Parce qu'aujourd'hui c'est la tempête et qu'il pleut
pour VOUS, pour Moi...
Le Fleuve d'Argent
Par une nuit claire, en levant les yeux vers les étoiles, on voit une immense bande blanchâtre qui traverse en écharpe la voûte du ciel.
C'est le Fleuve d'Argent, sur chacune de ses rives vit l'un des époux Ngâu, séparé l'un de l'autre par la volonté de l'Empereur du Ciel.
Voici leur histoire, triste et jolie.
Chuc Nu, l'une des plus belles parmi les filles de l'Empereur de Jade, était la plus adroite et la plus laborieuse.
chaque matin, elle allait retrouver son métier à tisser sur les bords du Fleuve d'Argent, et jusqu'au soir, ses pieds appuyaient sur les pédales, tandis que ses mains se renvoyaient la navette fuselée.
C'est elle qui habillait toutes les Tiên (fée) de la cour, et c'est pourquoi son métier sans relâche son bruit régulier à la chanson des flots d'argent.
Tous les jours, le berger Nguu Lang menait paître les troupeaux de l'Empereur le long du fleuve.
Tous les jours, il voyait la diligente princesse à sa tâche, et il ne pouvait se lasser d'admirer la perfection de son visage et la grâce de ses mouvements.
Or ce jeune pâtre était beau, si bien que Chuc Nu ne pût demeurer longtemps insensible à ses regards.
Et Nguu Lang n'osa croire à son bonheur.
Quand l'Empereur de Jade s'aperçut de leur inclination mutuelle, il ne la contraria point, mais leur permit de s'épouser, exigeant seulement que chacun d'eux continuât son métier après leur mariage.
Au milieu des délices partagés, Nguu Lang et Chuc Nu oublièrent hélas, l'ordre de l'Empereur.
Les paysages du ciel offraient du ciel offraient leur cadre de rêve aux promenades sans fin des jeunes amoureux, qui négligèrent complètement les travaux d'autrefois devenus sans attraits.
Laissés à eux mêmes, les troupeaux vagabondaient à travers les champs du ciel.
Le métier ne faisait plus entendre son chant actif et les araignées venaient y tisser leurs toiles.
L'Empereur de Jade se montra aussi sévère qu'il avait été bon.
Il sépara les deux époux, qui durent reprendre leurs occupations, chacun d'un côté du Fleuve d'Argent.
Et depuis lors, tous deux regardent par dessus la nappe lumineuse:
loin l'un de l'autre, ils ne cessent de penser l'un à l'autre.
Une fois par an, il leur est permis de se rencontrer: au septième mois qui s'appellent ainsi " le mois des Ngâu".
Chaque fois qu'ils se retrouvent, Nguu Lang et Chuc Nu versent des larmes de joie; ils pleurent de nouveau quand vient le moment de la séparation.
C'est pourquoi les pluies tombent si abondamment au septième mois, "Les pluies de Ngâu".
De plus, si vous allez à la campagne à cette époque de l'année, les paysans vous font remarquer la disparition des corbeaux:
ils sont montés au ciel pour porter le pont qui permet aux époux de se rejoindre.