Envoyé par
frère Singe
je ne vois pas trop l'intérêt que pourrait représenter de nos jours une standardisation (ne devrait-on pas dire "normalisation"?) du Nôm, étant donné que l'écriture n'est plus du tout utilisée. S'il y avait eu une normalisation à faire, c'était lorsque le quoc ngu romanisé n'était pas encore standard et que le Nôm était encore potentiellement une écriture d'avenir. Aujourd'hui les principaux usages qu'on peut faire de la connaissance du Nôm sont la recherche étymologique et la traduction des textes anciens, or justement pour ces usages il est crucial de conserver pour chaque mot l'ensemble des tentatives de transcription (i.e. l'ensemble des caractères inventés par les lettrés pour transcrire les mots de la langue nationale).
Pour ce qui est de l'apprentissage du Nôm (écriture morte), une normalisation permettrait peut-être un apprentissage plus facile, mais les élèves seraient de toute façon obligés d'apprendre à interpréter les nombreux "doublons" pour traduire les textes anciens (car il n'y a rien d'autre à faire avec le Nôm). Cela dit, avec l'expérience un élève devrait être en mesure de comprendre un caractère inconnu grâce au contexte, et à la connaissance des règles de création de néologismes. Autre souci à régler : comment choisir le caractère à conserver parmi les doublons?
Il faut des années pour apprendre à écrire en sinogrammes (Han et/ou Nôm), et un usage régulier pour ne pas l'oublier, alors qu'il faut seulement quelques séances pour maitriser parfaitement (et définitivement) le quoc ngu romanisé. Comment peux-tu imaginer 1 minute un éventuel retour en arrière?