Rose était la pluie
Trịnh Công Sơn.
Le ciel de soleil imprégné, a rosi les nuages
Qui t’inclinaient au chagrin, en s’effaçant trop vite,
Ne restait que l’averse, comme naguère, quand tu me rendais visite,
Lorsque des nues silencieuses, étaient montés les vents en orage.
Je restais là, assis, guettant la pluie de la haute région.
Hélas, ma tendresse résonnait déjà en tristesse.
Tandis qu’au loin, les feuillages mimaient encore leur jeunesse,
De la rivière déserte, enflaient en mon âme, les flots en légions.
Maintenant que tu as pleuré cet après-midi où il pleuvait sur les cimes,
Qu’en est-il resté désormais, après que le brouillard a perduré?
Tu étais rentrée en priant que, de pluie, ta robe fût mouillée. (*)
Le chemin obscurci de flamboyants envolés, avait celé son entrée.
Les arbres en rangée, par leur verte frondaison, s’étaient enlacés.
Je m’étais assis, avec les nuages, par-dessus le front.
Mes bras, pour t’enserrer, en languissant de te revoir,
Sont devenus frêles et pâles, soir après soir.
Les années d’errance aussi, ont de mes talons, fini d’user le fond.
Je m’étais accroupi, pour quémander la pluie pleine,
En mes deux mains, de douleur et de peine,
Et m’étais allongé, pour écouter la voix berceuse
De cette vie éphémère, sans raison, si boudeuse.
(*) J'avais pris la variante où "cầu" signifie "prier", le sens en aurait redoublé de romantisme, la jeune femme espérant faire laver sa robe de quelque souillure, par la pluie. Il se confirme cependant que Sơn voulait dire simplement "cầu", le pont par où elle devait passer. Alors vous aurez le choix entre mon interprétation infidèle au texte otiginal (mais pas du tout à son esprit, bien au contraire) et la simple description de l'auteur, par légitime fidélité. Alors, alors dans ce dernier cas la phrase se traduirait ainsi : Tu étais rentrée par le pont et de pluie ta robe était mouillée. Commentaire ajouté ce 01/01/2008 02:24
Traduction de Thanh Bạch
11/05/2006