Le grand maître de la calligraphie en quôc ngu
Huynh Công Khanh est un spécialiste de la calligraphie en quôc ngu, l'écriture vietnamienne romanisée. Ce virtuose de l'écriture au pinceau a contribué à donner à l'écriture nationale une nouvelle dimension, plus proche de l'âme… Huynh Công Khanh est l'un des rares chercheurs vietnamiens en calligraphie. Il a déjà à son actif 8 ouvrages sur ce thème dont Écriture vietnamienne et problèmes relatifs à la calligraphie, Calligraphie de l'Histoire de Kiêu, Cadeau en billets doux et Calligraphie - pluie à la source.
Le chercheur vit à Dà Nang (Centre), dans une petite maison, entouré de plus de 2.000 calligraphies, réalisées sur des supports variés (papier, galet, pierre, coquillage, bois, céramique...), qui côtoient fleurs et plantes d'agrément.
La calligraphie coule dans ses veines
"Il a la calligraphie qui coule dans ses veines", a remarqué l'un de ses amis. Auteur de 8 ouvrages sur cet art, Huynh Công Khanh a également participé, il y a un an, à la réédition de l'ouvrage trilingue (chinois, nôm et vietnamien) Nhât ky trong tu (Carnet de prison), un recueil de poèmes du Président Hô Chi Minh réalisés lorsqu'il était prisonnier, où il a calligraphié les textes. C'est lui aussi qui a eu l'idée d'introduire la calligraphie dans les calendriers. Maintenant, 80% des calendriers de ce type publiés au Vietnam sont l'œuvre de Huynh Công Khanh.
Pendant longtemps, il a été président du Club des calligraphes de Dà Nang. Dans la région, il a "laissé ses traces" un peu partout, notamment dans des pagodes, temples, vestiges historiques et culturels, musées... Car, selon la tradition, dans un lieu sacré, les belles lettres illustrent et honorent pensées, voeux, idées philosophiques...
Si les Vietnamiens ont toujours l'amour des "lettres dansantes", une chose a bel et bien changé : ils apprécient de plus en plus la calligraphie en quôc ngu alors qu'auparavant seul comptait à leurs yeux celle en idéogrammes chinois. Une nouvelle tendance dont Huynh Công Khanh est à l'origine.
Un calligraphe philanthrope
Chaque année, il "trace" des centaines de calligraphies. L'artiste aime utiliser la pierre comme support, qui passe du statut d'"objet inanimé à celui d'objet ayant une âme", remarque-t-il. Et de citer un dicton chinois selon lequel "quand la pierre entre dans la maison, tout va comme sur des roulettes !". Parmi ses œuvres en pierre, celle qu'il apprécie le plus est le portrait du poète Bùi Giang. Un vrai chef-d'œuvre qu'il a réalisé à partir d'un caillou dont la forme rappelle le visage de son poète préféré. Lors d'une fête bouddhique à Ngu Hanh Son(2), un site pittoresque de Dà Nang, ses calligraphies sur galets et coquilles ont suscité l'admiration des nombreux pèlerins et touristes.
Ce calligraphe de talent est aussi un homme de cœur. Il réserve en effet la plupart des recettes de la vente de ses œuvres à des activités caritatives et à un Fonds d'aide aux orphelins. Fin 2007, membre d'une délégation de la Croix-Rouge de Dà Nang, Huynh Công Khanh est allé dans des villages montagneux reculés pour offrir des manuels scolaires.