Bonjour Ti Ngoc et DédeHeo,
Merci infiniment à vous deux de m'avoir fait découvrir le peintre Le Ba Dang que je ne connaissais pas.
En cherchant sur internet, j'ai trouvé l'article ci-dessous recopié à partir du site :
http://www.nicolaskoukas.com/ext/http://www.lemonde.fr/societe/article/2009/12/08/les-indigenes-de%20camargue_1277595_3224.html
Bien amicalement.
Dông Phong
"Les indigènes de Camargue"
"A 90 ans, Le Ba Dang voudrait ne penser qu'à l'avenir. A ses prochains voyages, à ses futurs tableaux, et surtout à ce terrain qu'il s'apprête à transformer en une gigantesque œuvre d'art près de Hué, au cœur du Vietnam, où un musée rend hommage à son travail de peintre et de sculpteur. Jeudi 10 décembre, pourtant, il consentira pour une fois à se replonger dans son passé. L'occasion ? La médaille que lui remettra Hervé Schiavetti, le maire (PCF) d'Arles (Bouches-du-Rhône), lors d'une cérémonie d'hommage aux Indochinois qui, comme lui, sont venus travailler en Camargue pendant la seconde guerre mondiale. "Une mauvaise période", dit ce vieil homme à la vitalité débordante, qui s'est tu pendant soixante ans. "C'était trop dur. Je voulais oublier."
L'histoire de Le Ba Dang ressemble à des milliers d'autres. Fils de paysans annamites, il n'a pas 20 ans quand il apprend, fin 1939, que la métropole recrute des "indigènes" pour participer à l'effort de guerre. "Je ne savais pas ce que j'allais faire. Mais j'étais curieux. On entendait tellement parler de la France, vous savez..."
C'est en mars 1940, après cinq semaines éprouvantes passées dans les cales d'un paquebot, que le Ba Dang débarque à Marseille. De là, il part à Saint-Nazaire, où les chantiers navals manquent de bras. Mais c'est bientôt la défaite, et le jeune homme est fait prisonnier par les Allemands. Il s'évadera au bout de dix-huit mois, franchira la ligne de démarcation et regagnera Marseille. Avec une seule idée : trouver un bateau pour, dit-il, "rentrer à la maison".
L'histoire, toutefois, en décidera autrement. Car le régime de Vichy, entre-temps, a renoncé à rapatrier les quelque 20 000 "ouvriers non spécialisés" (ONS) venus d'Indochine fin 1939-début 1940. Parqués dans des camps, ceux-ci dépendent dorénavant du ministère du travail, où un service est spécialement chargé de la "main-d'œuvre indigène" (MOI). Aujourd'hui, Le Ba Dang ne sait plus précisément comment il est entré en contact avec les hommes de la MOI. Mais il se souvient très bien de ce commandant "très gentil" qui lui proposa un jour de partir en Camargue pour y planter du riz.
"C'était épuisant"
"On était une vingtaine de types, raconte Le Ba Dang. On nous a emmenés près d'Arles, dans une petite cabane misérable. Là, on a commencé par couper des arbres pour fabriquer des lits. Puis on a planté du riz. Au-dessus de nous, il y avait un Corse. Il n'était pas méchant, mais il ne faisait rien. Pendant ce temps-là, nous, on travaillait. Mais c'était épuisant. Je suis parti au bout de trois mois." Après mille péripéties, le jeune homme finira par se poser à Toulouse, où il suivra des cours du soir à l'école des Beaux Arts, de 1943 à 1948, avant de faire sa vie à Paris, où il possède aujourd'hui un bel atelier, à deux pas de Montparnasse.
Au total, environ 500 Indochinois ont travaillé dans les rizières camarguaises pendant la guerre. Leur contribution fut décisive pour relancer une culture qui avait été introduite pour la première fois de façon sérieuse au milieu du XIXe siècle, avant de péricliter. "Dans les années 1930, le riz en Camargue était cultivé pour dessaler des terres qui servaient à autre chose. D'ailleurs, à cette époque, on le donnait aux animaux, le riz que nous consommions venant d'Indochine ou de Madagascar. Avec la guerre, les importations ont baissé, et on a commencé à avoir faim. C'est comme ça qu'on a relancé la production à des fins purement alimentaires", explique Yves Schmitt, un riziculteur à la retraite dont le père était alors le régisseur du mas de Méjanes, l'un des grands domaines de la région.
Né en 1933, M. Schmitt se souvient bien des Indochinois, qu'il côtoya quand il était gamin. "C'était des gens très discrets, qui restaient entre eux pour faire leur tambouille. Comme ils ne parlaient pas français, on avait l'impression qu'ils venaient d'une autre planète. La rumeur disait qu'ils volaient la nuit dans les potagers. Mais ça n'a jamais été prouvé."
Près de 1 000 autres Indochinois ont travaillé en Camargue pendant la guerre, avec pour tâche d'exploiter le sel. Ce fut le cas de Trong Nguyen Hoan. Né au sud d' Hanoï en 1915 et arrivé à Marseille en mai 1940, cet homme, aujourd'hui un pétulant vieillard de 94 ans, a d'abord été affecté dans les poudreries de Saint-Chamas, près de l'étang de Berre, où l'armistice l'a vite mis au chômage technique. Après divers petits boulots - "on m'a même fait construire un terrain de tennis !", lâche-t-il en éclatant de rire -, il est envoyé à Salin-de-Giraud, sur un site appartenant alors à l'entreprise Pechiney. "J'encadrais une compagnie d'environ 250 hommes. Comme je parlais un peu français, je servais d'intermédiaire entre eux et les contremaîtres."
Trong Nguyen Hoan, qui vit aujourd'hui en banlieue parisienne, après une longue carrière d'ouvrier chez Citroën, garde un exécrable souvenir des "baraques sans eau et sans chauffage" où ses camarades et lui étaient entassés. Et surtout de leurs indemnités de misère - moins de 10 % du salaire d'un ouvrier français. Pour résumer sa vie de l'époque, le vieil homme n'a qu'une formule :"Nous étions comme des bêtes."
Thomas Wieder
Article paru dans Le Monde, édition du 09.12.09
Savant ne suis
Poète ne puis
Débauché ? bof...
Gần bùn mà chẳng hôi tanh mùi bùn
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Envoyé par Dông Phong;112789
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Moi non plus Dông Phong, je ne le connaissais pas en tant qu'artiste, je l'avais aperçu aux "journées d'Arles" décembre 2009 pour la journée de "commémoration des travailleurs indochinois", et si ce n'était les messages et les photos postés hier soir par Dédéhéo, je serai passée à côté d'un artiste vraiment génial.
A la lecture d'une page de son histoire douloureuse, quand je vois maintenant ses oeuvres magnifiques, je me dis s'il y a du sublime, c'est bien dans l'être humain.
Coucou Ti Ngoc et Dông Phong,
Moi, j'ai une oeuvre de Le Ba Dang chez moi (une reproduction...) : je connais certaines de ses peintures qui me plaisaient bien... Je ne savais pas pourquoi ?
Maintenant, je sais : c'est la beauté du Vietnam qui me parlait à travers ses oeuvres !
Et toutes celles que tu as postées, Ti Ngoc, sont magnifiques. Merci à toi de les avoir portées à notre connaissance !
Bonne soirée à vous deux !
"Il est plus urgent de vivre que de compter !" Françoise SAGAN
On n'est riche que de ses amis.
Le Ba Dang :une histoire très dure, des œuvres magnifiques, un visage juvénile !
Merci DD, Ti Ngoc et Dông Phong, j'aime vraiment ce genre de peinture.
PS : Il y a eu un autre peintre sur FV, il a peint des femmes vietnamiennes de différentes ethnies, qui peut me rappeler son pseudo svp ?
Hai Phong
Le vent de la mer
Bonsoir Buu Hoa, Brimaz, Dông Phong, Dédéhéo et tous les forumeur(e)s
Vraiment, vous ne pouvez pas savoir le plaisir que j'ai eu à découvrir les oeuvres de Le Ba Dang et à les poster, c'était un festival de couleurs de formes!
Je suis ure qu'il n'y en a plein d'autres
N'hésitez pas à en poster!
@ Buu Hoa, peux tu retrouver ta reproduction de Le Ba Dang sur Gloogloo pour nous la montrer?
Merci
@Brimaz,
Je pense que tu veux parler de Anh Truc pour les portraits des femmes des ethnies
Bonne soirée à vous tous
[quote=Ti Ngoc;112804]
@Brimaz,
Je pense que tu veux parler de Anh Truc pour les portraits des femmes des ethnies
C'est çà, ANH TRUC et ses beaux portraits ! Merci Ti Ngoc
Hai Phong
Le vent de la mer
http://vi.wikipedia.org/wiki/L%C3%AA...%90%E1%BA%A3ng
"en 2006, Le peintre en coopération avec la Préfecture de la province de Huê, construit le centre d'art Lê Bá Đảng, 15rue Lê Lợi, Huế." Alors, je comprends que c'est un peu bizarre comme architecture car dans les préfectures, il y a beaucoup de "Décideurs".Lê Bá Đảng sinh ngày 26 tháng 7 năm 1921 tại làng Bích La Đông, xã Triệu Đông, huyện Triệu Phong, tỉnh Quảng Trị. Sang Pháp năm 1939, đã tham gia vào những đội quân chống phát xít của nước Pháp, bị Đức quốc xã bắt làm tù binh. Học tại Học viện Nghệ thuật Toulouse và trở thành một hoạ sĩ nổi tiếng ở châu Âu. Triển lãm đầu tiên ra mắt tại Paris năm 1950. Năm 1989 nhận giải thưởng "Nghệ sĩ có tài năng lớn và tư tưởng nhân đạo" của Việt Quốc tế Saint-Louis của Mỹ; Năm 1992 được Trung tâm tiểu sử quốc tế thuộc Đại học Tổng hợp Cambridge của Anh đưa vào danh mục những người có tên tuổi của thế giới; năm 1994 được Nhà nước Pháp tặng "Huân chương Văn hóa nghệ thuật Pháp". Được giới nghệ thuật đánh giá là bậc thầy của hai thế giới Đông - Tây.
Năm 2005, Hoạ sĩ được nhận huy chương kháng chiến chống Mỹ cứu nước và nhận danh hiệu Vinh danh nước Việt do báo điện tử Vietnam Net phối hợp với UBMTTQ Việt Nam trao tặng.
Năm 2006, hoạ sĩ cùng với UBND Tỉnh Thừa Thiên Huế xây dựng Trung tâm Nghệ thuật Lê Bá Đảng tại 15 Lê Lợi, Thành phố Huế.
c'est un projet qu'il a depuis 2000.
Lê Bá Đảng a corrigé le tir en faisant tout repeindre en blanc.
Il est originaire un peu plus au Nord de la province de Quảng Trị, la frontière Nord Sud 17eme parallèle de la guerre, très bombardée. Parti depuis 1939, on ne doit pas y reconnaître grand chose. C'est pour ça qu'il parle avec un accent très compréhensible pour moi comme Nghệ An
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