Savoir nager, une aptitude indispensable pour les enfants
Par Steve Nettleton et Jihun Sohn
S'il ne sait pas nager, un enfant risque de se noyer et cela est particulièrement vrai dans un pays comme le Viet Nam, où, dans la province de Dong Thap (delta du Mékong), on compte plus de voies d'eau que de routes et où les pluies de la mousson provoquent chaque année de graves inondations. Pour les enfants, le bilan est lourd : les noyades sont la cause de plus de la moitié de tous les décès accidentels des enfants vietnamiens de 4 à 15 ans. Chaque jour, une quarantaine d'enfants en moyenne se noient. La plupart de ces enfants seraient encore en vie, s'ils avaient su nager.
L'UNICEF appuie les leçons de natation
Apprendre aux enfants à nager peut être dangereux ici car il n'y a pas de piscine et qu'il faut donc utiliser les rivières et les lacs, et même la mer, tout en prenant des précautions particulières. L'UNICEF appuie la formation de maîtres-nageurs et a contribué à la mise au point d'un filet de natation pour augmenter la sécurité des leçons.
Ly Hoang Khang vient prendre des leçons une fois par semaine. Il dit qu'apprendre à nager lui a permis de surmonter ses peurs lors des catastrophes naturelles.
« J'aime ces leçons et maintenant, je n'ai plus peur quand il y a des inondations », dit-il.
Les leçons de natation font partie d'un vaste effort déployé dans tout le Viet Nam par l'UNICEF et le gouvernement pour protéger les enfants des blessures et accidents. Il s'agit là du premier programme de ce type dans le monde. En sensibilisant davantage les populations aux dangers de la vie quotidienne, le projet s'efforce de changer les attitudes et comportements des gens, et diminuer le nombre de décès ou d'invalidités provoqués par des accidents.
Elément central du programme, ce qu'on appelle ici l' « école sûre pour les enfants ». Les enfants y reçoivent une instruction sur la façon d'éviter les blessures et accidents les plus fréquents, dans l'eau, sur la route et à la maison. Ces écoles proposent également des mesures de sécurité plus élaborées, comme des barrières autour de l'école, des installations d'eau et d'assainissement améliorées et un « portail qui parle » pour rappeler aux enfants de regarder des deux côtés lorsqu'ils traversent la route devant l'école.
Nguyen Huu Tho, en 5e année d'école, affirme qu'il fait désormais plus attention lors de ses trajets. Il dit que ce qu'on lui a appris lui permet d'éviter bien des dangers. "Il faut éviter de sauter dans l'eau de trop haut, on ne devrait pas toucher des prises électriques, ni taquiner des animaux », dit-il.
Prévenir les accidents mortels
Environ 98 pour cent des blessures d'enfants qui arrivent chaque jour dans le monde touchent des enfants du monde en développement. L'environnement de ces pays recèle quantité de dangers, comme des mares et étangs non clos, des fossés et des puits non recouverts, des feux en plein air, des constructions de mauvaise qualité, et un manque d'aires de jeux sûres. Pourtant, les décès et les invalidités permanentes sont tout aussi évitables que ceux que provoquent la rougeole et d'autres maladies infectieuses.
Dans le monde industrialisé, le nombre d'enfants qui meurent de blessures a chuté de plus de 50 pour cent en 50 ans. Ce succès a été rendu possible par une combinaison de changements d'attitudes et de meilleures connaissances en matière de sécurité, grâce à quoi on a par exemple installé des barrières autour des piscines.
En offrant des leçons de natation, le Viet Nam a montré que des mesures de ce type peuvent être adaptées au monde en développement.
Source :
http://www.unicef.org/french/infobyc...nam_27595.html