés militaires tout proches. Ils ont détruit l’ambassade de France, tuant le personnel et l’ambassadeur Susini, un homme très au fait des événements et apprécié de toute la presse internationale qui travaillait alors au Vietnam.




    Mme Nguyễn Thị Bình : du maquis Viet Cong à l’avenue Kléber


    J’ai fait une photo de la table des négociations au moment de la signature. C’était un moment très émouvant, mais ce qui m’a le plus frappée, c’est la foule rassemblée dehors. A chaque séance, pendant près de cinq ans, une centaine de personnes, des Français de tous bords, venaient manifester leur soutien à la paix et aux Vietnamiens.

    Ils venaient aussi pour voir, et surtout pour voir une femme littéralement A-DO-REE de tous : Mme Binh. Elle était belle, intelligente, cultivée, et parlait couramment le français et l’anglais. Elle négociait en qualité de ministre des Affaires étrangères du Front national de Libération – les Viet Cong n’avaient pas choisi n’importe qui pour les représenter ! Jamais elle ne s’est énervée face à des Américains parfois grossiers. Elle parvenait toujours à tourner la conversation à son avantage, avec un petit sourire.

    Si je la suivais de près, c’est que nous étions amies. En 1964-65, il n’y avait rien à voir à Saigon pour un journaliste, à part les bonzes qui s’immolaient. Les Viet Cong avaient déjà repris les deux tiers du Vietnam Sud et venaient d’élire leur gouvernement provisoire. Alors je me suis infiltrée dans le maquis Viet Cong, au Cambodge – c’était un scoop mondial. C’est là que je l’ai rencontrée, ainsi que quelques autres personnalités qui, par la suite, se retrouveraient à la table des négociations avenue Kléber.

    Nguyễn Thị Bình ne laissait rien transpirer, Elle n’avait pas l’habitude, et moi non plus, d'être indiscrète. Des questions sur ces négociations secrètes l’auraient embarrassée et elle n’y aurait pas répondu. Mais je sais qu’elle croyait dur comme fer à la paix.




    nterview de N'Guyen Thi Binh, représentante du Gouvernement révolutionnaire provisoire (Viet Cong)
    Paris, le 27 janvier 1973

    Cliquez sur le lien pour voir l'interview de Mme Binh au cours des négociations.

    TV5MONDE : Il y a 40 ans, les accords de Paris mettaient fin à la guerre du Vietnam
    A-t-on jamais risqué l’échec ?



    Pour ma part, j’ai toujours su que les négociations allaient reprendre, malgré les coups de force de Nixon, même si c’était à chaque fois plus difficile. J’avais réalisé un film sur les destructions au sol après le bombardement de Haïphong. Alors c’est à moi que les Américains venaient demander comment était le moral des Vietnamiens. Je leur disais qu’ils étaient plus déterminés que jamais, d'autant plus qu'ils étaient furieux ! Certes, les négociations étaient très dures, mais des deux côtés, on était animé d’une indéfectible détermination.




    Nguyen Khac Huynh, membre de la délégation de la République démocratique du Vietnam, le 24 janvier 2013 à Hanoï

    Les Vietnamiens résolus à en finir la tête haute


    Pendant les cinq ans qui ont précédé l’accord, la guerre faisait rage sans interruption dans le Sud – contrairement au Nord, où le cessez-le-feu n'était rompu que par les frappes sporadiques décidées par Nixon. Vietnamiens et Américains étaient engagés au corps à corps. Chacun voulait être en position de force. C’était une boucherie - 12 000 cadavres de jeunes Vietnamiens n’ont jamais été retrouvés. Parmi les négociateurs à Paris, beaucoup avaient de la famille là-bas. Le porte-parole de la délégation du Nord, par exemple, Nguyen Thanh Le, un homme très fin, qui avait beaucoup d’humour. Tout le monde aimait l’entendre, y compris les Américains, même s’il était intraitable en négociation. Un jour, son fils a été grièvement blessé pendant qu’il était à Choisy. J’ai tout de suite vu à sa pâleur que quelque chose n'allait pas.

    Tous vivaient dans la même peur, qui aurait pu les inciter à brader la paix, mais ils ont tenu bon. Ils étaient envoyés par des gouvernements très forts, qui voulaient en finir, et en finir la tête haute

  9. #8
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    L'horreur des bombardements B52 par Truong nhu Tang dans MEMOIRES D'UN VC
    Extraits de War for a Viet Cong
    A plus d'un kilomètre , le grondement des explosions hypersoniques de B-52 déchire les tympans, laissant un grand nombre des habitants de la jungle définitivement sourds. Dans un rayon d'un kilomètre, les ondes de choc rendent leurs victimes inconscientes. Tout frappe dans un rayon d'un demi kilomètre faisait s'effondrer les murs d'un bunker non renforcé , enterrant vivants les gens se recroquevillant à l'intérieur .
    Les premières fois que j'ai subi une attaque de B-52 , j'essayais de me coller au plancher de souterrrains , il semblait que j'avais été pris dans une Apocalypse. La terreur était complète , on perdait le contrôle des fonctions corporelles . À une occasion, une délégation soviétique était en visite à notre ministère et a été surprise par un bombardement. Quand ce fut fini, personne n'a été blessé, mais l'ensemble de la délégation avait subi beaucoup de dommages à sa dignité - tremblements incontrôlables , pantalons humides, les signes par trop évidents extérieurs de convulsions intérieures.]
    Et dire que les nore-américains les ont utilisés contre Hanoi , contre des villes , sans objectifs militaire , en zones d'habitat civil
    Les gouvernants américains et les généraux sont vraiment des criminels de guerre . D'après le droit international , les pilotes américains avaientle droit et le devoir de refuser des missions criminelles : des types comme John Mc Cain en sonr

  10. #9
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    Nostalgie, nostalgie,.......et la communauté viêtnamienne de France se rappelle, ....
    un article du CVN ;
    Accords de Paris de 1973 : les Vietnamiens de France se souviennent
    24/01/2013 18:44
    Mettant fin à la guerre du Vietnam, les Accords de paix de Paris de 1973 fêteront ce 27 janvier leurs 40 ans. Rencontre avec quatre Viêt kiêu, qui soutenaient activement les négociations entre le Nord et le Sud Vietnam.
    >>Accords de Paris : remerciement des amis internationaux
    >>Des professeurs étrangers passent en revue les Accords de Paris en 1973

    Quarante ans en arrière, beaucoup de Vietnamiens résidant en France - les Viêt kiêu de France - étaient très jeunes, ils avaient une vingtaine d'années. Quelles que soient les raisons de leur expatriation, ils se retrouvaient alors à l'Union des Vietnamiens de France.
    Créée en avril 1969, l'Union des Vietnamiens de France avait pour objectif de servir la Résistance des Vietnamiens contre les Américains. Elle comprenait diverses associations des étudiants, des intellectuels, des ouvriers, des commerçants, des personnes âgées, ou encore des médecins, vietnamiens vivant en France. Elle a été dissoute en 1975, après la réunification du pays.

    La communauté vietnamienne en France fêtait la conclusion des Accords de paix de Paris le 27 janvier 1973. Photo : Archives

    En 1976, l'Union générale des Vietnamiens de France (UGVF) a vu alors le jour, et œuvre depuis au développement du pays. Son vice-président Nguyên Van Bôn, chargé des affaires extérieures, était à l'époque président de l'Association des étudiants vietnamiens de France (qui comprenait environ 300 membres). "Il est regrettable que les personnes ayant aidé directement les deux délégations de négociations du Vietnam soient aujourd’hui peu nombreuses", indique-t-il.
    Nguyên Van Bôn
    D'après lui, les Viêt kiêu de France ont notamment collecté à partir de 1954 de l'argent pour envoyer au Fonds de lutte contre les Américains au Vietnam.

    Le temps s'est écoulé si rapidement que personne ne s'est rendue compte que les négociations des Accords de Paris avaient duré cinq longues années. La délégation de la République démocratique du Vietnam (Nord Vietnam) ne logeait plus à l'hôtel, mais habitait à Choisy-le-Roi, dans la banlieue sud de Paris. Des Viêt kiêu l'ont activement aidé dans ses tâches quotidiennes, notamment la cuisine, ou la traduction de la presse française. "Chacun s’efforçait de mener à bien la mission qui lui était assignée, si petite soit-elle", se souvient M. Bôn.

    Soutiens de l’ombre
    Bùi Thanh Tùng
    Bùi Thanh Tùng réside en France depuis 1967. Il est l’actuel secrétaire général de l'UGVF.

    Entre 1968 et 1972, il a régulièrement participé à l'organisation de manifestations, de colloques, de rencontres et de réunions avec des intellectuels et des amis français. Il leur a expliqué la guerre du Vietnam, le Front national de libération, la République démocratique du Vietnam. Accompagné d’autres étudiants, il a activement aidé les deux délégations à partir de 1968 : la République démocratique du Vietnam et le Gouvernement révolutionnaire provisoire de la République du Sud Vietnam formé par le Front national de libération, "répondant à n'importe laquelle de leur demande". De plus, il a coopéré avec l'ambassade du Vietnam en France pour organiser d'autres actions et accélérer le processus de négociation.

    Des témoignages qui s’en vont…
    Đoàn Huu Trung
    De nombreux octogénaires ne peuvent actuellement pas se rappeler ou raconter clairement ce qu'ils ont fait et éprouvé pendant ces cinq ans de négociations, de 1968 à 1973.

    C’est d'abord le cas de Thérèse Nguyên Van Ký, présidente de l'UGVF.

    Elle est toujours médecin, comme il y a 40 ans. Elle a soigné de nombreux membres des deux délégations et des Viêt kiêu. Elle a également participé à des rencontres, des manifestations, des sensibilisations auprès du public. Son action a été particulièrement notable. Pourtant, elle ne se souvient que d'une image, celle de l'avenue des Champs-Élysées couverte de drapeaux vietnamiens, manifestant ainsi le succès des négociations de paix.

    De son côté, Đoàn Huu Trung, qui organisait à l'époque des meetings à des lieux peuplés de Viêt kiêu et aidait la délégation du Front national de libération à Massy, a utilisé la poésie pour coucher sur papier ses ressentis les plus profonds. Ils sont donc toujours là.

    Lê Hà/CVN
    j'ajouterai pour que l'article soit complet, que bon nombre de Viêtkieus de France animaient ou adhéraient aux divers Comités Viêtnam de base,. je me souviens de la soirée 6 heures pour le VIêtnam, c'était à la Mutualité en février 1966 ; sur l'estrade, AlFred Kastler, prix nobel de physique,Laurent Schwartz, mathematicien, et mon prof de fac l'époque Roger Godement. soirée qui aboutira quelques temps plus tard à la création du Comité Vietnam National dont de nombreux universitaires étaient les éléments fondateurs ; sont venus les rejoindre le Philosophe JP Sartre, l'historien Vidal Naquet.On ne remerciera jamais assez ces personnes qui ont mis leur notoriété en avant pour servir la cause du Viêtnam en lutte contre l'occupant US. c'était l'époque du "US Go Home"! 2 années plus tard on retrouvait ces mêmes militants dans les meetings des Facultés parisiennes puis dans la rue;
    2 années plus tard c'était "Mai 68", mais ça, c'est une autre histoire....

  11. #10
    Passionné du Việt Nam Avatar de ngjm95
    Date d'inscription
    octobre 2008
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    Bonjour Thuong19,
    Citation Envoyé par thuong19 Voir le message
    Nostalgie, nostalgie,.......et la communauté viêtnamienne de France se rappelle, ....
    un article du CVN ;


    j'ajouterai pour que l'article soit complet, que bon nombre de Viêtkieus de France animaient ou adhéraient aux divers Comités Viêtnam de base,. je me souviens de la soirée 6 heures pour le VIêtnam, c'était à la Mutualité en février 1966 ; sur l'estrade, AlFred Kastler, prix nobel de physique,Laurent Schwartz, mathematicien, et mon prof de fac l'époque Roger Godement. soirée qui aboutira quelques temps plus tard à la création du Comité Vietnam National dont de nombreux universitaires étaient les éléments fondateurs ; sont venus les rejoindre le Philosophe JP Sartre, l'historien Vidal Naquet.On ne remerciera jamais assez ces personnes qui ont mis leur notoriété en avant pour servir la cause du Viêtnam en lutte contre l'occupant US. c'était l'époque du "US Go Home"! 2 années plus tard on retrouvait ces mêmes militants dans les meetings des Facultés parisiennes puis dans la rue;
    2 années plus tard c'était "Mai 68", mais ça, c'est une autre histoire....
    Et cette communauté s'était donnée rendez- vous quelques jours plus tard pour fêter le Têt et évidemment l'arrêt des hostilités à la Mutualité. la seule fois où j'ai vu autant d'anciens des lycées français au Vietnam !
    Si durant l'hiver 72 ,tu passais quelques après _midi avec les étudiants de l'UVF sûr que que tu m'avais remarqué tellement je chantais faux!

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