Au 17e siècle, quand Alexandre de Rhodes avait inventé l’écriture Quôc Ngu, le taux d’alphabétisation en Han et Nôm au Vietnam était très faible, c’est vrai.
Mais je pense que cela est surtout du à l’incompétence des rois de l’époque plutôt qu’à la complexité de cette écriture. Plus tard, l’administration coloniale au 19e siècle n’a jamais voulu promouvoir l’écriture Nôm mais mettait leurs moyens financiers pour encourager les écoles en Quôc Ngu.
C’est à cause de cela que le Nôm était délaissé par les viets même avant son interdiction dans les documents officiels par l’administration coloniale en 1918.
L’histoire nous a montré qu’un pays utilisant les idéogrammes est tout à fait capable d’avoir un taux d’alphabétisation tout à fait correct pour pouvoir développer leur pays, comme le Japon au 19e siècle ou la Chine fin 20e siècle.
Par contre, j’ai lu des articles affirmant qu’il existerait déjà une écriture de la langue vietnamienne avant l’écriture Nôm. Et que cette écriture serait éradiquée par plusieurs siècles d’occupation chinoise.
Document sans titre
« ... Sous prétexte que tous les textes vietnamiens anciens sont d’écriture chinoise ou sinisée, nombre de sinologues en ont conclu que le peuple vietnamien ne possédait pas de langue écrite avant l’arrivée des Han. C’est faire peu de cas de la politique de destruction systématique des vestiges culturels autochtones perpétrée par les Chinois tout un millénaire durant, politique qu’ils ont voulu renouveler quand ils envahirent de nouveau le Vietnam au début du 15ème siècle, ainsi que des traces d’une écriture de têtards mentionnée par des historiens chinois antérieurs aux Han, retrouvée chez les Mu?ng, peuplade apparentée aux proto-vietnamiens, que l’on peut rapprocher des figures gravées sur un tambour de bronze néolithique de Lung Cú. »