Chef d'orchestre à 25 ans
Demandez à n'importe qui de vous décrire un chef d'orchestre, vous aurez l'image d'un homme à l'âge mûr, sérieux, voir austère, toujours une baguette à la main. Quelle ne serait pas leur surprise en rencontrant Nguyên Anh Son !
Svelte, un visage d'adolescent aux yeux étincelants cachés derrière des lunettes. Nguyên Anh Son (photo ci-contre) ressemble plutôt à un étudiant qu'à un chef d'orchestre. Rejeton d'un couple d'artistes, il trempe dès sa plus tendre enfance dans la musique. Son père, Son Hai est un "Artiste Émérite" qui enseigne au Conservatoire de Hô Chi Minh-Ville. Alors que son fils a à peine 5 ans, il l'installe sur le tabouret d'un piano. Sa mère est responsable du département de danses folkloriques de l'École de danse de Hô Chi Minh-Ville.
En 1996, à l'âge de 15 ans, Son a remporté le second prix du concours des jeunes talents de piano de Hô Chi Minh-Ville. Quatre années plus tard et déjà 11 ans de piano derrière lui, il part vivre dans un des plus prestigieux pays de la musique, la Russie. Il entre au Conservatoire Tchaïkovski où pendant 5 ans il suit une formation pour devenir chef d'orchestre, sous les ordres du prof. Igor Dronov. Son baptême du feu, il le fait en mars dernier en dirigeant l'orchestre du Conservatoire Tchaïkovski pour un extrait de l'opéra Evgeni Onegin. Depuis, il a dirigé l'orchestre symphonique de la ville de Yaroslav pour la pièce Utyos de Rachmaninov.
Diplômé avec mention très bien du Conservatoire de Tchaïkovski, Son décide en juin de revenir dans son pays. Peu de temps après, il se retrouve aux commandes de l'orchestre du Théâtre d'opéra-ballet de Hô Chi Minh-Ville pour interpréter l'œuvre Utyos au gala "Mélodie d'automne", le 18 septembre prochain, à l'Opéra municipal. À 25 ans ! Son est devenu le plus jeune chef d'orchestre dans l'histoire vietnamienne de la musique symphonique.
À chaque gloire sa sueur. Pour cela, Son travaille d'arrache-pied avec l'orchestre pour préparer minutieusement chaque détail du prochain concert.
Le Vietnam ne compte que très peu de chefs d'orchestre, une dizaine à peine, pour la plupart âgés. Encore plus rare, ils sont une infinité à être passés par le piano avant de se retrouver à la baguette. Et Son de se distinguer une nouvelle fois. Alors que ses talentueux compatriotes décident de faire leur carrière à l'étranger, lui n'a pas hésité longtemps avant de revenir travailler dans son pays.
Le Vietnam ne compte que très peu de chefs d'orchestre, une dizaine à peine, pour la plupart âgés. Encore plus rare, ils sont une infinité à être passés par le piano avant de se retrouver à la baguette. Et Nguyên Anh Son de se distinguer une nouvelle fois.
Tuân Viêt/CVN
( 20/08/06 )