Sciences et avenirs
" La découverte va-t-elle couper l'appétit des "gourmets" asiatiques et mettre fin à la pêche des requins pour leurs ailerons ? Selon des neurologues de l'université de Miami (Etats-Unis), les nageoires de ces prédateurs marins concentrent une neurotoxine, la BMAA ou béta- N-méthylamino-L-alanine. Celle-ci serait à l'origine de maladies dégénératives, comme Alzheimer et Charcot. Produite par les cyanobactéries qui prolifèrent en mer ou en eau douce en raison de la pollution industrielle et agricole, la toxine s'accumule tout au long de la chaîne alimentaire. On l'a ainsi déjà retrouvée chez des chauves-souris du Pacifique, et dans le cerveau des hommes qui, après les avoir consommées, avaient développé le syndrome de l'île de Guam (associant Charcot, démence et Parkinson).
C'est bien cette même toxine qui a été retrouvée dans les ailerons de sept espèces de requin du sud de la Floride. Les taux mesurés sont préoccupants car similaires à ceux trouvés chez les chauves-souris, avertit la neurologue Deborah Mash. Aussi elle recommande de cesser la consommation de requins. On ignore si d'autres prédateurs marins - thon, saumon ... - concentrent également de la BMAA. Mais elle a été retrouvée à des teneurs élevées chez les crabes, poissons ballons ou crevettes à la suite de blooms d'algues toxiques. "