Page 4 sur 6 PremièrePremière ... 23456 DernièreDernière
Affichage des résultats 31 à 40 sur 51

Discussion: ces indochinois devenus riziculteurs en Camargue.

  1. #31
    Avatar de thuong19
    Date d'inscription
    septembre 2007
    Localisation
    Corrèze
    Messages
    4 435

    Par défaut un évènement à Arles

    un article de LDH Toulon (Ligue de Droits de l'Homme):
    Arles : hommage aux travailleurs indochinois immigrés de force lors de la seconde guerre mondiale



    article de la rubrique histoire et colonies > la France et son passé colonial
    date de publication : samedi 21 novembre 2009


    Pour la première fois après 70 ans de silence, un élu de la République va rendre hommage aux travailleurs indochinois immigrés de force en France pendant la Seconde guerre mondiale.
    Jeudi 10 décembre à 11 heures, le maire d’Arles, Hervé Schiavetti, recevra dans la salle des honneurs de sa mairie les derniers travailleurs indochinois encore en vie ainsi que leurs familles. Sur les 20 000 travailleurs indochinois recrutés en 1939, 1 500 environ se retrouvèrent en Camargue, les uns pour y planter du riz, les autres pour travailler dans les salines de Salin de Giraud.
    Une commémoration dont on peut espérer qu’elle sera la première d’une longue liste en France, et qui aidera notre pays à regarder son passé en face.
    La veille, mercredi 9 décembre à 18 heures, une conférence débat, organisée par les éditions Actes Sud, se tiendra dans la Chapelle Méjan autour du livre de Pierre Daum, Immigrés de force, les travailleurs indochinois en France (1939-1952) [1], avec la participation de Gilles Manceron, historien spécialiste de la colonisation (Soirée organisée avec la Ligue des droits de l’Homme d’Arles – entrée libre).


    Fabrice, Claude et Richard Trinh, fils d’un travailleur indochinois loué dans le cadre de l’exploitation du sel. (Photo Nicolas Vallauri)
    Ces travailleurs indochinois qui façonnèrent la Camargue

    par Agathe Westendorp, La Provence du 19 octobre 2009

    Les trois frères, Richard, Claude et Fabrice Trinh arpentent les fondations des anciens baraquements des travailleurs indochinois de Faraman. Comme jadis quand ils étaient mômes et que leur père était revenu en Camargue. Cette fois en homme libre. Car M. Trinh, le père, a d’abord été réquisitionné parmi les 20000 travailleurs indochinois amenés en France dès 1939 pour participer à l’effort de guerre et loués comme main-d’oeuvre. "Notre père est arrivé en 1940 à 24 ans d’abord à Marseille puis à Saint-Chamas et enfin à Salin en 1941", raconte au milieu des saladelles Richard, "le grand frère".
    Transmettre la mémoire
    Si certains, comme le rappelle l’écrivain et journaliste Pierre Daum dans son ouvrage Immigrés de force, les travailleurs indochinois en France, furent envoyés sur les rizières pour apporter leur savoir faire et créer "le riz camarguais tel qu’on le connaît aujourd’hui", d’autres travaillèrent dans l’exploitation du sel. "Notre père, lui, s’occupait du côté administratif et habitait aussi dans les baraquements que l’on voit encore à Faraman". Des conditions de vie difficiles où perce pourtant un rayon de soleil. Leur père rencontre leur future mère, la fille du métayer, employée à nourrir les ouvriers des salins. Après un aller-retour à Fréjus en 1942, affecté à la construction du mur de la Méditerranée, et la naissance de Richard, le couple Trinh revient à Salin en 1946, après avoir obtenu la levée de réquisition et s’y marie. "Comme M. Trinh, un millier d’ex-travailleurs indochinois sont restés en France quand les autres ont été rapatriés jusqu’en 1952", note Pierre Daum. Les trois frères de retour en Camargue grandissent à Faraman. "Il y avait au moins 40 familles, italienne, espagnole… Pour nous, c’était l’ambiance de la guerre des boutons ! On allait à Beauduc, on pêchait, on laissait échapper les taureaux, les chevaux, on se baignait dans les roubines, c’était la liberté". Leur père évoque peu les années de guerre : "Il ne voulait pas que son passé ni sa race ne prédominent sur notre destinée. Et même si on faisait la fête du Têt, on n’a pas appris à parler vietnamien. Nous n’étions pas déchirés entre deux cultures, même si petits on nous a parfois traités de “mangeurs de chats”. Dès 58, la famille retourne à Salin. C’est ici que notre père a été enterré selon la coutume vietnamienne", souffle Claude. A Faraman City comme l’indique le panneau, les souvenirs affluent devant la maison du grand-père ou même de celle de leur enfance. Richard, Claude et Fabrice, les trois Camarguais ne transmettent que la mémoire de leurs ancêtres dont certains – quelques centaines – façonnèrent la Camargue actuelle à travers ses rizières ou donnèrent un sacré coup de main pour la production de sel. Et pour les trois frères, l’hommage viendrait à point, en toute simplicité. Pour que les souvenirs ne s’envolent pas.
    « Ceux qui plantèrent le riz camarguais tel qu’on le connaît furent recrutés de force dans leur pays. » (crédit Pham Van Nhân) L’hommage enfin rendu aux travailleurs indochinois

    par Agathe Westendorp, La Provence du 17 novembre 2009

    Une cérémonie a lieu en mairie d’Arles le 10 décembre.
    Une première en France

    L’ émotion est là, même discrète et voilée par une tonne de pudeur. Mais les frères Trinh ont comme remporté un combat : celui pour la mémoire des travailleurs indochinois qui comme leur père façonnèrent la Camargue côté sel et côté riz. "Nous n’avons pas été élevés dans la rancoeur. Mais ce devoir de mémoire est très important et remet les pendules à l’heure. On ne peut pas occulter l’histoire".
    Bientôt une rue inaugurée en Camargue
    La Provence avait raconté dans deux éditions précédentes (les 17 mai et 19 octobre derniers), l’histoire des trois frères Trinh dont le père avait été réquisitionné de force comme quelques centaines d’autres en Camargue dès 1939 sous le prétexte de l’effort de guerre.
    Avec Pierre Daum, journaliste et écrivain qui a fait paraître en mai dernier un ouvrage Immigrés de force, les travailleurs indochinois en France (1939-1952), ils avaient proposé au maire Hervé Schiavetti d’organiser une cérémonie de commémoration. Les frères Trinh comme Pierre Daum avaient été surpris de "l’inertie de la mairie". Certains malentendus et quiproquos avaient ralenti la démarche.
    Mais c’est chose faite, la commémoration aura bien lieu, le 10 décembre prochain à 11h en mairie. Quatre anciens travailleurs indochinois prendront la parole en présence d’autres personnalités. La veille, Pierre Daum proposera une rencontre débat chez Actes Sud.
    Par ailleurs, la date d’inauguration d’une rue en souvenir des travailleurs pourrait être annoncée ce jour-là. "Nous faisons des recherches sur Salin, du côté de Faraman, mais aussi sur tout le territoire de la Camargue", a précisé Julien Tora, du cabinet du maire, en charge du dossier.
    En plus d’avoir une issue heureuse, cette histoire a le mérite de faire avancer la grande histoire comme le souligne Nicolas Koukas qui a déjeuné avec les frères Trinh pour mettre au point le projet, ou Gilles Manceron, historien et vice-président de la Ligue des droits de l’Homme qui sera aussi présent le 10 décembre : "A ma connaissance, c’est la première fois qu’une collectivité locale rend hommage de cette manière. C’est une première en France. Pour le moment, l’État n’a eu que l’attitude de l’ignorance et du mépris. Très vite, cela a été symbolisé par la réponse en 1991 de Michel Charasse alors ministre du Budget auquel on avait demandé si les travailleurs Indochinois pouvaient bénéficier d’une part de retraite, il avait rétorqué qu’ils n’avaient pas cotisé. Or on le sait, cette main-d’oeuvre a eu un rôle prépondérant comme ici dans l’histoire de la Camargue. Le chemin jusqu’à la commémoration a été long et difficile. Mais c’est bien que cela intervienne maintenant".
    On espère que cette commémoration dont Arles peut être fière sera la première d’une longue liste en France. Pour que le passé soit regardé en face.
    Remerciements à Monsieur le Maire d'Arles et son Conseil Municipal pour cette première reconnaissance officielle en France à ces Travailleurs Indochinois Réquisitionnés en39/45.
    Dernière modification par thuong19 ; 30/11/2009 à 01h25.

  2. # ADS
    Circuit publicitaire
    Date d'inscription
    Toujours
    Localisation
    Monde des annonces
    Messages
    Plusieurs
     

  3. #32
    Nouveau Viêt Avatar de Van-Thanh
    Date d'inscription
    juin 2006
    Messages
    33

    Par défaut

    Bonjour

    Ne trouvez vous pas que c'est honteux de rendre hommage à nos ancêtres 70 ans après ????

  4. #33
    Avatar de thuong19
    Date d'inscription
    septembre 2007
    Localisation
    Corrèze
    Messages
    4 435

    Par défaut

    Citation Envoyé par Van-Thanh Voir le message
    Bonjour

    Ne trouvez vous pas que c'est honteux de rendre hommage à nos ancêtres 70 ans après ????
    Salut Van-Thanh,
    Ce qui est honteux, c'est de ne pas l'avoir fait 70 ans avant !
    Mais cela fait partie des pages sombres de l'histoire de la France et de ses ex colonies. Et ces pages, certains ont encore du mal à les tourner.

  5. #34
    Le Việt Nam est fier de toi Avatar de kimsang
    Date d'inscription
    avril 2007
    Localisation
    Ho chi Minh
    Messages
    3 840

    Par défaut

    Bonjour tout le monde,

    On ne refait pas l'histoire malheureusement ... Mais soyons tout de même positifs " il vaut mieux tard que jamais ". Cela aurait pu passer aux oubliettes sans une once de reconnaissance vous ne croyez pas !!!


    Kim Sang
    Một trái tim hồng tươi, một quê hương tuyệt vời
    Giòng máu cha vừa cho, tổ quốc vua Hùng cho
    Một trái tim tự do, lời quê hương ta đó
    Lời nói cha mẹ cho, lời trái tim tự do



  6. #35
    Nouveau Viêt Avatar de Van-Thanh
    Date d'inscription
    juin 2006
    Messages
    33

    Par défaut

    Bonsoir

    Ce que j'ai écrit n'engage que moi seulement. Ayant travaillé 30 ans pour l'administration française, j'ai pu faire un constat assez amer de l'attitude des français.
    Enfin, comme dit Kimsang "il vaut mieux tard que jamais"...

  7. #36
    Le Việt Nam est fier de toi Avatar de Ti Ngoc
    Date d'inscription
    décembre 2007
    Messages
    6 121

    Par défaut

    Citation Envoyé par Ti Ngoc Voir le message
    bonjour forumeur(e)s,

    je vous transmets le message de Pierre


    Très chers ami(e)s,

    Vous savez déjà que le jeudi 10 décembre à 11 heures, dans la salle des honneurs de la mairie, le maire d'Arles va recevoir les derniers travailleurs indochinois pour leur remettre la médaille de la ville.

    Vous savez aussi que la veille, mercredi 9 décembre à 18 heures, une conférence débat se tiendra dans la Chapelle Méjan autour du livre de Pierre Daum, Immigrés de force, les travailleurs indochinois en France (1939-1952).
    De très nombreuses personnes, enfants de travailleurs indochinois et amis sont attendus à Arles pour ces 2 journées.

    En ce qui concerne le dîner du mercredi 9 décembre:

    Afin de nous retrouver dans une ambiance chaleureuse et détendue, nous avons réservé une (très) grande salle au Siècle d'or, avenue des Arches, un bon restaurant vietnamien d'Arles. Prix négocié: 15,90 euros par personne, avec buffet et boisson à volonté.

    Pour les personnes intéressées, il est impératif de s'inscrire, afin que nous puissions donner au restaurateur le nombre de convives à prévoir.

    Les inscriptions se font par mail auprès de:[email protected]

    Je vous invite à faire circuler l'information autour de vous.

    Très amicalement,

    Pierre

    Bonne journée

    petit rappel pour les retardataires.

    idem pour le repas après la cérémonie du jeudi 10 décembre, s'inscrire auprès de [email protected]
    Dernière modification par Ti Ngoc ; 01/12/2009 à 09h47.


  8. #37
    Habitué du Việt Nam Avatar de nono32
    Date d'inscription
    février 2006
    Localisation
    Toulouse
    Messages
    485

    Par défaut les Indigènes de Camargue

    A 90 ans, Le Ba Dang voudrait ne penser qu'à l'avenir. A ses prochains voyages, à ses futurs tableaux, et surtout à ce terrain qu'il s'apprête à transformer en une gigantesque oeuvre d'art près de Hué, au coeur du Vietnam, où un musée rend hommage à son travail de peintre et de sculpteur. Jeudi 10 décembre, pourtant, il consentira pour une fois à se replonger dans son passé. L'occasion ? La médaille que lui remettra Hervé Schiavetti, le maire (PCF) d'Arles (Bouches-du-Rhône), lors d'une cérémonie d'hommage aux Indochinois qui, comme lui, sont venus travailler en Camargue pendant la seconde guerre mondiale. "Une mauvaise période", dit ce vieil homme à la vitalité débordante, qui s'est tu pendant soixante ans. "C'était trop dur. Je voulais oublier."

    L'histoire de Le Ba Dang ressemble à des milliers d'autres. Fils de paysans annamites, il n'a pas 20 ans quand il apprend, fin 1939, que la métropole recrute des "indigènes" pour participer à l'effort de guerre. "Je ne savais pas ce que j'allais faire. Mais j'étais curieux. On entendait tellement parler de la France, vous savez..."

    C'est en mars 1940, après cinq semaines éprouvantes passées dans les cales d'un paquebot, que le Ba Dang débarque à Marseille. De là, il part à Saint-Nazaire, où les chantiers navals manquent de bras. Mais c'est bientôt la défaite, et le jeune homme est fait prisonnier par les Allemands. Il s'évadera au bout de dix-huit mois, franchira la ligne de démarcation et regagnera Marseille. Avec une seule idée : trouver un bateau pour, dit-il, "rentrer à la maison".

    L'histoire, toutefois, en décidera autrement. Car le régime de Vichy, entre-temps, a renoncé à rapatrier les quelque 20 000 "ouvriers non spécialisés" (ONS) venus d'Indochine fin 1939-début 1940. Parqués dans des camps, ceux-ci dépendent dorénavant du ministère du travail, où un service est spécialement chargé de la "main-d'oeuvre indigène" (MOI). Aujourd'hui, Le Ba Dang ne sait plus précisément comment il est entré en contact avec les hommes de la MOI. Mais il se souvient très bien de ce commandant "très gentil" qui lui proposa un jour de partir en Camargue pour y planter du riz.

    "C'était épuisant"

    "On était une vingtaine de types, raconte Le Ba Dang. On nous a emmenés près d'Arles, dans une petite cabane misérable. Là, on a commencé par couper des arbres pour fabriquer des lits. Puis on a planté du riz. Au-dessus de nous, il y avait un Corse. Il n'était pas méchant, mais il ne faisait rien. Pendant ce temps-là, nous, on travaillait. Mais c'était épuisant. Je suis parti au bout de trois mois." Après mille péripéties, le jeune homme finira par se poser à Toulouse, où il suivra des cours du soir à l'école des Beaux-Arts, de 1943 à 1948, avant de faire sa vie à Paris, où il possède aujourd'hui un bel atelier, à deux pas de Montparnasse.

    Au total, environ 500 Indochinois ont travaillé dans les rizières camarguaises pendant la guerre. Leur contribution fut décisive pour relancer une culture qui avait été introduite pour la première fois de façon sérieuse au milieu du XIXe siècle, avant de péricliter. "Dans les années 1930, le riz en Camargue était cultivé pour dessaler des terres qui servaient à autre chose. D'ailleurs, à cette époque, on le donnait aux animaux, le riz que nous consommions venant d'Indochine ou de Madagascar. Avec la guerre, les importations ont baissé, et on a commencé à avoir faim. C'est comme ça qu'on a relancé la production à des fins purement alimentaires", explique Yves Schmitt, un riziculteur à la retraite dont le père était alors le régisseur du mas de Méjanes, l'un des grands domaines de la région.

    Né en 1933, M. Schmitt se souvient bien des Indochinois, qu'il côtoya quand il était gamin. "C'était des gens très discrets, qui restaient entre eux pour faire leur tambouille. Comme ils ne parlaient pas français, on avait l'impression qu'ils venaient d'une autre planète. La rumeur disait qu'ils volaient la nuit dans les potagers. Mais ça n'a jamais été prouvé."
    Près de 1 000 autres Indochinois ont travaillé en Camargue pendant la guerre, avec pour tâche d'exploiter le sel. Ce fut le cas de Trong Nguyen Hoan. Né au sud d' Hanoï en 1915 et arrivé à Marseille en mai 1940, cet homme, aujourd'hui un pétulant vieillard de 94 ans, a d'abord été affecté dans les poudreries de Saint-Chamas, près de l'étang de Berre, où l'armistice l'a vite mis au chômage technique. Après divers petits boulots - "on m'a même fait construire un terrain de tennis !", lâche-t-il en éclatant de rire -, il est envoyé à Salin-de-Giraud, sur un site appartenant alors à l'entreprise Pechiney. "J'encadrais une compagnie d'environ 250 hommes. Comme je parlais un peu français, je servais d'intermédiaire entre eux et les contremaîtres."

    Trong Nguyen Hoan, qui vit aujourd'hui en banlieue parisienne, après une longue carrière d'ouvrier chez Citroën, garde un exécrable souvenir des "baraques sans eau et sans chauffage" où ses camarades et lui étaient entassés. Et surtout de leurs indemnités de misère - moins de 10 % du salaire d'un ouvrier français. Pour résumer sa vie de l'époque, le vieil homme n'a qu'une formule : "Nous étions comme des bêtes."

    Thomas Wieder
    Lemonde.fr

  9. #38
    Le Việt Nam est fier de toi Avatar de robin des bois
    Date d'inscription
    décembre 2005
    Messages
    5 105

    Par défaut

    Outre l'article du monde.fr, signalé par nono32 sur un autre topic
    en voici un autre

    - toujours sur le monde.fr, à ce lien :

    "Je jette aux deux bras du Rhône rancoeurs et rancunes" - LeMonde.fr


    - l'article suivant :

    Je jette aux deux bras du Rhône rancoeurs et rancunes"

    LE MONDE | 08.12.09 | 13h49

    ne dizaine d'anciens travailleurs indochinois sont attendus à la mairie d'Arles, jeudi 10 décembre, où ils recevront la médaille de la ville. "Comme les Espagnols ou les Italiens, les Indochinois ont participé activement au développement du riz et du sel de Camargue. Il est normal de le reconnaître", explique le maire (PCF), Hervé Schiavetti.
    Cette "reconnaissance" tardive, que devrait prolonger l'inauguration d'une rue ou d'une place, est une première. L'initiative est venue de Pierre Daum, un journaliste de 43 ans, qui a retracé l'histoire de ces 20 000 "indigènes", dont seul un millier s'est installé en métropole dans Immigrés de force. Les travailleurs indochinois en France, 1939-1952, chez Actes Sud ("Le Monde des livres" du 7 juillet).

    "Aucun de ceux que j'ai rencontrés n'a l'once d'une aigreur vis-à-vis de la France, explique M. Daum. La seule fois où ils ont réclamé quelque chose, c'était dans les années 1980. Certains d'entre eux ont alors demandé que leurs années de travail soient prises en compte dans le calcul de leur retraite. Mais ils n'ont rien obtenu."

    M. Daum a une pensée particulière pour Le Huu Tho, l'un des 25 témoins interviewés pour son livre. "C'est lui qui, dès notre première rencontre en 2005, m'a convaincu que s'il fallait faire quelque chose, c'était d'abord à Arles en raison du caractère exceptionnel du riz de Camargue, qui reste un élément aujourd'hui encore fondamental dans la culture de cette région."

    Auteur d'un des rares livres de souvenirs sur le sujet (Itinéraire d'un petit mandarin, L'Harmattan, 1997), Le Huu Tho est mort le 8 septembre, à 89 ans. Il avait déjà rédigé le discours qu'il voulait prononcer le 10 décembre. Il avait notamment prévu de dire ceci : "Aujourd'hui (...), je jette aux deux bras du Rhône rancoeurs et rancunes (...), totalement heureux de voir réaliser enfin mon rêve au soir de ma vie."



    Thomas Wieder

    Article paru dans l'édition du 09.12.09

  10. #39
    Le Việt Nam est fier de toi Avatar de robin des bois
    Date d'inscription
    décembre 2005
    Messages
    5 105

    Par défaut

    Merci beaucoup

    c'est sur ce lien internet du monde.fr

    Les "indigènes" de Camargue - LeMonde.fr

  11. #40
    yen
    yen est déconnecté
    Passionné du Việt Nam Avatar de yen
    Date d'inscription
    janvier 2007
    Localisation
    Languedoc
    Messages
    1 464

    Par défaut

    Robin , Nono ,
    Merci , beaucoup, pour ces articles , riches en détails durs tres durs , mais aussi , pour la beauté des paysages et la sérénité qui se dégagent des tableaux de Le Ba Dang . yen

Page 4 sur 6 PremièrePremière ... 23456 DernièreDernière

Informations de la discussion

Utilisateur(s) sur cette discussion

Il y a actuellement 1 utilisateur(s) naviguant sur cette discussion. (0 utilisateur(s) et 1 invité(s))

Règles de messages

  • Vous ne pouvez pas créer de nouvelles discussions
  • Vous ne pouvez pas envoyer des réponses
  • Vous ne pouvez pas envoyer des pièces jointes
  • Vous ne pouvez pas modifier vos messages
  •  
À Propos

Forumvietnam.fr® - Forum vietnam® est le 1er Forum de discussion de référence sur le Vietnam pour les pays francophones. Nous avons pour objectif de proposer à toutes les personnes s'intéressant au Viêt-Nam, un espace de discussions, d'échanges et d'offrir une bonne source d'informations, d'avis, et d'expériences sur les sujets qui traversent la société vietnamienne.

Si vous souhaitez nous contacter, utilisez notre formulaire de contact


© 2024 - Copyright Forumvietnam.fr® - Tous droits réservés
Nous rejoindre