Bonsoir Frère Singe,
Voici la couverture du livre bilingue latin-vietnamien d'Alexandre de Rhodes que vous avez cité.
Bien cordialement.
Dông Phong
Uploaded with ImageShack.us
Bonsoir Frère Singe,
Voici la couverture du livre bilingue latin-vietnamien d'Alexandre de Rhodes que vous avez cité.
Bien cordialement.
Dông Phong
Uploaded with ImageShack.us
Savant ne suis
Poète ne puis
Débauché ? bof...
Gần bùn mà chẳng hôi tanh mùi bùn
Mon blog : http://terrelointaine.over-blog.fr
Oui, je me souviens qu'il en y avait une copie à la fac. Je ne m'y étais pas intéressé à l'époque, tant pis pour moi. L'avantage ici c'est que la version moderne nous est livrée sans effort. Je suis un peu paresseux ces temps-ci, comme DédéHeo
Très drôle : le sens direct : Veux-tu monter sur les genoux du curé ?
Sens figuré : Veux-tu rentrer dans la religion catholique
Mais on voit aussi que le mot chăng est employé à la place de không
Philiphê Binh employait "ddau", je crois...
Est ce qu'à l'époque, không (vide, rien) n'avait pas le sens NÉGATION ?
Dernière modification par DédéHeo ; 01/12/2011 à 12h16.
Savant ne suis
Poète ne puis
Débauché ? bof...
Gần bùn mà chẳng hôi tanh mùi bùn
Mon blog : http://terrelointaine.over-blog.fr
Bonjour DédéHeo et Frère Singe,
Không (écrit khoũ) et chăng existent tous les deux dans le Dictionarium trilingue d'Alexandre de Rhodes (1651), avec les mêmes sens qu'actuellement.
Cependant, il est précisé que chăng, có chăng veut dire tem ou não (portugais) et estne ? (latin), ce qui signifie en français oui ou non ? (ce qui correspond bien au texte de Cristoforo Borri que j'ai cité).
Cordialement.
Dông Phong
Dernière modification par Dông Phong ; 01/12/2011 à 17h00.
Savant ne suis
Poète ne puis
Débauché ? bof...
Gần bùn mà chẳng hôi tanh mùi bùn
Mon blog : http://terrelointaine.over-blog.fr
Bien que les mots soient présents dans le vocabulaire de l'époque, c'est parfois l'utilisation qui change avec le temps. Puisque vous avez le bouquin, pouvez-vous nous donner des exemples de l'utilisation qu'en faisait Alexandre de Rhodes, afin de comparer avec l'utilisation moderne?
Không est aujourd'hui utilisé soit comme mot-outil de négation, soit comme mot-outil d'interrogation, mais il en était peut-être différent autrefois, où le mot chăng était davantage utilisé qu'aujourd'hui. Je crois qu'il n'était utilisé que comme mot-outil d'interrogation :
Mình về mình nhớ ta chăng?
On le retrouve encore aujourd'hui dans l'expression lexicalisée Phải chăng. Sinon ça se dit encore en tournures interrogatives?
Sinon on a un mot qui est peut-être une variante de chăng, c'est chẳng (chảng à l'époque d'Alexandre de Rhodes) qui est quant à lui utilisé comme mot-outil de négation. J'ai cru remarquer que certaines personnes l'utilisent beaucoup plus que d'autres, mais sans savoir si c'est un phénomène régional.
De même pour les autres termes comme đâu, chả, chưa, chi, chứ, etc... leur utilisation est flottante, selon les époques et les régions. Ca mériterait un travail de cartographie/chronologie...
Dernière modification par frère Singe ; 01/12/2011 à 17h19.
Bonsoir Frère Singe,
C’est sûr, une langue évolue avec le temps, quel que soit le pays (du moins pour les langues vivantes).
Ainsi, par exemple, les livres en français du XVIIe siècle sont très difficiles à comprendre. De même, j’ai du mal à comprendre certains néologismes qu’on voit dans les journaux actuels au Vietnam.
Comme vous l'avez demandé, voici quelques extraits du Dictionarium d’Alexandre de Rhodes, avec leurs traductions en portugais et en latin (et mes traductions en français) :
· Pour khoũ (không) : vasio [actuel : vazio], vacuus (vide)
- làm việc không : trabalhar de groca, sine praemio laborare (travailler pour rien, sans salaire)
- không chảng (chẳng) có bạn : não he cazade, solutus est ab uxore, non coviagatus (ne pas être marié)
· Pour chảng (chẳng) : não, minimè (non, pas, ne pas) ;
pas d’exemple, mais comme (alij) chả
· Pour chang (chăng) : tem ou não, estne ? (oui ou non ?) ; pas d’exemple
Cordialement.
Dông Phong
PS : le portugais et le latin du Dictionarium sont aussi parfois difficiles à lire pour les Européens d’aujourd’hui (une latiniste agrégée m’a même dit que c’est du latin d’église ou de cuisine qu'elle ne comprend pas!).
Dernière modification par Dông Phong ; 01/12/2011 à 18h34.
Savant ne suis
Poète ne puis
Débauché ? bof...
Gần bùn mà chẳng hôi tanh mùi bùn
Mon blog : http://terrelointaine.over-blog.fr
Vous dites que Confucius a bien raison de réclamer chinh danh mais comment garder à la transcription latine son qualificatif «quôc ngữ «; qualificatif abusif , en effet , cette transcription s'en affuble pour se donner une légitimité imméritée et se proclamer écriture nationale . Les Japonais appellent leur transcription Romatzeu = lettres latines ou latino-japonais, les Chinois la leur le pinyin ; ces transcriptions sont utilisées seulement pour enseigner aux étrangers la langue . Rappelons que la transcription latine a été imposée au peuple VN par le colonialisme . Il faut parachever la mission du peuple VN à qui le Ciel a imposé un mandat céleste depuis 1860 , chasser les colonialistes . Habituellement , d'après ce que les gens comprennent , avoir le mandat du ciel , c'est devenir roi et avoir la belle vie ; ici , c'est un mandat churchillien : sueur , larmes , sang , souffrances et morts .
[ Paul Mus, dans Viêt Nam, sociologie d’une guerre a commencé par évoquer une «*géopolitique vietnamienne*» suivie d'un «*Mandat du ciel et d'une politique vus d’un village vietnamien*» et rapporte le contenu de cette pancarte plantée sur la rive de Go công ( à l'embouchure du Mékong ) et relevée par une canonnière française lors de la conquête coloniale en 1862 ( au moment de la perte des 3 provinces de Cochinchine ) :
[Tous les habitants de la province de Go công, d’un commun accord, formulent cette déclaration. En perdant le gouvernement de notre roi nous sommes dans la même désolation qu’un enfant qui a perdu son père et sa mère. Votre pays appartient aux mers occidentales, le nôtre aux mers de l’Orient. Comme le cheval et le buffle diffèrent entre eux, nous différons par la langue, par l’ECRITURE et les mœurs. L’homme fut créé autrefois en races distinctes. Partout il a la même valeur mais sa nature n’est pas la même. La reconnaissance nous attache à notre roi. Nous vengerons ces injures et nous mourrons pour lui. Si vous persistez à porter chez nous le fer et la flamme, le désordre sera long, mais nous agirons selon les lois du Ciel. Notre cause finira par triompher. Si vous voulez la paix, rendez à notre roi son territoire. Nous ne cesserons de lutter pour obéir à la volonté du Ciel. Nous redoutons votre valeur, mais nous craignons le Ciel plus que votre puissance. Nous jurons de nous battre éternellement et sans relâche. Lorsque tout nous manquera, nous prendrons des branches d’arbre pour en faire des drapeaux et des bâtons pour armer nos soldats. Comment alors pourrez-vous vivre au milieu de nous*? ". (Thanh H. Vuong, Théorie des contextes et relations internationales: départ de la Première Guerre d’Indochine, dans Études Internationales, pp 571-597, Vol. XVII, No. 3, septembre 1986). ]
Rendons à Dieu ce qui est à Dieu , à César ce qui est à César , etc.. L'écriture latine appartient aux Européens , il faut la leur ramener .
Euh... et alors?
Rassurez-moi HanViet, vous n'êtes quand-même pas favorable au rétablissement d'une dynastie d'empereurs Vietnamo-viets!
Bel écriteau que voilà, cependant - une fois n'est pas coutume - vous allez un peu vite dans vos comparaisons. Certes "nous différons par la langue, par l’ECRITURE et les mœurs", mais le quôc ngu (ou chữ quốc ngữ en vietnamien) ne change rien à la donne : même écrite en caractères latins, le vietnamien reste une langue bien distincte de toutes les langues occidentales. Pour vous en convaincre, mettez donc un texte en quôc ngu dans les mains d'un français et voyez ce qu'il y comprend. Je ne vois donc pas en quoi cet écriteau défend votre cause. Les Vietnamiens avaient perdu leur souveraineté, ils l'ont retrouvé. Ils n'ont pas perdu leur langue, au contraire : ils écrivaient en chinois dans l'administration, et ils se sont mis à écrire en viet! D'abord grâce au Nôm, puis de manière plus systématique grâce au quôc ngu, effectivement soutenu par l'administration coloniale (plus ou moins selon les périodes). Le choix entre une écriture d'influence chinoise et une autre d'influence occidentale s'est fait de plusieurs façons, le réduire à un choix imposé est réducteur. Après l'indépendance, on n'est pas revenu aux sinogrammes, alors ce n'est pas maintenant que ça va se faire. L'état actuel des choses ne vous plait pas, soit, mais nous n'y pouvons rien, et vous, vous n'y pourrez rien, même en jouant avec les mots.
Ce que j'ai compris de la citation de Confucius, c'est que pour un discours efficace, il faut appeler un chat "un chat". Justement!
Comme vous semblez aimer les citations, en voilà une que m'inspire vos tours de passe-passe lexicaux idéologiques : "Quand on ne peut changer les choses, on change les mots" (Jean Jaurès)
En tout cas, je suis ravi de voir que vous ne snobez pas mes posts. Peut-être aurons-nous la chance de lire vos réponses aux questions en attente.
Il y a actuellement 10 utilisateur(s) naviguant sur cette discussion. (0 utilisateur(s) et 10 invité(s))