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Malgré leur intégration dans la communauté viêtnamienne, les Cham vivent toujours dans la tradition du régime matrilinéaire.
Grâce à une stèle retrouvée dans un temple du 11ème siècle, à My Son, on sait que la société Cham était divisée en quatre castes, comme en Inde :
- les prêtres brahmans qui étaient considérés comme la principale lignée,
- les guerriers et les nobles considérés comme d'origine royale,
- la plèbe et le peuple, formés de cultivateurs,
- et les personnes dénuées de tout, notamment les serfs et les domestiques, considérés comme des serviteurs.
Par ailleurs, la société était également divisée en deux clans : le clan de l'aréquier et celui du cocotier.
Au-dessous des clans sont des lignées familiales, chacune s'identifie par le culte d'un kut dans le cimetière. Le kut est une pierre tombale placée devant la tombe de l'ancêtre de sang maternel. En tête de chaque lignée est une mu raya, une femme de la branche cadette, qui a charge tous les 2 à 3 ans, à l'occasion des grandes fêtes de l'ethnie, de célébrer le culte des ancêtres au cimetière. Chaque lignée se divise elle-même en plusieurs branches placées chacune sous l'autorité d'une femme appelée mua parô et comprenant de 10 à 15 familles suivant la lignée matrilinéaire. Cette centaine de familles d'une lignée vit souvent groupée dans un endroit déterminé à l'intérieur de l'aire d'habitat du village.
Chez les Cham des provinces de Ninh Thuân et de Binh Thuân, la cellule sociale est la petite famille matrilinéaire. Par contre, dans la société cham de Châu Ðôc (province d'An Giang, dans le delta du Mékong), sous l'influence de l'islamisme orthodoxe, a eu lieu un processus de glissement vers la famille patrilinéaire, bien que des influences matriarcales soient encore visibles.
Toutefois, au Centre comme au Sud, le matrilocat est toujours de rigueur chez les Cham.
Ils pratiquent deux modes d'inhumation : l'enterrement et l'incinération. Le groupe brahmaniste incinère les morts sauf s'il s'agit des enfants de moins de 15 ans et des gens de la dernière caste. Les rites funéraires qui varient selon l'âge, les castes, la religion et la richesse du défunt, sont très compliqués et se prolongent parfois jusqu'à une quinzaine de jours, entraînant des dépenses importantes en étoffes, vêtements, riz et viande.
D'après Les ethnies minoritaires du Vietnam