Discussion: [Le saxophoniste Trân Manh Tuân]Dialogue musical

Envoyé par BEBE

Comment s'appelle l'instrument de la musicienne Nguyễn Thu Thủy????
Elle fait dans le jazz aussi???

C'est bon de savoir que TM Tuan a un club de jazz sur HCMC.

Merci aussi pour le lien.

A hanoi existe aussi un autre jazz-club qui a été crée par le saxophoniste Quyen Van Minh dont le fils Quyên Thiên Dac, comme Tran Manh Tuan, a également fait ses études de musique à Berklee.

En effet, Tran Manh Tuan, lui-aussi étant originaire de Hanoi mais il s'est ensuite installé à HCV.

Voilà un article qui parle de ce jazz-club hanoien.

Père et fils jazzmen

L'artiste Quyên Van Minh appartient à la première génération de jazzmen vietnamien. Vingt-cinq ans après Quyên Thiên Dac embrassera la carrière de son père. Chacun d'eux a marqué de son empreinte le jazz vietnamien.

Le père...
L'artiste émérite Quyên Van Minh ne parle jamais de sa passion du jazz pendant sa jeunesse ni comment il se rendit au Conservatoire de Hanoi pour apprendre la musique en tant qu' "auditeur libre". Ce furent pour lui des jours difficiles. Mais il se rappelle nettement une autre période de sa vie."... La plupart des clients des restaurants et bars étaient des étrangers, raconte-t-il. Ils m'écoutaient jouer attentivement. Ma représentation était vivement applaudie. Des gens me demandaient: "De quel pays venez-vous?". Cette question excitait mon amour-propre au plus haut point et me poussait à prouver que les Vietnamiens étaient capables d'exceller dans tous les domaines de la culture".

Ainsi commence l'histoire du jazz vietnamien. A l'époque, le saxophone était un instrument rare au Vietnam. En 1988, à sa première interprétation, le soliste Quyên Van Minh présenta au public vietnamien le saxophone et ce genre musical à inspiration soudaine qu'est le jazz. Il fut invité à venir enseigner au Conservatoire de musique. "En 1997, je reçu le titre honorifique d'"Artiste émérite", dit-il. Je me trouvai devant cette alternative: ou bien interpréter un répertoire pour m'affirmer, ou bien former un Jazz Club où je pourrai développer ce genre musical avec des jeunes jazzmen...". Ainsi est né le Jazz Club.

... et le fils
Quyên Thiên Dac est devenu jazzman non pas par passion mais sous la pression de son père qui jouait alors dans un restaurant. Un soir que ce dernier était pris, il dit à son fils de le remplacer. Comme Dac jouait mal, le patron de la maison l'arrêta: "On attend votre père qui jouera en deuxième partie du spectacle". Dac rentra tout penaud, décidé à "laver cette affront"...

Dans le Jazz Club fondé par Quyên Van Minh, Dac parle du sacrifice que fit son père lorsqu'il vendit cinq de ses sept saxophones de marque pour l'envoyer apprendre le jazz aux Etats-Unis, ou de ses durs mois d'étude loin de son pays natal, de son bonheur suprême au moment où il reçut son diplôme avec la mention excellent. Il a parfaitement répondu, lui et les jeunes jazzmen de sa génération aux espoirs que son père avait placé sur lui. Ses quatre représentations, fruit de ses études aux Etats-Unis, ont fait l'admiration du public. Ses premières créations - entre autres "Vietnam, silhouette de mon pays natal" - enregistrées sur deux disques compacts et dans lesquelles il allie le jazz à des airs folkloriques, sont la continuation des travaux accomplis par son père. Quyên Thiên Dac parle du projet qui le tient à coeur, un projet fort difficile à réaliser, c'est d'adapter la musique populaire nationale au saxophone. Il voudrait mettre le jazz à la portée du grand public vietnamien et présenter un jazz aux couleurs nationales à l'étranger

Duo de saxophonistes assuré par le père (à droite) et son fils.

Texte: Duong Trung Kiên - Photos: Trong Chính

Source : http://vietnam.vnagency.com.vn/VNP-W...er=9&year=2005

Envoyé par VNlover

Bao Nhan, toi qui est fan de musique, connais tu bien la scene Jazz vietnamienne ou d'influence vietnamienne? peut etre quelques conseils?
je n'accroche pas sur la varieté vietnamienne, ca manque de blue note pour mes oreilles.
le Saxn’art Club semble etre un vrai club de jazz, pas un café/musée avec une simple deco inspiré par l'univers Jazz.

Si si si, ça existe la variété vietnamienne teintée de blues. Mais je ne me rappelle plus le nom de la chanteuse qui est encore jeune et hyper-canon... Humm... Demain, si j'ai un peu de temps, je ferais des recherches pour trouver son CD que j'ai acheté à Hanoi l'année dernière.

sympa tout ca, ca risque fort de venir completer la cdteque;D.

a ce propos, pour les bretons, le mezcal jazz unit passe demain (dimanche 07/10) par chez nous a Crac'h pas tres loin de Vannes.

Envoyé par BEBE

Comment s'appelle l'instrument de la musicienne Nguyễn Thu Thủy????

C'est un đờn nhị, ou en bon francais un bicorde. L'archet est entre les deux cordes.

Trần Mạnh Tuấn, c'est ma jeunesse: je l'écoutais au Sunset Pub les Samedi à Hanoi quand je commencais à fréquenter ma future épouse, en buvant la seule bière brune du Vietnam.

Pas la peine de dire que j'adore.

C'est un đờn nhị, ou en bon francais un bicorde. L'archet est entre les deux cordes.

salut, Nem Chua

đờn nhị c'est plus classe que bicorde quand meme et ca permet de ce la jouer en plus ce qui ne gache rien. par contre le coup de l'archet entre deux cordes, tu peux faire une demo:scratch:

pour Trần Mạnh Tuấn, ca serait sympa de nous faire connaitre ces souvenirs de jeunesse, as tu suivi le parcours de ce musicien? il jouait son propre repertoire uniquement ou prenait certains themes pour les arranger a sa sauce?

Re: đờn nhị, la fibre de l'archet est passée entre les deux cordes, ce qui fait que tu ne peux pas les séparer. L'inconvénient, c'est qu'on ne peut jouer qu'à deux cordes. L'avantage, c'est que tu ne peux pas te rater, et tu peux même jouer bourré.

Re: Trần Mạnh Tuấn, il me rappelle de très grands moments, mais de là à dire s'il jouait déjà son propre répertoire...

Tu sais, dans le jazz, il y a une solide tradition de réinterprétation de morceaux connus.

Chapeau ! Ce talenteux TMT
NVTL




Portrait : le saxophoniste Trân Manh Tuân, pionnier du jazz au Vietnam

Né à Hanoi dans une famille d'artistes du théâtre rénové du Sud, le cai luong, Trân Manh Tuân a néanmoins trouvé l'harmonie avec le jazz. Il était l'un des pionniers à avoir importé cette musique afro-américaine au Vietnam. Après un combat contre la mort, son retour, déjà tant attendu, l'est encore plus.

Ce retour sur scène n'allait pas de soit. Le saxophoniste, 36 ans, a dû se battre, demeurant un moment entre la vie et la mort, après une greffe rénale éprouvante. Pendant ce parcours unique, l'artiste a appris à garder la foi "car on ne sait jamais ce que nous réserve demain", confie l'artiste. "Rarement j'ai le sentiment d'être malade. Je travaille, écoute de la musique et vit normalement mon quotidien, comme vous tous", ajoute Tuân. Tout simplement, il a survécu, grâce à la musique. Nouvelle aventure : ses propres œuvres

Tuân continue son aventure musicale. Après les CD contenant les notes de feu le compositeur Trinh Công Son, Trân Manh Tuân se lance dans la composition de ses œuvres. "Je veux que le public, étranger et vietnamien, éprouve la différence entre mes 2 nouveaux disques Ru rung et Bong thoi gian. Ru rung est ma première compilation de mes propres compositions", explique Trân Manh Tuân. L'album Ru rung présente un cocktail de cultures du Sud, du Nord et même des ethnies H'mông et Edê. Tandis que Bong thoi gian présente des œuvres déjà connues depuis longtemps.

Trân Manh Tuân joue également de la pop music, du R&B. La musique préférée de l'artiste, c'est le métissage entre des airs traditionnels et la musique actuelle. Cela apporte au public une voix commune, malgré qu'il soit encore modeste au Vietnam, car "le jazz y est encore nouveau".

Étant grand mélomane et passionné de jazz, Tuân travaille sans relâche, malgré une petite santé.

L'année dernière, après 2 mois de travail intensif à l'étranger pour la préparation de deux nouveaux albums, Tuân s'est retrouvé atteint d'une insuffisance rénale. "J'ai été un peu choqué lorsque j'ai appris la nouvelle car il me restait encore beaucoup de travail. Je me suis attristé de devoir m'arrêter un moment", dit Trân Manh Tuân. Cette rupture a retardé la sortie des albums. Soucieux de sa santé, Tuân a décidé de suivre une hémodialyse rénale.

Aujourd'hui, en dehors de son travail de compositeur, producteur et mixeur, Trân Manh Tuân réserve de son temps pour enseigner au Conservatoire de Hô Chi Minh-Ville. Trân Manh Tuân a déjà sorti 6 disques simples, parmi lesquels ont trouve les Solo de Saxophone Trân Manh Tuân, Loi ru mat em, Biên khat, Ha trang
et Vê quê, sans compter de nombreux CD avec d'autres artistes. Tuân saxo, son surnom donné par son public, a obtenu plusieurs prix de musique de la radio La Voix du Vietnam et de la Télévision du Vietnam.

Poursuivant son rêve, l'artiste a ouvert un club de jazz à Hô Chi Minh-Ville, le Sax'n'Art, il y a 2 ans déjà. Tout pour trouver une place de mérite dans le jazz du Vietnam. Mais peu lui importe, ce qui lui est cher par-dessus tout, c'est qu'il peut en jouer tous les soirs, de cette musique afro-américaine qui l'inspire...

Thanh Tu.

(Source : Viet Nam : Mon Pays Natal)

L'avantage, c'est que tu ne peux pas te rater, et tu peux même jouer bourré.

histoire de donner dans la facilité et dans le cliché de base, c'est instrument est donc bien pratique pour pasmal de jazzmen.

reste donc plus qu'a voir pour ceux qui peuvent et entendre pour les autres

Littéralement "đờn" instrument à corde et "nhị" instrument à archet. Donc đờn nhị signifie instrument à cordes frottées.

Sur le plan de lutherie : en comparaison avec le violon, la fabrication d'un đờn nhị est assez simple. Alors, on utilise une coquille de noix de coco en guise de caisse de résonance en la coupant la partie supérieure. Ensuite la coquille vidée de ses noix sera pourvue d'une manche sur la tête de la quelle exige quand-même un petit travail de bois minutieux afin de mettre en place des chevilles destinées pour tendre les cordes. Ensuite on couvre la coquille d'une peau de serpent qui aura pour fonction de table d'harmonie sur laquelle sera posée l'âme du đờn nhị...Et puis, on lui équipe de deux cordes entre les quelles l'archet se trouvera condamné, mais biensûr sans oublier une petite finition pour enbellir l'instrument.

Organologiquement, le đờn nhị est un instrument mélodique, très chantant sur lequel par fois le musicien joue en imitant la voix humaine qui chante. Et donc, sur le đờn nhị, on ne peut pas jouer un accord car c'est un instrument exclusivement monodique.

A propos de "đàn t'rủng".

Comme beaucoup d'autres instruments dits traditionnels vietnamiens, celui que vous voyez ci-bas, lui-aussi étant en effet d'origines ethniques et qui ressemble à une espèce de xylophone faite de tubes de bambou qu'on appelle "đàn t'rủng". Il appartient à des minorités des haut-plateaux Centre Vietnam. Mais ce sont les Kinh ou qu'on appelle communément les Viets qui, avec leurs connaissances scientifiques en matière d'organologie et de physiologie, ont pu perfectionner cet instrument sur le plan technique pour permettre à lui et à son instrumentiste de pouvoir aborder des compositions plus complexes avec une telle virtuosité que certains d'entre vous ont déjà vu. A ma connaissance, il y a même un compositeur de musique savante vietnamien qui a écrit un concerto pour le đàn t'rủng et orchestre.