hihi, en zappant, je suis tombée par hasard, dimanche soir sur Borat un film sur la 4, un peu déjanté,
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Borat
Leçons culturelles sur l'Amérique pour profit glorieuse nation Kazakhstan
de Larry Charles
Présentation Borat, reporter kazakh, est envoyé aux Etats-Unis par la télévision de son pays pour y tourner un reportage sur le mode de vie de cette nation vénérée comme un modèle. Au cours de son périple, il rencontre de vraies personnes dans des situations authentiques, avec les conséquences les plus incroyables. Son comportement à contre-courant provoque les réactions les plus diverses, et révèle les préjugés et les dessous de la société américaine.
La critique [evene]
le 8 Novembre 2006 par Mikaël Demets
‘Borat’, c’est avant tout un film hilarant. Des gags à foison, des situations rocambolesques, des sketches, de la provocation à outrance, de l’humour noir ou gras frisant ce que certains appellent "le mauvais goût". On ne cesse de rire, admiratifs face au souffle de liberté qui inonde le film, submergés par la folie ambiante. Cela faisait longtemps que l’on n’avait pas vu ça au cinéma.
Mais ‘Borat’, c’est plus que ça. Jouant à fond son personnage de journaliste kazakh tournant un documentaire sur l’american way of life, Sacha Baron Cohen va à la rencontre des Américains pour en révéler la plus mauvaise face. Un Kazakh idiot, pédophile, incestueux, vivant au Moyen Age avec un frère handicapé et une soeur prostituée, ça n’étonne personne. Le Kazakhstan se sent blessé par le film, mais il devrait plutôt l’être de voir qu’un type de cette trempe soit accepté sans que personne ne trouve la farce trop grosse. Borat montre le dédain profond et les a priori qu’ont les Occidentaux de ces peuples lointains ; il n’est finalement que le reflet de ces préjugés affligeants. D’ailleurs, quand il salue les New-Yorkais, c’est avec des menaces que la middle-class costarisée paranoïaque et nombriliste reçoit sa naïveté.
Mieux encore, grâce à son costume, Borat parvient à mettre les gens en confiance. Et là, ce n’est plus lui qui dérape : des étudiants souhaitent le retour de l’esclavage, des cow-boys voudraient pendre les homosexuels et tuer "ces salauds de musulmans", un armurier lui répond que le Colt .45 est la meilleure arme pour se protéger des juifs, une foule l’acclame quand il souhaite que "Bush boive le sang des femmes et des enfants irakiens". Encore meilleur qu’un Michael Moore, Borat gratte sous la couche de vernis bien-pensant pour révéler des idéaux archaïques, racistes et belliqueux insoupçonnables. Inclassable et beaucoup plus intelligent que prévu, le seul film capable d’être à la fois le plus bête et le plus édifiant de l’année.