Sentiers lumineux du Vietnam
C'est une «petite» exposition qu'il ne faut pas rater. Dans un bâtiment annexe d'Anis Gras, à Arcueil, la photographe franco-vietnamienne Kim Lan Nguyên Thi (épaulée par Annabelle Brouard) a tracé son sentier à la croisée de plusieurs chemins : celui qui remonte jusqu'au Vietnam des origines, cet autre qui s'aventure dans le Vietnam contemporain, ce dernier qui serpente en France dans le métissage des corps et des cultures.
Il fait presque noir quand on pénètre dans cette installation où le visiteur est prié, avec grande gentillesse, de chercher sa propre voie. En l'espèce, des feuilles blanches qui, tendues à bout de bras, permettent de capter des projections d'images (de Kim Lan Nguyên Thi et Marc Chemineau) surgissant du sol, ou tombées du ciel. Des images atmosphériques à qui on peut faire subir ses anamorphoses privées.
Dans un couloir suivant, ourlé de deux lignes luminescentes qui nous guident, des textes infimes sont disposés dans des visionneuses de diapos. Ce qui oblige à vraiment lire ces propos sur le métissage sans y être forcé, puisque aussi bien des voix anonymes diffusées par enceintes nous nimbent d'autres témoignages. Une dernière salle encore plus baladeuse permet de s'installer devant des photos de villes vietnamiennes qui, au gré de leur éclairage aléatoire, s'allument et s'éteignent, tel un clignement des paupières. Et, quand on ferme les yeux, on en rêve encore.
Source : Ici.